Réveillée à 6h45 après la meilleure nuit que j’aie passée depuis le début du voyage, je tourne dans mon lit pendant 30 minutes avant d’ouvrir mon ordinateur et de profiter de ce réveil matinal pour rédiger mes billets en retard. Je les publierai quand je pourrai car je ne capte pas de réseau internet dans l’appartement d’Igor.
A 9h30, nos réveils sonnent. Le gâteau d’Egy est toujours aussi délicieux, trempé dans du café. Le ciel est maussade et nous nous glissons dans la frénésie des heures de pointe à Budapest. Nous traversons la place de Moscou et descendons vers le Danube jusqu’à la station de métro Batthyàny tér. Il pleut maintenant et nous regrettons d’avoir hésité et finalement renoncé à nous munir des jolis parapluies rouges que Boug’ a laissés sur la plage arrière. Là, voie 2, déjà trempées par la pluie, nous montons dans le HéV de 11h18 en direction de Szentendre et, n’en ayant pas eu le temps, achetons nos billets au contrôleur. Il y a 2 familles de français dans notre wagon. Le train s’ébranle et longe le Danube en direction du nord. Je reconnais l’hôtel Csaszar où j’ai séjourné avec Oh!91 , Igor et Yo à l’occasion du Nouvel An 2009 et je pointe du doigt le square où Oh ! a vécu. Après l'île Marguerite, nous passons à proximité du site Aquanicum. A Szentendre, je retrouve mon chemin sans peine sur les rues pavées. Les boutiques d’artisanat sont garnies, nous faisons une halte dans celle du musée du marzipan (massepain) avant de faire le tour du village.
Peu avant 14h, après quelques détours qui nous permettent de nous perdre dans les rues escarpées, nous pénétrons dans le restaurant Arany Sárkány, une perle de la gastronomie hongroise recommandée par Oh!91 et dont la fermeture, lorsque nous étions venus ensemble visiter Szentendre, l’avait terriblement déçu. Le restaurant est occupé par des tablées d’Américaines fort maquillées. Le patron, M. Attila Máhr, auquel un des chefs officiant en cuisine ressemble comme 2 gouttes d’eau, et pour cause, nous installe à une petite table et demande en quelle langue nous souhaitons nos menus. Voilà qui est fort pratique. La carte est particulièrement alléchante et les prix très corrects, on y trouve, outre un foie gras d’oie fumé aux pétales de rose, une soupe au yaourt et airelles et des menus « touriste » et « gourmet ». La cuisine est ouverte et de délicieux effluves de grillades nous chatouillent les narines tandis que les chefs s’activent, dirigé par Attila junior. Je choisis un Foie gras à la Orosháza, poêlé, arrosé au cognac et enveloppé dans une tranche de bacon, accompagné d’épinards à l’ail et d’un gratin dauphinois au fromage.
Boug’ se jette sur un Steak d’oie au miel, nappé d’une légère sauce au vin rouge, saupoudré de graines de sésame grillées et accompagné de chou rouge à la vapeur et d’une purée de pommes de terre.
Tout ça se fait couler dans le gosier avec un verre de vin, avant d’enchaîner sur une double crêpe fourrée aux griottes et noix, saupoudrée de cannelle et baignant dans une crème chaude au massepain. Le truc léger, qui te plombe les talons, même avec un verre de Tokaj …
Je somnole dans le train de retour et supplie Boug’ de m’autoriser à faire une sieste en rentrant.
Une heure de repos m’a fait du bien et je suis maintenant prête à partir à l’assaut du quartier du château, qui se trouve à 2 pas de la place de Moscou. Le quartier du château ne connaît pas l’effervescence que je lui ai vue lors de mon dernier séjour et la vue sur le Danube, du pont Marguerite à celui des chaînes, quoique moins dégagée en raison de la pluie, est toujours aussi saisissante.
Après une bonne heure à faire le tour du quartier, nous redescendons jusqu’aux quais que nous longeons jusqu’aux bains Rudas. Hélas, comme je le craignais, aujourd’hui est une journée réservée aux hommes. Nous traversons le pont Erzsébet et fuyant la circulation assourdissante, nous réfugions dans des rues parallèles autour du quartier de la synagogue. Nous en avons plein les pattes et avons dû parcourir plus de 6 kilomètres, sans compter la visite de Szentendre, le matin. Nous avons donc bien mérité un chocolat chaud au piment, surmonté de crème fouetté et accompagné d’un strudel que nous dégustons sous les magnifiques plafonds du café New York. Ce sera notre dîner. Le retour se fait dans le tramway 4.
Le lendemain matin, avant d’attaquer les longues heures de route jusqu’à Râmnicu Vâlcea, en Roumanie, je profite d’un soleil radieux (enfin !) pour faire quelques foulées dans le parc Vérmezo, très plaisant. Nous quittons la place de Moscou à 10h et nous perdons dans Budapest, repassant devant le café New York et les bains Széchenyi, avant de trouver enfin l’accès à la M5, plus d’une heure plus tard …