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  • Choisissez un nom dans la liste

    Hier j’ai appris qu’une pratique qui me semblait être d’une autre époque avait encore lieu. Celle de proposer à certains étrangers, lors de leur naturalisation, de franciser leur prénom. Certains étrangers, j’insiste là-dessus, parce qu’il semble que si on invite Salim à devenir Henri, Vladimir, lui, peut conserver son prénom.

    Je pensais que cette pratique ridicule s’était appliquée aux premières générations d’immigrés et qu’elle était révolue depuis bien longtemps.  Je m’imagine à leur place, si on m’invitait à devenir Michoko au Japon ou Bintou en Afrique … Avec ma physionomie, ce serait d’un comique !

    Celle de mes connaissances qui m’apprit ceci hier se révoltait aussi du fait que son employeur, par ailleurs, lui avait demandé de ne plus se présenter sous son prénom. « Ca fait mieux auprès des clients » fut l’argument apporté.

    Il serait grand temps que ce pays cesse de s’attacher aux apparences pour juger les personnes sur ce qu’elles sont.

    PS : En faisant des recherches sur ce sujet, j'ai trouvé un billet qui m'a semblé intéressant. C'est ici.

  • Intercallis, au carrefour des sentiers

    Au hasard de mes pérégrinations en Provence, cet été, j’ai célébré la fête du taureau sur la place du village d’Entrechaux, à quelques kilomètres de Vaison la Romaine. Situé aux confluents de l'Ouvèze et du Toulourenc, proche du Ventoux, c'est son château posé sur un promontoire, qu'on aperçoit d'abord, au détour d'un virage. 

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    Le village était très animé et les hommes surveillaient, absorbés, les flammes léchant les carcasses ruisselantes des taureaux.

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    Nous nous attablâmes au pied de l'église et après de longues minutes à saliver à l’idée du festin qui nous attendait, une caillette tiède délicatement posée sur un lit de salade verte atterrit sous mon nez. J’avais découvert cette spécialité drômoise l’hiver dernier, j’en avais ramené et stocké quelques-unes dans mon congélateur mais à chaque dégustation, j’étais invariablement écœurée par le gras qui s’en échappait. Ca, c’était avant la fête du taureau à Entrechaux.

    Le pâté que je goûtai ce soir-là était tendre et riche en épinards, un pur délice qui fondait dans la bouche. Je partageai mon enthousiasme avec ma voisine de gauche qui m’apprit que la fête du taureau était organisée par le traiteur du village et que ses caillettes étaient excellentes, comme tous ses produits. Nantie d’indications précises « C’est la seule épicerie du village, vous ne pouvez pas vous tromper », je me promis de faire un crochet par Entrechaux sur le chemin du retour.

    Après l’entrée, la bête. De belles tranches de taureau rôti accompagnées d’un gratin dauphinois, le tout arrosé de bouteilles de vins excellents et généreusement distribués par les organisateurs.  Au moment des cafés, je félicitai une des joviales dames, préposée au service, sur l’excellente organisation de la soirée. 

    A la nuit tombée, l’éclairage féérique du château d’Entrechaux, accroché à un piton, se découpait sur le ciel noir tandis que les cigales entonnaient leur chant nocturne.

    Le jour du départ, je m’arrêtai devant l’épicerie SPAR du village d’Entrechaux. Je félicitai M. Rège pour la soirée (« ce n’est pas moi, je suis le cousin germain mais je lui dirai », précisa-t-il) et surtout pour ses délicieuses caillettes, si peu grasses en comparaison de celles que j’avais goûtées auparavant. "Recette de la grand-mère, beaucoup d’épinards", dit-il. Je raflai donc sans états d’âme les 12 caillettes restantes dans la vitrine de M. Rège, qui les emballa sous vide.

    Si vos pas vous mènent un jour au pied du piton d’Entrechaux, évitez la boulangerie mais arrêtez-vous  chez Hervé Rège (dans la boutique SPAR). Et si c’est l’heure du déjeuner, ma voisine de table m’a aussi recommandé les spécialités de gibier du restaurant de chasse Saint-Hubert.  

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  • Troc des trains

    Vous avez acheté un billet de train non échangeable / non remboursable et votre voyage est annulé ?

    Le site Trocdestrains permet de mettre en vente vos billets de train au prix indiqué sur le billet (ou moins cher) mais aussi d’acheter des billets de train à un tarif avantageux. Pas d’enchère possible, donc. J’ai ainsi dégoté un Paris-Avignon pour ce soir à 50 €.

