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Globe-trotting - Page 7

  • Arrivée à Rabat

    16h, notre train entre en gare de Rabat-Ville. Yo est ému. La gare est belle, toute blanche. Notre hôtel se trouve à quelques rues de là. Premier constat : le centre-ville de Rabat est bien paisible, en comparaison avec la cacophonie casablancaise. La chambre est simple mais correcte. Tout s'annonce pour le mieux jusqu'au moment où je dois donner mon passeport à l'hôtelier et que je ne le trouve pas dans mon sac à main. Nous retournons nos deux valises, tous les sacs mais j'ai déjà compris : je ne l'ai plus.

    Pas de passeport = pas d'hôtel au Maroc. Première urgence, trouver un endroit où dormir. Heureusement, Yo a tous ses copains marocains à Rabat et il en appelle un, qui nous donne immédiatement rendez-vous au mini-parc de Youssoufia. Nous prenons un "petit taxi", qui ici sont bleus, pour ce quartier populaire de Rabat. Y. est un jeune hommes maigre et sympathique. L'arrivée jusqu'à chez lui est sportive : il pleut et nous dévalons, jambes écartées, entraînés par nos valises à roulettes,  les venelles escarpées et glissantes de ce qui ressemble à une médina, jambes écartées, pour éviter le ruisselet qui coule au milieu.

    rabat, maroc
    Le salon de Y. est pareil à tous les salons marocains : des banquettes tendues de tissu rouge entourent la pièce d'un U et au centre trône une table basse de bois sombre.
    Nous posons nos valises et discutons un peu. Y. se remet difficilement d'une soirée arrosée la veille, il a la gueule de bois et je lui donne du paracétamol. Nous partons au commissariat central pour que je dépose plainte. Yo redoute de longues démarches administratives. On nous fait assoir quelques minutes et je me fais charrier : "T'es sans papiers au Maroc", dit Yo. C'est vrai, Fiso en mode clando, je ne l'avais encore jamais faite, celle-là ...

    Le jeune homme qui nous reçoit, de surcroît très serviable, a du mal à comprendre pourquoi je suis là. Il pense que je veux mon numéro de passeport et me fait assoir à côté de lui pour remplir le formulaire.
    "Le général de Gaulle, c'était un militaire ? Vous êtes mariée ? Ah, célibataire .... dit-il avec un sourire entendu.
    Moins de 30 minutes plus tard, nous sommes dehors. Je dois revenir le lendemain, après être allée au consulat. Le premier contact avec l'administration marocaine a été plutôt agréable et ma contrariété commence à retomber.

    Y. nous propose de dîner à la Véranda mais l'endroit, au-dessus duquel des mains semblent jaillir du mur blanc, est fermé. "Ca vous dit des huîtres ?"
    - Heu, pas trop, je préfèrerais du poisson.
    Nous voici au Yucatan, un de ses bars préférés. En fait d'huîtres, ce sont de grosses moules en sauce tomate qu'on pose devant nous, sur le comptoir.
    "Ce ne sont pas des huîtres Y, ce sont des moules !"
    "Comme des huîtres, comme des moules" répond-il avec un grand sourire.

    Le Yucatan est un bar bien approvisionné en alcools de toutes sortes, et l'on y passe de la bonne musique jazz et blues. Après un long moment, nous montons nous assoir à l'étage où nous sommes rejoints peu après par un jeune homme brun coiffé d'une casquette. C'est B., un autre des copains de Yo, qu'il a connu lors de sa participation à des chantiers sociaux marocains. B. voyage souvent en Europe et en France. Il est vif et souriant et nous fait rire :
    "En France, j'ai juste un problème avec les policiers. Dès que j'arrive à l'aéroport, ils m'arrêtent pour un contrôle : "Bonjour monsieur" et ils me montrent leur carte mais moi, je suis marocain, je ne reconnais pas leur carte. Je sors de l'aéroport, je vais à la gare pour prendre le train, ils m'arêtent pour un contrôle. J'arrive à Paris, dans la rue, ils m'arrêtent pour un contrôle. Tout le temps des contrôles !"

