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Globe-trotting - Page 9

  • De la péninsule de Dingle aux portes du Burren

    Mouton ruisseau.jpgChez Sheila, on sert le petit-déj jusqu'à 10h. Du coup, on en profite pour s'offrir la grasse mat' écourtée la veille par un troupeau d'éléphants et on met le réveil à 9h40.
    Ca sent tout le temps bon chez Sheila. L'odeur de quelque chose de sucré et parfumé qui cuit dans le four.
    A la tabel du petit déjeuner, il y a déjà des verres de jus d'orange devant chacune de nous, sur une coupelle, et une corbeille remplie de pain à la banane et aux noix et brown bread faits maison. Peu après, Sheila dépose devant nous l'irish breakfast, dont je commence un peu à me lasser, je dois l'avouer. Plus les jours avancent, plus il est copieux. Ce matin, 3 saucisses, 2 oeufs, 3 tranches de bacon, boudins blancs et noirs. Je me jette sur le pain à la banane, dont Sheila me donne la recette.
    Boug' dit, l'assiette vide : le pain à la banane m'aurait suffi. Trop forte, celle-là.


    Au milieu de ce festin pantagruélique, une camionnette blanche déverse 3 solides gaillards qui s'attablent devant des céréales. Comme ils ont piqué le jus d'orange, je me lève pour leur en taper un verre et ils en profitent pour me proposer de m'assoir avec eux et me demander d'où je suis, où je vais etc. Ils sont de Dublin et nous discutons de la beauté de la région. C'est un spot de surfers et kyte-surfers, et pas mal de Français viennent dans le coin  pour ça. Ils me conseillent une balade, un joyau disent-ils, peu connu car caché. "Tu prends la route de Tralee, tu roules et juste avant le Seven Hogs pub, tu tournes à droite. Si tu arrives au pub, c'est que tu es allée trop loin".


    Avant de reprendre la route, Boug' et moi allons faire les andouilles dans les dunes. Trop chouettes ces édredons géants, j'ai envie de m'y jeter (et aussi d'autres envies moins avouables ...). Boug' pique une crise de fou-rire à cause de mes conseils de poses de photographe amateur (elle vous racontera, sans doute). Sur la plage, des poneys cavalent sur le sable, crinière au vent car il souffle ce matin mais le soleil est toujours là et nous offre une superbe lumière dans le ciel gris souris.

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    Nous trouvons sans peine la balade de Glanteenassig wood. Au pub rouge brique, je fais demi-tour et prend la direction indiquée à 4 kms sur un panneau vert. Je roule à travers la campagne colorée de blond et vert tendre. Des moutons et leurs agneaux broutent tranquillement sur le bas-côté de la route, je ralentis car ils sont en liberté.  
    Nous nous arrêtons d'abord au premier lac, le Lough Slat. L'endroit est totalement désert, et les rives de sable rouge offrent une touche de couleur dans l'écrin des roches grises.
    Plus loi, c'est le lac Caum, paradis des pêcheurs de truite, randonneurs et pique-niqueurs. A 210m au-dessus du niveau de la mer, il est encaissé entre une forêt et la Stradbally mountain qui culmine à 798m.

    L'endroit est parfaitement balisé. Des pancartes bleues indiquent le sens de la marche, et le parcours se fait sur de solides planches recouvertes de grillage pour éviter les glissades (car il pleut parfois en Irlande, quand même). Des tables de pique-nique sont posées ça et là. Nous faisons le tour du lac, cela prend une heure, le temps de digérer le petit-déj de Sheila.

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    L'endroit rêvé pour un pique-nique, non ?

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    A Abbeyfeale, après 2 heures de route, nous nous arrêtons au Coffee Pot, moi pour une soupe maison et Boug' pour des scones. Hé oui, je n'ai pas envie de Guinness ce midi. En revanche, je ne résiste pas au pain maison. C'est un truc vraiment appréciable, en Irlande, le fait que le moindre café ou pub fasse son pain maison, qui est délicieux à coup sûr.


