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  • A Doolin avec Pat the fishman

    pat the fishman,doolin,irlande, galwayCe matin, après le petit déjeuner (j'ai pris un bol de porridge pour plâtrer mon estomac fragilisé), nous flânons une bonne heure dans les rues animées d'Ennis. Nous descendons O'Connell street, puis faisons un tour à la Market Place, où se tenaient anciennement le marché aux animaux, et où aujourd'hui, on peut voir des poulets et un cheval, puis nous remontons Parnell Street jusqu'au Rowan Café & Bar où Boug' m'offre un café, en terrasse, au bord de la rivière Fergus.

    Peu avant 14h, nous nous mettons en route pour la région du Burren et plus précisément le village de Doolin sur la côte, juste au-dessus des falaises de Moher. Cette journée sera la plus belle de notre séjour, ciel bleu et soleil omniprésent.

    Sur la route, je peste un peu contre les véhicules lents qui ne se rangent pas sur la bande prévue à cet effet. Les bonnes habitudes se perdent aussi en Irlande. En sens inverse, à partir de 15h, les bouchons se forment. C'est le début du week-end de Pâques et les citadins se ruent vers la côte.Nous passons sans nous arrêter sur le site des falaises de Moher, dont l'accès est désormais payant (8€). De toute façon, je n'ai jamais trouvé ce site incontournable. En revanche, le long de la route, les B & B se succèdent, tous plus somptueux les uns que les autres.

    A Doolin, les verres de bières sont posées sur les tables, au soleil. Nous allons au bord de la mer, bordée d'énormes pierres plates et fissurées de toutes parts.
    Un homme blond, la quarantaine, jean et chemise bleu ciel, s'approche de nous et propsoe de nous prendre en photo. Je lui tend mon appareil, nous plaisantons un peu, poignée de main. Il s'appelle Pat, vient du comté de Roscommon. Avant de s'éloigner, il nous conseille un pub, dans le village, "où l'on mange bien".
    Quleques dizaines de minutes plus tard, nous le croisons dans les rues. "Hey girls !" Il nous entraîne dans son pub, "juste à gauche". Nous marchons une bonne demi-heure. Je le charrie "Hey, Pat, t'es sûr qu'il existe ton pub ? A ce rythme là, on va arriver à Galway" Il se marre. Ne manque pas de demander si nous sommes mariées. Je mens, me suis déjà fait avoir une fois, pas deux. "Pas mariées mais on a des copains". Je leur invente même des métiers, au pied levé. Pat, lui, est vendeur de poissons après avoir travaillé dans le bâtiment. Séparé depuis des années, sa femme s'est barrée avec un de ses amis qu'elle a rencontré "aux chevaux". Il faut savoir que le divorce n'a été autorisé en Irlande qu'en 1996 et que dans les faits, il est compliqué, aujourd'hui, de divorcer.
    Finalement, nous voilà arrivés à son pub, le Mc Gann's. Le contraste entre la clarté extérieure et l'atmosphère sombre du pub nous aveugle un instant. Pat commande deux verres de Guinness pour nous et une pinte de Smithwick's pour lui. Le seul jour où je n'ai pas bu mon verre de Guinness (hier), j'ai été malade alors aujourd'hui, je reprends les bonnes habitudes.

    "T'es trop forte, dit Boug', tu te fais payer ta Guinness tous les jours". Pour info, le pub fait aussi B & B à 23€ la nuit sans petit-déj.


    Devant nos verres, je questionne Pat. Qu'est ce qu'il fout là tout seul ? Ce n'est pas très clair mais il raconte qu'hier, au volant de son fish van, il s'est arrêté pour secourir une motarde qu'il a crue en panne. Il a proposé de charger sa moto dans le fish van mais les cages à poissons prenaient trop de place. Il s'est quand même démmerdé pour pécho le numéro de la motarde, qu'il a suivie jusque là mais elle lui a envoyé un sms lui signifiant qu'elle était chez son oncle et qu'elle ne pourrait pas le voir. Il s'est pris un vent, quoi, et ça le fait plutôt marrer. "Je devrais laisser tomber, tu ne crois pas". "Ouais, je crois, Pat".
    Seulement le Pat, il a de la suite dans les idées, mari, copain, ou pas et il insiste pour que nous restions à Doolin cette nuit. Il me file son numéro et gratte le mien "au cas où il viendrait à Paris". "Ton copain n'est pas jaloux?" "Non, il me connaît, il a confiance en moi".

