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2yeux2oreilles - Page 94

  • Homard tordu de plaisir

    Un lecteur émettait récemment l'idée "qu'il devait être agréable de s'assoir en terrasse avec moi".

    Et bien, mon dîner d'hier soir, en terrasse, avec Petite Française et Boug' m'oblige à l'avertir que si j'aime à croire qu'il est agréable de s'assoir en terrasse avec moi, ça n'est pas de tout repos.Et parfois risqué.

    Hier soir, donc, sous une chaleur étouffante, je retrouve Boug', resplendissante dans une robe noire très aérienne. Je prends le volant de sa Mégane, le trafic sur le périph' est parfaitement fluide et nous rejoignons la place d'Auteuil en moins de 15 minutes, sans l'aide de son GPS qui n'arrive pas à nous localiser. Du coup, dès que j'ai repéré le boulevard Murat, je me gare et convenant de boire un cocktail au Tsé avec Petite Française, après le dîner, nous nous mettons en marche pour rejoindre Vin & Marée. Sauf que ... lorsque nous attaquons le boulevard Murat, nous sommes au n°1 et nous allons au n° 183. Après plusieurs centaines de mètres en direction de la porte Saint-Cloud, j'ai un doute; et si je m'étais planté de porte ? Après 30 minutes de marche, la traversée de la porte Saint-Cloud et une ampoule pour Boug', nous apercevons enfin le auvent bleu vif du restaurant Vin & Marée et nous installons en terrasse tandis que Petite Française m'envoie des sms affolés "C'est bien au 103 boulevard Exelmans?".

    Pour un peu, elle ratait l'arrivée des pompiers, spectacle toujours plaisant pour les amatrices de petits culs moulés que nous sommes. Peu avant 21 heures, nous faisons enfin tinter nos coupes de champagne rosé avant de nous plonger dans le menu Roses & Marée que nous avons obtenu, en réservant sur le site la fourchette, à 32 € au lieu de 64.

    Croustillants de gambas sauce tandoori et langoustines en entrée, puis on dépose devant nous 3 magnifiques homards grillés et les ustensiles qui vont avec (en face, c'est le décolleté de Boug')

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    Alors que nous discutons de sujets irracontables ici, je me bats avec une pince particulièrement épaisse, que je ne parviens pas à coincer entre les mâchoires de fer. J'appuie, j'appuie, et enfin, crac ! A ma gauche, Petite Française réprime un cri de frayeur "Ca m'est passé à 3 centimètres devant le nez !". Nous tournons la tête toutes trois et là, fou-rire général. J'ai tapissé de jus de homard la portière d'une espace garée le long du trottoir. C'est pas joli, joli mais l'avantage, c'est que ça peut passer pour les traces d'un volatile pris d'une violente diarrhée.

    La dernière fois que j'ai fait un truc pareil, c'était à Galway, dans le Connemara, lorsque j'ai balancé une pince de crabe sur la pompe d'un mec.

    "Tu n'es pas sortable" conclut Petite Française tandis que Boug' promet de réviser, dès le lendemain, son commentaire élogieux sur mon blog.

    Je termine mon repas, ignorant les regards inquiets de mes copines dès que je me saisis de mes instruments de guerre. Lorsque la charmante serveuse,  dont la voix rauque et les yeux bleus nous rappellent étrangement la jolie M., pose l'ardoise des desserts sur ledit véhicule, je pointe mon forfait "Ah vous ne rigoles pas, vous ! " dit-elle en riant.

    Le repas se termine sur un baba au rhum géant pour Boug' et des fondants au chocolat pour nous, puis Petite Française nous dépose place d'Auteuil. Les cocktails du Tsé, ce sera pour une autre fois, à moins qu'elle ne nous donne rendez-vous Aux trois obus ...(private joke)

  • Ghost Dog

    Ça m'a prise ce matin, dans le train. Une envie pressante, presque douloureuse, et des rythmes amples qui résonnent dans mon ventre.

