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J'fais ma gourmande - Page 2

  • Mi-Carême

    Et oui, c'est aujourd'hui et ça veut dire qu’il me reste la moitié du Carême à accomplir. Je vous rappelle mon régime depuis 20 jours : un repas toutes les 24 heures (le soir) et suppression de toute graisse animale (viande, lait, fromage, beurre) et excitants (alcool, café, thé, hommes). Je dois en être à 3 litres d’eau par jour à ce stade.  En revanche, l’eau à si grandes doses c’est vite lassant, alors maintenant je l’allonge de pastis l’équivalent Franprix du Pulco citron (parce que dans le Pulco, il y a du sucre).

    Je vous imagine déjà, en lecteurs bienveillants que vous êtes, inquiets : « Quoi, not’Fiso, l’épicurienne, privée de barbaque et desserts, et réduite à un repas par jour ?  Mais elle doit dépérir !! » . C’est pourquoi j’écris ce billet afin de vous rassurer : oui, je fais toujours le Carême et non, je ne suis pas en dépression nerveuse. Bien au contraire.

    Je me sens dans une forme que je n’ai pas connue depuis bien longtemps. Je suis alerte comme jamais et tout au long de la journée : finis les habituelles baisses d’attention dues aux phases de digestion. Du coup, après une première semaine régie par la prudence, je me suis remise au saut à la corde, en plus de mes 7 kms quotidiens à vélo pour aller bosser.

    Et mon estomac, comment il va ? Il doit être touuuuuuuuut petit ! J’ai très rapidement perdu l’appétit et ne ressens aucune frustration dans la journée ; je mets même ma volonté à double épreuve puisque j’accompagne mes collègues, que j’adore, à la cafétéria et les regarde manger.  

    Le soir, je casse mon jeûne par quelques fruits secs et m’attable sans impatience. Je pourrais même ne pas manger. Le plus drôle c’est que quand je suis chez moi, je passe mes soirées à cuisiner ! C’est très étrange mais être privée de nourriture m’a redonné le goût de cuisiner. Au hasard de mes recherches de recettes sans viande, j’ai ainsi découvert le bobo aux crevettes, un plat brésilien au manioc, lait de coco et tomates, très savoureux. Hier soir, j’ai cuit des petits gâteaux à la patate douce, que j’ai ramenées à mes collègues ravis ce matin. La semaine dernière, ils ont eu droit à des madeleines.

    Outre cette envie retrouvée de cuisiner, le Carême a été l’occasion de surprises biologiques. Ben oui, parce que forcément, le corps réagit : au bout de quelques jours, des urines quasi-transparentes (car débarrassées des toxines) puis un arrêt complet des selles. D’abord un peu inquiète, j’ai vérifié sur internet que ces symptômes étaient normaux. Aux dires de ma mère, j’ai un teint superbe (autre effet du décrassage). Et enfin, un sommeil serein et profond (merci Sleep As Android). Je sais, c’est pas très intéressant pour vous, mais ça pourrait l’être pour ceux qui, comme moi, se poseraient des questions et trouveraient la réponse ici.

    Depuis quelques jours, la gourmandise a refait son apparition mais pas la faim. Il parait que le retour de la faim est le signe, lors d’un jeûne, que l’on peut revenir à une alimentation normale. Finalement, tout est si simple …

    Et la suite ? Et bien, il est désormais clair que cette expérience, que je pensais ponctuelle, va changer ma façon de me nourrir. Le sentiment de liberté, que de nombreux jeûneurs vantent et qui me restait un mystère, je le connais maintenant. Je me sens tellement bien et libre (car en manque de rien) que je n’ai aucune envie de reprendre mes mauvaises habitudes. Ma consommation de café, que je buvais par habitude plus que par réel plaisir (pause=café), va prendre une sacrée baffe : je pense que je la réserverai désormais aux weekends. Obligée de zapper la caféine et théine au petit déjeuner du dimanche, j’ai découvert une boisson au malt et cacao, que je bois avec du lait de soja, et c’est délicieux (en plus d’apporter 25% des besoins journaliers en magnésium). Après le Carême, je pourrais bien tomber en mode régressif et me remettre à l’Ovomaltine, que j’adorais étant gamine. Quand au petit verre de vin qui accompagnait systématiquement mes nombreux diners  à l’extérieur, il pourrait bien ne plus être systématique.