    Je ne me sens pas très bien, soudain, coup de fatigue. Irritée, je manque deux fois de m'emplafonner une bagnole sur un rond-point. Je propose un arrêt à Ennis, aux portes du Burren. Ca tome bien, le guide de Boug' dit que c'est une ville adorable. Pas de B & B en centre-ville et nous avons un peu de mal à en trouver un mais enfin, ça y est. Kathleen nous accueille, sans thé cette fois.
    Je m'allonge un moment, j'ai un point sur l"estomac et je finis par être vraiment malade. Visiblement, la coquille de seafood Mornay ne nous a pas réussi car Boug' a été malade, elle aussi.

    Nous partons en ville, en quête, pour ma part, de riz blanc pour plâtrer mon estomac soudain vide. La ville est déserte et tout, pubs et restaurants, fermés. Ben oui, c'est Vendredi Saint, et un jour sacré en Irlande. Tout est fermé. Les Irlandais vident les rayons alcools des supermarchés pour picoler chez eux. Nous tournons dans les rues pour essayer de trouver un chinois ouvert mais nous avons trop tardé et ils ne servent plus. Les seuls êtres vivants que nous croisons sont des ribambelles de canards qui se laissent porter par le courant de la rivière Fergus. Dans l'obscurité, j'aperçois un fier volatile au bec acéré, solidement arrimé dans les eaux glaciales. Un héron ! Plus loin, un autre, à l'affût, gobe des poissons qu'il pique de son long bec.

    Ce soir, pour nous, c'est régime sec, nous ne mangerons ni ne boirons mais ... on aura vu deux hérons.

  • Traversée de la péninsule - de Dingle à Castlegregory

    Ce midi nous prenons la direction du nord de la péninsule de Dingle, que je ne connais pas. Un endroit souvent boudé des touristes et qui pourtant ne manque pas d'intérêt, d'après le guide de Boug'. Dès la sortie de Dingle, après quelques kilomètres, la végétation a de nouveau complètement changé. Le paysage est aride et rocailleux, les moutons ont disparu.
    Sur un parking, de nombreuses voitures sont garées, signalant un point de vue. Et quel point de vue ! Devant et derrière nous, la mer, et entre Dingle, au sud, et Kilcummin, au nord, le col de Connor qui serpente.  

    Castlegregory, Castlehouse B&B, Irlande

     

    Castlegregory, Castlehouse B&B, Irlande

    Nous redescendons en direction de Cloghane, petit village assoupi. Sans point de chute particulier, comme chaque jour, nous attendons de trouver un endroit qui nous plaise pour y poser nos valises. Ici, pas de falaises et pas de galets. La mer s'étale, plus ou moins plane, et les plages de sable blonds scintillent au soleil, désertes.
    Nous prenons la direction de Castlegregory. Là, il y a plus de monde, des gens à vélo, des randonneurs, des campeurs (car le camping sauvage est autorisé en Irlande). Nous poussons jusqu'à la pointe. Ca ressemble aux plages du Nord. Nous hésitons à prendre une chambre dans un hôtel face à la mer mais elle donne sur le parking et notre seule exigence, depuis notre arrivée, est de voir la mer de notre chambre.
    Plus loin, j'entre dans la cour de la Castle House. Sheila, une pimpante femme qui a ue capacité surprenante à monter dans les aigus et pousser des cris perçants, nous accueille dans son salon où flotte une odeur de caramel. Avec une tasse de thé, nous dégustons un fruit cake et des muffins aux fruits rouges, moelleux et comme je l'ai déjà dit, faits maison. Un délice, nous n'en laissons pas une miette. La chambre est coquette, je laisse le lit double à Boug'.
    Après un peu de repos, nous prenons  la direction de la plage, qui est à 100 mètres de la maison. J'essaie de courir sur le sable et tente de me motiver avec de la pure musique irlandaise sur RTE Lyric mais je déclare forfait après 20 minutes, ayant l'impression d'avoir déjà couru une heure. Je rejoins Boug' qui bouqine au soleil et m'allonge quelques instants sur la plage déserte.

