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Globe-trotting - Page 12

  • Dernier jour en Martinique

    Photo124.jpgCe matin, la lumière du soleil me réveille. Le ventilateur a beau faire, j’ai la peau moite. Je me lève, Bibiche est déjà debout, il est 6h58. Je m’assois un moment au salon puis retourne me coucher, mon masque sur les yeux.

    J’émerge de nouveau à 8h20, en même temps que S. les yeux lourds de sommeil. Bibiche me montre où est le café avant de filer acheter du pain. Lorsqu’il revient, nous nous attablons devant mon premier petit déjeuner martiniquais : une tartine de rillettes de hareng saur aux carottes râpées, bien pimenté, préparé par Tatie, que nous mélangeons à des dés d’avocat. Bibiche pose aussi devant moi un verre de jus de coco frais qu’il a ouverte ce matin, ainsi qu’une briquette de jus de prune de cythère. C’est délicieux, je me régale et regrette que mon hôtel ne m’ait proposé que des viennoiseries.  

    Les ingrédients :

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    Le résultat :

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    Ensuite, nous attaquons mes valises. Et là, y'a du boulot. Heureusement, Bibiche est un pro de l’emballage des bouteilles de rhum. Sa cousine lui a conseillé de couper le cul de bouteilles en plastique et de mettre les bouteilles de rhum dedans, après en avoir scotché le goulot. Le relief des bouteilles en plastique évite les chocs directs sur le verre. Il insère également du papier journal entre les bouteilles pour qu’elles ne s’entrechoquent pas. J’ai bien fait d’amener 2 valises quasi-vides : j’ai 4 bouteilles de punch coco, 3 de punch cacahuètes, 2 de liqueur de banane, 1 de liqueur de gingembre, cadeau de mes 3 Martiniquaises, 3 de rhum + 2 cubis de 3 litres chacun. Ajoutez à ça 6 avocats, des citrons verts, goyaves et un corossol, les bocaux de confiture et souskay, les fleurs d’atoumo, la citronelle, les citrons verts spécial punch. Nous pesons les valises  et sommes obligé d’ôter 3 bouteilles et 3 avocats, que W. l’aîné de Bibiche, transportera pour moi au retour. Je dois encore enlever 3 avocats que je case dans mon sac d’ordinateur, pourvu qu’on ne me les confisque pas aux rayons X !

    Pendant que je prends en photo les très belles fleurs d'atoumo offertes par S., Bibiche cuisine (j'ai toujours trouvé sexys les hommes aux fourneaux, pas vous?)

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    Vers 11h30, nous prenons la route de la plage pour mon dernier bain de mer. Dernier arrêt à la cabane de canne à sucre, à l'entrée du Lamentin, la coco calée entre les pieds, c'est parti. Je regarde tout comme le premier jour, ce trajet entre FDF et le Robert qui m'est devenu familier au fil des jours et dont le souvenir s'estompera moins vite grâce à 2yeux2oreilles, ma béquille mémorielle.

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    Aujourd'hui passagère, je découvre la presqu'île de la Caravelle.

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    Puis la plage de Tartane, que je n’ai vue que de nuit, ses barques abandonnées au fil des vagues, les frégates qui tournoient dans le ciel, à l’affût de poisson à chaparder et les familles, assises à l’ombre des arbres, avec hamacs, tentes, marmites et tables.

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    Bibiche emprunte une machette et fend la coco, si crémeuse que je la déguste à la cuillère.

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    Elle est vachement bien, la plage de Tartane ! Les enfants m’entraînent jusqu’au ponton de bois. Je saute dans l’eau avec eux, envie les voltiges et saltos de J., qu’on croirait monté sur ressorts. Je suis restée très souple mais désormais j’appréhende les poiriers, roues et ponts auxquels je soumettais mon corps élastique, jusqu’à l’adolescence. L’autre jour, au bureau, j’ai bien fait le pont devant les yeux écarquillés de J., la commerciale qui m’avait accompagnée sur l’île de Ré, mais la roue du haut d’un ponton, c’est autre chose …. Pourtant là j’ai envie de me lancer, de faire un pied de nez à cette trouille de se faire mal que les enfants ignorent. « J’ai envie de faire la roue sur le ponton pour tomber dans l’eau » je dis aux trois gosses. Ils m’encouragent bien sûr, je n’en attendais pas moins. Dans 3 heures, tu montes dans l’avion de retour. Manquerait plus que tu te pètes un truc le jour du départ.   