    A partir du 21 avril, je pense que je vais, à de rares exceptions (déjeuner à l’extérieur avec des clients ou mes collègues), continuer à sauter le repas du midi. Je prendrai un petit-déj léger au bureau (ou pas) et un repas le soir, et ce sera tout.

    La composition de mes repas va changer aussi. J’ai réintégré les légumes secs et céréales complètes dans mon alimentation (je n’ai pas mangé une seule fois des pâtes en 20 jours). J’ai découvert de délicieuses recettes végétariennes où le tofu, par exemple, remplace la viande sans ôter le côté gourmand (le chili sin carne, par exemple).

    Seul bémol : il se pourrait bien qu’à l’issue de ces 40 jours, j’aie à refaire une grande partie de ma garde-robe. C’est la Croix-Rouge qui va être contente.

  • Carême mais quand même !

    Vous me croyiez au pain sec et à l’eau ? Vous rigolez des genoux ou quoi ?

    Contrairement à ce que j’avais imaginé avant le Carême, cette expérience ne m’a pas coupée de toute vie sociale, bien au contraire. Je suis presque chaque soir au restaurant ! D’abord parce que, tant qu’à ne manger qu’une fois par jour, j’ai vraiment envie de partager ce moment de plaisir. Diner devant ma télé toute seule comme une conne serait, pour le coup, une vraie pénitence. Ensuite parce que je manque d’imagination dans la façon de cuisiner le poisson de façon gourmande. Donc, je vais au resto et je me régale de poisson, comme vous allez le constater.

    D’abord le restaurant Les Voiles, trouvé par hasard sur La Fourchette alors que je recherchais un bon restaurant de poissons.

    Un très bel endroit, à quelques encablures de Charles de Gaulle-Etoile. A l’entrée, on vous débarrasse fort courtoisement de manteaux et sacoches d’ordinateur avant de vous conduire dans un grand espace divisé en plusieurs ambiances. Les tables y sont très espacées, visiblement le patron ne fait pas la course à la rentabilité. On nous a donné une jolie table ronde dans la salle où un feu de cheminée flambait joyeusement. La décoration est particulièrement cosy. J’ai eu bien envie, après le repas, de me caler dans le très beau canapé en cuir qui lui faisait face …

    Après une soupe de poissons de roche fort goûtue, j’ai choisi le poisson du jour, une sole entière dont je me suis, inutile de le préciser, régalée. Mes compagnons de table ont tous deux choisi le Breizh Burger : un pain boulanger fourré de bar et champignons au beurre blanc. J’ai zappé le dessert, évidemment, et eux ont choisi une crème au chocolat avec sorbet cacao et 4 jolies madeleines moelleuses.  Je reviendrai sans aucun doute dans cet endroit idéal pour un diner intimiste, où le service n’a rien à envier à la qualité des mets. De plus, le patron met à l'honneur son chef africain et ça, je dis chapeau ! 

    les voiles,le 6 paul bert,l'équateur

    Scusez le peu de qualité des photos, qui ne rendent pas hommage à la beauté des plats, mais l'éclairage tamisé, ça n'aide pas et je n'utilise jamais de flash au restaurant pour ne pas incommoder les dîneurs.

    Jeudi soir, j’ai rejoint mes anciens collègues adorés pour un poisson yassa à L’équateur, un restaurant africain de la rue Saint-Maur. Du coup, j’ai remis le nez dans mon bouquin de recettes africaines. Samedi, j’étais la première (tellement rare que je me fais le plaisir de le souligner) au 6 Paul Bert , où je dinais avec Gi et ma belle Suissesse. J’ai eu une pointe d’inquiétude en découvrant qu’il n’y avait pas de carte mais un menu unique à 44€, qui propose une entrée, 2 plats (un de viande et un de poisson) et un dessert. En entrée, j’ai choisi un carpaccio de sar, pamplemousse grillé, radis et fenouil, le pamplemousse grillé s’avérant être une purée de pamplemousse. Fort heureusement, la serveuse m’a accommodée en me proposant un deuxième plat de poisson en remplacement du plat de viande (n’empêche, j’aurais bien fait sa fête au carré de petit cochon, endives, babeurre et panais).  J’ai donc démarré sur une barbue rôtie, écrasé de potiron, coques et oignon fumé et poursuivi sur un tronçon fondant de poulpe de Saint Jean de Luz, poireaux et ail rôti (en haut sur la photo).

