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  • Chandeleur part II

    Ma collègue C. a assuré. Elle s’est fait des copains madrilènes sur un site de couchsurfing, avec lesquels elle s’est mis une petite murge en fin de semaine. « Ca te dit une Chandeleur dimanche soir ? » m’avait-elle demandé à mon arrivée le vendredi.

    Dimanche donc, après une courte sieste réparatrice, elle m’a accueillie en tenue légère (et charmante) dans sa chambre pour une séance rapide de manucure. Puis direction l’appartement de Augustin (avec un accent sur le premier U), un très jovial espagnol originaire des îles Canaries. C. connaît la recette de la pâte à crêpes par cœur, ce dont je suis bien incapable et nous nous mettons aux fourneaux, avec quelques gorgées de bière. Peu après arrive X, une Lituanienne. G., hébergé par Augustin., parle très bien français, il est sorti avec une bretonne. « Les bretonnes sont des cochonnes » chante C. Ah bon ? Je ne savais pas.

    Nos hôtes sont épatés par notre dextérité à faire sauter les crêpes. En duo, s'il vous plaît ! Hé, vous avez vu à quelle hauteur j'envoie ma crêpe ? Et une main dans la poche, s'il vous plaît, genre je fais ça tout les jours ...

    Madrid

    Voilà que notre Chandeleur se transforme en tapas de crêpes, puisque le maître des lieux extirpe une roulette à pizza d’un tiroir et entreprend de détailler chaque crêpe en lanières équitables. Ca, c’est une super bonne idée que je transposerai désormais. G. tente à plusieurs reprises de me piquer mon verre de bière, qui est pourtant moins plein que le sien, mais je le grille. « Tu es très forte », dit-il. J’ai bien envie de lui laisser croire que je suis super alerte mais je finis par lui avouer qu’en fait, je m’y retrouve parce que mon verre est rayé et le sien non. Augustin s’essaie à faire sauter les crêpes à son tour mais C. lui a fait une blague, involontairement : elle a fait caraméliser les crêpes directement dans la poêle, du coup les crêpes se collent et ne bougent pas d’un iota. Le vote désigne les crêpes au sucre et citron loin devant celles au caramel au beurre salé.

    Vers 23h30, dans le living room, X. s’enquiert de la possibilité de remplacer le lait par de la crème fraîche. Il semble prêt à ouvrir une crêperie des îles Canaries tandis que G. rêve de crêpes Suzette flambées au Grand-Marnier. Nous sautons dans un taxi pour quelques heures de sommeil avant de repartir, elle vers Barcelone et moi vers Saragosse.

  • Un dimanche à Madrid autour du mercado San Miguel

    Petit-déj rapide puis traversée d’est en ouest de la plaza Mayor pour atteindre el mercado San Miguel, sur la très jolie place du même nom. La plaza Mayor, sur laquelle des échafaudages annoncent la préparation de la semaine sainte, est quand à elle bien moins belle que celle de Salamanque. Nous sommes toujours à pied et je suis toujours en tongs. Hé, après un si long hiver, on a envie de se mettre les orteils à l’air !

    Aux abords des halles du marché San Miguel, il y a foule. Les terrasses ensoleillées sont déjà prises d’assaut. La structure de verre et métal bruisse des murmures gourmands des familles attablées sur les bouts de comptoirs pour partager des tapas de fruits de mer, jambon et autres savoureux mets. Les pinchos sont tellement appétissants qu’on aurait envie de goûter à tout. Nous flânons, les yeux brillants comme des enfants dans un magasin de jouets. « Oh ! Des cornichons farcis, s’écrie C. Je n’en ai jamais vu ! »

    Nous hésitons car tous les stands semblent nous crier « Venez ici, les gourmandes ! » Au fond du marché, je repère un comptoir où tout le monde se presse et où s’amoncellent moules, huîtres – françaises- et quantité d’autres coquillages. Nous nous attablons devant des verres de blanc accompagnés d’une assiette de poulpe fondant, finement tranché et arrosé d’huile d’olive. Un délice.

     

    vis ma vie de formatrice

     

    Nous voici parties en direction des cavas baja y alta.  Des gens débordent des bars et restaurants, les rires fusent. Des jambons suspendus allèchent C. qui entre dans la boutique, et nous à sa suite. Ca sent bon la fumaison là-dedans. Plus loin un madrilène prend la pose pour une photo.

    Dans le bar Txakoli, nous atteignons difficilement le comptoir, pris d’assaut, et commandons des pinchos de morcilla enroulé dans des rondelles de pommes de terre, des tartines de bacalhau, des poivrons farcis de fruits de mer, des brochettes de chipirones.