    Comme je ne suis pas allée à Galway depuis un moment, et que Pat the fishman semble avoir le coude léger (et pas que), je demande des tuyaux. "Tu sais dans quel pub on peut aller à Galway, faire la fête ?" "The Quays is the place".

    Ah oui, bien sûr, ça me revient, the Quays, ce pub ultra bruyant et bondé.


    "Je vous ramène, les filles" dit Pat. Il insiste pour nous prendre en photo devant son van blanc "Fresh fish and seafood". Ca claque. On grimpe à bord du van dans lequel ça sent méchamment le poisson, en effet. Pat met de la musique country, et il chante du Johny Cash, c'est irréel et Boug' se tape une crise de fou-rire complètement hystérique. Elle écrase ses larmes, ce qui fait beaucoup marrer Pat qui en rajoute et fait le con au volant. Il est vraiment super drôle, ce mec.


    Peu avant 16h, nous atteignons Ballyvaughan, une charmante petite ville en bord de mer. Juste avant, je me suis fait rentrer dans le cul par un Irlandais étourdi ou ébloui. Dans le délicieux jardin intérieur des Tea and Garden Rooms An Féar Gorta, nous mangeons un berry cheesecake. A côté de nous, une famille avec mémé et 4 enfants constellés de taches de rousseur partagent un goûter sur une pierre plate. Il fait toujours un soleil éclatant et l'endroit est fort bucolique.

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    Nous poussons jusqu'à Black Head, le long de la mer scintillante comme une flaque d'huile. Entre nous et elle, des roches et d'énormes pierres rondes, et pas un mouton à l'horizon.Nous atteignons Galway à 18h. Notre hôtel se trouve dans la rue où il ne faut pas dormir à Galway. Surtout pas un week-end. Une rue piétonne, de surcroît, coup de pot, je gare la voiture près de la cathédrale, sur un parking gratuit à partir de 18h30 et le dimanche (pour info, c'est le parking juste à coté de la cathédrale, à 5€ par jour).

    L'hôtel est à 800m, nous traînons nos valises sur les pavés. Sur mon téléphone qui a bipé, je découvre un sms "Hi girls I could meet up with ye later if ye for the crack in Galway. I have enough of this place. What do ye think ? Pat the fishman".

    Merde, vl'là le Pat qui rapplique à Galway ! J'interroge Boug' mais nous sommes d'accord. Pas question de nous coltiner le Pat qui a visiblement d'autres intentions que de partager un verre de Guinness. Je ne réponds pas au sms.
    Au Barnacles hostel, le réceptionniste, très sympa, me tend une carte : "Vous avez le lit n°1 et votre copine, le n°2". "Ah, nous sommes plusieurs ?" "Ah oui, c'est un dortoir de 8 lits". La gueule de Boug' quand je lui annonce ! J'ai attendu d'avoir presque 40 piges pour découvrir les dortoirs des auberges de jeunesse ! J'insiste "Mais, mon ami, a réservéune chambre double, pas un dortoir". Rien à faire. Merci S. ! Nous montons nos valises au dernier étage, à travers un dédale de couloirs et portes. Des lits superposés. Je regarde par la fenêtre. Chouette, on est juste au-dessus du pub "The Quays", on ne va donc pas fermer l'oeil avant une heure très avancée de la nuit. Boug' fait sérieusement la tronche et propose de se barrer. Le problème, c'est qu'un week-end de Pâques, à Galway, on risque fort de ne rien trouver.
    La porte s'ouvre sur une jeune fille brune qui s'avère être française. Très sympa, nous discutons. Elle est étudiante à Dublin et voyage avec son copain, qui sort justement de la douche. Mmm ! Pas dégueu du tout, le Nantais ! Je lui mangerais bien les oreilles, moi, au Petit Lu !   