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    En dessert, je n’avais pas vraiment le choix : poire grillée, mousse de caramel, glace au pain. J’ai échangé ma glace au pain contre le sorbet à la betterave de ma belle Suissesse qui avait choisi (voir photo)une ganache et fondant chocolat, sorbet betterave et mûres sauvages (et dures, visiblement). Encore une excellente adresse. Le menu n’est pas donné mais la qualité et les saveurs sont bien là.  

    Et ce soir, je vais Chez Casimir, restaurant breton iodé où je ne regretterai que le fabuleux plateau de fromages. Vous voyez, tout va bien.

    PS : C'est le bordel dans la police de mon billet, désolée les amis.

  • Picorages à Paris, Strasbourg et Avignon

    J’écris peu ces dernières semaines. Ce n’est pas que l’envie ou l’inspiration me manque, mais je n’ai plus d’ordinateur portable et écrire de longs billets sur une tablette, ce n’est pas pratique.

    Pourtant, comme je vais bientôt être à la diète, je profite des derniers jours qu’il me reste pour vous donner quelques adresses gourmandes, que j’ai découvertes ces derniers mois, à Strasbourg, Avignon et Paris.

    J’ai fêté la Saint Nicolas à la roumaine cette année. Ma chef de projets, que j’appellerai Madeleine, m’avait invitée à l’institut culturel roumain, à 2 pas de la rue Saint Dominique. Et j’avais bien besoin de la chaleur de l’accueil roumain après les émotions vécues la veille … Alors j’ai bu quelques verres de tuika et mangé le délicieux salami. Miam !

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    Le lendemain, je partais à Strasbourg, où mon ami Maurice l’alsacien, fin gourmet, m’a entraînée dans les bars de sa jeunesse. Pour moi qui n’ai jamais vécu plus de 10 ans à la même adresse, il est toujours fascinant de rencontrer quelqu’un qui connait chaque recoin de son quartier.

    Momo m’a gâtée pendant mon séjour alsacien. Au petit déjeuner, du bon pain et des viennoiseries de la boulangerie « Au pain de mon grand-père », où l’on aperçoit  le mitron à l’œuvre, au fond de la pièce. Inutile de vous préciser que je suis repartie en train les bras chargés de bretzels, kouglopfs et brioches à la cannelle !

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    Dans son quartier, à l’écart du centre-ville, le restaurant portugais O Porto, où à l’instar de mon Pedra Alta local, les portions sont gargantuesques. Après un porto, j’y ai mangé une salade de poulpe puis un ragoût de lard, pois chiches, carottes, chou, pieds de porc et boudin. Ajoutez à ça un digestif offert par la maison et j’étais bonne pour la sieste.

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    De nombreuses haltes gastronomiques et des rencontres fort sympathiques. Et puis le jour de mon départ, nous avons retrouvé 2 amis de Maurice Au Camionneur, un restaurant – et salle de spectacles - tout proche de la gare. Une bien belle adresse, au décor oscillant entre théâtral et religieux, et une ardoise qui change chaque jour. Et mon premier déjeuner avec deux  contrôleurs de la SNCF.

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    Quelques jours plus tard, à Avignon, où décidément le soleil me fuit, j’ai mangé un succulent dessert qui m’a rappelé le regretté chaud-froid au pain d’épices de Pierre Goyenetche : une brioche façon pain perdu aux coings caramélisés, chantilly châtaignes. C'était chez Lulu et c'était sublime !

    Un soir, nous avons traversé le Rhône pour rejoindre des amis du couple au Moulin à Huile, à Villeneuve lès Avignon.