    J’hésite quelques minutes, vérifie mes amarrages (on n’est jamais trop prudente) et puis hop, 1, 2, 3, S. m’accompagne, je prends mon élan, pose la main droite sur le ponton de bois mouillé, puis la gauche et hop, à l’eau ! Rien de cassé, me suis pas fracassé la tête sur le bois, alors c’est reparti, je me sens des ailes, p’tain quand même, ça a quelque chose de jouissif de faire l’andouille avec des gosses à presque 40 piges.

    Quand Bibiche sonne le rappel et que nous le rejoignons sur la plage, il me lance « C’est bien tes pieds que j’ai vus en l’air tout à l’heure ? »

    Nous ne sommes pas en avance et retournons tambour battant à Fort-de-France. Sur la route, je retrouve ces quartiers que j'ai découverts, au fur et à mesure de mon séjour, et mon hôtel, perché au-dessus de la rocade.

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    Je charge mes lourdes valises dans ma petite 107, embrasse tout le monde et file à l’aéroport où grâce à la carte d’embarquement imprimée par mon client la veille, je n’ai plus qu’à rendre la bagnole et déposer mes bagages au comptoir.

    En une demi-heure, après avoir fendu la foule amassée devant le sas des départs (on dirait un hall d’arrivée en métropole, ça s’embrasse et se fait des grands signes « A dans 3 ans ! », ça pleure aussi de voir partir un enfant, un frère ou une sœur), je suis en salle d’embarquement. Mes trois énormes avocats ont passé l’épreuve rayons X sans se faire repérer dans la sacoche de mon ordi. L’arrivée en tongs au petit matin, dans la grisaille parisienne, va être douloureuse.  

     

     

     

     

     

  • Musée de la Banane à Sainte Marie

    Note à l'intenttion de Mamz'elle Gigi qui se demande quand je bosse : on est dimanche, jour de repos de Fiso (et du Seigneur)

    Le musée de la banane se trouve sur une exploitation bananière de 54 hectares.

    Le ticket à 6€ inclut la visite du musée et celle du parc comprenant plus de 50 variétés de bananiers, ainsi qu’une dégustation à la boutique.

    A l’accueil, un jeune homme en chemise créole et charmant – comme tout le monde ici – me guide. Le ticket d’entrée au musée donne également droit à une réduction à la rhumerie Clément. Dans la salle principale, j’apprends tout de la banane et la visite est bien plus intéressante que je ne l’imaginais.

    Originaire d’Afrique, la banane fut  d’abord introduite en Espagne par les agronomes arabes. A l’époque, le sud de la Sierra Nevada était décrit comme peuplé de nombreux bananiers et cannes à sucre. De là, on la retrouva dans les Canaries puis elle traversa l’Atlantique pour se retrouver sur l’île d’Hispaniola (actuellement divisée en Haïti et République Dominicaine). C’était l’aliment préféré des esclaves (et aussi des colons auxquels elle permettait d’en nourrir un grand nombre). Quand on lit, plus loin, que la banane contient de la sérotonine, substance inhibant les sensations douloureuses et entraînant la sédation nerveuse, on comprend mieux.

    L’arrivée des premiers européens modifia le paysage agricole des îles. La sélection se fit en faveur du tabac et de la canne à sucre pour les cultures d’exportation et du manioc, patate douce et banane pour les cultures vivrières. Les cultures communautaires des amérindiens, mêlant différentes cultures,  devinrent des parcelles délimitées, propriétés individuelles.  

    Vous le saviez ? Moi non : le bananier est une herbe géante, pouvant atteindre 15 mètres de haut, de la famille des musacées. Il est composé de 90% d’eau. A l’état sauvage, le fruit est rempli de grosses graines et non comestible. On compte environ 1000 variétés de bananiers et il existe 2 espèces de bananes : la banane dessert et la banane plantain (makemba, aloko, banane jaune, c’est la même et c’est trop bon, frit dans l’huile de palme !) La plus grande collection de bananiers du monde se trouve à l’université catholique de Louvain, en Belgique. Le bananier étant gourmand en eau (15 à 20 litres par jour), les plantations ont lieu habituellement à la saison des pluies (et des moustiques, donc maintenant, demandez à mes jambes)

    Tu confirmes, Chriss ?

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    Contrairement aux apparences, la banane est un fruit fragile, attaqué par de nombreux ennemis, dont le charançon noir et les thrips qui expliquent la présence de sachets bleus autour des régimes.