    Castlegregory, Castlehouse B&B, Irlande

    Sheila nous a conseillé le restaurant à une dizaine de mètres de chez elle. L'endroit, à la décoration minimaliste, est assez fréquenté. Nous commandons une soupe de haddock fumé au bacon croustillant puis (erreur !) deux seafood Mornay. La soupe, très savoureuse, nous aurait suffi et nous ouvrons de grands yeux en voyant arriver deux énromes coquilles - pour chacune - remplies de fruits de mer, morceaux de poisson et purée de pommes de terre (que nous laisserons de côté). C'est beaucoup, beaucoup trop copieux et nous ne savourons pas ce plat à sa juste valeur mais le service, lui, fut parfait. Les clients voisins s'amusent de me voir prendre mon plat en photo. J'ai l'habitude.  

  • Entre Kinsale et Dingle

    Ce matin, peti déj' irlandais (le premier pour Boug') face à la baie, sagement assises l'une à côté de l'autre. Myrtle dépose devant chacune de nous une belle assiette de boudins blanc et noir aux céréales, tomate, oeufs, bacon et saucisses. Boug' mange tout, je l'ai vraiment bien choisie, ma copine de voyages.

    Myrtle confirme que j'ai largement le temps de rejoindre Dingle en passant par Bantry bay, profitant des paysages de la roûte de la côte.

    Nous quittons leur charmant B&B sous un timide soleil, avec "When your heart is weak" de Cock Robin dans les oreills, que j'ai piqué dans la discothèque de mon pote S. Nous chantons à tue-tête, espérant ne pas nous amener la pluie. Visiblement, non.

    Boug' programme le GPS. Bernard est visiblement plus performant ici qu'en France pour nous choper les satellites. Le manque de pollution, peut-être. Première étape, la petite ville de Clonakilty, aux boutiques toutes colorées et à la poste située, depuis 1924, dans une ancienne église (épicurienne me souffle Boug !!!!! J'y crois pas, cette nana me sort de ces trucs, je devrais écrire un bêtisier!!!) .... presbytérienne. Face à la poste, la statue de Michael Collins, héros controversé dans la lutte pour l'indépendance de l'Irlande, qui vécut là une année et empruntait ce chemin pour aller à l'école.

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    Notre route nous transporte à travers Glandore, Skibereen. La végétation a changé, elle est comme râpée, dans des fondus de jaune paille et verts. Les moutons ont remplacé les paisibles vaches, nous les apercevons au détour des bosquets de genêts et bruyères.

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    Le port de Bantry nous déçoit et nous décidons de nous offrir ailleurs le café tant attendu. Dans les criques à marée basse, des enfants aux jambes laiteuses pataugent gaiement. Entre Bantry et Kenmare, la route serpente entre deux cols. La vue est magnifique. Maintenant Coldplay nous accompagne.

    A Glencariff, nous faisons une petite pause avant de traverser le charmant village de Kenmare, point de départ du ring of Kerry, où je me serais bien arrêtée s'il était l'heure de remplir un peu nos estomacs. Le guide de Boug' n'en fait pas grand cas mais nous trouvons la ville chamante : la rue principale est bordée de boutiques, restaurants, salons de thé et pubs barriolés et croquignolets.

    Aux abords des lacs de Killarney, le paysage est tout simplement sublime. La roche noire plonge vers les lacs, des mottes blondes poussent sur les berges gorgées d'eau. Les camaïeux de vert tendre, noir, gris, bleu et jaune sont magiques. Nous nous offrons une pause sur les crêtes rocheuses au milieu des arbres en bourgeons.

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    Sur la route de Killarney à Dingle, j'avise une théière accrochée à un pan de mur et nous nous arrêtons pour une pause sucrée au Caife Beag Beo.

    Nous voici sur la péninsule de Dingle, un de mes endroits préférés en Irlande, que j'avais parcouru avec ma petite soeur, il y a plus de 10 ans. Nos toutes premières gouttes de pluie irlandaises tombent, juste assez pour laver mon pare-brise dégueulasse. Sur les routes de montagne, les moutons sont accrochés aux pentes escarpées. Traversant rapidement Dingle, nous filons jusqu'à la Slea Head. Là, les falaises plongent vers la mer et au loin, les îles Blasket sont battues par le vent.

