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Femme active - Page 2

  • Autodidacte certifiée

    Je ne vous l’ai même pas dit, à vous, lecteurs et lectrices qui n’avez pas traversé l’écran du virtuel. Dans mon avant-dernier billet, j’annonçais la finalisation de mon dossier de VAE, alias Validation des Acquis de l’Expérience, un beau bébé de 170 pages qui m’a occasionné stress et fatigue extrêmes.

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  • Déjà vendredi ?

    Lundi, à l'heure du déjeuner, j'économise un ticket resto et claque 120 euros : coup de foudre pour une paire d'escarpins "Noir miroir". Visiblement, ça fait mal aux n'yeux, comme dirait ma petite soeur et je m'aveugle toute seule. Le soir, j'envoie un message à l'homme de marbre, sans réponse à ce jour.

    Mardi soir, après un verre en terrrasse du Habemus, une adresse à retenir où les serveuses sont joviales, nous nous attablons Au Mesturet. Elle retient un haut le coeur en me voyant décortiquer ma tête de veau. Y'a un seul truc qui nous sépare : elle n'aime pas la viande, ma copine de Carême (facile, pour elle !). Le service y est toujours aussi charmant, c'est une constante, et nos voisins de table, aussi. Un peu grise ou grisée, je chope le serveur, au vol "Vous, je vous sens bien". Il est médusé et je me gausse. Sur le retour, rue de Richelieu, je claque une bise à Kamel qui nous offre un shot vodka-cerise griotte et je me couche avec le noyau en travers de la gorge.

    Mercredi soir, j'annule la soirée moules chez moi, officiellement parce que j'ai quitté le boulot trop tard, officieusement parce qu'en pénurie de chaussures, je file chercher mon bonheur chez Mi-Prix. Et là, le choc, un véritable drame pour toutes les amoureuses des escarpins, talons et bottes stylées : Mi-Prix a fermé !!! Je piétine, incrédule, devant la boutique vide où j'ai acheté, depuis 20 ans, tant de chaussures et chapeaux. Je n'en suis toujours pas remise.
    Vers 20 heures je rejoins, dans ma tenue de canari des années 50 (je me comprends) et mes escarpins noir miroir, 2 quadras sexys en terrasse du Physalis. Ma mémoire me fait défaut et je me demande si j'ai déjà fait un billet sur le Physalis, que je fréquente depuis des années. Je fouillerai les archives et corrigerai cette injustice, le cas échéant.

    Le lendemain matin, lever 5h30, taxi à 5h45, train à 6h19, arrivée 9h21 dans l'odeur des pins et sous le soleil d'Aix. Le soir, je jette mon ordi et file dans les rues étroites du centre d'Aix, jusqu'à la bruyante place Ramus où j'attend Oh! et sa mère, en terrasse de Hue cocotte ! "Excellent choix, je m'y suis déjà régalé" avait répondu mon ami parisien quand je lui avais communiqué le lieu du rendez-vous. Si à Paris, c'est déjà l'automne, Aix a des parfums de juin. Les filles sont en short dos-nu et la nuit douce. Après une cocotte au cabillaud, un dessert patate douce-chocolat et une incursion dans la tarte aux figues d'Arlette, je m'endors, calée dans mes oreillers, devant Les nuits pourpres.

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    Ce matin, corde à sauter et baskets restent dans mon sac de voyage (le principal, c'est de se laisser des portes ouvertes, non?). Je convaincs mon collègue de petit-déjeuner aux Gourmandises Aixoises, recommandée par ma pétillante taxiwoman de la semaine dernière. Le midi, on y retourne et on commande la même chose : une cuisse de canard lentilles suivie d'une verrine de mousse de coco à la mangue. Trois abeilles (ou guêpes) me tournent autour pendant tout le repas et bouche bée (ça vaut mieux), j'assiste soudain à un remake de "Minuscule", que je regarde souvent avec ma nièce adorée : une abeille se pose sur mon plat et repart en zigzaguant, lestée d'une lentille qu'elle tient entre ses pattes ! Nan mais sérieux, où va-t-on ??? J'aurais voulu filmer la voleuse pour montrer à la petite J. que Minuscule, ça existe en vrai !
    (Bon, vous savez bien que je suis restée une grande gamine ..)

