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Globe-trotting - Page 15

  • Jour 2 : le château du Lichtenstein avec Beate

    100_3855.JPGA 14h, nous nous garons de nouveau Gustav Schwab strabe. Je sonne à la porte et quelques instants plus tard, Beate nous ouvre. Elle n'a pas changé si ce n'est quelques rides autour de ses yeux et je l'aurais reconnue sans peine. Sur la table nous attendent un assortiment de pâtisseries et 2 thermos remplis de thé et café. Boug' se laisse tenter par une Forêt-Noire et une part de tarte à la rhubarbe, et moi par de la Sachertorte et tarte à la rhubarbe.

    Robert nous rejoint et nous échangeons nos souvenirs en français car Beate parle un français quasi-parfait ; elle ne pratique pourtant que très rarement. Elle a laissé une gamine, elle retrouve une femme et nous faisons maintenant connaissance, d'adulte à adulte. J'apprends que Beate n'est pas du tout une münsinger mais qu'elle est originaire de Fribourg, en Forêt-Noire, à quelques kilomètres de la France, ce qui explique sa culture très francophile. Beate s'enquiert de nos projets de visite dans la région. J'ai pensé à Bad Urach et Tubingen, une jolie ville étudiante. Elle propose de nous emmener jusqu'au château du Lichtenstein en empruntant la vallée de la Lauter, un affluent du Danube. Le château du Lichtenstein était un des sites favoris de ma mère, que j'ai plusieurs fois visité avec elle, enfant, et un incontournable pour tous nos visiteurs français.

    Nous partons dans la voiture de Beate. Le temps est nuageux et il fait très froid. Nous quittons Munsingen et la première halte se fait peu après, dans un sous-bois où Beate nous fait découvrir des fleurettes délicates et typiques de la région : des « garçons » et « jeunes filles » et aussi une espèce rare et protégée, une sorte de clochette blanche. Nous reprenons la voiture et poursuivons jusqu'à Offenhausen, à la Lauterquelle, la source de la Lauter, dans un site bucolique à souhait. Beate nous en apprend plus sur cette pierre crayeuse que nous avons aperçue à maintes reprises depuis notre arrivée.

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    Il s'agit d'une pierre calcaire que l'on trouve de Seeburg à Bad Urach, une pierre poreuse, très belle mais qui n'est plus très utilisée pour les constructions. La voiture serpente à travers la végétation hivernale et je contemple les forêts de majestueux sapins de mon enfance, ceux-là même dont les larges branches ployaient sous la neige. Celle-ci était encore présente il y a peu et Beate confirme que les bourgeons n'apparaissent qu'en mai. Il y a des chemins de randonnée partout à flanc de colline et des bancs pour que les promeneurs puissent faire halte. J'aime beaucoup cette proximité qu'ont les Allemands avec la nature.

    Peu après, Beate prend la direction du Schloss Lichtenstein et m'apprend que schloss signifie à la fois dire « serrure » et « château ». Elle gare la voiture sur un parking et le magnifique château du Lichtenstein se découpe dans le ciel. Construit au 14ème siècle, complété au 18ème, fortement endommagé par des tirs des Alliés à la fin de la 2ème guerre mondiale, il se dresse sur un pic rocheux à 250 mètres au-dessus de la vallée.

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    De là-haut on a une vue à couper le souffle sur les montagnes du Jura souabe et jusqu'à Reutlingen.

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    Un guide nous entraîne bientôt sur le pont-levis. Nous suivons la visite sur un document en français. D'abord la salle des armes où l'on trouve une armure d'adolescent. Ensuite la chapelle à la magnifique voûte bleue nuit, dont une niche est illuminée de rouge lorsqu'elle le soleil la frappe de ses rayons puis la chambre royale. Nous entrons ensuite dans une pièce en saillie où se trouve les masques mortuaires de plusieurs personnages illustres, parmi lesquels Napoléon 1er et Goethe.

    La pièce qui m'impressionne le plus est sans nul doute la salle des chasseurs , toute sculptée de bois, avec sa chaire d'où un orateur racontait le retour de chasse. On y trouve aussi une immense flûte à champagne  - à sa taille, soit 1m93 - offert à son époux, le duc Wilhelm, par la princesse Theodolinde Leuchtenberg, petite fille de Joséphine de Beauharnais. Notre dépliant dit qu'il fallait 3 bouteilles de champagne pour remplir cette immense flûte et 3 hommes pour la boire : le premier tenait le verre, le deuxième buvait et le troisième tenait celui qui buvait. Rien ne dit dans quel état finissait le trio ...