    Aujourd’hui, ces sacs en polyéthylène sont recyclés et seront prochainement remplacés par un matériau biodégradable. Par ailleurs, les planteurs antillais ont divisé par 2 la quantité de produits phytosanitaires utilisés dans les bananeraies et ne pratiquent qu’une dizaine d’épandages annuels contre une cinquantaine dans les bananeraies-dollar. Les producteurs utilisent des pièges à charançons portant des phéromones femelles de synthèse (quelle bande de couillons ces mâles !)

    La banane a de nombreuses vertus médicinales. Elle soigne la chiasse, par exemple :)

     

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    Spéciale dédicace à Nicolas et Tonnegrande, merci de ne pas vomir sur vos claviers :

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    Vous le saviez ? Moi non : Au sud Kivu, en RDC, on fabrique du whisky de banane. Boire pour oublier …

    Lorsqu’elles quittent la Martinique, les bananes  - encore vertes et dures comme du bois - sont chargées sur un des 4 navires porte-conteneurs de la compagnie CMA-CGM – dont on croise le logo souvent ici - à destination du port de Dunkerque, où elles arrivent après 10 jours de traversée,  puis acheminées jusqu’à Rungis et entreposées dans des mûrisseries. Voilà pourquoi les bananes sont bien meilleures ici que là-bas.

    Vous le saviez ? Moi non : le premier chargement de banane antillaise arriva en France en 1907.

    Vous voyez, là en-dessous, la pauvre petite banane antillaise avec son logo bleu qui essaie de résister tant bien que mal à l’invasion de la banane dollar sur le marché européen ? (pour agrandir, cliquez sur la photo)

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    Vous le saviez ? Moi non : l’Inde est le premier pays producteur de banane au monde mais n’en exporte pas.

     

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    Après cette visite pédagogique et fort intéressante, je me retrouve dans la moiteur tropicale du parc, traversé de cours d’eau et peuplé de bananiers et fleurs.

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    Et je découvre l'anatomie intime d'un bananier : 

     

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    Et des variétés connues ou pas de bananes ; la très sucrée Freyssinette, des bananes naines, les étranges bananes puce ou serpent, tachetées de noir :

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    La banane Benedetta dont les doigts de chaque patte sont soudés sur toute la longueur :

     

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    Le soleil tape dur et je suis en nage.  Je débusque une chenille noire et poilue planquée dans une jolie fleur blanche.

     

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    En montant l’escalier qui mène au Banana Bar et à la boutique, je remarque une flaque blanche et crémeuse : c’est un fruit tombé de l’arbre à pain au-dessus de moi.

    Après une dégustation de vin et liqueur de banane, dont j’achète 3 bouteilles, je reprends la route en direction du François pour aller déjeuner Chez Léger. IL est presque 14h.

    Musée de la banane à Sainte Marie, ouvert tous les jours jusqu'à 17h30. Le site internet, beau et coloré, c'est .

  • En route pour Sainte Marie

    Edit du 25 août : Nous sommes dimanche, je ne travaille donc pas (ça c'est pour Mamz'elle Gigi)

    Je pars en retard sur mon timing de la journée, j’ai passé du temps à papoter sur msn avec un Toulonnais devenu Parisien. Aujourd’hui, je me fais une journée en solo car Bibiche fait du quad aux Trois Ilets avec ses enfants. Au programme : la visite de la Maison de la Banane – et l’achat d’une bouteille de liqueur du fruit -, recommandée par Bibiche puis déjeuner Chez Léger et visite de la rhumerie Clément, au François (sur les conseils de mon client) pour finir la journée à la plage, quelque part aux alentours du Vauclin.

    Depuis mon arrivée, je roule avec Radio Martinique et ce matin, l’émission - en créole – me fait penser aux Grosses Têtes. Après un débat sur la dureté de la sanction infligé à Anelka suite à ses insultes, en comparaison au coup de boule de Zidane, les participants évoquent l’actualité musicale et en particulier la mort, la veille, de Paco Charlery, un jazzman martiniquais.

    Je prends la direction de Trinité et enquille l’échangeur situé à côté de mon hôtel comme une pilote. Il m’aura quand même fallu trois jours pour l’aborder sans la moindre appréhension. Sur un rond-point en bordure du Lamentin, j'avise le panneau « jus de canne 100% frais » et m’arrête. Sous une cahute, une femme coiffée d'un casque antibruit introduit des cannes dans une machine vrombissante et le jus ambré s'écoule dans un bidon en fer, faisant le bonheur des abeilles.