    Ce soir, pas de pot, mon collègue m'avait promis une bière sauf que nous sommes dans deux rames différentes et incommunicantes (est-ce que ça se dit ? tant pis, je tente).
    Je me retrouve à côté d'un papa au regard ravageur, aux biceps bronzés, absolument craquant avec son bébé blond dans les bras. J'ai envie de dire au papa, qui est bien trop jeune pour moi mais que je coincerais bien entre 2 wagons "Arrêtes de me sourire comme ça, je ne suis qu'une pauvre petite chose fragile et y'a ta meuf en face". Elle, orteils vernis de rouge, plongé dans son ordinateur, ne lève pas les yeux de tout le trajet (l'inconsciente !), lui embrasse son fils et le couve amoureusement du regard.
    Le bébé s'appelle Arthur et il lance des cris stridents pour que je le regarde, et je le regarde en souriant bêtement. Je me connais, je suis en train de basculer dans le gagatage aigu, alors je déménage près de la fenêtre et loin de son putain de sex symbol de père. Arthur me scrute tout penaud (comment ça je projette?), genre "Ben, tu me laisses ?" alors je lui fais coucou, et son père me sourit (arrêtes, toi !) et je me revois il y a quelques années, dans mon tailleur vert à boutons dorés, quand du fond de l'avion, je faisais des grimaces aux bébés dans le dos de leurs parents.  

    A la descente du train, après que je me sois sifflé une Grim' toute seule au bar (c'est le weekend, merde !), ils sont tous les 3 là, sur le quai et le papa se tourne vers moi "Vous avez pensé à votre sac ? Il y avait un sac, en haut". J'ai envie de répondre "Tu peux arrêter d'être irrésisitible ?" mais je le remercie, oui, oui, j'ai bien mon ordinateur, me penche sur le bébé endormi et monte dans le tramway où je chante. Mon voisin me regarde, je sais qu'il pense que je ne m'entends pas chanter du Absynthe Minded et que j'aurais grave honte si je savais. Ca me fait rire.

  • Un petit tour dans le sud

    Cette journée a été moins fatigante que je ne le pensais. Ce matin, j'ai pris le train de 6h19 à la gare de Lyon, et je viens tout juste de rentrer chez moi (il est 21h30).
    Une belle amplitude horaire de 16 heures ...
    Je profite d'un arrêt en gare d'Avignon pour envoyer une bise à mon pote Obs. Dans la voiture de location qui nous emmène jusqu'à mon client, je vois une pancarte "Calas 1,5 km". J'ai cherché .. Calas, Calas, le nom de ce village m'était familier alors que je n'ai jamais mis les pieds à Aix en Provence. Et soudain, lumière ! C'est là que vit la mère d'un de mes plus chers amis blogueurs.
    La journée se passe bien, les clients sont très sympas et on sort déjeuner sous un soleil de plomb (ça me change !). Au bureau, je continue mon rythme alimentaire d'un repas toutes les 24 heures mais à la brasserie, je m'enquille une entrecôte XXL. C'est que j'ai le sens de la convivialité, moi.J'ai même hésité à imiter mon client et commander une 16, mais j'ai pensé qu'il valait mieux ne pas abattre toutes mes cartes dès le premier jour.
    Ce soir, vers 17 heures, une charmante taxiwoman m'a chargée. On a parlé de nos interactions avec les automobilistes chauffards, moi en tant que cycliste, elle en tant que piétonne. On se ressemble : je mets des coups de lattes dans les portières, elle balance des coups de sabot. En chemin, elle m'a filé de bonnes adresses sur Aix, car je vais y passer pas mal de temps sur les 6 prochains mois.
    A la gare, j'ai appelé le blogueur pour lui raconter que j'étais passée près de chez sa maman.
    "Tu vas y retourner ?" a-t-il demandé.
    "Oui, pas plus tard que jeudi prochain".
    Il prend un train 1 heure après moi, du coup je vais d^^iner avec mon pote parisien dans le centre d'Aix. Trop fort.

    A Paris, mon taxi est crétois et super sympa, lui aussi. Il m'encourage à acheter une maison sur son île. Et me fait rêver de soleil et de calamars grillés ...

  • Pôle Emploi, c'est pas pour cette fois !

    Le vendredi, je passe une bonne partie de la journée à essayer de calmer mon angoisse en bombardant mes amis d’appels. Un en particulier apaise un peu ma parano : si mon employeur avait appris que je m’apprêtais à lui fausser compagnie, pourquoi m’aurait-il virée en me versant 7 semaines de salaire alors qu’il lui suffisait d’attendre que je donne ma dém’ ?  D’après lui, j’ai été évincée pour avoir implicitement critiqué le management dans mon service ; ma boss se serait sentie menacée.