    Des inscriptions tantôt chevaleresques « Servir tous les dames mais mourir pour une seule » (en français approximatif dans le texte), tantôt humoristiques « Plus de gens se sont noyés dans la bière et dans le vin que dans le Danube et le Rhin » sont peintes sur les murs.

    Il est 18h30 lorsque nous remercions notre guide. Beate nous dépose chez elle et nous repartons immédiatement dans notre Mégane. En effet, ce soir, c'est détente : j'emmène Boug' se réchauffer dans les thermes de Bad Urach (Urach les Bains).

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    A 19h20, nous nous plongeons avec délice dans le bassin immense à 28° où nous massons nos lombaires sur de puissants jets. Un bassin surmonté de volutes de vapeur nous attire dehors et nous plongeons maintenant avec ravissement dans un bassin extérieur à 34°C où se prélassent d'autres nageurs. Là, en contemplant le ciel couleur d'encre, les montagnes alentour et les moineaux qui pépient joyeusement dans le soir tombant, je me dis que j'ai vraiment, vraiment beaucoup de chance.

    Il est 21h20 quand toutes alanguies, nous regagnons la voiture et tentons, en vain, de trouver un restaurant qui servirait encore à manger autour de la Marktplatz d'Urach, bordée de maisons à colombages.  Quelques minutes après 22h30, nous voici attablées devant un thé rooibos, racontant notre soirée à Beate et comment, descendant au sauna des thermes, Boug' a lâchement rebroussé chemin en  apercevant de jolies paires de fesses d'hommes. Beate rit et nous conte à son tour la mésaventure d'une de ses amies qui s'était le plus naturellement du monde foutue à poil dans un sauna anglais, provoquant une vague d'indignation. Nous avons ensuite échangé des expériences culinaires où il est question d'escargots et de grenouilles et aussi d'une tradition bavaroise qui m'a laissé rêveuse : la pause de 11 heures où l'on déguste un Bretzel accompagné d'une bière, de radis et parfois d'une weiss wurst (saucisse blanche, en fait un boudin blanc) trempée dans de la moutarde sucrée.

    En nous souhaitant bonne nuit, Beate promet : demain, Boug' mangera son premier bretzel !

  • France - Roumanie, jour 1 : Münsingen

    100_3788.JPGNDLR : Ce billet interessera plus particulièrement ma famille et les gosses de militaires avec lesquels j'ai grandi mais aussi, peut-être, d'anciens bidasses qui ont souffert dans les baraquements de la Petite Sibérie, comme on l'appelait alors, et qui tomberaient sur ce billet en faisant des recherches, comme je le constate parfois dans la liste des mots-clés amenant le visiteur jusqu'à 2yeux2oreilles.

    Première journée de mon trip à la Thelma et Louise avec Boug´: 2200 kms entre Paris et Rimnicu Valcea, au pied des Carpates roumaines, o­­ù nous attend Dana, en passant par Münsingen, la ville du Jura souabe dans laquelle j'ai grandi, et Budapest où nous profiterons de l´appartement d´Igor, mon ami hongrois.

    Münsingen ... je n'y étais pas revenue depuis 24 ans et je n'aurais pas pensé que ce serait avec Boug' que je retournerais sur les traces de mon enfance. Au fur et à mesure que nous approchions de la frontière, les noms des villes prenaient une sonorité familière. Baden-Baden, Rastatt, Pforzheim puis Stuttgart, la ville de Porsche, ou incrédules, nous nous sommes pris un déluge de grêle sur la tronche. "Tu m'as dit de prendre des tee-shirts parce qu'il pouvait faire beau... c'est des pulls et une doudoune qu'on va aller acheter, oui !" s'exclame Boug', hilare.

    Je bluffe : "Tu vas voir, il fera beau, chez moi !"

    En quittant Stuttgart, je retrouve la végétation aux couleurs magnifiques qui bordent l'autouroute, sillonnées par de puissantes berlines et autres Porsche. Tout le monde roule très vite et pourtant la circulation est parfaitement fluide. Engaillardie par la vitesse à laquelle je suis régulièrement dépassée, j'ose enfin un timide 150. Putain que c'est bon !

    Peu avant Stuttgart, nous prenons à droite la direction de Metzingen, ville connue pour ses nombreux magasins d'usine, que nous traversons avant de rejoindre Bad Urach. Ahhhh ! Bad Urach ! Les souvenirs, que je m'empresse de raconter à Boug', remontent à ma mémoire : la patinoire à ciel ouvert, sur la piste de laquelle j'évoluais pendant des heures avec mon père et mon frère, profitant du passage de la machine d'entretien pour dévorer un hot-dog que je vomissais immanquablement, sur le chemin du retour, dans un des virages de la montée d'Urach. Et justement, à la sortie de la ville, nous attaquons ces fameux virages qui me remplissaient d'appréhension quand j'étais enfant. A droite, en contrebas, le joli ruisseau l'Erms dévale les pierres et la campagne allemande rayonne de beauté sous la lumière du soleil. Car oui, il fait maintenant un soleil radieux et je jubile en silence.