    Après quelques achats dans la boutique attenante, nous nous sommes attablés dans l’ancienne grange du moulin. J’ai mangé une poêlée d’encornets sur petits légumes rôtis, me réservant pour le chariot de desserts dont on m’avait dit le plus grand bien. Et en effet, il valait le détour !

    Prochain billet : mes dernières adresses nipponnes.

  • Cabbages and Condoms

    IMG_20131119_211353.jpgJ’avais repéré ce restaurant dans mon guide touristique et m’était promis d’y aller ; son propriétaire, Mechai Viravaidya, en reverse les recettes à la PDA, une association fondée en 1974 et  impliquée dans l’information et le développement de la population thaïlandaise. Il est surtout célèbre pour son implication dans l’accès à la contraception et la lutte contre le sida et s’investit dans de nombreuses autres belles causes, comme l’accès à l’eau, l’éducation des enfants ou la défense des droits humains. Donner son argent à une telle association, voilà une belle occasion de manger utile.

    Cabbages and Condoms se trouve entre les stations Nana et Asok, dans un quartier très animé, où les « salons de massage » et bars pour touristes à la recherche de sexe pas cher se succèdent. Musique rock, bière à gogo, pléthore de jeunes thaïlandaises court vêtues, qu’on croise au bras de vieux (et jeunes) Européens.  M. Viravaidya a du boulot.

    La première surprise, pour moi qui pensais trouver un modeste restaurant familial, c’est la beauté du lieu qui abrite Cabbages and Condoms.  Au bout d’une allée, une boutique vend plein d’objets artisanaux, fabriqués par les populations rurales, dont les fonds sont eux aussi reversés à l’association de M. Viravaidya . Je sais où je vais venir acheter mes cadeaux, moi (elle ferme à 22h30) … L’entrée, qui  débouche sur  un magnifique jardin intérieur, est gardée par deux mannequins aux tenues surprenantes ... Je prends un ticket car il y a 25 minutes d’attente et je vais boire un jus de goyave (si, si !) au Captain Condom bar, où la décoration est pleine d’humour et, contre toute attente, franchement réussie (qui eut cru qu’on puisse habiller des lampes d'objets  aussi moches ?)

    (Comme d'hab, cliquer sur la photo pour la voir en grand)

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    [Z'avez vu, j'ai enfin retrouvé le mode d'emploi des montages photos !]

    Ca y est, une table s’est libérée pour moi. A l’étage, je m’installe dans un espace rafraichi par de nombreux ventilateurs et brumisateurs, surplombant les dineurs. Je suis absolument ravie d’être dans un endroit aussi beau, original et utile. La carte offre un très grand choix de plats végétariens, salades, soupes, curries, poissons, viandes, est prometteuse et originale, elle aussi.

    En entrée, j’opte pour des Kha Nom Jeeb (à moins que ce ne soit des Chaw Muang, j’ai un doute). C’est joli, ce mauve, et c’est bon !

    Ensuite, j’hésité à goûter la version C&C de ce crabe au curry pour lequel j’en pince, et je choisis un Gang Phed Ped Yang, un canard rôti au poivre vert cuit dans du lait de coco, accompagné du petit panier de riz gluant auquel je suis devenue accro.

    En dessert, je vais enfin pouvoir goûter ce dessert thaï si réputé, Khao Niew Mamuang, mangue et riz sucré. La carte des desserts est très alléchante - j'y ai même trouvé les fameux Bua Loi Nam King dont je me régale avec mon pote Jack à la Perle de Dalyan - et j’espère bien pouvoir revenir avec Rob et Richard pour en goûter d’autres !

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    Je remplis le questionnaire de satisfaction, paie la modique somme de 582 Bt. (+/- 14€) et gagne encore un cadeau surprise … un préservatif féminin ... alors ça, j’ai déjà testé et franchement, pas concluant, j’ai plutôt eu envie de rire !

    Je repars absolument ravie de cet endroit.Une seule suggestion : diminuer la ventilation et éteindre les brumisateurs (pas très écolo) car les plats refroidissent à la vitesse grand V. En dehors de ça, chapeau bas, M. Viravaidya !

