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  • Retourner au point de départ

     

    (Un soir de septembre, dans un tramway, il lui a mis son casque sur ses oreilles et a dit : « Cette chanson, je l’ai écoutée en ne pensant qu’à toi ».

    Les premières notes de piano ont résonné. Sur ses joues, les larmes ont coulé sans fin. A quoi bon demander pardon ?

    Tard dans la nuit, elle s’est endormie contre son torse.

    Au petit matin plein de promesses, ils avaient décidé de revenir ensemble « là où tout avait commencé ». Mais le temps avait fragilisé leur amour et il s’est cassé en mille morceaux comme un vase ébréché.)

     

    Come up to meet you, tell you I'm sorry
    You don't know how lovely you are
    I had to find you, tell you I need you
    Tell you I set you apart

    Tell me your secrets and ask me your questions
    Oh let’s go back to the start
    Running in circles, coming in tales
    Heads are a science apart

    Nobody said it was easy
    It's such a shame for us to part
    Nobody said it was easy
    No one ever said it would be this hard

    Oh take me back to the start

    I was just guessing at numbers and figures
    Pulling your puzzles apart
    Questions of science, science and progress
    Do not speak as loud as my heart

    Tell me you love me, come back and haunt me
    Oh and I rush to the start
    Running in circles, chasing tails
    And coming back as we are

    Nobody said it was easy
    It's such a shame for us to part
    Nobody said it was easy
    No one ever said it would be so hard

    I'm going back to the start

     

     

  • La rua Madureira

  • Sur la route de Carennac

    Après un festin de saucisse de Puybrun – j’en reparlerai -, courgettes du jardin et une bonne sieste, O. propose une petite balade à vélo jusque Carennac, un des plus beaux villages de France.

    Y. et moi héritons de vélos estampillés « Raymond Poulidor », « promos d’il y a 30 ans », précise O.

    Je l’aurais deviné, vu la manette de vitesses – très limitées - sur le cadre et le bruit de ferraille !

    Ca fait bien longtemps que je n’ai pas fait de vélo avec des copains. La dernière fois, il me semble, c’était il y a presque 20 ans, avec JM et son pote d’enfance O., du côté de Saint Quentin. On avait fait la course et je m’étais lamentablement vautrée dans une descente.

    Mais pour l’heure, sur ce vieux vélo noir et dans la brise rafraîchissante de la campagne lotoise, mes souvenirs me transportent plutôt sur un vieux vélo orange, dans un village de Charentes posé sur une butte.

    Les 4 kms jusqu’à Carennac sont un enchantement ; la route s’enfonce tantôt sous la fraîcheur de pruniers et noyers, tantôt déroule son serpentin gris clair à travers champs de maïs et plantations de tabac. Je réfrène une envie de m’arrêter et de caresser la chevelure violette des épis de maïs, comme nous le faisions alors avec mon petit frère. A droite, nous dépassons un séchoir à tabac. C’est joli, d’ailleurs, le tabac. J’ignorais qu’on le cultivait par ici.

     

    I. et moi devisons sur le caractère hautement érotique des champs de maïs. « C’est comme le jardinier dans les films pornos », dit-il.

    Bientôt, nous passons sur un pont au-dessus de la Dordogne. Plus loin, nous tournons à droite et montons jusqu’au village de Carennac.

    Dans la jolie église Saint-Pierre de Carennac, je m’amuse du présentoir –vide - sur lequel il est écrit :

    « Croire … des réponses à vos questions, servez-vous »

    « Et après, on s’étonne que les églises soient vides … », dis-je à I., hilare.

    Quelques minutes plus tard, une vielle dame dans une robe en polyester bleue nous chasse gentiment d’un « On ferme ! ».

    Les maisons du pays, en pierre d’un blanc un peu ocré, sont vraiment belles avec leurs pigeonniers, leurs toits de tuiles plates, leurs lucarnes et leurs bolets (perron et escalier de pierre extérieur).