    Enfin nous apercevons le panneau qui annonce notre première halte : Münsingen. Nous prenons à gauche vers le centre-ville et la Marktplatz ou se trouve une magnifique fontaine de pierre et l'hôtel Hermann, une imposante batisse de pierre à colombages. Cette place, je la connais bien, et le magasin de jouets à l'angle, tout proche, m'est familier aussi.

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    Nous posons nos valises et ressortons aussitôt, pressées de nous dégourdir un peu les jambes après 6 heures passées en voiture. J'ai en poche l'adresse de l'ex-femme du parrain de ma petite soeur, née ici. Boug' met son TomTom en mode piéton et nous remontons la rue principale de la ville. Après une centaine de mètres, sur la gauche, je déchiffre une pancarte "Schwimmhalle". Et là, dans un renfoncement, la piscine de mon enfance, celle oü, au milieu de mamies coiffées de bonnets avec de grosses fleurs en plastique, j'ai appris à nager ! Boug' réfrène un sourire amusé devant les cris de la gamine que je redeviens sous ses yeux.

    20 minutes plus tard, assaillies par une nouvelle chute de neige, nous sonnons à la porte d'une jolie maison de la Gustav Schwab Straße (hé hé je me la pète avec les caractères allemands de mon clavier mais pour l'accentuation francaise c'est une autre histoire, d'ailleurs je ne trouve plus la combinaison numérique pour faire le C cédille alors tant pis, je corrigerai une fois rentrée).

    Une jeune fille m'ouvre la porte et me dévisage d'un air soupconneux quand je demande, en anglais, si Beate est là. Je pense avoir affaire à une des locataires de la maison. "Elle n'est pas là. Qui êtes-vous?" "Je suis francaise, je viens de Paris, je suis une amie de Beate". Elle demande mon nom et quand je le lui donne son visage change immédiatement. "Ah ! Vous êtes la soeur de M. !2 s'écrie-t-elle en nous faisant entrer. Il était temps, on se pelait le cul dehors et Boug' a le nez tout rouge.

    Nous montons à l'étage et la jeune fille se présente : c'est Anita, la fille de Beate que je ne connais pas puisqu'elle est née après mon départ. Sa mère, récemment remariée est à Freiburg et doit rentrer ici demain. Je lui montre des photos de ma famille et de ma petite soeur qui est la dernière à être venue ici, il y a 15 ans déjà, d'après les souvenirs d'Anita. Un peu plus tard, son frère, un beau garcon de 19 ans monte nous rejoindre. Nous  discutons longtemps et Anita appelle sa mère qui est visiblement ravie de me savoir là et me donne rendez-vous le lendemain à 14h. "Je ferai du café et un gâteau" me dit-elle dans un francais impeccable.

    Vers 19h, Anita nous emmène d'un coup de voiture jusqu'à un restaurant typique recommandé par son jeune frère. Tout m'est familier : la rue principale ou des maisons modernes ont remplacé les fermes grisatres devant lesquelles s'élevaient alors des tas de fumier et puis, un peu plus loin, sur la gauche, des barrières de bois qui encadrent une montée et un panneau signalant une impasse. "C'est là ! C'est là que j'habitais, là-haut !". Le château majestueux se dresse toujours dans le parc mais le colonel de l'armée francaise n'en occupe plus les lieux depuis belle lurette. C'est là qu'à Pâques, des nuées de gamins s'élancaient à la recherche d'oeufs en chocolat. Anita tourne encore à gauche et nous dépose devant le Gasthaus Schützen, juste en face de l'entrée de l'ancien camp militaire.

    Devant une bonne pinte de bière, nous tentons de déchiffrer le menu. La serveuse nous aide en mimant des cris d'animaux. Ce sera donc un Schwapentöpfle et un Schwabischscher Zwiebelrostbraten, respectivement du porc et du boeuf, servies avec un bol de tendres spätzle.

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    Dans la salle des familles sont attablées devant leur chope de bière et des petties filles gambadent. Au moment de l'addition, moment de panique . aucune de nos cartes de crédit n'est acceptée et la serveuse m'emmène en voiture jusqu'à la Volksbank la plus proche. En route, j'apprends que Maria est russe et vit à Münsingen depuis 12 ans. J'essaie de lui expliquer d'ou je viens et pourquoi je suis là.