    Vers 23h, nous montons dans la voiture de B, direction le bar-club "Le 5th avenue", dans le quartier d'Agdal. Un groupe y reprend des tubes, comme The Wall de Dire Straits. Il y a très peu de femmes dans le club, et je soupçonne celles qui y sont d'être des prostituées, mais l'ambiance est bonne. Je danse avec les garçons et Y. réclame aux musiciens un standard marocain. Yo et ses yeux bleus font fureur et un vieux, bien éméché, l'invite même à danser. A la faveur d'une pause, le chanteur, visage fin et cheveux longs, vient s'assoir à notre table, il a énormément de charme. Le guitariste a la migraine et je lui file du paracétamol. A défaut d'avoir un passeport, j'ai au moins ça ...

    Vers 2 heures du matin, nous quittons le club. Sur la petite place, Y. s'arrête devant le stand de vendeurs d'escargots. Tiens, jusement, je n'ai jamais goûté ici ce plat de la rue dont les Marocains raffolent. Le vieil homme dépose devant nous des bol remplis de gastéropodes. Yo me conseille de prendre une photo de lui en train d'en manger car l'instant est rare. La tradition veut qu"on avale également un bol du bouillon de cuisson - aux herbes - des escargots. Je vous le dis, rien de tel que le bouillon d'escargots pour se faire une purge ...

    De retour chez Y., nous buvons un dernier thé et notre hôte pose devant nous un seau en plastique blanc et des cuillères pour que nous goûtions la sfoufe, un mélange de sésame et amande moulue, canelle, anis, muscade, beurre et miel. B. a mal au crâne et finit mon tube de paracétamol. Yo et Y. montent fumer une dernière clope sur la terrasse et je me réfugie sous la couverture en fausse fourrure.

    PS : Cette paire d'yeux charbonneux vaut bien celle-là, non ?

    rabat, maroc

  • Sur la corniche de Casblanca

    Ce matin, j'ouvre les yeux à 8h45. Yo a encore mal dormi. Je ne sais pas comment il va tenir ce ryhtme.
    Nous faisons nos valises, les confions au réceptionniste et quittons l'hôtel. Dehors, la terre, lavée par des averses soutenues, est rouge et boueuse.

    A l'entrée de la Sqala, A. saute dans mes bras. J'ai bien cru ne pas la voir avant de quitter Casa. Elle me présente à un de ses collègues, comme étant "la fille qui a fait des commentaires sur les photos" et nous installe à l'abri car le jardin, trempé, est inaccessible.
    Le ftor fera office de brunch car il est gargantuesque : assortiment de crêpes marocaines, coupelles remplies d'amlou, huile d'argane, beurre et confiture, oeufs brouillés au khlie en tajine, fromage jben et olives noires, salade de fruits frais, verre de lait aux fruits secs, jus d'orange pressé. Les averses se succèdent et nous retardons le départ, craignant même de devoir écourter notre promenade sur la corniche, prévue en attendant l'heure de prendre le train.

    Il est presque midi lorsqu'après quelques photos souvenirs, nous quittons la forteresse de la Sqala.

    "A la prochaine" ai-je promis à N. et A. "Inch'Allah" a été leur réponse...

    "Y'a quand même un truc chiant au Maroc, je dis à Yo, c'est cette façon de te rappeler sans cesse que tu sais pas si tu seras encore là demain."

    On en rit ensemble et Yo me raconte qu'un de ses amis marocains déteste cette réponse systématique "Inch'Allah". Pourquoi ? Parce que quand il était petit et qu'il réclamait un truc à ses parents, ceux-ci répondaient invariablement "Inch'Allah", ce qu'il traduisit vite par "Cause toujours".

    casablanca,maroc

    Le long du boulevard, côté port, un chantier gigantesque prépare l'implantation de bureaux et les photos promettent des immeubles ultra-modernes de verre er d'acier, dignes des plus belles constructions de Dubai.
    Nous atteignons la mosquée Hassan II, que j'ai visitée l'année dernière, peu après l'appel à la prière. Son élégante silhouette couleur sable, incrustée de vert et turquoise, se découpe sur le bleu lumineux du ciel. Au pied du parapet où les promeneurs sont nombreux, les vagues se fracassent avec violence et envoient dans les airs des gerbes mousseuses chargées de débris noirs. Les enfants s'en amusent et poussent des cris effarés.

