Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Bouillon de culture - Page 8

  • Nous sommes tous des Africains

    En ce moment et jusqu'au 16 septembre, festival rue Léon dans le quartier de la Goutte d'Or à Paris.

    Noté sur mon agenda, du 17 au 26 août, "Allah n'est pas obligé", pièce adaptée du roman de Kourouma sur les enfants-soldats.

  • "Père manquant, fils manqué" de Guy Corneau

    medium_pere_manquant.jpgJe viens de terminer ce livre de Guy Corneau qui traite du silence qui isole aujourd'hui les pères des fils et qui empêche ces derniers d'être à l'aise avec leur condition d'homme. J'ai lu ce livre parce que la plupart des hommes qui me sont proches ont souffert ou souffrent encore d'une relation difficile avec leur père parce que celui -ci a été physiquement ou psychologiquement absent et qu'il n'a pas rempli son rôle d'initiateur à la masculinité. Mon père est sans doute le premier homme a avoir évoqué cette souffrance devant moi. Après lui, je n'ai pas souvenir d'un seul de mes amis ayant eu une relation épanouissante avec son père. Au contraire, une rancoeur assumée ou refoulée envers le pére et le culte de la mère. Récemment un ami proche me confiait s'être rendu compte qu'il avait peur et fuyait les élans de tendresse de ses enfants. Guy Corneau évoque en effet cette peur de l'intimité et des sentiments qu'ont les hommes.  J'ai trouvé particulièrement troublant le parallèle qu'il fait, dès le début du livre, entre l'homme et Jésus. "Le silence du père et la plainte du fils se trouvaient déjà annoncés par le mythe chrétien. Saint Joseph verra sa paternité niée et participera très peu à la vie active de son fils Jésus. On ne le retrouvera pas au bas de la croix avec Marie et les apôtres. Les dernières paroles du Christ sur la Croix ne peuvent être plus explicites: "Père, pourquoi m'as-tu abandonné?"

    La femme "est", l'homme, lui, doit être "fait". Les menstruations fondent l'identité féminine; il s'agit là d'une initiation naturelle. Chez l'homme, les anciens rites initiatiques avait pour but de rendre officielle la séparation d'avec la mère et de faire passer l'adolescent au rang d'homme. Les actes de paternité signifiants  sont des gestes qui font l'équilibre entre l'attention et le soutien que requiert l'enfant et les limites qui doivent être posées à sa dépendance infantile". Les fils qui ont manqué d'un père en ont souvent une image idéalisée. Ils se sous-estiment, répriment leur agressivité et tout ce qui représente l'homme à leur yeux.  Ils éprouvent souvent autant de difficultés à exercer une autorité qu'à la respecter, ce qui peut entraîner une mollesse et un manque de rigueur.

    J'ai rélevé une remarque très intéressante et qui me semble approprié à tous, hommes ou femmes : "Dans le domaine psychologique, nous pourrions dire que nous ne pouvons réellement donner que ce que nous n'avons pas reçu. C'est là que réside le mystère de la créativité humaine".

    Comment guérir le père blessé en soi-même

    "Le psychologue Osherson propose d'explorer en profondeur le passé du père pour en arriver à comprendre sa souffrance et développer ainsi une empathie qui pourra aider son fils à lui pardonner. Il est aussi nécessaire d'abandonner le mythe du père idéal. Ceux qui en ont la possibilité doivent entreprendre un dialogue avec leur père réel, malgré les peurs, les frustrations et les déceptions que cette tentative peut engendrer. Ceux dont le père est mort ou trop lointain peuvent exprimer leur rage, leur colère et leur déception sous forme de lettres.

    Le changement passe par la récupération de nos émotions et de nos sensations corporelles, organiques, ces dimensions de nous-mêmes dans lesquelles nous avons, à tort, enfermé la femme. La tâche des nouveaux hommes est de briser les générations de silence masculin."