    Un peu plus tard, Boug' et moi avalons dans la nuit noire - et un peu glacée -  et sans croiser qui que ce soit, les 3 kilomètres qui nous ramènent jusqu'aux moelleux édredons de l'hôtel Hermann. Demain, nous irons à Bad Urach.

     

     

     

  • Une soirée dans le quartier de Sainte-Catherine

    1364278487.jpgEn sortant du métro Sainte-Catherine, mon collègue fait l'erreur de me désigner un « fameux » chocolatier. Chez Frederic Blondeel, les choocolats, qu'ils soient cœurs ou galets, sont beaux et je me charge de quelques ballotins.

    A l'hôtel Pacific, les murs sont ornés de photos en noir et blanc d'hommes et femmes dénudés. Ma chambre au mobilier contemporain, salle de bains en verre poli et parquet clair est un nid douillet. Mon immense lit aux aux oreillers moelleux à pompons rouges promet une nuit reposante. En découvrant le miroir qui me sert de tête de lit, je me prends à rêver une suite  en pointillés aux vers qui ornent le très beau site internet de l'hôtel Pacific :

    Plaisir des sens
    Moteur d’une certaine insouciance
    Pour une parenthèse de l’instant
    Privilège d’un moment

    Un séjour, une nuit
    DES rendez-vous
    UN « Je me rends »

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    Ne pouvant plus voir ma non-coupe de cheveux en peinture, je file chez un coiffeur de l'autre côté de la rue. Un grand et bel homme à la barbe taillée de près prend ma tête en main. « Vous êtes française ? » demande-t-il. « Moi aussi ». Michael est de quelque part entre Aix et Avignon et vit ici depuis 1 an et demi. Nous nous racontons un peu nos vies, échangeons des vues sur l'amour et je ressors avec la tête de Natacha hôtesse de l'air (d'une japonaise, dixit mon collègue que je file chercher à l'hôtel).

    Michael m'a recommandé un restaurant dans la rue de Flandre :« Le Switch, un restaurant fabuleux ; ils attendent leur première étoile, il faut donc y aller maintenant». La carte est alléchante et propose deux menus à 30 et 35€ respectivement sur lesquels on trouve en entrée un étrange crabe des neiges, du foie gras de canard fumé ou encore mon choix : un turbotin en bouillon safrané et nage de moules de Bouchot. Les plats proposent un choix varié de viandes et poissons;  mon collègue se régale d'un ris de veau aux champignons, jugé parfait tandis que je choisis un contre-filet de l'Aubrac, tranché épais, aux 7 saveurs et purée Robuchon.

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    Malheureusement, comme souvent, la carte des desserts est terriblement banale : moelleux au chocolat, sorbets, nage de fruits frais.

    Les larges rayures noires et blanches qui ornent les murs dynamisent l'ensemble et le patron virevolte entre les tables, visiblement débordé.  Hélas, pour l'étoile, je pense qu'ils vont devoir patienter car si la qualité est au rendez-vous, le service est trop lent. Et puis la note finale est un peu acide; m'étonnant qu'on m'ait facturé le café compris dans le menu, le patron fait la moue et répond que normalement « il ne fait pas la formule pour une seule personne ». Comme je ne comprends pas de quoi il s'agit, il me tend le menu où il est effectivement écrit :  la formule n'est servie que par table. Primo, c'est bien la première fois que je dîne dans un restaurant où on oblige toute une table à choisir entre menu et carte ; deuxièmement, je trouve un peu mesquin de s'en plaindre au moment de l'addition. Et puis, il faudra que le patron vérifie son terminal de paiement CB car au moment du paiement, nos 2 cartes reçurent le même verdict « carte annulée » et nous avons dû régler en liquide. C'est donc un peu tièdes que nous ressortons du Switch.

    Pour nous remettre de joyeuse humeur, mon chef de projet qui connaît bien le quartier m'emmène boire une bière chez Moeder Lambic, un bar tout en longueur et en brique rouge, sur la place Fontainas.

    46 bières au fût, des prix qui ferait rosir Nicolas de plaisir (le pichon d'un litre de bière démarre à un peu plus de 10€), une équipe de très bon conseil,  qui aime son métier et parle des bières avec un amour charnel, des dégustations et un concert de jazz chaque mercredi (ça tombe bien, on est mercredi !). Je choisis une ambrée amère que je déguste en grignotant de l'orge malté; ça change des cacahuètes.