    Moi je suis intriguée par une tartine couverte de trucs bizarres qui ressemblent à des lombrics d’un blanc laiteux. Je demande, curieuse, ce sont des angulas con ajos. Me voilà bien avancée.

     

    vis ma vie de formatrice

    Depuis, j’ai regardé, ce sont des civelles, des alevins d’anguille. J’ai même appris que l’anguille est désormais une espèce en voie de disparition. Des recettes ? C'est .

    La plupart des gens mangent debout ici et ça ne me gêne pas, alors qu’en France, pas question. Et vraiment, j’aime cette façon espagnole de partager les bouchées.

    Il est temps de reprendre le chemin du quartier de la Castellana car une de nous 3 repart à Paris. Je pique un petit somme avant de suivre C. chez un Espagnol qu’elle a rencontré, quelques jours plus tôt, sur un site de couchsurfing. Ce soir, on fête … la Chandeleur avec une Lituanienne et deux originaires des Canaries et c’est nous, las francesas,  qui faisons sauter les crêpes!

  • Week-end à madrid con 2 guapas

    Vendredi soir, je prends un bus pour Madrid, où je vais retrouver 2 collègues et amies. Je dépose ma valise à l’hôtel, dans le quartier Castellana, puis file dans celui de Chueca, rue de l’Esprit Sain (amen). Je meurs de faim, pas dîné et C., toujours alerte, nous entraîne dans un bar voisin où l’on sert des petites assiettes de choses à grignoter avec les bières. Vers 2 heures du matin, nous rentrons à l’hôtel. « Quelle heure,  les filles demain ? » « Oh moi, dit C., je suis réveillée au plus tard à 9h. Je n’arrive plus à faire des grasses mat’ ».

    Spéciale dédicace : Tu croyais quand même pas que j’allais la louper, celle-là ? ;)

    Le lendemain matin, je suis réveillée à 8h40. Je tourne un peu dans mon lit mais ne trouve plus le sommeil. J’ouvre la porte vitrée et prend l’air sur mon balcon, qui surplombe une propriété dotée d’un immense jardin. Il fait grand soleil et l’effervescence de la ville m’attire comme un aimant. Je saute dans mes baskets et jogging, descends à la réception, passe une tête dans la salle à manger, pensant y apercevoir le joli minois de C., personne. Le réceptionniste m’indique un parc, à une quinzaine de minutes de marche. Me voilà donc, munie d’un plan, descendant la calle de Serrano, bordées de boutiques très chic.   Dans le parque de El Retiro, ça pullule de joggeurs. Je les suis, à l’ombre des grilles car il fait déjà très chaud, passe devant le musée du Prado.

    11h15, me voilà de nouveau à l’hôtel, juste à l’heure pour le petit déjeuner qui est servi jusqu’à la demie. Je vais frapper à la porte du 1er étage, pas un mouvement. A midi, je reçois un « Oui » angélique en réponse à mon sms de 10h « Réveillée ? »

    Les gamines ont faim et nous allons nous installer sur une des terrasses prises d’assaut par les madrilènes. Moi je pourrais manger des calamars à tous les repas, nous commandons donc des chipirones, une assiette de légumes grillés et une salade d’avocat et saumon fumé.

    Perso, j’irais bien me faire une sieste mais mes deux dormeuses ont une pêche d’enfer. PLaza Olavide, nous levons les yeux sur des édifices magnifiques. PLaza de Espana, Don Quijote est sur son cheval et C. nous fait grimper sur un promontoire où se dresse, entouré d’eau, le temple de Debod, offert par l’Egypte. Un très bel endroit et le parc alentour, peuplé d’amoureux et de familles, ajoute à son charme.  Au pied du parc de la montagne, le palais royal où une jeune française saute en l’air pour que sa copine la prenne en photo. Nous, on est plus simples, on pose bouches ouvertes sur d’énormes glaces italiennes.

    mes soeurs

    Puerta del sol, je perds mes copines quelques instants.

    (Aparté) Heu … C., faut que tu m’aides là, c’était toi la cheftaine et je ne sais plus quel était le nom de la rue où j’ai pris ce sublime bâtiment en photo ? Gracias, guapa ! 

    mes soeurs

    Sur le chemin du retour, une mariée fait voler sa robe au-dessus d'une bouche d'aération. Pleine de fraîcheur, visiblement très heureuse, elle a l'air de beaucoup s'amuser et les passants s'arrêtent pour l'admirer.