    J'arrive à choper un goéland sur mon cliché.

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    Le B&B recommandé par le guide de Boug' affiche "no vacancies" et nous continuons en direction de Dingle, mais par la côte cete fois. Si vous suivez, nous avons fait une boucle. Une pancarte attire mon attention, je continue puis me ravise et fais demi-tour. Bonne intuition que j'ai eue.

    A la farmerhouse "Moriarty", Brid, une très belle femme au cheveux courts d'un gris perle, nous accueille d'un large sourire et nous ouvre la porte d'une chambre au rez-de-chaussée avec vue sur la mer. Elle est aussi moins chère que le B&B de la veille, à Kinsale : 60 € pour 2, petit déj compris. Pendant que nous allons chercher nos bagages, elle prépare thé et scones qu'elle dépose dans la salle à manger où des photos de ses enfants ornent les murs (j'apprendrai dans la soirée qu'elle en a eu 8). "Tu vois, le thé et les petits gâteaux, ça c'est l'accueil normal dans un B&B", dis-je à Boug'. Je feuillette quelques livres mis à disposition, dont un très intéressant qui ambitionne d'aider les descendants d'Irlandais à retrouver les traces de leurs ancêtres. Ils sont nombreux ces touristes Américains et Australiens à la recherche de leurs racines celtes.

    Je saute dans mes baskets et cours sur la petite route à travers la lande. A l'intersection, je traverse la route, passe devant le pub Paddy O'Sheas et prend la route qui descend vers la mer. Là, mes mollets s'échauffent sur le sable. Une Irlandaise marche avec ses enfants et son chien "Not easy to run" dit-elle lorsque je passe à côté d'elle. "Non, mais quand on vient de Paris, c'est inratable de courir sur une plage pareille". "Really? Well, enjoy your run then".

    Après une bonne douche qui détend, nous nous mettons en quête d'un endroit où manger les produits de la mer locaux. Brid nous a conseillé le Skipper, un restaurant tenu par des Français. Je ne suis pas convaincue, mais en passant devant, je m'arrête. Un jeune homme sort du restaurant au moment où nous sommes postées devant le menu, nous salue, reconnaît les Françaises et nous convainc en un sourire et quelques mots. Nous pénétrons donc dans le Skipper (billet suivant).

  • Après Salamanque et Madrid : Zaragoza !

    J’ai fait une arrivée fracassante à Saragosse. Déjà, à la gare Chamartin, à Madrid, j’ai balancé ma valise sur le tapis à rayons X et le manche à plié. Quand je l’ai récupéré, il m’est resté dans les mains.

    J’arrive à Saragosse un peu avant 9h. Et là, je rigole moins car il y souffle un vent à décorner un cocu, comme dirait ma mère, et je dois porter ma valise d’une main et protéger mes fesses, juste couvertes d’une robe, de l’autre, tout ça avec une sacoche d’ordinateur sur l’épaule et mon sac à main. Et bien sûr, dans un moment d’inattention, je montre mes fesses aux quelques personnes qui attendent un taxi …

    Le mien est très sympathique. Je lui explique que j’ai cassé ma valise et que je dois la déposer à mon hôtel avant d’aller chez mon client car impossible de la trimballer dans cet état. Il m’emmène calle Coso, me faisant au passage une visite expresse de  la ville. « Lo que mata es el aire aquí ». Tu m’étonnes. Il fait super  froid, après les 30 et quelques degrés de mon week-end madrilène. Il m'a crue hollandaise et explique que le week-end a été très chaud et que le vent vient de la montagne El Moncayo.

