Parce qu’elle est un trésor et mon refuge, parce que je l’ M., et que les soirs où je la lis, ma gorge se serre, mes yeux se brouillent et je voudrais être près d’elle, ma petite sœur aux cheveux noirs, ma luciole provençale, mon elfe des landes de pierre.
Parce qu’elle me l’a demandé, alors, aujourd’hui, je vais ôter le masque, quelques instants, et ça va pas être drôle, parce que j’aime les chansons triste, en fait.
D'abord, il me faut rappeler le règlement :
- Choisir cinq chansons qui vous ressemblent et expliquer pourquoi
- Faire une playlist des cinq titres
- Rajouter, en sixième position, La chanson (j'avoue, j'ai triché, y'en a 7, mon chiffre, mais j'aime pas les règles)
- Et taguer 5 personnes de votre choix
“Awa y’Okeyi” (Si tu t’en vas) par papa Wemba
Parce que l’Afrique et surtout le Zaïre, parce que le lingala est une langue magnifique, comme une musique, qui fait battre motema na ngai,et que Papa Wemba est un grand musicien.
« Let’s get it on » par Marvin Gaye
Parce que s’il n’y en avait qu’un ce serait lui, Marvin.
Parce qu’à chaque fois, je rugis et ça me fait rire « Ahhhhhhhh Babe! » parce que come on and get it on, putain ! la vie est belle ! et que je finis toujours en tapant dans mes mains, vous rigoleriez de me voir, je suis Marvin et les chœurs, mon corps bat le rythme du cœur.
Parce que « Let’s get it on » c’est l’amour universel, charnel et fraternel, et moi je suis sous perfusion, faut pas en perdre une goutte, ça urge, question de vie ou de mort.
We’re all sensitive people, with so much to give,understand me, sugar,
Since we got to be, let's live, I love you
There’s nothin' wrong with me lovin' you, baby no,no,no
And givin' yourself to me can never be wrong if the love is true
Don’t you know how sweet and wonderful life can be?
“The Scientist” par Coldplay
Come up to meet you, tell you I'm sorry, you don't know how lovely you are
I had to find you, tell you I need you, tell you I'll set you apart
Tell me your secrets, ask me your questions, oh let’s go back to the start
Parce que ma blessure secrète, parce qu’il m’avait quittée avant que je ne parte, parce qu’il a menti ce soir-là et que depuis, je ne crois plus aux serments d’amour, je crois à aujourd’hui et maintenant, et ta peau contre la mienne, et c’est tellement mieux.
“If I was your girlfriend” par Prince
Would you run 2 me if somebody hurt u,
Even if that somebody was me?
[…]
Would u let me wash your hair
Could I make u breakfast sometime
Or then, could we just hang out, I mean
Could we go 2 a movie and cry together
Cuz 2 me baby, that would be so fine
Parce que le masculin dans le féminin, et vice-versa, parce que ce sont les gestes simples qui me bouleversent, et l’amour sans dire je t’aime, et que si je répondais oui, un jour, alors ce serait toi et pas un autre, pour la vie.
Et puis, parce que c'est la chanson idéale pour un strip-tease ! ;)
« Les deux guitares » par Charles Aznavour
Je veux rire et chanter
Et soûler ma peine
Pour oublier le passé,
Qu'avec moi je traîne
Apportez-moi du vin fort
Car le vin délivre
Oh versez, versez-m'en encore
Pour que je m'enivre
Parce que c’est la guitare qui a bercé mon enfance, parce que déjà les fêtes me rendaient tristes, parce que la musique tzigane, parce que j'ai l'âme nomade, parce que l’arrachement, l’exil ou la fuite.
Parce que les yeux fermés, je tournerai comme une toupie, dans une robe aussi légère que mon cœur sera lourd, et peu à peu, le sourire se figera et mes joues seront mouillées, mais je dirai : « Je suis heureuse » et ce sera vrai, et faudra faire semblant d’y croire.
« Many rivers to cross” par Jimmy Cliff
Many rivers to cross,
But I can't seem to find my way over
Wandering I am lost
As I travel along the white cliffs of dover
pour les soirs où dans un ciel noir, je plane, je crie, mais personne n’entend alors je plonge d’une falaise, grisée par la vitesse, j’écrase l’accélérateur, fenêtres ouvertes, le vent me gifle, je rêve que je m’envole, suffirait d’un coup de volant, « tapera, tapera pas », le dernier grand frisson, à quoi bon …
Et LA chanson :
“Wild is the wind” par Nina Simone
“For my love is like the wind … and wild is the wind
Give me more than one caress
Satisfy this hungriness …
Let the wind blow through your heart […]
Like a leaf clings to a tree … oh, my darling, cling to me”
Parce que sauvage et affamée, oui.
Parce que ce fut la première fois que la musique a embrasé mon corps, comme une caresse, comme quand on fait l’amour, doucement d’abord et puis la sueur, les cris et la tornade qui emporte et qui te jette loin, les frissons, le cœur qui s’emballe, les tripes qui tricotent, j’en ai pleuré des rivières.
Parce que sa voix me déchire, et son histoire aussi, parce que je suis émue quand elle implore « Ne me quitte pas ».
Mais surtout, surtout, parce qu’elle, Nina, je l’ai croisée, au 7ème ciel, elle m’a pris les mains, je lui ai dit que je l’aimais, depuis toujours et à genoux devant elle, émue aux larmes, j’ai contemplé son visage de statue africaine, ces lèvres épaisses qui avaient tant aimé et crié leur désespoir, ces yeux noirs de colère, parce que « si j’avais eu le choix, j’aurais rendu coup pour coup, j’aurais été une tueuse ».
Ce jour-là, dans le bel oiseau de métal, quelque part au-dessus de l'océan, j’ai plongé dans le reflet de ses yeux et j’ai vu une petite fille.
Mon club des 5, (pour la musique, siou plaît !) :