    Nous ressortons et Boug' m'accompagne sur la jetée qui va jusqu'à Salthill, où je m'offre 45 minutes de course très très agréables, dans le soleil couchant. Où courir à Galway? pourrait faire l'objet d'un billet à lui tout seul. La réponse tient en quelques mots : sur la jetée en direction de Salthill.

     
    A 20h53, nouveau sms "Hi ladies, you both would enjoy Taffs before the Quay's. I am in Sonny's. Pat"
    Nous sortons de l'hôtel, prenons la Quay street, à la recherche d'un restaurant. "Demi-tour, Boug', dis-je en avisant le pub Sonny's". Pat the fishman a visiblement élu domicile dans notre rue. Nous marchons dans les rues guettant une chemise bleu ciel, que nous croyons apercevoir ici ou là.

    Nous entrons au Mc Donagh's, un restaurant de poissons que j'aime bien, et où il y a quelques années, j'avais réussi l'exploit d'envoyer une pince de crabe sur la chaussure d'un mec, faisant pleurer de rire mon copain S. J'étais déjà une experte en lancer de fruits de mer. Le Mc Donagh's est toujours un restaurant fort typique, avec ses filets de pêche accrochés au plafond. Pour 19€95, nous mangeons une soupe de poissons et un fish and chips (enfin, sans les chips pour moi) avec un verre de vin blanc.
    Boug' fume une clope devant le Quay's où déjà, des Irlandais(es) sont passablement éméchés.
    En remontant dans notre chambre, nous croisons le couple de petits Français qui promettent de dire à Pat que nous sommes parties à Sligo s'ils le croisent. Et là, à l'heure où je vous écris (0h50), le pub d'en-dessous diffuse "Sunday bloody sunday". Je ne sais pas si mes boules Quies seront suffisantes pour m'isoler du vacarme...

  • De la péninsule de Dingle aux portes du Burren

    Mouton ruisseau.jpgChez Sheila, on sert le petit-déj jusqu'à 10h. Du coup, on en profite pour s'offrir la grasse mat' écourtée la veille par un troupeau d'éléphants et on met le réveil à 9h40.
    Ca sent tout le temps bon chez Sheila. L'odeur de quelque chose de sucré et parfumé qui cuit dans le four.
    A la tabel du petit déjeuner, il y a déjà des verres de jus d'orange devant chacune de nous, sur une coupelle, et une corbeille remplie de pain à la banane et aux noix et brown bread faits maison. Peu après, Sheila dépose devant nous l'irish breakfast, dont je commence un peu à me lasser, je dois l'avouer. Plus les jours avancent, plus il est copieux. Ce matin, 3 saucisses, 2 oeufs, 3 tranches de bacon, boudins blancs et noirs. Je me jette sur le pain à la banane, dont Sheila me donne la recette.
    Boug' dit, l'assiette vide : le pain à la banane m'aurait suffi. Trop forte, celle-là.


    Au milieu de ce festin pantagruélique, une camionnette blanche déverse 3 solides gaillards qui s'attablent devant des céréales. Comme ils ont piqué le jus d'orange, je me lève pour leur en taper un verre et ils en profitent pour me proposer de m'assoir avec eux et me demander d'où je suis, où je vais etc. Ils sont de Dublin et nous discutons de la beauté de la région. C'est un spot de surfers et kyte-surfers, et pas mal de Français viennent dans le coin  pour ça. Ils me conseillent une balade, un joyau disent-ils, peu connu car caché. "Tu prends la route de Tralee, tu roules et juste avant le Seven Hogs pub, tu tournes à droite. Si tu arrives au pub, c'est que tu es allée trop loin".


    Avant de reprendre la route, Boug' et moi allons faire les andouilles dans les dunes. Trop chouettes ces édredons géants, j'ai envie de m'y jeter (et aussi d'autres envies moins avouables ...). Boug' pique une crise de fou-rire à cause de mes conseils de poses de photographe amateur (elle vous racontera, sans doute). Sur la plage, des poneys cavalent sur le sable, crinière au vent car il souffle ce matin mais le soleil est toujours là et nous offre une superbe lumière dans le ciel gris souris.