    Plus loin un jeune pêcheur nous gratifie d'un sourire éclatant et nous aborde; il s'appelle Younes et vient de Bordeaux, comme l'indique son accent chantant. Arrivé la veille, il est en vacances et suivra à peu près le même parcours que nous. "Bienvenue chez vous, lance-t-il en nous quittant, la planète est à tout le monde".
    Les averses, nombreuses ce matin, semble vouloir nous épargner et le ciel se fait de plus en plus bleu. Bientôt, le soleil cogne de nouveau. Nous marchons toujours et après l'usine d'épuration d'El Hank, nous longeons les chantiers à ciel ouvert. "C'est bien, les ouvriers portent leurs casques de protection " remarque Yo, avant de faire une grimace plus loin en découvrant des pointes de fer non vrillées et d'autres ouvriers, tête nue et à califourchon en équilibre instable.

    Nous marchons très longtemps et n'en voyant pas le bout, nous hélons un couple. "C'est loin le Mac Do ?" "C'est loin", répond le type avec un grand sourire. Nous prenons un taxi qui nous dépose devant le Mac Do'. "Bon appétit" lance le chauffeur. Ouais ... enfin, nous, on va juste pisser au Mac Do', pas question d'y bouffer !
    Je fais remarquer à Yo qu'une clinique soignant l'obésité fait exactement face au Mac Do.

    Peu avant 15h, nous pénétrons dans la gare de Casa-Port. Vingt minutes plus tard et pour 35 drh (soit 3€50), notre train longe l'océan en direction de Rabat. Le long de la voie ferrée, j'aperçois parfois des tentes de fortune, en tout point semblables à celles qui habillent désormais les abords du périphérique parisien.

    Casablanca, cette fois c'est fini, le reste du voyage jusqu'à Tanger sera pour moi découverte. Yo, quand à lui, est tout excité à l'idée de retrouver Rabat où il a travaillé dans une association bénévole il y a 6 ans.

  • Les splendeurs d'antan de Casablanca

    Je pensais que la balade-découverte du patrimoine architectural de Casa, suggérée dans notre guide, m'amènerait aux mêmes endroits que l'année dernière mais il n'en est rien. Tant mieux.

    La promenade démarre à la Cathédrale du Saint-Esprit, une bâtisse blanche imposante, certes, mais pas élégante. La surprise se trouve à l'intérieur de l'édifice car celui-ci est totalement vide, seulement habitée par des pigeons. La lumière du jour anime joliment les ouvertures colorées, comme serties de pierres précieuses.

    casablanca, maroc

    De là, nous longeons le parc de la Ligue Arabe pour rejoindre la place Mohamed V. Garée sous les arbres, une dépanneuse transporte les carcasses éventrées de voitures. Son conducteur regagne le véhicule en nous jetant une mimique complice : "Whisky" dit-il. La place Mohamed V est flanquée de deux superbes bâtiments déjà immortalisés l'année dernière : la wilaya, ancienne préfecture, et le palais de justice. Entre les deux, un joli bâtiment qu'un garde embusqué nous interdit formellement de photographier.
    Nous traversons la place pour atteindre la grande poste puis la banque al-Maghrib, très belle.

    De là, nous empruntons la rue Indriss Lahrizi où nous admirons la très belle façade du salon de thé La Princière, avec ses délicats balcons en fer forgé et sa couronne de pierre. Nous ratons, à droite, la rue Mohamed Belloul et pour cause : le tronçon qui part de la rue s'appelle d'abord Brahim ben Ahmed. Là, l'hôtel Guynemer, modeste mais coloré, "aux lambris Art déco", dixit le guide car moi je n'y connais rien en architecture, à tester lors d'un prochain séjour. A l'angle de la rue Tahar Sebti - résistant - , une autre très belle construction.

    casablanca, maroc

    Tout au bout de cette rue, avant de tourner à gauche dans l'ex-rue Colbert, rebaptisée Chaouia - de nombreuses rues ont perdu leur nom français et ont été rebaptisées -, nous nous amusons du contraste entre deux pans d'un même immeuble, l'un restauré et l'autre non. Si les bâtiments de Casablanca étaient entretenus, la ville serait bien plus somptueuse.

    casablanca, maroc

    Curieux de découvrir ce qui se cache derrière la façade du très élégant hôtel Transatlantique, construit en 1922, nous y entrons et nous plions à la règle qui veut que "pour visiter, il faut consommer". Nous commandons deux thés à la menthe et admirons le riche mobilier de l'hôtel, les affiches anciennes, poteries, céramiques, le jardin intérieur ainsi que, derrière les lourdes portes en bois, les salons où banquettes épaisses et poufs moelleux invitent au farniente.
    casablanca, maroc

    Plus loin, l'hôtel Volubilis, cerné de laideur, affiche sa façade dorée et raffinée. A gauche de l'entrée, une plaque rappelle l'auteur de cet ouvrage : Marius Boyer, 1919.