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    En rentrant à l'hôtel, O. me guide sur les pavés de la rue Saint-Géry et me montre tous les restaurants qu'il a repérés et/ou essayés.  Le quartier Sainte-Catherine est vraiment très vivant. Ca tombe bien, Bruxelles va être ma résidence secondaire pour les quelques mois à venir ...

  • Retour en Bretagne

    Il y a quelques semaines, j'ai envoyé un SMS à Nicolas : « Je pars à Ploërmel ». Il répond quasi-instantanément : « N'oublie pas de te foutre de la gueule des gens pour la statue du pape ».

    Je n'aime pas décevoir Nicolas alors j'ai transmis le message et j'ai même pris une photo de l'objet du scandale, au petit matin.

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    Ma cliente a souri et confirmé que beaucoup faisaient le détour par Ploërmel pour juger de cette fameuse statue (plus de 8 mètres de haut quand même) qui fait polémique car financée par les deniers publics. Aux dires de ma cliente, après ordre que la statue soit remboursée, il est maintenant question que l'ex-pape se fasse démonter.

    En faisant quelques recherches sur internet, j'ai également appris que Ploërmel détenait le record de France du nombre de caméras de surveillance avec une soixantaine d'installations pour 9000 habitants (et une délinquance proche de zéro).  

    Cette semaine, je partais à Brest. J'en profitai pour proposer une rencontre à un ex-blogueur brestois. « Rendez-vous au Tara Inn », avait écrit Simon. Le Tara Inn, le seul bar de Brest que je connaisse puisque c'est là, près du port,  que j'ai retrouvé Boug' l'été dernier, le hasard de mes missions m'ayant envoyée près du lieu où elle passait ses vacances.

    J'entre dans le Tara Inn, un jeune homme est attablé près de la porte, je le salue, hésitante et balaie la salle du regard. Je reviens vers lui « Fiso ? » demande-t-il. Le temps de me commander une pinte de Guinness au bar (5,80 € au lieu de 7,60 € à Paname, quand même ...) et d'apprendre que le charmant accent du serveur vient de Galway, je découvre Simon, avec lequel je n'ai échangé que quelques mails. Je ne vais pas trop en dire sur lui puisqu'il lira peut-être ce billet mais si je vous confie que j'avais prévu de dîner seule à l'hôtel et que 2 heures plus tard, j'étais attablée avec lui au Crabe Marteau, précisément en train d'éclater les pinces d'une araignée à coups de marteau, vous en déduirez que la rencontre fut plaisante.

    Avec Simon, qui fait plein de choses intéressantes, nous avons parlé de contrebasse, de musique, de Pupajim, de Brest, des blogs. Avant de quitter le Tara Inn, j'ai apostrophé 2 français vêtus de kilts et leur ai demandé « s'ils étaient des vrais » (à savoir portaient-ils quelque chose sous leur kilt). La dernière fois que j'ai fait ça, c'était précisément dans le quartier de Temple Bar à Dublin, et les 3 gaillards auxquels j'avais posé la même question me dévoilèrent avec entrain leur postérieurs char-nus. Mes français de ce soir étaient de petits joueurs. N'est pas écossais qui veut.

    Nous avons poussé la porte d'un restaurant sur le port, un peu par hasard. Le Crabe Marteauest un endroit habillé de tables de bois et de filets de pêche où l'on distille des mélodies fort agréables, comme Miles Davis ou du jazz manouche. Les serveuses sont fort sympathiques ; l'une d'elles m'a même donné une leçon d'éclatage d'araignée à coups de maillet, m'encourageant à y mettre toutes mes forces, ce que je n'osais faire, craignant de gêner nos voisins. Avec sa bénédiction et celle de Simon, je m'en suis donc donné à cœur joie.

    L'arme du crime :

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    La - trop belle - victime :
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    « Guinness for strength », c'est plus efficace que les épinards de Popeye, j'y ai mis tant de cœur que j'ai éclaboussé mes voisins de droite - et la manche de Simon. Ca ne vaut pas le jour où dans un restaurant du Connemara, j'ai envoyé une pince de crabe sur la pompe d'un mec. Nos voisins sont taquins : « Je vous préviens, c'est retour à l'envoyeur », répond-il. Je me suis régalée de la chair de ma victime, du délicieux pain tendre et de pommes de terre vapeur dans leur joli seau de bois.

    La compagnie était si agréable qu'il était plus de 23 heures quand j'ai fait la bise à Simon sur le port de Brest. Vivement que je revienne à Brest (message perso à Pupajim, si tu pouvais faire un petit concert à ce moment-là, ce serait cool, mec !)

  • Dans l'metrou

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