    Il est 21h, nous avons marché des heures (et moi en tongs, j’ai la plante des pieds qui chauffe). C. propose de dîner dans un restaurant tout proche de l’hôtel, le 29 Fanegas, dans la rue du général Oraa. L’endroit est tamisé et diffuse une musique parfaitement discrète. Les tables hautes sont faites de bouteilles en verre. C., experte en tapas, se charge de la commande : des chipirones, du fromage de chèvre chaud, des aubergines farcies au gorgonzola, des tranches de magret de canard à la confiture de pommes, une parillada de légumes, du fromage Idiazabal à la framboise (désolée, pas de photos, pas eu le temps !)

    Nous sommes toutes poisseuses de notre journée à crapahuter dans les rues de Madrid, sous le cagnard. Le plan, ce soir, c’était que j’aille me doucher, je me m’apprête, que je mette ma jolie robe bleu pétant pour sortir avec mes copines. Pourtant, sans que je comprenne pourquoi, nous sommes entrées dans un bar dans nos tenues de poisseuses : mini-jupe en jean, tongs, tee-shirts, pas coiffées, plus très maquillées. Même pas honte, las francesas ! Je charrie mes copines « Hé, moi encore, les filles, je suis d’origine belge, mais vous ! il est où, votre sang italien ? »

    Inutile de préciser que nous ne sommes pas fait draguer. 2 bières et 3 mojitos plus tard, je me couche. Trop bien ce week-end.  Et dire qu'on a encore toute une journée ensemble !

  • Visite de Salamanca et départ pour Madrid ...

    Dernière journée de formation. Ce matin, j’ai été réveillée aux aurores par un groupe qui chantait à pleins poumons. Il avait une belle voix de ténor mais je l’ai maudit.

    Aujourd’hui, ma journée sera courte. A 14h30, nous plions les ordinateurs et mes 5 stagiaires chargent ma valise dans une des voitures. Direction un restaurant tout proche. « Sophia, que quieres beber ? » me demande l’un d’eux. Una cerveza, por favor ! Il me faut bien ça après une semaine d’espagnol intensif. Sur la table, le patron dépose des planches gargantuesques de viandes, patates,  côtelettes d’agneau, chipirones et seiche grillée.

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    Après una tarta con queso y frambuesas et un café, mes stagiaires retournent travailler, sauf R. qui est en week-end et propose de me faire visiter la ville. Sur la route, la radio diffuse Julio Iglesias en V.O..

    R. gare sa voiture dans un parking du centre et m’entraîne dans la calle Toro, l’équivalent de Grafton street à Dublin dit-il. Il est allé en vacances en Irlande et aime parler anglais, nous switchons donc parfois de l’une à l’autre. « Je vais te montrer la boutique Zara » dit-il. Pas pour Zara mais parce qu’elle est située dans un endroit exceptionnel, un ancien couvent ». Ce doit être la boutique Zara la plus belle du monde, en effet. Nous remontons la calle Toro, R. me désigne sa boutique préférée  dans laquelle sont accrochés de généreux jambons et débouchons sur la plaza Mayor. « Ce doit être la diagonale la plus empruntée de Salamanque », plaisante R. Nous voici dans la calle et après m’avoir montré la signature de l’architecte de la place, incrustée dans une façade, R.désigne des figurines sculptées sur les façades : chaque numéro est représenté par un dieu.  Plus lloin, sur la droite, c’est la Casa de las conchas (littéralement maison des coquilles Saint-Jacques). « Une légende dit qu’un trésor est caché sous chacune des coquilles Saint-Jacques » dit R. Ce que je pense, c’est que le trésor c’est la maison toute entière ».

    Nous arrivons devant la cathédrale, ou plutôt les cathédrales : la vieja, minuscule, et la nueva. Sur la façade, R. me montre un détail très moderne qui fut ajouté par l’architecte lors de la rénovation de l’édifice. Vous le voyez ?

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    Il paraît que le jour où cet amusant détail fut ajouté, un Salamanquais passablement bourré mais encore assez alerte pour escalader la façade lui cassa le nez. A l’intérieur, je dois remettre mon gilet sous peine de prendre froid. R. me confie qu’à chaque fois qu’il passe dans le quartier, il ne peut s’empêcher de faire un détour par la cathédrale, dont il ne se lasse pas.  Au fond de la cathédrale se trouve Notre Dame de la Solitude qui pleure des larmes de diamant et s’offre une procession dans la ville lors de la Semaine Sainte. L’orgue fut restauré par les Japonais, en échange de la possibilité d’en faire une copie exacte.

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    R. m’entraîne dans un jardin très romantique, el huerto de Calixto y Melibea, rendu célèbre par le roman La Celestina (roman espagnol très célèbre dont il m’apprend l’existence). Le jardin situé directement au-dessus de l’antique muraille de la ville offre une très belle vue sur le fleuve Tormes. Puis la Cueva de Salamanca, où le diable aurait enseigné les arts occultes à 7 étudiants, dont un qui devint son esclave.  La chaleur est maintenant étouffante : 29°C affiche l’IPhone de R. Dans une rue attenante, je découvre le musée Art Déco et Art Nouveau.