    Calle Coso, au numéro indiqué, se trouve un immeuble délabré. Je vérifie l’adresse, c’est pourtant bien celle que j’ai. J’appelle l’assistante de mon client qui s’est chargée de toutes nos réservations. Mon taxi me plante là en me disant que mon hôtel se trouve dans une rue à gauche. Pensant qu’il se trompe, j’en hèle un autre. Je n’en mène pas large. Pourtant, oui, la réception est bien à quelques mètres de là. Une jeune femme souriante m’accueille et m’explique qu’ils possèdent plusieurs immeubles. Mon appartement, car cette semaine, j’ai un appartement entièrement équipé, se trouve dans la calle del Dr. Palomar. Décidément, je n’ai pas de chance avec les docteurs espagnols … Je pose ma valise et file chez mon client, qui est à 5 minutes à pied, sur une place en bordure d’un parc.  Les trottoirs sont une catastrophe, très étroits et recouverts de petites céramiques ultra glissantes, de vraies savonnettes. Quelle merde ! J’ai trouvé pire que Paris ! Tiens, il ya plein de pistes cyclables et de vélos ici ! Ca s’appelle des Bizi mais pour une balade dans la ville, c’est raté, il faut un abonnement …

    Le midi, mon client, un massif Andalou originaire de Jerez qui avale donc les S (il dit Backoffi et pas Backoffice) m’indique un restaurant tout proche. Malgré le vent et pour le soleil, je m’installe en terrasse. Le soir, vers 18h30, je regagne avec soulagement mon appartement et décide d’aller courir le long de l’Ebre. Première sortie dans le quartier, qui bien qu’à deux pas du centre, semble très populaire. Ce qui me frappe, après quelques pas dans la rue, c’est la population, beaucoup plus cosmopolite qu’à Salamanque. Je croise des Africains, les premiers depuis mon arrivée en Espagne.

    Demain, je remets la veste, finalement pas si superflue ! Je découvre l’Ebre, beaucoup plus large que le Tormes, qui me fait penser à la Loire. Et Notre Dame del Pilar, superbe dans le soleil couchant. On n’est pas nombreux à lutter contre les bourrasques. Mes mollets, ramollis par un week-end complet à crapahuter en tongs, me font terriblement mal. L’impression d’avoir 80 ans.

    Sur les conseils de la réceptionniste, je dîne dans le quartier, au restaurant Los Cabezudos, une taverne très chouette mais hors de prix. 20 € pour une assiette de crevettes mais on m’offre une coupe de champagne, alors …

     

    vis ma vie de formatrice

    Le mardimatin, je me tape un chocolate con churros au café du coin et quitte les locaux de mon client à 20h avec un mal de dos épouvantable. 

    Je prends la direction du centre, sans carte. Sur la plaza España, je demande à 3 Espagnoles fort élégantes où se trouve la calle Estébanes.

    « Prenez le passage, puis à droite, puis, puis … vous trouverez ». Je trouve. La calle Estébanes est une rue étroite bordée de bars et restaurants. Dans un jardin intérieur orné de loupiotes, des groupes boivent un verre autour de tonneaux. Moi je vais au n°6, à la casa de Doña Casta. Pourtant, une fois devant, j’hésite à entrer car l’endroit est rempli de groupes joyeux et je risque de faire tâche, seule. Tant pis. Je file au comptoir sur lequel sont empilés des tapas de bacalhau , jamón et aussi, de nouveau, les drôles de bestioles blanches et aussi des boulettes panées qui n’attendent que d’être plongées dans un bain d’huile : des croquetas de gallina con chocolate (purée ! faut que je goûte mais pas ce soir !), morcilla con piñones, jamon queso y nueces, setas y queso de cabra, arroz negro.

    Accoudée au comptoir, je choisis une tartine de poi vron farci au bacalhau, une autre de jambon farci de fromage de chèvre et enfin, je satisfais ma curiosité en mordant dans une tartine de « gulas » coiffée d’une tranche fine de saumon fumé.  Mes voisons de table, eux, n’y vont pas de main morte : une assiette d’œufs rotos recouverts de gulas. A la carte, il y a des œufs sous toutes leurs formes. Ragaillardie par ce petit festin, je louche sur de drôles de morceaux beiges, sortes d’andouillettes en plus fines. Vous voyez ce que je veux dire … Non ? Bande d’hypocrites !

