Fatiguée, vidée, je fais une pause de blog quelques jours.
Besoin de me reconnecter à moi-même.
A bientôt :)
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Fatiguée, vidée, je fais une pause de blog quelques jours.
Besoin de me reconnecter à moi-même.
A bientôt :)
Ce soir, j'ai quitté le travail en compagnie d'une de mes hôtesses. Agée d'une cinquantaine d'années, celle-ci vient de vivre des moments difficiles. Seule, sans enfants, c'est une femme aigrie, difficile. L'année dernièer elle m'a fait un coup de trafalgar et depuis un an je m'en tiens à des relations strictement pro avec elle : bonjour, au revoir.
En juillet, elle m'a appelée un matin, en larmes, pour m'annoncer que son neveu de 30 ans venait de se tuer en voiture, sur une route de Corse.
Depuis son retour, je me suis fait discrète, ne posant pas de questions, la laissant venir à moi à son rythme. Je la connais un peu après 5 ans. Cette semaine, elle m'a confié qu'elle était bouleversée, n'arrivait pas à dormir et qu'elle se sentait seule. Je lui ai proposé de nous retrouver dans la semaine pour passer la soirée ensemble.
Ce soir, donc, je l'ai emmenée boire un mojito dans le Marais, un de mes quartiers préférés. Nous nous sommes laissées tomber dans les fauteuils en cuir fauve de l'Amnésia. Elle m'a raconté son neveu, fils unique, qui avait annoncé à ses parents que sa copine était enceinte 2 jours avant de se tuer. Quad j'ai vu ses yeux se mouiller, j'ai doucement changé de sujet. Puis nous sommes allées dîner d'un magret de canard rôti aux figues et miel à la Tartine, 24 rue de Rivoli. Une brasserie sans prétention que j'avais découverte, cet hiver, au sortir d'un théâtre. J'avais été subjuguée par la chaleur et le professionalisme des serveurs. Le service y est toujours aussi courtois. Sur le carrelage, un éclair qui attrape mon regard : c'est Kiki, la souris de la maison, elle se balade entre les tables, visiblement peu perturbée par le bruit et les lumières. Marrant d'observer le regard surpris des autres convives.
A la sortie du restaurant, nous levons les yeux vers l'Hôtel de Ville et la tour Saint Jacques défigurée. Le soir, j'aime rentrer en bus et admirer Paris qui scintille sous les feux de la nuit.
Place du Châtelet, je me souviens du Pygmée, restaurant africain ou âgée d'à peine 20 ans, après des concerts de jazz live au Front Lounge, je venais à l'aube manger d'odorants mafés avec Simon, le barman. Ring that bell, Simon !
J'enjambe le Pont au Change, à gauche Notre Dame, à droite la Conciergerie, sous lequel glisse un bateau-mouche qui promène sur son dos des grappes de touristes émerveillés. Nous remontons le boulevard Saint-Michel, quartier favori d'Esperanza, jusqu'au Luxembourg, puis arrivons à Port Royal, enlaidi par la cité du CROUS. J'aperçois la Closerie des Lilas, bar restaurant mythique qui vit Zola, Cézanne, Verlaine puis André Breton et Hemingway. A droite, on file vers Montparnasse. Nous roulons maintenant sur les pavés de la place Denfert Rochereau ou trône une réplique miniature du lion de Belfort et ou on trouve l'entrée des catacombes. La rue Daguerre, à droite, est quasi-déserte.
18° sur Paris m'annonce l'affichage lumineux au-dessus du périph'. J'aurais juré qu'il faisait meilleur. Dans ma rue , une québecquoise m'arrête, elle est paumée et me demande quelles sont les rues alentour. Amusée, je me lance dans une énumération appliquée quand une personne fait irruption d'un immeuble voisin et lui crie "C't'é ci !". Ma blonde frisée me jette un "Z'êtes bin fine". Je suppose que c'est un compliment. Merci madame et bone soirée ... moi je vais bloguer.
Hier, au hasard d'une discussion avec JM, il me fit cette remarque : "C'est marrant, tu ne tombes que sur des hommes qui sortent d'une rupture."
Je lui demande alors de s'expliquer. Puis lui fais remarquer que forcément, ne sortant pas avec des hommes en couple, je ne peux rencontrer que des hommes qui sont entre 2 ruptures.
L'expression le fit beaucoup rire, et moi aussi je m'amusai de ce lapsus ... révélateur, qui m'a laissée songeuse.
Après Tonnégrande qui est parti se rafraîchir les noix dans le marronnier Maroni, c’est au tour de M. Jean, le délicieux patron de ce sympathique endroit, de baisser le rideau pour quelques semaines. Nico se barre faire le tour de France et gros Loïc va pétrir quelques miches au soleil (il est boulanger de son état).
L’atmosphère était presque morose hier à la Comète. Sûrement la perspective de ne plus se voir pendant quelques semaines. Heureusement, les réjouissances reprennent dès le 27, avec la réouverture de la Comète. Ce vieux croco de Tonnégrande nous a promis un super gueuleton, à base de victuailles exotiques à son retour de Guyane.
Parce que l’ambiance d’une soirée normale à la Comète, ça donne ça. Alors, vous comprenez, ça va me manquer !
Ensuite, on a parlé de la Guyane où Tonnégrande part demain. J’ai bien l’intention d’aller y faire un tour, l’année prochaine sans doute, car une de mes collaboratrices repart y vivre cette semaine.
Tonnégrande a éveillé ma curiosité en me parlant de brochettes de caïman, de colombo de porc, de prunes de plage, de coumou (fruit du palmier) cuit dans sa coque, au soleil, dans une bassine d’eau, de tourments d’amours que les enfants mangent le jour de leur communion, de bâtons de cacao qui donnent un breuvage crémeux et parfumé.
Tonnégrande, fin cuisinier, parlait hier du poulet frit que faisait sa mère et qu’il n’avait jamais réussi à égaler. Il concluait très justement qu’en fait, il faisait sûrement le poulet aussi bien que sa mère, mais c’était « le poulet de sa mère ».
Il a aussi évoqué, rêveusement, les couchers de soleils sur le fleuve Sinnamary, à ne manquer sous aucun prétexte.
J’aime écouter les gens parler de leur pays, de leurs souvenirs d’enfance, l’œil brillant, le regard perdu dans l’océan de la mémoire. Aïn a fait de très beaux billets sur ses souvenirs d’Algérie.