    Vers 18h15, R. me dépose à la gare de bus où je laisse ma valise à la consigne pendant que je profite du réseau WIFI du café « Bus Stop ». Je crois que je vais m’écrouler dans le bus !

  • En Salamanca

     

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    Ayé !!!! La formation en Espagne et en espagnol, attendue depuis près de 2 ans, j’y suis !!

    Une semaine à Salamanque, puis une à Saragosse et entre les deux, un week-end avec 2 collègues - et amies - à Madrid. Avec une autre formation programmée à Séville début mai, ça me fera 3 semaines d’espagnol intensif.

    Dimanche, j’ai pris un vol jusqu’à Madrid où tombait une pluie battante puis le train (2h30 pour faire un peu plus de 200 kilomètres !) et suis arrivée à 22h30 à mon hôtel. Dans le train, j’ai demandé à ma voisine si je devais descendre à Salamanque ou Salamanque Almadilla. Elle m’a demandé où j’allais. « Votre hôtel se trouve dans ma rue, on va marcher ensemble ». Chemin faisant elle est surprise de me savoir française car elle me croyait américaine. Ah bon ? ….

    Mon hôtel se trouve en plein centre de Salamanque et j’y suis accueillie par le très jovial Raul (avec un accent sur le U mais j’ai pas le clavier approprié). Je n’ai pas dîné mais il est bien trop tard et fatiguée par le voyage, je m’endors vite.

    Le lendemain matin, munie du super itinéraire imprimé vendredi sur Viamichelin, je  me lance à l’assaut des ruelles salamancaises. Viamichelin annonce 25 minutes de marche jusqu’aux bureaux de mon client et la balade est agréable en ce frais début de journée. Après quelques erreurs d’aiguillage, je comprends que « Continuer sur… » en langage Viamichelin veut dire « Tourner à gauche » et puis enfin me voilà avenida de Villamayor et je tourne à droite dans la rue du doctor XXX qui me paraît bien calme pour une rue censée abriter un centre d’affaires. Je cherche le n°51 … Pas de n°51. « Ca pue », me dis-je à moi-même.

    J’appelle mon client. Il confirme, je ne suis pas au bon endroit. Il y a visiblement plusieurs rues qui portent le même nom dans la ville, avouez que c’est pas de pot quand même ? Me voilà à la recherche d’un taxi, pendant ce temps, comme j’aime bien partager, j’envoie un sms à ma boss « Ca commence bien, y’a plusieurs rues Doctor XXX dans la ville et bien sûr je suis pas dans la bonne ! » Elle répond « VDM ! » J’appelle mon chef de projet qui pensait justement à moi, dit-il « Ben t’as eu raison de penser à moi ! » Hilare, je lui raconte ma dernière galère. Je suis en bonne position pour monter sur le podium des gaffeuses, le titre étant détenu par mon binôme avec lequel je bosse sur les projets belges et espagnols et que je me réjouis de retrouver à Madrid ce week-end. 

    J’arrive assez vite chez mon client et c’est parti en espagnol, pas le temps de dire ouf. Les premières minutes sont un peu laborieuses et puis ça se déroule tout  seul, je note les termes techniques de mon logiciel, je fais gaffe à ne pas confondre pajeras et parejas, on m’a bien briefé là-dessus, au point que j’étais sûre de faire la connerie. Pour l’instant, non.

    Le midi, S. m’emmène déjeuner dans le restaurant d’en face.  Le serveur, debout, annonce les plats et je ne capte pas grand-chose à part bacalhau, je choisis donc la même entrée que S. On pose devant moi une énoooorme assiette de charcuteries espagnols, chorizo, jamon etc. Heureusement, le plat de poisson est plus léger. Le soir, je regretterai amèrement la charcut' lors de ma séance de jogging ...

    La journée se poursuit sans anicroches. Nous quittons les bureaux vers 18h, le ciel couvert a laissé place à un joli soleil et pour décompresser de cette première journée, je saute dans mon survêt’ dès l’arrivée à l’hôtel, ressors immédiatement, m'engouffre sous le mont romain et rejoins les rives du fleuve Tormes où je m’offre un décrassage en règle. Les berges du Tormes sont très larges et parfaitement aménagées, il y a une piste cyclable, des joggeurs, des amoureux et des papies et mamies qui prennent le frais sur les bancs. Ca y est, Salamanque me plaît.