19h quand je me précipite hors de la station de métro Hôtel de Ville. La pièce de théâtre commence MAINTENANT et la fille m'a prévenue au téléphone. A 19h10, on ne rentre plus. Le temps que je trouve à quel numéro de la rue je suis, je réalise que je me dirige dans le mauvais sens. Je tape un sprint, sac à main d'un côté, ordinateur de l'autre. Je suis en robe sur des bottes à talons carrés, heureusement. Et sans balconnet, bien vu Fiso.
Tout se passe relativement bien, et je cavale à bon rythme, jusqu'à ce que je sente que mon collant taille basse, un de mes derniers achats (on se demande bien ce qui m'a pris d'acheter ça) est en train de glisser. En quelques enjambées, j'ai les fesses à l'air, puis le collant continue de descendre pour se retrouver au niveau de mes genoux. Là, j'éclate de rire tellement j'ai du mal à croire à ce qui m'arrive mais après un moment de panique et d'hésitation, je réalise que je ne peux pas m'arrêter. Comment vais-je, en pleine rue et heure de pointe, récupérer discrètement ce p... de collant au milieu de mes genoux et le remonter sur mes hanches ?
En plus du risque de me vautrer comme une merde, je suis prise de panique en imaginant le collant qui continue de descendre et me tombe sur les chevilles. Dans mon malheur je remercie mon choix du matin, le manteau années 50 de Mamie Coco plutôt que mon petit blouson court que j'affectionne tant. Le collant ne descend pas plus bas, retenu au niveau de mes genoux par ma course effrénée. Les passants que je croise sont intrigués par mes éclats de rire, je me bidonne toute seule.
J'arrive enfin au théâtre après une course qui me paraît durer 10 fois mon jogging dominical et imperturbable, je prends mon ticket et monte les marches 4 à 4, le collant toujours aux genoux. Le spectacle commence à peine et mon ami est là qui m'attend. « Wahhh, belle robe ! » dit-il. « Hors d'haleine, je souffle « T'as pas vu ce qu'il y a en-dessous ! ». Et je m'assieds, reprend mon souffle, tente de remettre en ordre ce qui fut ma coiffure et tranquilos, je me plonge dans le spectacle en espérant que le comédien, en contrebas, ne voit pas ma culotte.
Ian Delépine, qu'il s'appelle, c'est sa dernière et son sketch sur la famille Ingalls est franchement tordant. Entre Laura qui « a des dents de lapin et une mercerie sur la gueule » et Caroline Ingalls « une maille à l'endroit, une maille à l'envers », qui rêve « de se faire prendre comme une grosse cochonne sur le frigidaire, Charles, même si ça existe pas encore », je me poile.
Le one-man show se termine et mon compagnon propose un dîner. "Heu oui mais j'ai un léger problème technique, faut que je trouve des toilettes d'urgence », lui dis-je en lui narrant ma mésaventure. Nous nous installons « Chez Hannah » à quelques rues de là. Je pose mon sac et demande au serveur où sont les toilettes. Au fond, derrière le bar. « J'espère que j'aurai le temps d'arriver jusque là », lui dis-je. Il comprend de travers (normal) et répond « Ah vous pouvez y aller, on vient de passer la serpillère ». Et moi, piquée au vif, au lieu de fermer ma gueule « Ah mais non, c'est pas du tout ça figurez-vous que j'ai acheté un collant taille basse et que ..... »
(visiblement, je ne suis pas la seule, et contrairement à Alice Springs, je n'ai pas les fesses plates, moi ...)