    O. explique que ce sont les résidents secondaires, et notamment les Anglais, qui ont contribué à la remise en beauté du village de Carennac, alors un peu laissé à l’abandon. En acquérant de belles maisons lotoises, ils ont fait sauter le crépi, qui devint à la mode à la fin des années 50, et révélé toute la luminosité des façades de pierre.

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  • Un baiser de papier

    Nous sortons de mon restaurant japonais préféré, celui ou je me sens comme chez moi et que je voulais lui faire découvrir, anxieuse de connaître son avis.

    "Tu sais, quand tu m'as dit que tu connaissais un bon restaurant japonais, j'ai eu des doutes parce que tu es française", avait-il avoué lors du repas. Et il avait ajouté : "Mais c'est vraiment un très bon restaurant japonais".

    Dans le métro, juste après les portiques, au moment de nous séparer, il me demande, avec un sourire énigmatique : "Ferme les yeux".

    J'obéis et déjà sur mon visage se dessine le sourire d'une petite fille dont les yeux bientôt vont s'ouvrir sur une surprise. Je sais que l'homme qui me fait face ne va pas m'embrasser. Ou alors, d'un baiser chaste, sur le front, par exemple ?

    "Ouvre les mains", dit-il.

    Je joins mes mains ouvertes. Déjà, mon coeur bat plus vite. Un souffle léger comme une plume tombe au creux de mes mains.

    "Tu peux ouvrir les yeux", dit-il. Je vois son sourire, son crâne nu, je baisse les yeux.

    Au creux de mes mains jointes, un oiseau de papier s'est délicatement posé.

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    "C'est un origami ? C'est toi qui l'a fait ?" demandai-je.

    "Oui, c'est un petit grue", répond-il doucement.

    J'ai délicatement pris le fragile oiseau entre mes doigts, l'ai rangé dans mon sac en prenant soin de ne pas l'abîmer.

    Posée sur la commode face à mon lit, la petite grue de papier rouge et blanc veille désormais sur mes nuits. C'est un des plus jolis cadeaux qu'on m'ait faits.

    ["Ori-tsuru", la petite grue en papier, symboliserait la longévité et la paix, en raison d'une jeune fille japonaise appelée Sadako Sasaki. Vous pouvez lire son histoire et apprendre comment réaliser un Ori-tsuru ici]  

     

  • Au marché de Bretenoux

    Quand je débarque dans un endroit inconnu, j’aime tâter le pouls de la ville en arpentant son marché. J'erre lentement dans les allées, m'arrêtant devant chaque étal. Le marché de Bretenoux prend ses aises sur une place flanquée de belles maisons du pays à colombages, à la pierre un peu jaune. Premier arrêt chez un maraîcher où je ne résiste pas à un superbe bouquet de basilic au parfum puissant. Je m'étonne des feuilles violacées. "Production de Madame", précise le jovial marchand. Plus loin, un jeune homme élancé m'invite à essayer ses noix. Il m'assure qu'on peut en tirer les actifs au moins 3 fois, à condition de les utiliser à basse température. Je repars avec un kilo de ces noix de lavage.

    Tandis qu'O. fait la queue au fromager, il me lance "Tiens, ben occupe toi du pinard". Quelle bonne idée ! Il y a justement un beau viticulteur aux yeux bleus, juste en face, qui m'apprend que les bains de Bordeaux sont parfaits pour la peau. Je me demande bien pourquoi il me parle de ça. Tandis que nous dégustons blanc, rosé et rouges (dans cet ordre) accompagnées d'un quignon de pain et de comté fruité, il nous demande d'où nous sommes et me dit que justement, un de ses amis l'a invité à venir faire le marché dans ma ville. Un couple d'anglais s'arrête aussi et nous tapons la discute.

    Nous repartons les bras chargés de charcuterie, terrines, pâtés divers et légumes parfumés.Lorsque nous arrivons à la maison,la maman de O. pétrit un pâton etquelques instants plus tard, une belle odeur acidulée de tarte aux prunes en train de caraméliser dans le four emplit la maison....