    Cabbages and Condoms on 10 Sukhumvit Soi 12, Bangkok (TLJ jusqu'à 22h)

    Tel : (662) 229 4610 ou 229-4611-28

  • Enfin un repas avec des thailandais(es)

    Aujourd’hui c’est vendredi ! Première nuit complète depuis mon arrivée et dernier jour de ma première semaine de travail en Thailande ! Vous avez suivi ?

    Je ne sais pas je dois mes yeux bouffis au fait de me réveiller à 3h30 une nuit sur 2 ou au ventilateur qui me rafraîchit mais ma tronche fait peur …

    Sur le chemin du bureau, j’ai une grosse envie de sucré. Mais les vendeurs ambulants commencent à cuire brochettes et poisson à 7h du matin, et comme rien ne m’est familier, comment être sûre que je vais manger du sucré et pas du salé ? (hier soir, je me suis penchée sur un emballage de feuilles de bananier, de la taille d’une friandise, et quand j’ai demandé « sweet ? », elle a répondu « fish ! »). Ca calme. A la sortie du skytrain An Nout, je me lance ; une jeune femme, plutôt typée indienne, vend des petites bouchées enveloppées dans des feuilles de bananier. Je vais en ramener à mes stagiaires comme ça je saurai direct ce que c’est. Et en effet, W. m’explique.

    bangkok,prikhorm restaurant

    La bouchée en forme de rectangle, c’est khao tiommut (riz gluant à la banane) et la bouchée en forme de triangle, c’est kanom tian (un truc aux haricots, m’a dit W, et les recettes trouvées précisent « dried mung beans »). Je ne garantis pas l’orthographe … par contre, ce que je peux vous dire, c’est que c’est aux grains de poivre, et j’ai pas eu besoin de lire la recette pour le savoir ! Outch !

    A la pause, W. revient avec un petit pot en plastique contenant de drôles de choses beiges qui me rappellent ... Je regarde l'étiquette sur la boîte .... Oh my gode ! 

    bangkok,prikhorm restaurant

    Gnak gnak gnak ... Je vous ai eus (autant que je me suis fait avoir) .... Ce ne sont que d'inoffensifs bonbons très sucrés (et pas très bons). Mais la blague est marrante. Ceci dit, certains thais mangent des chenilles, parapit-il. Je raconte à W. qu'en fait j'ai déjà mangé des chenilles jumelles de ces leurres en sucre.

    Ce midi, mes 3 stagiaires m’emmènent déjeuner à l’extérieur. On monte dans la voiture de Pan, direction le restaurant Prikhorm. Cool, je vais pouvoir me laisser guider, ça va me reposer !  Je consulte le menu, elles me proposent plein de choses, je dis oui à tout, bien sûr. Et surtout, j’arrête de demander ce qu’est tel ou tel plat car j’ai l’impression qu’elles le commandent illico.

    On commence par une entrée : crispy rice crackers with chopped shrimp and pork sauce. Un plat dont les origines seraient indiennes, et c'est vrai que la sauce ressemble fortement au dal indien. A gauche, des brocolis et champignons sautés. J’imite W. qui tartine le cracker de sauce. C’est croustillant et bon.

    bangkok,prikhorm restaurant

    Une sorte d’œufs brouillés aux épinards et gousses d’ail cru, avec la sauce … aux piments bien sûr. Les épinards seraient en fait des feuilles de melon (?) ผัดยอดมะระ ... Savoureux.

    bangkok,prikhorm restaurant

    Ca, c’était les entrées à partager. Je bois mon premier vrai jus de fruits thai : un jus de pastèque givré. Miam !

    Ensuite, on attaque les choses sérieuses : un de ces poissons que j’ai vu à plusieurs reprises sur les tables des restaurants, et dont les thaïlandais semblent raffoler. Un pla kapong (bar) à la japonaise, arrosé d'une sauce soja sucrée, m'apprennent mes stagiaires. 

    bangkok,prikhorm restaurant

    Une salade de mangue verte et pignons de pin (ยำมะม่วง ou Yam Mamuang puisque la mangue se dit mamuang, facile), qui arrache la gueule, comme d’hab. Un plat de neur pou pad sator (chair de crabe sautée aux piments frais et petai beans, des sortes de fèves, mais en plus craquantes et moins bonnes). J'apprends, mais trop tard, que les petai beans donneraient une haleine de chacal. Si on ajoute à ça les gousses d'ail croquées, je risque de me faire refuser l'entrée des temples demain ...

    bangkok,prikhorm restaurant

    Et enfin, la fameuse soupe de fruits de mer au coco et galanga, qui finit de me décoller la mâchoire. Mes préférés ? Sans conteste le poisson à la sauce sucrée, d’influence japonaise, et les œufs brouillés aux épinards, d’influence malaisienne (dixit W.)