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    Nous trouvons sans peine la balade de Glanteenassig wood. Au pub rouge brique, je fais demi-tour et prend la direction indiquée à 4 kms sur un panneau vert. Je roule à travers la campagne colorée de blond et vert tendre. Des moutons et leurs agneaux broutent tranquillement sur le bas-côté de la route, je ralentis car ils sont en liberté.  
    Nous nous arrêtons d'abord au premier lac, le Lough Slat. L'endroit est totalement désert, et les rives de sable rouge offrent une touche de couleur dans l'écrin des roches grises.
    Plus loi, c'est le lac Caum, paradis des pêcheurs de truite, randonneurs et pique-niqueurs. A 210m au-dessus du niveau de la mer, il est encaissé entre une forêt et la Stradbally mountain qui culmine à 798m.

    L'endroit est parfaitement balisé. Des pancartes bleues indiquent le sens de la marche, et le parcours se fait sur de solides planches recouvertes de grillage pour éviter les glissades (car il pleut parfois en Irlande, quand même). Des tables de pique-nique sont posées ça et là. Nous faisons le tour du lac, cela prend une heure, le temps de digérer le petit-déj de Sheila.

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    L'endroit rêvé pour un pique-nique, non ?

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    A Abbeyfeale, après 2 heures de route, nous nous arrêtons au Coffee Pot, moi pour une soupe maison et Boug' pour des scones. Hé oui, je n'ai pas envie de Guinness ce midi. En revanche, je ne résiste pas au pain maison. C'est un truc vraiment appréciable, en Irlande, le fait que le moindre café ou pub fasse son pain maison, qui est délicieux à coup sûr.


    Je ne me sens pas très bien, soudain, coup de fatigue. Irritée, je manque deux fois de m'emplafonner une bagnole sur un rond-point. Je propose un arrêt à Ennis, aux portes du Burren. Ca tome bien, le guide de Boug' dit que c'est une ville adorable. Pas de B & B en centre-ville et nous avons un peu de mal à en trouver un mais enfin, ça y est. Kathleen nous accueille, sans thé cette fois.
    Je m'allonge un moment, j'ai un point sur l"estomac et je finis par être vraiment malade. Visiblement, la coquille de seafood Mornay ne nous a pas réussi car Boug' a été malade, elle aussi.

    Nous partons en ville, en quête, pour ma part, de riz blanc pour plâtrer mon estomac soudain vide. La ville est déserte et tout, pubs et restaurants, fermés. Ben oui, c'est Vendredi Saint, et un jour sacré en Irlande. Tout est fermé. Les Irlandais vident les rayons alcools des supermarchés pour picoler chez eux. Nous tournons dans les rues pour essayer de trouver un chinois ouvert mais nous avons trop tardé et ils ne servent plus. Les seuls êtres vivants que nous croisons sont des ribambelles de canards qui se laissent porter par le courant de la rivière Fergus. Dans l'obscurité, j'aperçois un fier volatile au bec acéré, solidement arrimé dans les eaux glaciales. Un héron ! Plus loin, un autre, à l'affût, gobe des poissons qu'il pique de son long bec.

    Ce soir, pour nous, c'est régime sec, nous ne mangerons ni ne boirons mais ... on aura vu deux hérons.

  • Traversée de la péninsule - de Dingle à Castlegregory

    Ce midi nous prenons la direction du nord de la péninsule de Dingle, que je ne connais pas. Un endroit souvent boudé des touristes et qui pourtant ne manque pas d'intérêt, d'après le guide de Boug'. Dès la sortie de Dingle, après quelques kilomètres, la végétation a de nouveau complètement changé. Le paysage est aride et rocailleux, les moutons ont disparu.
    Sur un parking, de nombreuses voitures sont garées, signalant un point de vue. Et quel point de vue ! Devant et derrière nous, la mer, et entre Dingle, au sud, et Kilcummin, au nord, le col de Connor qui serpente.  