    Suivant les indications de notre guide, nous cheminons maintenant sur la rue Ibn Batouta jusqu'au boulevard Mohamed V. A l'angle, la carcasse vide de l'hôtel Lincoln menace de s'écrouler. Nous voici maintenant devant le marché central. La faim commence à se faire sentir et bien inspirés, nous évitons les assauts des serveurs des rôtisseries et nous attablons au snack Amine, où j'accompagne mon assiette de friture de poissons variés (6€70) d'une succulente (et je pèse mes mots) salade de concombre crquant et parfumé, mais et pamplemousse, parsemée de quelques haricots rouges, persil et rondelles de citron vert, ce petit délice à la saveur sucrée ne coutant que 2€.
    Notre parcours arrive sur sa fin. A l'angle du boulevard, la poste du marché central et ses jolis candélabres et plus loin, le Matin/Maroc Soir.
    Plus loin, les voies du tramway ont rendu une partie de l'avenue piétonne. Car oui, le tramway arrive à Casablanca et ses travaux sclérosent encore plus un trafic déjà saturé.

    Dans une rue à gauche, le cinéma le Rialto, "bâtiment purement Art Déco" a gardé de son panache même si je cherche encore les "quelques détails éblouissants" mentionnés par notre guide. Notre promenade s'achève dans la rue piétonne Prince Moulay Abdellah qui compte encore quelques belles façades.

    casablanca, maroc
       

  • Le quartier des Habbous à Casablanca

    Mes bouchons d'oreille ont glissé et je mé réveille une première fois à 7h du matin. Yo' me jette un regard, un sourire sur les lèvres : "Je suis réveillé depuis 5h du matin, dit-il, et je n'arrive plus à me rendormir. Je crois que je vais descendre prendre mon petit-déjeuner et me promener un peu". Après quelques instants d'hésitation, je me renfonce dans mes draps, bien décidée à prolonger ma nuit. A 9h mon réveil sonne et je sors à peine de la douche quand Yo' entre dans la chambre. Il prend un thé pendant que je petit-déjeune et papote quelques minutes avec ma boss et mon frère sur Skype.

    Vers 11 heures, nous quittons l'hôtel et prenons un "petit taxi" qui nous dépose, pour 1€50, devant la grande porte du quartier des Habbous, que Yo' ne connaît pas. Certes, cette nouvelle médina, construite par les Français, n'a pas le charme de l'ancienne mais j'aime bien ce quartier arboré et paisible, où se trouve le Palais Royal. La grande porte est magnifique mais il est interdit d'en prendre des photos ni même de s'en approcher. Un garde zélé quoique parfaitement corruptible veille au grain.

    Sans plan du quartier mais dotés d'un sens de l'orientation tout à fait fiable, nous errons au hasard des rues. Je retrouve sans peine la réputée pâtisserie Bennis Habbous mais le petit déjeuner est trop proche pour que j'envisage d'y faire honneur.

    Au détour d'une avenue, nous voilà devant un bâtiment imposant d'où sortent des grappes de touristes. "On peut entrer?" demande Yo' aux inévitables gardes. "Pas sans guide, répond-il avant d'ajouter "Vous êtes français ? Allez-y !"
    A l'intérieur, l'architecture est magnifique : plafonds en bois sculpté, stucs, grilles en fer forgé. Une dame pousse même l'élégance jusqu'à porter une tenue assortie aux portes.

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    Dans la cour centrale se tient un marché artisanal où sont vendus des caftans, des tapis et des produits exotiques comme de la confiture de cactus - du Sahara, précise le vendeur - et de l'huile d'argan sous toutes ses formes. Une affiche vante les bienfaits du lait de chameau, un autre intitulé "Réussir au Maroc, c'est possible" met les jeunes en garde contre les écueils de "l'eldorado" eurropéen qu'on rêve d'atteindre à bord d'une pattera ou d'un camion remorqueur. Comme je ne suis pas sûre de l'endroit où nous sommes, je demande à un garde au regard ténébreux; c'est bien la Mahakma du Pacha, l'ancien tribunal musulman du Pacha, qui abrite, dixit notre guide, une soixantaine de salles de réception. En sortant, nous croisons d'autres groupes de touristes, qui se sont fait imposer un guide, eux.

