"Nous avons l’habitude, en France, de conseils diététiques où on comptabilise protides, lipides et glucides, où on recense vitamines et oligo-éléments bref où on passe notre nourriture au microscope pour des prescriptions parfois un peu tristes... La Médecine Traditionnelle Chinoise a une approche tout autre, sans doute complémentaire de la nôtre.
Et que disent ces principes si différents ? Que les aliments, comme l’homme lui même, doivent être considérés dans leur globalité. Au lieu de « disséquer » leur composants, les médecins chinois les décrivent et les classifient en fonction de l’action qu’ils ont sur le corps.
Pour chaque aliment, on prend en compte :
- sa saveur (doux, piquant, amer,...)
- sa couleur (vert, brun, rouge,... chaque couleur étant en rapport avec un organe et une saison)
- sa fraicheur (consommer l’aliment le plus tôt possible)
- le type de cuisson qu’on lui associe
- sa nature, au sens du yin et du yang.
Cette dernière qualité est la plus nouvelle pour nous. Chacun a entendu parler du Yin et du Yang, les deux polarités opposées mais complémentaires. « Yin » désignait au départ le versant ombragé des montagnes, il désigne la matière par opposition à l’énergie, le froid par opposition au chaud, un mouvement descendant ou centripète, l’intériorité,... Son opposé , le Yang était l’adret des montagnards, le coté ensoleillé, a les qualités de chaleur, d’activité, d’extériorité, de mouvement centrifuge ou ascendant,...
Les aliments qualifiés d’ "hyper-yang" produisent le plus de chaleur dans le corps... à nouveau indépendamment de leur température. Ce sont le piment, l’alcool, etc. Juste après viennent les aliments « yang », dits aussi « tièdes », réchauffant aussi mais dans une moindre mesure. C’est l’ail, le poireau ou la viande de mouton (à éviter par temps de canicule). Au centre de cette classification figure le « neutre » au sens yin-yang : pomme de terre, carottes, pois. Viennent ensuite les aliments « yin » ou « frais » : banane, concombre, thé, puis ce qui est « hyper-yin » ou froid : melon, pamplemousse, …
En connaissant la qualité de chaque aliment, on évite de faire des erreurs : lorsqu’on a un refroidissement, éviter les aliments frais et surtout froids : concombre, banane et même le thé. Se rappeler que les habitants des pays chauds consomment facilement du thé, même chaud, par forte chaleur, car cette boisson a la propriété de rafraîchir l’organisme. A l’inverse, en cas de refroidissement, l’équivalent du « grog » chinois consiste à faire bouillir de fines tranches de gingembre (de nature chaude) pendant 10 minutes environ, y ajouter du sucre roux. Boire chaud, c’est encore plus efficace. On se rappellera d’éviter en revanche les produits laitiers en cas de coup de froid : le lait de vache est en effet de nature fraîche…
La diététique chinoise, enfin et presque surtout, s’adapte à chaque personne. Car à chacun correspond un tempérament, toujours dans la classification Yin/Yang : vous êtes plutôt Yang si vous êtes plutôt extraverti, actif, de caractère affirmé. A l’inverse, le caractère Yin est plus introverti, plus émotif mais aussi plus sensible et intuitif. C’est par excellence celui des artistes. Pour savoir quel est le votre, faites le quizz."
(Je suis Yin-Yang neutre, décidément, tout est une question d'équilibre chez moi ...)
"Une personne de tempérament plutôt yang s’échauffera plus facilement, dans tous les sens du terme : tendance à la colère, mais aussi risque d’hypertension, possibles palpitations cardiaques, saignements de nez, …
En cas de troubles de nature yang, les médecins chinois conseillent de privilégier les aliments de nature fraîche et froide, afin de rééquilibrer l’organisme. A contrario, à une personne de nature yin, on déconseillera les aliments de nature hyper yin, qui concourent à la stagnation de l’énergie (bananes, pamplemousse, myrtilles, mais aussi sel raffiné et même viande de cheval). Attention aux simplifications, tout ce qui est « yang » n’est pas forcément indiqué pour une nature « yin » : l’hyper-yang (ail, piment, gingembre, alcool fort) est souvent déconseillé pour ces personnes car il risque de fatiguer l’organisme.
La diététique taoïste est une matière complexe, faisant intervenir les caractéristiques tant des aliments, que la saison, le tempérament des personnes… Malgré ses allures d’alchimie mystérieuse, elle est emprunte d’une grande logique , souvent vérifiée, et on apprend grâce à elle à mieux se connaître et respecter sa propre nature pour goûter à tous les plaisirs de la table… avec modération bien sûr !"