    A la sortie, nous nous arrêtons devant un stand où l’on vend plein de sucreries et j’en profite pour poser mes questions. Les drôles de cubes jaune orangé que j’ai vu plusieurs fois, c’est de la patata douce. Les blancs d’œuf, des desserts au coco. W. me donne sa sélection personnelle de gâteaux à ramener à mes amis.

    Mais mon préféré, c'est san conteste les biscuits roulés au porc soyeux !

    bangkok,prikhorm restaurant

    Enfin, vu les poils qui jaillissent du biscuit, je dirais une seule chose : après le Port-Salut, voici le Porc Poilu ! Boug', toi qui aimes les choses bizarres à manger, ton cadeau est tout trouvé !

    De retour au bureau, je m’éclipse aux toilettes et lorsque je reviens dans la salle, voilà ce que je trouve sur mon bureau :

    bangkok,prikhorm restaurant

    Franchement, ne suis-je pas la plus gâtée des formatrices ? Et avec ça, un emballage de feuille de bananier contenant un « green bean sticky rice ». Deuxième salve de poivre dans ta gueule, Fiso. A la façon chinoise, précise Wanvisa.

    Alors, qu’est-ce que c’est donc que ces drôles d’œufs sur le plat ? Première surprise : la couche crémeuse au coco est un peu salée. Le premier, ce sont des perles de tapioca.  

    bangkok,prikhorm restaurant

    Sous celui au grain de mais, une délicieuse gelée au parfum de fleur d’oranger parsemée … de grains de maïs (??). Surprenant mais pas mauvais ! Et la gelée verte du dernier est parsemée de fruits confits, je suppose de l’angélique à en juger par l’indice posée sur la pâtisserie mais Wanvisa m’apprend que c’est un bout de feuille de Pandanus. Je ne ferais pas de folies de ces petites sucreries mais ma curiosité est satisfaite.

    Nous reprenons la formation. A l’occasion d’une action de paramétrage, je m’étonne qu’au lieu du nom de son subordonné, Wan utilise un autre identifiant. C’est ainsi que j’apprends que chaque Thai a un surnom. C’est l’occasion d’un nouvel échange. Elles m’expliquent que le surnom est donné par les parents et signifie quelque chose. Par exemple, W. n’avait pas de cheveux quand elle est née mais j’ai oublié son surnom en thaï … Mes autres stagiaires ont comme surnoms « Pan » et « Wan ». Je leur apprends le mien et leur révèle que celui de leur directeur français est Lolo. Après réflexion, j’espère qu’elles ne vont pas lui taper du « bonjour Lolo » lundi, je m’en voudrais d’avoir un licenciement sur la conscience … J’aurais peut-être dû préciser que c’était un tout petit peu familier.

    Il est plus de 18 heures lorsque je quitte le bureau. Sur le parking de Tesco, ça s’agite. Je fais un détour par le centre commercial pour acheter une carte SIM prépayée qui me permettra de communiquer avec les potes de Maurice l’alsacien sans que ça me coûte un bras. J’en prends encore plein les yeux. Il y a ces drôles d’ingrédients qu’ils mettent dans les boissons. Et elles …. Alors, on fait pas les malines, les filles, hein ?

    bangkok,prikhorm restaurant

    Et puis, cette vendeuse qui insiste pour que je goûte son bubble tea. Et comme elle a un merveilleux sourire, ben je craque, en plus c'est en promo : 

    bangkok,prikhorm restaurant

    Voilà. Maintenant je suis en weekend. Fini les conneries et les blagues à 2 balles et place à la culture ! Car pas question de faire l'andouille chez les moines ...