    La serveuse confirme « Ca va te plaire ». Oh que oui, ça me plaît ! Je me délecte de ces morceaux grillés, arrosés de persillade. Trop bon !

    2 verres de vin rouge plus tard, je reprends la rue jusqu’à l’église  San Andres. Sur la place, je m’arrête quelques instants pour déchiffrer l’histoire du théâtre municipal, qui s’élève sur l’ancienne muraille romaine de la ville de Caesaraugusta (mais oui, bon sang ! bien sûr !) et, à l’époque médiévale, l’ancien quartier juif. Plus loin, je rejoins l’étrange structure de métal que j’avais aperçue plus tôt. Elle semble suspendue au-dessus d’un trou béant. Je m’approche et découvre des ruines, vraisemblablement celles d’arènes. Pourtant, aucun panneau n’indique de quel site il s’agit.

    vis ma vie de formatrice

     

    Il est plus de 23h, me voilà de nouveau dans la calle Coso et en quelques minutes, je rejoins mon appartement où je m’offre une nuit un peu agitée.

  • Un dimanche à Madrid autour du mercado San Miguel

    Petit-déj rapide puis traversée d’est en ouest de la plaza Mayor pour atteindre el mercado San Miguel, sur la très jolie place du même nom. La plaza Mayor, sur laquelle des échafaudages annoncent la préparation de la semaine sainte, est quand à elle bien moins belle que celle de Salamanque. Nous sommes toujours à pied et je suis toujours en tongs. Hé, après un si long hiver, on a envie de se mettre les orteils à l’air !

    Aux abords des halles du marché San Miguel, il y a foule. Les terrasses ensoleillées sont déjà prises d’assaut. La structure de verre et métal bruisse des murmures gourmands des familles attablées sur les bouts de comptoirs pour partager des tapas de fruits de mer, jambon et autres savoureux mets. Les pinchos sont tellement appétissants qu’on aurait envie de goûter à tout. Nous flânons, les yeux brillants comme des enfants dans un magasin de jouets. « Oh ! Des cornichons farcis, s’écrie C. Je n’en ai jamais vu ! »

    Nous hésitons car tous les stands semblent nous crier « Venez ici, les gourmandes ! » Au fond du marché, je repère un comptoir où tout le monde se presse et où s’amoncellent moules, huîtres – françaises- et quantité d’autres coquillages. Nous nous attablons devant des verres de blanc accompagnés d’une assiette de poulpe fondant, finement tranché et arrosé d’huile d’olive. Un délice.

     

    vis ma vie de formatrice

     

    Nous voici parties en direction des cavas baja y alta.  Des gens débordent des bars et restaurants, les rires fusent. Des jambons suspendus allèchent C. qui entre dans la boutique, et nous à sa suite. Ca sent bon la fumaison là-dedans. Plus loin un madrilène prend la pose pour une photo.

    Dans le bar Txakoli, nous atteignons difficilement le comptoir, pris d’assaut, et commandons des pinchos de morcilla enroulé dans des rondelles de pommes de terre, des tartines de bacalhau, des poivrons farcis de fruits de mer, des brochettes de chipirones.

    Moi je suis intriguée par une tartine couverte de trucs bizarres qui ressemblent à des lombrics d’un blanc laiteux. Je demande, curieuse, ce sont des angulas con ajos. Me voilà bien avancée.

     

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    Depuis, j’ai regardé, ce sont des civelles, des alevins d’anguille. J’ai même appris que l’anguille est désormais une espèce en voie de disparition. Des recettes ? C'est .

    La plupart des gens mangent debout ici et ça ne me gêne pas, alors qu’en France, pas question. Et vraiment, j’aime cette façon espagnole de partager les bouchées.

    Il est temps de reprendre le chemin du quartier de la Castellana car une de nous 3 repart à Paris. Je pique un petit somme avant de suivre C. chez un Espagnol qu’elle a rencontré, quelques jours plus tôt, sur un site de couchsurfing. Ce soir, on fête … la Chandeleur avec une Lituanienne et deux originaires des Canaries et c’est nous, las francesas,  qui faisons sauter les crêpes!