    Hier matin, parmi les 15 mails reçus d’acheteurs potentiels du billet que j’ai mis en vente la veille, je percute sur une adresse mail.

    Le prénom, l’initiale du nom + la ville de destination = un copain blogueur.

    Je compose le numéro de portable indiqué dans le mail et la bouille bien connue de ce sympathique blogueur méditerranéen s’affiche sur mon téléphone. Je l’appelle, il décroche, se marre : « C’est toi, le billet ? ».

    Le monde est petit … Du coup, c’est à lui que j’ai réservé le billet.  

    Quand à nous, C., y’a moyen de se siroter une mauresque en terrasse dans les 5 prochains jours ?

  • Tati, c'est fini ...

    IMG_1579.JPG« Deux temps, trois mouvements », l’expo sur Jacques Tati à la Cinémathèque Française s’est terminée hier. A une semaine près, je la ratais et je ne me le serais pas pardonnée.

    Comme on change pas une équipe qui gagne, je m'occupe des mots et Boug', du choc des photos.

    Tati, je l’ai découvert en Irlande où en proie au mal du pays, j’avais entrepris d’occuper les – nombreuses – soirées pluvieuses à parfaire mon éducation cinématographique en visionnant les classiques du cinéma français. J’écumai le rayon « films français » de l’Alliance Française et du vidéo club en dessous de chez moi. Je découvris ainsi « Les enfants du paradis », « Boudhu sauvé des eaux », « Les galettes de Pont-Aven » et … « Jour de fête ».

    L’accent de ce village berrichon, ses habitants et les pitreries de François sur son vélo m’avaient bien fait rire. « Playtime » acheva de me conquérir.

    Rentrée en France, je découvris le site officiel de Tati, fidèle à son esprit.

    J’entraînai à cette expo mon amie Boug’ qui ne connaissait le cinéaste que de nom. Je supposai que son âme de gamine serait sensible à l’univers poétique de Tati et à sa capacité à s’amuser d’un rien. Sur la façade de la Cinémathèque, la silhouette si célèbre de l’homme à la pipe. C’est aussi ma première à la Cinémathèque.

    Nous entrons dans un grand espace de verre et sommes plongées dans l’atmosphère de Playtime. Des jeux d’illusions, un escalier qui ne mène nulle part, une secrétaire qui apparaît et disparaît, comme par magie. Comme dans ses films, chaque détail compte.

    Outre une immense pipe qui trône là, l’expo est parsemée des objets célèbres des films de Tati : les chapeaux féminins farfelus, des accessoires, les meubles de la villa Arpel. Des écrans ça et là diffusent de nombreux extraits de ses films. Nous rejoignons des spectateurs vissés devant un alignement d’écrans. Ce sont « Les 6 leçons du professeur Goudet » qui abordent la vie, le travail et les écueils de Tati, le tout ponctué d’interviews de personnalités artistiques, certaines clairement influencées par lui,  d’extraits de films et/ou publicités lui rendant un discret hommage et de réclames drôlissimes que Tati réalisa pour Taillefine. C’est là que je réalise que Mr.Bean, un autre burlesque, est l’héritier direct de Tati.

    Dans une pièce sombre, une vitrine expose les objets « collectors » : sa sacoche de facteur dans « Jour de fête », son Oscar. Un film montre la construction de Tativille, où fut tourné Playtime, sur un terrain vague de Joinville-le-Pont.

    Sur le chemin de la sortie, sa silhouette dégingandée, reconnaissable entre toutes, immortalisée dans de nombreux croquis, notamment de Defaix et Sempé, ses amis. La visite se termine dans un décor de cabanons de plage et des photographies de famille, dont ce grand-père russe auquel il ressemblait beaucoup.

    L’expo m’a beaucoup plue, mon seul regret étant que les projections de films et conférences n’eurent lieu qu’en avril et mai. Rien du tout en juin et juillet.

    Comme beaucoup d’autres, on n’aida pas Tati à réaliser ses films, il y engouffra souvent sa fortune (il dut hypothéquer sa maison pour Playtime) mais fut encensé a titre posthume.

    A la sortie, enchantée de cette plongée ludique et colorée, je m’amuse de trouver un vieux vélo un peu rouillé contre une barrière et un manège d’enfants.

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    Tout en nous baladant dans le parc de Bercy, croisant des poussettes et le serpentin de voitures en contrebas, je dis à Boug’ que j’ai l’impression de voir du Tati partout.

    Après tout, c'est Tati lui-même qui disait « Le film commence quand on sort de la salle » ...