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Pensée du jour - Page 34

  • L., un homme que j'estime

    Ca fait 4 ans que je travaille dans le même service que L. Il a mon âge. Il rêvait de s'engager dans l'armée et mon vécu de fille de militaire nous a donné une certaine complicité.

    Sous ses airs bourrus, il est d'une grande sensibilité. En couple depuis plus de 10 années, il avait 3 petites filles. Lors mon arrivée dans ma boîte, j'ai appris que sa dernière était atteinte d'une leucémie. Un jour, L. m'a dit : "Je n'ai qu'une hâte au boulot : rentrer chez moi retrouver ma femme et mes filles; c'est toute ma vie". Moi le coeur d'artichaut, j'ai trouvé ça très émouvant. C'est un homme droit, sincère, loyal, déconneur aussi mais jamais ambigu. Il y a 2 ans à mon retour du Vénézuela, j'ai appris que sa petite dernière était décédée. J'ai été impressionnée par sa dignité. Quelques mois plus tard, il épousait sa compagne. Il nous a annoncé son mariage en disant "Je pense qu'on a connu la pire épreuve qu'un couple puisse connaître."  

    Depusi le départ de ma boss - qui n'appréciait pas mon entente avec les services techniques - et le déménagement de notre siège social, nous sommes devenus plus proches et solidaires que jamais. Je m'entend très bien avec les 2 collaborateurs de L., surtout mon compatriote chtimi O. Le matin, je pose mes affaires dans mon bureau et je file direct dans le bureau de L. boire un café avec eux. Ils me charrient sur mes décolletés et mes bottes et font leurs machos à 2 balles "Alors, il vient ce café?" Le midi, on s'appelle pour aller manger. Je pense qu'ils m'ont prise un peu sous leur protection car je suis la seule fille du service. Et surtout, avec ma promotion en septembre, je suis maintenant au même niveau que L.

    Pourquoi je parle de L. aujourd'hui en particulier? Parce que la semaine dernière, il a fait quelque chose qui m'a durablement touchée. Mercredi dernier, c'était l'arrivée de notre nouveau responsable, celui qui va désormais piloter nos 3 pôles, le mien, celui de L. et celui de P. Entre parenthèses, je le sens bien le nouveau responsable. La cinquantaine, le regard franc, une bonne expérience des services généraux. Le jour de son arrivée, il m'invite à présenter mon service et veut savoir comment je m'entend avec ses autres collaborateurs. Lorsqu'il me demande où j'en suis sur un dossier particulier, dossier qu'on m'a balancé en septembre et que j'ai mal géré car il ne relève pas de mes compétences, je devine qu'il a été "briefé" sur mon cas par "Big boss". Je lui explique au passage le contexte de ma promotion.

    Le lendemain, L. me dit "Alors, t'as vu le chef?". Je lui répond "Oui, il m'a demandé de me présenter, et comment on s'entendait tous les 3, et quels problèmes j'avais dans mon équipe." Il me dit "Ouais, moi aussi, je lui dit qu'on se mettait sur la gueule tous les jours, lol. Au fait, je lui ai parlé de toi." Moi : "Comment ça parlé de moi?" Lui "Ben oui, je lui ai dit que t'avais eu une promotion en septembre, mais que ni ton contrat, ni ton salaire, ni ton statut n'avaient été revus en conséquence". Moi, bouche bée, je n'ai pu bafouiller qu'un "Merci L. mais pourquoi t'as fait ça ?" Lui :"Parce que je trouve ça dégueulasse."

    Le jour même, mon nouveau boss déboulait dans mon bureau, s'asseyait en face de moi et me disait "Tu sais, "Michoko", s'il y a bien une chose que je ne supporte pas, c'est l'injustice."

    Voilà, je ne m'en suis toujours pas remise. Dans le monde de chacals dans lequel nous évioluons, où chacun n'a pour but que de tirer la couverture à lui et de s'assurer les faveurs de la hiérarchie, le geste de L. m'a touchée à un point que vous n'imaginez pas. J'en parle à tout le monde depuis, famille et amis. Ca fait du bien et en même temps, je ne pense pas que ce soit un hasard. Ce n'est que le retour de ce que je diffuse autour de moi : l'ambition mais pas l'arrivisme, la justice, la sincérité.

    "What goes around comes around", they say ...

  • Nina


    medium_Nina_Simone.jpgUn jour de juillet 1999, dans mon petit tailleur vert à boutons dorés, je bois un café avec des "coordo" sur le tarmac de Roissy, en attendant que mes passagers embarquent sur le vol Paris-Dublin. On m'annonce une "wheelchair passenger", j'ouvre ma porte arrière pour que sa chaise roulante soit hissée dans le galley. Je suis dans l'allée centrale et je vois une femme noire et âgée, visiblement riche, s'avancer vers moi.

    Cette femme majestueuse au profil reconnaissable entre tous, c'est Nina Simone. De son vrai nom Eunice Wayman, elle s'était rebaptisé en hommage à Simone Signoret, qu'elle admirait.

    Nina Simone, ma toute première grande émotion musicale. Je me souviens précisément de ce jour où, allongée dans ma chambre chez mes parents, j'eus une révélation en écoutant une compil de chanteuses de jazz que je venais d'acheter.