    Le soir, 6 décembre, je fête la Saint Nicolas à l’Institut Culturel Roumain avec Mada et le lendemain, je prends le train pour Strasbourg où Maurice l’alsacien m’a rassurée, gâtée et surtout bien changé les idées. J'ai tout raconté (qu’est-ce qu’on s’est pété la panse !).

    En fait, à l’issue de ces quelques jours d’angoisse, je suis passée en mode carpe diem. Fatiguée de ces 8 mois de souffrance (relative, certes, mais quand même violemment sentie après presque 5 années à roucouler avec mes ex collègues), écœurée de l’attitude des employeurs français et démotivée face à la lourdeur administrative de mon futur employeur, je n’ai – presque - plus envie de rien. Alors si je dois être au chômage, tant mieux ! Je pourrai enfin passer du temps avec les gens que j’aime, parce que c’est finalement la seule chose qui compte. Après tout, ça fait plus de 20 ans que je bosse et que je rêve de m’offrir un break supérieur à 1 mois .

    Mais le lundi soir, soit 4 jours après m’être fait remercier par mon dernier employeur, je découvre dans mes mails, à 18h, le contrat tant attendu ! On est le 9 décembre, je démarre le 6 janvier, il me reste 1 mois pour me remettre de mes émotions.

  • Clap de fin (et coup de théâtre !)

    [Nicolas, ce billet est long mais on ne va pas y passer la nuit, hein ? Après tout, ça fait presque 4 mois que je suis passée à autre chose donc il est temps de clore ce feuilleton à rebondissements]

    Le lendemain, jeudi 5 décembre, retour au bureau pour 2 jours de certification sur mon logiciel. Je vous laisse imaginer mon degré d’irritation (j’en ai plein le c.., oui !).

     « Perte de temps pour moi, perte de temps pour eux », marmonné-je entre mes dents, sur mon vélo.

    Au bureau, ma boss est introuvable et puis elle arrive, toujours aussi affable (c’est ironique).

    - On y va ? » lui demandé-je.

    - Oui, d’abord on passe dans le bureau de la DRH », me répond-elle.

    [Merde, me dis-je, ils ne vont quand même pas me proposer de passer en CDI aujourd’hui ?? ]

    Je m’installe dans le bureau de la DRH.

    - Sophie, tu devais passer une certification aujourd’hui, en fait, on a décidé que ce n’était pas la peine. On pense que tu n’as pas le niveau sur le logiciel et on a décidé de mettre fin à la période d’essai. 

    [A ce stade, mes neurones ont mis quelques instants à comprendre qu’on était en train de me virer]

    Complètement sur le cul, je ne trouve que ça à dire :

    - Vous plaisantez ?

    - Non, non, on ne plaisante pas. On préfère arrêter là.

    - Vous prétendez que je n’ai pas le niveau sur le logiciel … ça fait donc 4 mois que vous facturez vos clients 1200€ par jour pour leur filer une consultante incompétente ? Vous envoyez 15 jours en Thaïlande une incompétente et hier encore, j’étais en prestation ? Vous vous foutez de moi ? (ça je crois que je l’ai réellement dit, et comme ça)

    A la surprise succède une énorme colère. En fait, je ne l’analyserai que plus tard mais à ce stade, c’est mon orgueil qui est piqué au vif. C’était moi qui devais les planter, pas l’inverse. La DRH est visiblement déstabilisée par ma réponse et change d’angle :

    - De toute façon, tu nous as dit il y a 1 mois que tu ne te sentais pas bien dans le poste et que tu ne pourrais jamais t’y faire.

    - Faux, je n’ai pas dit que je ne pourrais jamais m’y faire. Si je n’ai pas le choix, je fais avec  (ou en l’occurrence, sans). Mais je vous rassure, cet entretien n’est pas une mauvaise nouvelle pour moi. C’est juste que je trouve votre façon de faire parfaitement dégueulasse (ça aussi, je l’ai dit). Moi j’ai joué franc jeu avec vous depuis le début, parce que je pensais que vous étiez sincèrement dans une démarche constructive. Dès juillet, à la demande de C., j’ai exposé les points qui me gênaient dans mon travail, au risque de me faire remercier. J’ai demandé qu’on m’évalue, qu’on me teste et j’ai sollicité des retours que je n’ai jamais eus. Ni à ce moment-là, ni il y a un mois, vous ne m’avez fait le moindre reproche ni ne m’avez laissé entendre que mon poste était en danger. Et aujourd’hui, à 10 jours de ma fin de période d’essai,  vous me virez ?