    Il faut que je revoie "GHost Dog, the way of the samourai". Vite. Et me procure l'import japonais de la B.O., véritable bijou, essentiellement instrumental, de RZA (du Wu Tang Klan)

  • Fille de l'air

    Ce matin, à la station Châtelet, dans le couloir qui mène à la ligne 14, j'ai particulièrment savouré la bourrasque d'air frais qui s'est engouffrée sous ma robe à franges et m'a mis les cheveux à l'envers.

    Arrivée à notre étage, je me suis gentiment fait charrier sur ma robe charleston et on m'a demandé où j'avais mis ma plume, question à laquelle j'ai préféré ne pas répondre.

    Et puis, un commercial qui m'est fort sympathique a dit, quand je lui ai fait la bise : "Heureusement que je ne suis pas fétichiste des chaussures, je serais devenu fou !"

    Décidément, je ne regrette pas de l'avoir achetée cette petite robe. J'ai l'impression de ne rien avoir sur moi, et c'est très agréable.

    Edt de 15h54 : Mon chef de projet préféré vient d'échanger des messages avec un de nos collègues, absent, au sujet de ma robe à franges. Du coup, il m'a filmé en train d'éxécuter une petite danse charleston sur le plateau, sous les yeux ronds du petit nouveau. J'aurais donné cher pour voir la tête de T. lorsqu'il va recevoir la vidéo, en espérant qu'il ne l'ouvre pas devant des clients ...

    (C'est du grand n'importe quoi, ces jours-ci, faudrait pas que la température ambiante continue à augmenter ...)

  • Ma folle de soeur (à Bruxelles)

    Photo115.jpgGare du Midi, 8h23. Je suis en avance et avant de pénétrer dans les locaux de ce client prestigieux, je  m’offre un café et une gaufre chaude et caramélisée  dans la station de métro Louise. Je suis stressée, comme à chaque fois que j’aborde un nouveau client et que je dois comprendre comment il travaille en quelques jours – 2 en l’occurrence – et surtout répondre à ses demandes. C’est aussi ce que j’aime dans mes missions : une problématique pas toujours claire et quelques jours pour y répondre. La consultante avec laquelle j’avais fait mon bilan de compétences m’avait diagnostiquée comme étant quelqu’un qui s’épanouit plutôt dans des projets à court ou moyen terme. Elle avait parfaitement raison.

    Mes stagiaires sont hollandais, la formation se fera donc en anglais, ce qui me réjouit. Le midi, nous déjeunons rapidement de sandwiches, à la mode belge. Ils me confient que les hollandais mangent le plus souvent devant leur ordinateur, considérant le repas comme une perte de temps nécessaire plutôt qu’un plaisir. Le soir, ils proposent de m’emmener visiter leur nouvelle boutique. C’est la première fois que j’en pousse les portes et je suis étonné de leur parfaite organisation. D. qui vient de La Haye, ne peut s’empêcher d’avoir le regard critique du professionnel sur ses collègues belges et détaille les discours auxquels ils doivent se plier. Ne jamais prononcer le mot « non », bannir les mots négatifs comme « jamais » ou « problème » et poser des questions ouvertes. Et la difficulté d’appliquer cette approche client aux hollandais, qui ont une façon de communiquer très directe.

    Nous rejoignons l’hôtel où nous dormons tous et D. propose un dîner dans un restaurant tout proche. « Ma folle de sœur » est un restaurant chaleureux habillé de bois, sur la chaussée de Charleroi. Pour accéder à la terrasse, située à l’arrière du restaurant, il faut traverser la cuisine, c’est marrant. Mes stagiaires, par chance, ne mangent pas de façon hygiénique mais sont de fins gourmets et me mettent à contribution pour leur traduire la carte. B., qui a longtemps tenu une épicerie fine en plein cœur d’Amsterdam, choisit  un foie d’oie poêlé. Ils commandent 2 bouteilles de vin blanc (pour 3, ça rigole pas chez les Bataves) et moi un verre de rouge, que je déguste sur une bruschetta de tomates fraîches ornée de tranches fines de thon mi-cuit. En face, c'est un millefeuille d'aubergines surmontée d'une boule de chèvre frais.