    2 notes de piano et puis, une brise légère et suppliante "Love me, love me, love me, say you do", qui se transforme en vent tropical et enfle sous le souvenir des caresses, "With your kiss my life begins", puis chuchote "Like a leaf clings to a tree, oh my darling, cling to me", le piano s'emballe, la voix monte comme une tormade, puis crie sa soufrrance "Wild is the wind". J'écoutai cette chanson en boucle pendant des heures et à chaque fois, le souffle de Nina, pareil au vent, déclenchait un frisson le log de mon échine. Il y a une forme de recueillement dans sa musique, quelque chose de spirituel qui me bouleverse à chaque écoute. Nina était entrée dans ma vie.

    J'ai hésité qelques minutes, je n'aime pas déranger les gens célèbres qui voyagent. Mais elle !

    J'ai demandé à mes collègues, qui travaillaient à l'avant de l'avion, comme elle était. Elles ne la connaissaient pas, trop jeunes sans doute, mais ont répondu "She's a bitch". Je ne m'attendais pas à une autre réponse, vu le caractère de diva de la dame. Prenant mon courage à deux mains, je m'agenouillait devant elle et lui dis à quel point je l'admirai. Je racontai tout, "Wild is the wind", sa biographie que j'avais dévorée, et son accent si émouvant sur "Ne me quitte pas". Elle comprit au mien que je n'étais pas irlandaise et nous discûtames quelques instants. Elle venait donner un concert à Dublin, parlait fort et lançait de bruyants "Thank you, thank you". Elle insista pour me donner un autographe, que j'ai perdu ensuite, ce n'était pas le plus important.  

    Nina est morte en 2003, non pas sur la terre de ses ancêtres africains, comme elle le souhaitait, mais en France, à Carry le Rouet.

    Combattante de la lberté, elle avait défilé aux côtés de Martin Luther King pour la défense des droits civiques. Malheureuse en amour et en affaires, elle ne s'était jamais pardonné de n'être pas allée voir son père sur son lit de mort.

    "Elle aimait la France et les Français. Je vous demande de ne pas laisser mourir son souvenir. Parlez d'elle, jouez sa musique", a demandé sa fille Lisa Celeste.

  • Adieu l'abbé

    En cet instant, la France entière rend hommage à l'abbé Pierre. Méfiante à l'égard des religieux de tous bords, j'éprouve beaucoup de tristesse et un immense respect pour cet homme humble; tenace et intègre. Il a côtoyé le luxe et la misère, été témoin des pires injustices qu'il a combattu jusqu'au bout et il a gardé foi en l'humanité.

     

    Il part sous un rayon de soleil, comme pour réchauffer nos coeurs orphelins une dernière fois.

    Respect.

     

  • Fiso en vrai !

    Et oui, comme Arno qui affiche sa tête de jeune romantique sur son blog, j'ai décidé de donner une idée de ce à quoi je ressemble EN VRAI (sachant que depuis j'ai les cheveux courts)

    Pour ceux qui me connaissent, c'est bien moi ?

  • Questionnaire à la noix

    7 CHOSES A FAIRE AVANT DE MOURIR

    Partir 1 an pour un tour du monde

    Une lettre d'adieu à ceux que j'aime

    Concevoir un enfant

    En adopter 2

    Travailler dans un domaine qui ait un sens

    Un gueuleton avec tous ceux qui comptent ou ont compté

    Donner mon corps (d'abord à un homme, ensuite à la science)

    7 CHOSES QUE VOUS FAITES BIEN

    La bouffe

    Monter les meubles en kit

    Sourire

    Mémoriser (n° de téléphone, anniversaire)

    Danser

    Avoir une tête de con sur les photos

    Etablir un budget (voir prochaine rubrique)

    7 CHOSES QUE VOUS NE SAVEZ, NE VOULEZ PAS FAIRE

    Etre à l'heure (sais pas faire)

    Dire non (sais pas trop faire mais je me fais violence)

    Traiter mes collaborateurs comme de la merde (veux pas faire)

    Mentir (sais pas faire)

    Respecter mon budget (voir rubrique précédente)

    Juger autrui (veux pas faire mais inévitable)

    Me remarier (veux pas faire)

    7 CHOSES QUI VOUS ATTIRENT CHEZ LE SEXE OPPOSE

    La tolérance

    L'attention

    La tendresse

    La gourmandise

    L'absence de clopes

    Le goût des voyages

    Un beau petit cul (on peut pas être tt le temps sérieux)

    7 CHOSES QUE VOUS DITES SOUVENT

    "Chuis à la bourre"

    "On se fait une bouffe ?"

    "Sa Momozz" (sans commentaires)

    "Putain" (et dans le même registre "aBBBBruti" et "Bouffonne va !"

    "Merci"

    "N'importe quoi !"

    "Non mais"

    7 PERSONNALITES QUE VOUS ADMIREZ

    Les héros anonymes : bénévoles, acteurs sociaux, pompiers, associations caritatives

    Tous les artisans de la paix qui l'ont payé de leur vie : Gandhi, Yitzhak Rabin, Jean-Marie Tjibaou etc.

    Les résistants (français hier, irakiens aujourd'hui) et les opposants politiques

    Les journalistes des pays dictatoriaux

    France (paix à son âme)

    Nina Simone

    Marvin Gaye