  • Starloozes

    Bon, c'est vrai que je manque - un peu - d'objectivité en ce qui concerne les Starloozes vu que mon frérot fait partie du groupe ;) mais je suis la fan n° 1 de ce groupe festif, à dominante cuivre, qui compose la plupart de ses morceaux. Outre quelques reprises dont la très émouvante chanson de Bill Withers "Ain't no sunshine", leur répertoire comporte des titres variés : la samba brésilienne de "Mariella", le reggae chaloupé d'"Administraspliff" ou le rap de "Wonder racaille". Je les aime toutes et je m'improvise chauffeuse de salle.

    Les Starlooozes viennent d'enregistrer leur toute dernière démo et après de longs mois d'absence ont prévu plusieurs concerts, à commencer par ce samedi 21 heures à l'Avant-Scène (Rueil Malmaison).

    Vous pouvez compter sur moi pour vous tenir au courant des autres dates et si vous voulez écouter quelques-uns de leur morceaux : www.starloozes.com

     

  • "Truman Capote"

    J'ai découvert Philip Seymour Hoffman, qui vient d'obtenir un oscar pour sa prestation dans ce film dans Magnolia, un de mes films cultes. "Truman Capote" m'a pertubéé par son cynisme et ce personnage qui nous fait osciller entre sympathie et malaise m'a laissé un goût amer. 

  • "Spider" de Cronenberg

    Je viens de louer "Spider", film tiré du roman de Patrick Mc Grath et qui réunit Ralph Fiennes, Miranda Richardson et Gabriel Byrne. "Après plusieurs années d’internement psychiatrique, Dennis Clegg est transféré en foyer de réinsertion dans la banlieue de Londres, à quelques pas de là où il a vécu enfant. Dennis, surnommé Spider depuis son enfance, retourne sur les lieux du drame et replonge peu à peu dans ses souvenirs pour y mener une étrange enquête". J'aime beaucoup le cinéma de Cronenberg, et en particulier "Dead Zone", film qui révéla aussi mon acteur fétiche, Christopher Walken, "Faux semblants" et M. Butterfly" avec Jeremy Irons. En revanche, "Crash", "eXistenZ" et "A history of violence" me déçurent. Dans "Spider", Cronenberg donne tout son sens à la métaphore de la toile d'araignée, associée à la folie, sur fond de triangle oedipien : père, mère et fils. Ralph Fiennes réalise une prestation remarquable et nous transmet son désespoir. J'ai été bluffée lorsque j'ai découvert en lisant le générique qu'une même actrice interprétait plusieurs personnages. Cronenberg accumule les fausses pistes pour mieux nous prouver que tout n'est que ressenti et interprétation. La brillante idée du film consiste à avoir, lors des scènes d’enfance remémorée, fait cohabiter dans la même image les deux corps de Spider : l’enfant et l’adulte. L’effet obtenu est des plus troublants. J'ai particulèrement apprécié les bonus où Cronenberg explique chaque scène du film et parle de notre mémoire individuelle. "Spider est un film sur la psychose et la reconstruction de la réalité ou, peut etre, plus précisément, sur le processus continu de reconstruction de la réalité". Les images que nous voyons dans le film sont -elles réalité, souvenir ou fantasme ? Et qu'en est-il de nos propres souvenirs ? Sont-ils la réalité ou une sélection - et parfois même une projection - des évènements ? Avez-vous déjà remarqué que votre souvenir d'un évènement diffère souvent de celui des personnes l'ayant vécu avec vous ? Moi oui, en particulier pour tout ce qui concerne mon enfance. De plus, notre perception des souvenirs évolue au fil de la vie, les souvenirs peuvent s'atténuer, disparaître ou au contraire rejaillir d'une façon très précise. On dit même que des souvenirs enfouis ressurgissent à l'approche de la mort. Nos souvenirs constituent-t-ils donc notre identité ?