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    « Tu veux une bouteille ou une timbale ? » demande une femme plus âgée, à côté d’elle. Je demande d’abord une bouteille puis me ravise « Deux bouteilles et une timbale ». La bouteille d’un litre et demi de jus de canne est à 5€50 et le gobelet format Mc Donald à 2€50. Je reprends le volant en sirotant le jus glacé au goût de caramel, c’est délicieux. Je n’en avais jamais bu auparavant mais Christian et Sorène m’avait fait goûter une canne à La Réunion.

    Au Robert, je retrouve l’océan  et au large, les multiples îlets que je découvrirai lors d’une prochaine visite (car je compte revenir pour de vraies vacances, ça oui !).  Je longe la côté Atlantique jusqu’à Sainte Marie et découvre enfin les paysages que je n’ai pas pu voir, jeudi soir.

    A La Trinité, je vois la direction de Tartane. Bibiche m’a dit que si j’arrivais à finir à 16h le soir, je pourrais venir pour une heure et demie à la plage, là, sur la presqu’île de la Caravelle.

    Me voici à Sainte Marie que je traverse puis enfin, à gauche, la direction de la Maison de la Banane. Je passe devant le restaurant Saint-James, conseillé par M. et mitoyen de la distillerie du rhum du même nom. Guidée par les pancartes jaunes, je m’engage sur une route étroite et m’enfonce  à travers les champs de bananiers.

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    Ils ont une mauvaise manie par ici, ils conduisent un peu au milieu de la route et font un écart quand ils vous voient arriver en face …

    Après quelques kilomètres, me voilà sur le site de la Maison de la Banane. Et la visite commence.

  • Chez Maimaine

    Photo006.jpgLe deuxième jour, vers 7h45, je quitte l’hôtel dans ma 107 et je prends la direction de Fort-de-France au lieu d’aller vers le Lamentin. Mauvaise idée, je tombe dans un embouteillage. Il paraît que j’ai de la chance car ce sont les vacances scolaires. En temps normal, les embouteillages aux abords de FDF sont gigantesques et mon client met parfois 1h30 à 2h pour rallier Le Lamentin au François (20 minutes actuellement). On ne parle pas en kilomètres mais en temps de transport, comme à Paris, quoi. 

    Comme promis, M. mon client nous emmène déjeuner chez Maimaine, « un des endroits les plus créoles de Martinique ». Mon client parle posément et d’une voix très douce, soit l’inverse de moi, mais en bagnole, il dépote.  Il enchaîne les ronds-points à toute berzingue jusqu’à l’aéroport Aimé Césaire.

    « Ah, il y a un aéroport Aimé Césaire ? » demandai-je. « Oui, c’est celui où vous êtes arrivés ». « Ah, je croyais que ça s’appelait l’aéroport du Lamentin ? » Le chef de projet aux yeux dorés répond en riant : « Ça s’appelle l’aéroport de Fort-de-France, Aimé Césaire, du Lamentin. C’est la grande mode de tout rebaptiser ».

    Derrière la zone de fret, en bordure de mangrove, le restaurant « Chez Maimaine » est là, posé comme une soucoupe volante au milieu de nulle part.  Une grande case créole. Ici on commande son repas au comptoir, en arrivant. Nous nous asseyons à la table 40, sur une toile cirée à carreaux. Le restaurant, ouvert de toutes parts, est agréablement ventilé et encore vide.

    On nous offre d'abord une entrée de, sorte de rillettes de harengs à la tomate et aux oignons. Ça commence bien. Lorsque nos plats arrivent sur un plateau, le restaurant est bondé de locaux. On dépose devant nous un bol de riz, un de haricots rouges et une assiette de légume pays : ignames, bananes jaunes et fruit à pain. Mon poisson grillé est un énorme vivaneau, beau comme un jeune communiant dans sa robe d’épices et piments. « Faîtes attention, ils sont forts » prévient M. Normalement, ça devrait aller. J’ai un peu d’entraînement.

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    Voici l’occasion de faire plus ample connaissance avec mes compagnons de la semaine. Mon client demande d’où je suis. « Et vous, d’où êtes vous ? » « Parigot tête de veau, depuis plusieurs générations ». Il vit en Martinique depuis 2007, du côté du François, et s’y sent très bien, entre voile et pêche au gros. Mon commercial m’avait prévenue : « Il est super sympa » et c’est vrai. Il m’a même appelée la veille de mon départ pour me donner son n° de portable et s’assurer que j’avais tout, réservation de voiture et coordonnées de l’hôtel.