    La DRH pique le nez dans ses papiers. Je me tourne vers ma boss, qui dit :

    - J’ai eu des retours négatifs sur toi.

    - Ah oui ? Et bien écoutes, je suis contente de l’apprendre aujourd’hui parce que tu ne me l’as jamais dit !

    La DRH coupe court :

    - Tu fais le point sur tes dossiers avec C. et nous te libérons dès ce soir. Nous te verserons une indemnité correspondant au délai de prévenance, à raison d’1 semaine par mois de présence.

    Je quitte le bureau, sous le choc. Je croise ma chef de projet et amie, la seule dans la confidence de mon départ imminent, qui me glisse « Alors, tu leur as dit ? J’ai vu C. (ma boss) et F. (mon N+2) chuchoter ce matin et j’ai pensé que tu leur avais annoncé ton départ ».

    - Ben en fait, figures-toi que je viens de me faire virer !

    Elle n’en croit pas ses oreilles :

    - Ce n’est pas possible, dit-elle, hier après-midi, F. a confirmé à la chef de projet de G. (le client pour lequel  je suis partie en Thaïlande)  que ce serait toi qui continuerait le déploiement à Dubaï et au Qatar. Ton nom est même sur le planning !

    - Ben pourtant, il n’y a pas de doute. Je pars ce soir.

    Nous passons 1 heure dans la cafétéria à discuter. Je lui raconte l’entretien et nous essayons de comprendre ce qui a pu se passer dans les derniers jours pour qu’on me vire sur le champ. Abasourdie, ça tourne à toute vitesse dans ma tête et je sombre assez vite dans la paranoïa. Il a dû se passer quelque chose qui m’échappe entre hier et aujourd’hui … Le monde des éditeurs de logiciels est petit et quelques centaines de mètres seulement sépare mon futur ex-employeur de mon futur employeur. Et si ce dernier avait commis LA bourde en appelant ma boîte pour prendre des références, me trahissant du même coup ? Et si J., que j’avais croisé à mon arrivée alors qu’il s’apprêtait à rejoindre mon futur employeur, avait informé ma boss, avec laquelle il est pote, de mon arrivée imminente ? Et si le fait que je n’aie toujours pas reçu mon contrat d’embauche n’était pas une coïncidence ? Et si je me faisais cramer des 2 côtés et me retrouvais au chômage ?

    L’assistante du directeur administratif et financier, une femme plus très loin de la retraite que j’aime bien, arrive, nous salue et me lance :

    - Tu viens à la soirée du 15 ?

    - Ah ben non, tu vois, je viens de me faire virer. Je pars ce soir.

    - Quoi ?? Non mais ils font n’importe quoi dans cette boîte !

    Je résume dans les grandes lignes l’entretien du matin. Elle est atterrée et très inquiète pour moi du fait que je me retrouve au chômage.

    Nous retournons sur l’open space. J’omets volontairement de saluer mon N+2 et ma N+3 (la directrice du service, ultra vulgaire, un physique de vieille tapineuse qui porte des tee-shirts blancs sans soutien-gorge pour cacher ses gants de toilette). Tout à coup, une brune débarque sur le plateau et m’alpague bruyamment en anglais. Tiens, la chef de projet du client pour lequel je suis partie en Thaïlande ! Je ne savais pas qu’elle était là aujourd’hui. Je ricane intérieurement lorsqu’elle lance que l’équipe thaïlandaise n’arrête pas de parler de moi et qu’ils ont été enchantés de la formation, et jubile carrément lorsqu’elle propose qu’on aille boire un verre ensemble, avec ma chef de projet, après le boulot (ce que j’accepte sur le champ). Ma N+2 et ma N+3 me lance des coups d’œil en biais, en mode panique. Bien fait pour votre gueule.

    Après le déjeuner, mon N+2 me demande si on peut parler 5 minutes. Je le suis dans une salle. Il me dit qu’il est vraiment désolé, que ma boss est très affectée d’avoir eu à prendre cette décision.

    - On a fait une erreur de casting, dit-il. On voulait une consultante et on a eu une - très bonne -  formatrice. Tu n’as pas le profil qu’on recherchait.

    Je meurs d’envie de lui demander pourquoi, dans ce cas, ils contactent mes anciens collègues, qui ont exactement le même profil que moi, pour leur proposer un poste. Ce serait jouissif de lui mettre le nez dans sa merde, mais je me retiens pour ne pas griller mon ancien collègue.

