Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 5

  • Condoléances

    Après 14 ans de bons et loyaux services, je le trouvai hier soir, en rentrant chez moi, couvert de fractures et recroquevillé sur lui-même, inerte.

    Lui, c'est mon fauteuil de metteur en scène Ikéa. 

    J'avais senti la fin venir quand il y a quelque mois, m'asseyant innocemment dessus, j' entendis soudain un bruit de tissu déchiré et réalisai avec effroi que le pied du fauteuil avait traversé l'assise et raté la vallée de mon tendre postérieur de quelques centimètres. Il s'en était fallu d'un poil et sur ce coup-là, j'avais eu du cul.

    Depuis, mon fauteuil, particulièrement malmené par Estebandido, oscillait dangereusement et nous posions désormais délicatement nos fesses sur ce fidèle compagnon qui menaçait de rendre l'âme à tout moment. Hier soir donc, en découvrant la scène, je compris que mon coloc' avait dû assister aux derniers instants de mon fauteuil bien-aimé et prise d'une soudaine angoisse, je priai secrètement qu'il n'ait été défloré au passage, victime innocente d'un dernier sursaut de vie.

     

  • Le Marais

    Hier, soleil et ciel bleu m'ont poussée dehors malgré un froid glacial. J'aime bien aller me balader dans le quartier du Marais le dimanche, car c'est un des rares quartiers de Paris qui fourmille ce jour là et où nombre de boutiques sont ouvertes. J'ai donc retrouvé mon amie de toujours, Esperanza, qui avait abandonné ses 3 hommes pour quelques heures de lèche-vitrines. Nous avons erré au hasard des rues et des boutiques de déco et de fringues : Pylônes et ses drôles d'objets colorés, Sandro et ses froufrous sexys, le salon de thé Mariage Frères et plein d'autres échoppes de bijoux et de meubles. Frigorifiées, nous décidâmes d'aller nous réchauffer autour d'un thé à la menthe dans le resto "Chez Marianne", rue des Rosiers, où j'allais à chaque passage dans le quartier. Pas de chance, cette fois nous fûmes servies (si je puis dire) par une gamine tête à claques, pimbêche et arrogante. Pas de bonjour, pas de sourire, elle prit notre commande et nous servit sans nous jeter un regard ni desserer les dents. Esperanza et moi rongions notre frein en silence, outrées par un tel comportement. Manque de pot, la 2ème théière qu'elle nous servit ne contenait pas de thé et quand nous lui fîmes remarquer, elle me toisa, prit la théière et la reposa devant nous sans dire un mot. A ce stade, je fulminais. A ce moment, un charmant serveur arriva dans la salle, tout sourire. Je profitai du fait que la pimbêche passait à côté de moi, tout occupée qu'elle était à faire son défilé de mode au milieu du restaurant, pour lancer au serveur : "Ah ben vous au moins vous avez le sourire, ça fait plaisir ! Ca nous change !". Il me demanda pourquoi je disais ça et je lui répondis que sa collègue avait manifestement un problème parce qu'elle tirait la tronche. Du coup, il nous offrit un digestif et lorsque nous partîmes, la pimbêche nous salua d'un "merci au revoir"  sur lequel je ne me retournai même pas. 

  • Suicide, l'envers de notre monde

    L' émission Bateau-Livre présentait ce matin le dernier livre du sociologue Christian Baudelot "Suicide, l' envers de notre monde", étude mondiale et sur 2 siècles portant sur cette énigme qu'est le suicide.

    La France se place au 3ème rang dans le classement du nombre de suicides, derrière la Russie et la Littuanie.

    Tout d'abord, un constat : on se suicide plus dans les pays riches que dans les pays pauvres. Emile Durkheim - auteur d'un traité fondateur sur le sujet en 1897 - disait même "La misère protège". Plus que la misère, c' est la solidarité et l'instint de survie collectif qu'elle entraîne qui protège. Dans les pays riches,  ce sont les pauvres qui se suicident. Ce n'était pas le cas à l'époque de Durkheim. Plus vous gravissez l'échelle sociale, plus vous avez d'amis, de relations, et moins vous vous suicidez. Et inversement quand vous descendez. Devenir pauvre dans un pays riche engendre bien plus de souffrances qu'être pauvre dans un pays pauvre. La religion, encore très présente dans les pays pauvres, protège également du suicide, comme la famille : les célibataires et les divorcés se suicident plus que les gens mariés. J'ai relevé certaines statistiques étranges: on se suicide plus le lundi que le dimanche, et au printemps plutôt qu'en hiver. L'auteur explique la recrudescence des suicides le lundi par le fait que c'est le jour de la reprise, alors que la fin de la semaine signifie les retrouvailles avec la famille qui joue un rôle protecteur. Les femmes se suicident 4 fois moins que les hommes, ce qui contrarie les prévisions initiales des sociologues qui pensaient qu'en adoptant un mode de vie similaire à celui des hommes, l'écart allait se réduire. Il semble que là aussi, le réseau familial et le rôle central de la femme qui s'occupe de toutes les générations la protège. En s'occupant des autres, elle s'écouterait moins. Cela explique aussi qu'on enregistre une baisse des suicides féminins le mercredi (jour où les enfants sont à la maison).

    Signe révélateur de la morosité ambiante, le suicide des jeunes ne cesse d'augmenter dans la majorité des pays de l'OCDE, depuis les années 1970. Au 19ème siècle, les jeunes se suicidaient très peu et les personnes âgées bien plus. Cette tendance s'est inversée  partir des premiers chocs pétroliers. Les jeunes sont les plus touchés par les nouvelles formes d'emploi précaire, le chômage, l'âpreté de la compétition, l'absence de perspective d'avenir, apparus après la crise. Seuls l'Allemagne et le Japon sont épargnés car ils favorisent davantage l'insertion professionnelle des jeunes. Cet écart entre les pays montre bien que le suicide des jeunes n'est pas une fatalité ...

  • "Truman Capote"

    J'ai découvert Philip Seymour Hoffman, qui vient d'obtenir un oscar pour sa prestation dans ce film dans Magnolia, un de mes films cultes. "Truman Capote" m'a pertubéé par son cynisme et ce personnage qui nous fait osciller entre sympathie et malaise m'a laissé un goût amer. 

  • Rencontres .... clap final ?

    Et ce qui devait arriver arriva .... hier soir au Satellit Café et sur le son langoureux de Fela ....

    Désolée, Mozz, fini le feuilleton de mes rencontres (en tout cas, pour le moment). J'ai presque envie de dire "dommage", parce que les quelques hommes avec lesquels j'ai pu discuter ont contribué à défaire mes préjugés sur ce type de rencontres. J'ai apprécié cet instant où deux inconnus deviennent deux individualités, où les mots et les regards se croisent. Ce type de rendez-vous s'apparente pour moi à un entretien d'embauche. Code vestimentaire, ni trop ni trop peu, délicieuse nervosité au moment de la rencontre, et puis très vite la question inéluctable "Parlez-moi de vous". Chacun parle alors avec plus ou moins d'enthousiasme de lui, de ses origines, ses goûts, son métier, son parcours, sa démarche. En dehors du fait qu'une histoire commence, je retire un bilan positif de cette expérience.