    De mes 3 autres stagiaires, Martiniquais, seul Olivier a vécu en métropole. Je fais l’erreur de commencer par des ignames, fruits à pain et bananes jaunes, dont je raffole, et calée en 5 minutes, je ne parviens à manger que la moitié de mon énorme poisson.   M. déconseille le restaurant le soir, à cause du bruit des avions et des moustiques de la mangrove. Je quitte le restaurant en me disant que la digestion va être longue.

    En arrivant dans la Z.I. de Place d’Armes, Olivier pointe une rivière brune et boueuse et en contrebas, le parking d’une grande surface : « Vous voyez, ici, en saison de pluies, le toit des voitures sur le parking n’est même plus visible ».

    Ami lecteur, si un jour tu as du temps à tuer à l’aéroport de FDF Aimé Césaire du Lamentin, vas chez Maimaine. Tu ne le regretteras pas.

  • Au Babaorum, sur les hauts de Fort-de-France

    Photo105.jpgCe soir, au moment de boucler la première journée de formation, je demande à Olivier, le chef de projet : « Vous connaissez un resto sympa où je pourrais aller dîner ce soir ? ». 

    Il met à contribution mon client qui arrive sur ces entrefaites. « Vous voulez manger quoi ? » « Cuisine créole, poisson ». « Allez au Babaorum » dit-il, c’est à côté de votre hôtel et c'est très sympa. Mais attention, pensez à éteindre votre téléphone en entrant dans le restaurant, sinon vous paierez le champagne. Et demain midi, on vous emmènera manger chez Maimaine. Y’a pas plus créole que Maimaine ».

    (Je défie quiconque d'entendre mon téléphone sonner dans un restaurant)

    Il dessine un plan sur une feuille de papier : « Sur le boulevard des Arawaks, vous laissez votre hôtel à gauche et continuez. Vous passez les dos d’âne et juste avant le rond-point, vous tournez à gauche dans une rue en épingle à cheveux. Le restaurant se trouve quasiment accolé à une station essence ».

    Le soir, je prends la voiture et suis ses indications. Je descend une route sombre et laissant l’Habitation Dillon à gauche, je tourne juste avant le rond-point et me gare à la barbare en face de la station Texaco. Après avoir traversé le jardin sombre et sa terrasse sur lattes de bois éclairée de loupiotes, je pénètre dans un restaurant à plusieurs niveaux, ouvert de tous côtés et décoré de tables et chaises aux couleurs vives.

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    On m’installe à une table surplombant la nuit d’où émerge  bananiers, cocotiers et arbres à pain. Vous voulez l’ambiance ? Voilà :

     
    podcast

    « Je vous sers un apéritif ?» demande le serveur aux tresses collées sur le crâne, en posant l’ardoise sur le siège voisin. Je veux, mon neveu. Et un ti’punch, comme hier.  Je connais une berrichonne qui trinquerais bien avec moi, ce soir. Enfoncée dans mon siège, no stress, je lis paisiblement dans le vacarme nocturne. Je souris car si je me suis munie de vaporisateurs anti-moustiques, craignant l’épidémie de dengue « sans précédent qui frappe la Martinique », j’ai jusqu’ici oublié de m’en asperger. Il est déjà trop tard, de toute façon, la veille à Trois Ilets, je me suis fait bouffer.

    En entrée, j’hésite entre féroce d’avocat et salade de chatrou. Je vérifie auprès  de la serveuse : « Le chatrou, c’est quoi ? » « Du poulpe ». Je la choisis en format plat principal et on dépose devant moi une salade de chatrou, accompagné de chou rouge, carottes, concombre et salade. Un délice. J’aime le poulpe même caoutchouteux mais là, il fond dans la bouche. Le lendemain, mon client me dira que le camemebert frit est la spécialité du Baborum.

    Le personnel s’active en silence et avec le sourire, tous parés du même tee-shirt noir, en vente à l'entrée. Devant, on lit « T’as des envies ? », derrière « Babaorum ». Je finis sur un clafoutis caramélisé à l’ananas et après m’être délestée de 22 €, je quitte l’endroit en me promettant de ne plus jamais dîner au restaurant de mon hôtel.

    Le Babaorum au 42, route de Chateauboeuf à Fort-de-France (05.96.75.03.32)

    PS : De retour à l’hôtel, je navigue sur le site internet du Babaorum et de son frère du nord, le Petitbonum ; la présentation de l’équipe n’a rien à envier à l’humour de Nicolas et Tonnegrande.