    Castlegregory, Castlehouse B&B, Irlande

     

    Castlegregory, Castlehouse B&B, Irlande

    Nous redescendons en direction de Cloghane, petit village assoupi. Sans point de chute particulier, comme chaque jour, nous attendons de trouver un endroit qui nous plaise pour y poser nos valises. Ici, pas de falaises et pas de galets. La mer s'étale, plus ou moins plane, et les plages de sable blonds scintillent au soleil, désertes.
    Nous prenons la direction de Castlegregory. Là, il y a plus de monde, des gens à vélo, des randonneurs, des campeurs (car le camping sauvage est autorisé en Irlande). Nous poussons jusqu'à la pointe. Ca ressemble aux plages du Nord. Nous hésitons à prendre une chambre dans un hôtel face à la mer mais elle donne sur le parking et notre seule exigence, depuis notre arrivée, est de voir la mer de notre chambre.
    Plus loin, j'entre dans la cour de la Castle House. Sheila, une pimpante femme qui a ue capacité surprenante à monter dans les aigus et pousser des cris perçants, nous accueille dans son salon où flotte une odeur de caramel. Avec une tasse de thé, nous dégustons un fruit cake et des muffins aux fruits rouges, moelleux et comme je l'ai déjà dit, faits maison. Un délice, nous n'en laissons pas une miette. La chambre est coquette, je laisse le lit double à Boug'.
    Après un peu de repos, nous prenons  la direction de la plage, qui est à 100 mètres de la maison. J'essaie de courir sur le sable et tente de me motiver avec de la pure musique irlandaise sur RTE Lyric mais je déclare forfait après 20 minutes, ayant l'impression d'avoir déjà couru une heure. Je rejoins Boug' qui bouqine au soleil et m'allonge quelques instants sur la plage déserte.

    Castlegregory, Castlehouse B&B, Irlande

    Sheila nous a conseillé le restaurant à une dizaine de mètres de chez elle. L'endroit, à la décoration minimaliste, est assez fréquenté. Nous commandons une soupe de haddock fumé au bacon croustillant puis (erreur !) deux seafood Mornay. La soupe, très savoureuse, nous aurait suffi et nous ouvrons de grands yeux en voyant arriver deux énromes coquilles - pour chacune - remplies de fruits de mer, morceaux de poisson et purée de pommes de terre (que nous laisserons de côté). C'est beaucoup, beaucoup trop copieux et nous ne savourons pas ce plat à sa juste valeur mais le service, lui, fut parfait. Les clients voisins s'amusent de me voir prendre mon plat en photo. J'ai l'habitude.  

  • Un arrêt plus long que prévu à Dingle : la faute à Gerald !

    En quittant Brandon's creek, en direction de Dingle, nous embarquons deux jeunes filles auto-stoppeuses, une blonde, l'autre rousse. Je ne comprends pas leurs prénoms. Elles m'indiquent une boutique où acheter un adaptateur mais la porte est close.

    "Il va revenir dans peu de temps, me lance un homme debout devant le pub next door. Tu peux aller te boire une pinte en attendant". "Exactement, répondis-je. Ca tombe bien, c'est l'heure du déjeuner et je déjeune d'un verre de Guinness".

    Il désigne la porte du pub "Ben voilà une excellente idée. Entre ici".

    Nous les suivons à l'intérieur du pub sombre. "Ils sont très bons pour te ramener des clients", dis-je à la jeune propriétaire". Perchés sur des tabourets, au comptoir désert, les présentations sont faites : Gerald est le grand blond qui m'a apostrophée, et Enda (end of the world, end of whatever you want, plaisante-t-il) et Padraig, ses amis. Ils posent les questions habituelles, d'où nous venons, où nous allons.