    Je cherche l'artère commerçante où j'avais acheté les babouches de Oh ! mais les ruelles sont étragement calmes. Et puis soudain, ça s'anime, c'est la sortie de l'école et les enfants, blouses bleues pour les garçons et blanches pour les filles, se précipitent sur les marchands de glace ambulants. Quelques-uns repèrent nos yeux et nos cheveux clairs et nous voilà suivis par une nuée de gamins espiègles qui courent autour de nous en criant Maroc zwine (le Maroc, c'est joli). Un groupe de jeunes filles nous sourit timidement. Nous empruntons un pont au dessus de voies ferrées, guidés par les ménagères qui arrivent en sens contraire, les bras chargés de victuailles. Au prochain carrefour, deux gamins avec lesquels je faisais un concours de cris de volatiles nous lancent un signe de la main en criant besslama (au revoir).

    Nous voilà de nouveau dans une foule gesticulante et dans les bruits de klaxons et de mobylettes pétardadantes. Yo', réflexe professionnel oblige, pointe un type tout au bout d'une échelle en équilibre précaire et un autre penché dans le vide, qui repeint un mur en maniant un rouleau au bout d'un manche. "S'il lâche le manche, j'aimerais pas être celui qui va se le prendre sur la gueule", je fais remarquer.

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    Nous quittons assez vite le vacarme pour rejoindre les abords du Palais-Royal où un "grand taxi" déjà chargé de 3 types à l'arrière nous cale tous deux sur le siège passager (si, si, c'est possible, j'ai dû me rendre à l'évidence) et nous dépose, peu après 12h30, à proximité de la place Mohammed V où nous allons entreprendre notre promenade dans le Casablanca architectural.

  • Retour à Casablanca

    Nous atterrissons à Casa vers 17h30 heure locale. A notre sortie de l'aérogare, une surprise nous attend : un copain de Yo' est venu nous chercher. Nous savourons notre plaisir car le trajet en train de l'aéroport jusqu'à la gare de Casa-Port prend près de 2 heures.

    La nuit est tombée lorsque nous entrons dans la ville et retrouvons le joyeux bordel qui la caractérise : un flot désordonné de mobylettes et voitures nous fonce dessus, d'abord de la droite, puis de la gauche. Une mobylette transporte 4 passagers, monsieur au guidon, un tout-petit coincé entre lui et madame, et un gamin à l'arrière, cramponné à sa mère.

    Notre hôtel se trouve à la lisière de l'ancienne médina, sur la place Ahmed Bidaoui, anciennement place amiral Philibert, comme en témoigne une vieille plaque. Je le connais car c'est là que séjournait J., que j'ai rencontré ici il y a exactement un an. L'hôtel Central est charmant, doté d'un réseau wifi gratuit et notre chambre, avec ses murs jaune soleil et ses embrasures de fenêtre bleu indigo, repeinte à neuf comme en témoignent les relents de peinture fraîche.

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    Après avoir posé nos valises, nous proposons à Lotte de dîner avec nous et j'entraîne mes compagnons vers le port et l'enseigne lumineuse bleue du restaurant du port de pêche, dont j'avais apprécié l'atmosphère désuète et les assiettes de poissons, l'année dernière. Après une assiette de chipirones à partager en entrée, nous commandons deux tajines de poisson - trop salé pour moi - et Lotte, une friture de merlans. Lorsque nous quittons le restaurant, une queue impressionnante de dîneurs s'étire jusque dans l'escalier orné de filets de pêche.

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    Lotte, fatigué de sa journée de travail, nous donne rendez-vous à Rabat, notre prochaine étape, et reprend sa voiture.Je suis impatiente de revoir les jolis regards de A. et N. et propose à Yo un verre à la Sqala, qui se trouve à quelques centaines de mètres de notre hôtel. N. m'embrasse et nous guide jusque dans le jardin fleuri où un groupe de musiciens chante la chanson préférée de Yo'. K., qui m'avait consacrée son jour de repos l'année dernière, nous installe et nous apporte des glaces aux amandes et à la fleur d'oranger, ainsi que du thé à la menthe.

    Il est minuit lorsque nous regagnons notre chambre. Sur la place, l'animation est encore vive et je sombre vite, bien contente d'avoir toujours sur moi mes bouchons d'oreille ...