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    Pour suivre, j'ai jeté mon dévolu sur une poêlée de Saint-Jacques en tombée de chicons, parfaitement saisies.

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    Le repas est détendu et vraiment sympa, le service fluide et agréable. Seul regret : un léger grincement de dents de la patronne qui nous a d'abord remis une facture globale alors que je lui avais spécifiquement demandé de m'en sortir une pour moi. Je ne sais pas comment il faut le leur dire car c'est un problème auquel nous sommes souvent confrontés. La réticence des restaurateurs belges à rédiger des factures individuelles serait dûe au fait qu'ils paient les carnets de tickets.

    B. m’enjoint à assister en août à la Gay Parade d’Amsterdam, visiblement incontournable, le meilleur point de vue se trouvant sur les canaux de la ville.  J’aime sa façon de ponctuer ses questions par mon prénom, en se tournant vers moi. Nous échangeons des vues sur les Français et les Hollandais, la politique, le foot, les hommes et les femmes, nos boulots respectifs. Mes trois charmants convives m’assurent que les Hollandais sont les plus grands râleurs du monde et nettoient leurs assiettes en plaisantant « We’re dutch, we eat  everyhting we pay for ». Une des principales différences, selon eux, entre Hollandais et Belges ? Ces derniers seraient beaucoup plus courtois.

    Le soir, je  me couche bien plus tard que prévu, mais ça me fait du bien de papoter, virtuellement, avec P_o_L et d’autres, plantée au beau milieu du hall de l’hôtel, tout en parcourant mes blogs préférés, où Petite Française me fait des clins d’œil.

    Je me réveille à l’aube, comme tous les jours depuis 1 semaine. Ma cliente me claque deux bises et me tutoie. Les rapports client-fournisseur en Belgique n’ont pas commune mesure avec ce que je peux vivre en France. Au début, ça surprend et on reste un peu sur la réserve et puis on se laisse faire.  Mon autre cliente belge nous accompagne même désormais dans nos explorations gastronomiques nocturnes. Sous les conseils avisés de mes 3 adorables stagiaires, je fais une cure de caféine comme jamais. La journée est assez speed et vers 16h, je nous libère, regrettant de ne pouvoir regarder le match avec eux. A la station Louise, des effluves de gaufre me chatouillent les narines mais déjà, j’ai une boule dans le ventre à l’idée de reprendre le train.

    Ce matin, je leur ai envoyé un mail qui disait, en substance, et en anglais : « Alors ? Pas trop la tête dans le cul ? »

    "Ma folle de soeur"au 53 de la Chaussée de Charleroi, à Bruxelles (Tél : 02/538 22 39)

  • Bribes

    Ce midi, à la cantine, mon chef de projet préféré, qui me suit :

    « Ben alors, quel effet tu fais sur les hommes ! Tu te pointes avec ton plateau et hop ! d’un coup, une table de 8 mecs se lève et se barre »

    Moi : « Ben oui, qu’est ce que tu veux, c’est comme ça en ce moment … je fais fuir les hommes … »

    (...)

    A table, la jolie chef de projet au décolleté champêtre :

    « Alors, t’as pas été trop emmerdée avec le départ du Tour de France à Bruxelles, Fiso ? (bien sûr aucun de mes collègues ne connaît mon surnom).

    « Non, j’ai pas vu qui que ce soit. Juste croisé un cycliste, mollets huilés et vélo à la main, dans la gare du Midi. D’ailleurs, il avait un beau petit cul et je l’aurais bien suivi, mais j’avais une formation à assurer … »

    Tout la tablée se marre et le petit dernier arrivé au support technique, celui qui aime Marcus Miller, me lance : « Ah bon ? Quand tu croises des cyclistes, tu mates leur cul ? »

    « Mais pas que. Je mate le cul de tous les hommes que je trouve charmants. Dans la rue, je me retourne et je mate, et quoi qu'il arrive, je m'arrange pour toujours trouver un angle de visualisation satisfaisant»