    Après les poignées de main et les "Nice to meet you" d'usage, Gerald nous offre à boire et s'écrie en me voyant descendre mon verre de Guinness "Jaysus Christ ! That french girl can drink !!" Tout le monde se marre, même Boug' qui près quelques gorgées de cidre, fait des progrès fulgurants en anglais (et parlé avec un ptain d'accent ilrlandais, s'il vous plaît)

    Padraig nous prédit un temps superbe pour quelques jours : "Un de mes amis Américains a passé 10 jours ici, il n'a eu que 2 minutes de pluie, le temps d'aller de la maison au pub !" Gerald me prendpar l'épaule et entonne une cahnson irlandaise. Enda essaie de s'incruster dans notre bagnole (décidément, ça devient une habitude !) et répond à un de ses appels téléphoniques "Je te rappelle, je pars en France". Je sors une méga grosse connerie comme je sais si bien le faire et ils gloussent dans leur mousses.

    Bon, comme j'ai - un tout petit peu - honte, je vous la fais en V.O., ça limitera les dégâts : "We have our irish deserts everyday" "Well, I'll be your desert, Fiso" "Do you come with cream too ?" "Plenty ! Bags of cream !"

    Pas mal, hein ? Je ne sais pas comment je me démerde, j'en loupe pas une !

    Je refuse le deuxième verre de Guinness et après une photo souvenir, nous prenons la route en direction du Connor's pass (le col de Connor).

  • De la Slea Head drive à Dingle, une dernière fois ...

    Ce matin, nou sommes réveillées par un boucan au-dessus de nos têtes, bien avant les 9h10 programmés sur mon téléphone (car le petit déj est servi jusqu'à 9h30). Impossible de nous rendormir, ça cavale sur le parquet.

    Peu avant 9h30, nous entrons dans la salle à manger où une table avec vue sur la mer a été dressée pour nous. Brid nous tend un menu avec un choix fort sympathique, harengs pochés au citron, saumon fumé de la baie de Dingle et même un petit-déj végétarien de fruits et yaourts, mais nous c'est irish breakfast ou rien (voir note précédente).

    Une famille avec 3 gosses est attablée aussi, à tous les coups ce sont eux qui faisaient des roulades dans la piaule. Enfin, le soleil est là, on s'en fout. En cuisine, Ted et Brid s'affairent. Pas de boudin ce matin, mais de délicieuses saucisses et un bacon grillé à point (bien meilleur que celui de Myrtle). Et puis, en prime, du brown bread fait maison, avec plein de graines incrustées dedans, et de la confiture de framboises maison aussi. Je profite de la connexion wifi pour poster mes billets en retard et nous saluons Brid qui nous souhaite bonne route. Une bien belle adresse que cette Moriarty's Farmhouse et une famille vivante et attachante.

    Pour le plaisir, nous décidons de nous refaire la sepctaculaire ballade de la veille. Au lieu de prendre la direction de Dingle, nous filons le long de la Slea Head drive. Je me retrouve au cul d'un bus de tourisme de l'Ulster, ce qui me permet de profiter du paysage. C'est là et partout sur la péninsule, que fut tourné "La fille de Ryan". On va d'ailleurs s'offrir une soirée visionnage dès notre retour. J'achèterai des canettes de draught Guinness pour l'occasion. Peut-être même que je confectionnerai un Bailey's cheesecake pour Boug', si elle arrête de vomir quand je mange des huîtres.

    Revenons à nos moutons (qui sont nombreux dans le coin, comme vous savez). Donc, nou voilà roulant pépère le long des murets de pierre qui plongent vers la mer. Comme la veille, on fait des "ah !" et des "oh!", on s'arrêterait pour prendre des photos tous les deux mètres tellement c'est beau. D'alleurs, on s'arête pour prendre des photos des moutons peinturlurés de bleu et rouge, qui broutent paisiblement dans le vert éclatant, avec les sublimes îles Blasket en arrière plan.

    La plage de Ryan.jpg

    Moutons peinards.jpg

    Plus loin, Clogher Head où là des falaises acérées déchirent les vagues. En route, nous postons quelques cartes dans une boutique.

    Nous traversons Murreagh, je perds la route côtière, petit demi-tour pour la récupérer, Boug' s'essaie à la conduite à gauche et cherche sa ceinture à gauche (sic!).

    Nous poussons jusqu'à Brandon Creek, un joli spot déserté par les touristes. De là, nous redescendons droit sur Dingle, par les terres.