    - Excuse-moi, F., mais dans mon ex boîte j’étais consultante. Je faisais exactement la même chose, recueil des besoins, paramétrage et formation donc tu ne peux pas me dire ça. En revanche, si tu me le permets, je vous conseille, pour les prochains, de revoir votre process d’intégration. Pas de doublons, pas de mises en situation (que j’ai pourtant demandées) et on me balance chez les clients. Ensuite, ce que vous attendiez visiblement de moi n’est pas conforme à la description de poste que j’ai eue. On ne m'a jamais dit que je devais gérer moi-même mon planning de prestations chez les clients et que je devais tester les fichiers d’import.

    - Oui, on n’est peut-être pas très bon dans l’accompagnement à la prise de poste …

    - C’est le moins qu’on puisse dire : vous êtes à la ramasse. On m’a laissée pendant 3 mois toute seule devant mon ordinateur, en autoformation. Ça fait 4 mois que je suis seule chez vos clients sans que qui que ce soit ait assisté à une seule de mes formations et validé mes acquis et mes axes de progression. Je vais te dire, F., ça fait 4 mois que j’ai la boule au ventre et que je me rends malade de venir bosser et d’aller chez vos clients. Vous avez pris la bonne décision aujourd’hui et je suis soulagée que ça s’arrête. Mais votre façon de faire n’est vraiment pas correcte. Mettre quelqu’un au chômage à 10 jours de sa fin de 2ème période d’essai, sans alerte, c’est vraiment dégueulasse.

    - Je suis vraiment désolée. Je n’ai rien à te reprocher en tant que personne. Si tu as des questions, n’hésites pas.

    - Justement, j’ai une question : C. m’a dit en entretien qu’elle avait eu des retours négatifs me concernant. Toutes les évaluations des clients sont positives et je m’entends bien avec tout le monde ici, j’aimerais donc savoir qui s’est plaint de moi ?

    - Non, non, nous n’avons aucune plainte de toi. Les clients t’apprécient beaucoup. J’espère que tu trouveras vite autre chose, c’est tout ce que je te souhaite, sincèrement.

    - Ne t’inquiète pas pour moi.

    Je meurs d’envie de lui dire qu’ils auraient pu s’abstenir de cont

    Dans l’après-midi, ma boss souhaite faire un point sur ma formation en Thaïlande. Elle ouvre la base, parcourt les menus.

    - Ah, là il y a une erreur de paramétrage, ça ne marchera pas ton calcul, dit-elle en faisant la grimace.

    - C’est possible. Tu te rappelles, j’ai envoyé un mail de Bangkok en vous demandant de vérifier mon paramétrage, vu que c’était ma première formation complète, et personne ne m’a répondu ?

    Elle plonge le nez dans son clavier. Allez va jouer avec tes crottes de nez, connasse !

     Vers 16h30, je descends remettre mon ordinateur portable au service informatique. J’y croise les gars du support avec lesquels j’ai sympathisé, ainsi que mon « parrain ». Ils tombent tous des nues quand je leur apprends que je quitte la boîte.

    - Merde, j’ai oublié d’envoyer un mail d’adieu ! dis-je.

    - Bon, tu ne dis rien à personne, hein ? Connectes-toi sur mon ordi avec ton compte et envoies-le, propose l’un d’eux.

    J’envoie un mail sobre. Je ne voulais pas partir en rasant les murs, comme une coupable.

    Je rends mon badge, je sors, je respire un grand coup et j’occupe l’heure qu’il me reste à attendre ma chef de projet et la cliente à appeler mes amis pour leur annoncer l’incroyable nouvelle. Ils ne peuvent hélas pas me rassurer. Peu avant 18 heures, je vais récupérer mon ancien collègue au métro et je le lâche à quelques centaines de mètres, pour ne pas qu’on nous voie ensemble. Je ne lui dis pas que je viens d’être remerciée, pour ne pas le perturber avant son entretien d’embauche. Et je lui souhaite bonne chance.

    Je passe une bonne soirée avec mon amie et désormais ex-collègue et la cliente. Elle parle de mes futures formations, c’est presque comique. Mon ex-collègue nous rejoint vers 21h, son entretien a duré plus de 2 heures. Et puis je rentre chez moi. Le lendemain, je passe la journée à me morfondre et à tourner toutes les questions dans ma tête. Pourquoi ? J’appelle mon pote Maurice l’alsacien et lui annonce mon arrivée pour le lendemain, comme convenu, mais surtout que je peux rester quelques jours de plus, et pour cause. Il n’a pas trop le moral non plus et je compte bien sur lui pour qu’on se console ensemble dans les bars strasbourgeois …