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Globe-trotting - Page 18

  • S'ils te mordent ...

    Dans la région où je séjourne, les panneaux indicateurs sont écrits en deux langues. Comme sur cette île cousine où j’ai vécu quelques années. Des pancartes indiquent aussi parfois la direction d’une école bilingue.

    Dans les restaurants où je dîne, la corbeille de pain qu’on vous apporte en début de repas est toujours accompagnée de beurre demi-sel. J'ai résisté le premier jour et puis ...

    Sur les routes désertes que je parcours pour me détendre, lorsque la nuit est tombée, des nappes de brume s’élèvent devant mes phares. A droite, une immensité noire comme la nuit, un gouffre effrayant qui a emporté tant d’hommes. J’entre dans un village habité de maisons de pierre. Je me promène sur le port, il fait étonnement doux, la lueur d’un phare balaie les rochers, les mouettes crient.

    A quelques kilomètres de la ville où je travaille se trouve le village d'origine d'un des épiciers les plus célèbres de France. Un homme parti de rien qui a monté un empire. J'ai travaillé pour ce vieux monsieur pendant 6 ans. Lui et sa femme forçaient mon respect par leur simplicité et leur gentillesse. Il n'aimait pas que je lui prenne le bras pour l'aider à descendre les marches et s'inquiétait que je brave chaque jour la circulation parisienne sur mon vélo. Un jour, il a demandé "Il est gentil, mon fils "? J'ai pensé à ce vieux monsieur, ce soir, en voyant sur l'autoroute le nom de son village. J'aurai un pincement au coeur le jour où il partira.

    La ville où je dors est dominée par un immense viaduc. Les rues s’appellent des venelles et on peut y admirer des maisons à encorbellement, vêtues de pans de bois et coiffées de lanternes. Le temps a œuvré, certaines sont devenues bancales, on dirait qu’elles vont embrasser leur voisine.

    Dans la ville où je dors, il y a aussi un port de plaisance. Je me promène le long des quais déserts, je cherche une péniche fantôme qui s’appelle le Stern. Les bateaux désolés attendent l’été pour rutiler sous le soleil. Moi je soupire, je suis heureuse d'être là et je bois un verre de chouchen en attendant le printemps.

       

  • Carnaval de Bailleul

    C’était mon 2ème carnaval à Bailleul, une ville flamande à quelques kilomètres de la frontière belge.

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    N’allez pas leur dire qu’ils sont chtis ! J’ai appris ce week-end que les habitants de Bergues, à la sortie du fameux film, ont piqué une colère et défilé dans les rues avec des pancartes « A Bergues on est pas chez les chtis ». C’est qu’en Flandre, côté belge et côté français, on ne rigole pas avec ça.

    J’étais donc en Flandre ce week-end. J’y avais emmené ma copine Boug’ pour qui c’était la première dans le Norrrrrrr. Je vous rassure, elle est revenue avec tous ses orteils. Et quelques confettis dont elle aura bien du mal à se débarrasser.

    Samedi, nous avons profité d’une luminosité exceptionnelle pour arpenter les belles plages du Nord : Bray-Dunes, Zuidcoote et La Panne, côté belge. Dunes.JPG

    J’avais prévenu Boug’ : « Ici, ils aiment pas les français, je vais leur parler en flamand ». Sauf que je ne sais pas dire « Où est la plage » en flamand. J’ai baragouiné quelques mots et la vieille femme en face m’a dit avec un fort accent : « Mais vous ne parlez pas français ? » Gloups.

    Le soir, nous avons retrouvé une foule bigarrée et passablement imbibée dans les rues de Bailleul. Faut croire que nos perruques rouges en jetaient puisqu’un jeune homme en slip a donné un « zôt'che de Carnaval » à Boug’, en guise de bienvenue. Dans la foule, on nous repérait facilement. « Hé, les quadruplettes ! P’tain, j’adore les rousses ! » s’est écrié un jeune homme avant de nous claquer la bise.

    Dimanche, Boug’ a assisté à la messe des carnavaleux avec une pieuse femme, bien connue de Nicolas et Tonnegrande. Elle a eu sa dose d’émotions fortes puisque après avoir embarqué sur son passage  une statue de Jésus, rattrapée de justesse par Boug’, la brave femme a failli s’emplafonner un char de pingouins sur le chemin du retour.

    Un petit tour au Mont-Noir, le temps d’acheter quelques couques au sucre (oui, je dis couque et pas cramique, coquille ou pain-gâteau) et du filet américain (beurk !).

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    A 15h, un peu alourdis par le repas, nous nous sommes garés loin du centre et avons rejoint les 50 chars qui défilaient dans la ville. Une ambiance vraiment sympa et bon enfant. On a croisé des Bécassines, le char de la Soupe aux Scouts  - et la Denrée  - mais point de pingouins. 

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    « J’ai même pas mangé de frites » a dit Boug’. « T’inquiète, c’est prévu », j'ai répondu.

    Et au goûter, on a traversé la foule pour acheter trois cornets de frites à la Friterie Bailleuloise. De l’autre côté de la rue Pap’s était hilare derrière son chapeau de cow-boy. « Ben, y’a pas de picalili ? » a-t-il demandé quand je suis revenue. M’enfin, Fiso !

     

    * crédit photos : Boug'

  • Le premier jour de l'année à Budapest

    J'émerge vers 11h, les yeux gonflés par une nuit courte et l'atmosphère enfumée de la boîte de la veille. Il neige vraiment cette fois, et un léger manteau blanc recouvre les abords de la piscine extérieure qui est fermée ce matin encore. Les jours fériés en Hongrie sont de vrais jours fériés. La veille, le 31, tous les commerces avaient fermé dès la mi-journée. J'avale l'habituel petit-déjeuner, mélange de brioche et salami fromage. Dans la salle fumeurs, notre nouveau voisin, polonais, est déjà à la bière. Il nous casse les oreilles en draguant bruyamment une jeune Croate.
    Aujourd'hui sera une journée pépère, jour férié oblige. Nous irons aux bains Széchenyi, les seuls ouverts, pour profiter une dernière fois du bonheur des bains fumants avant notre départ.
    Avant de rejoindre le bâtiment, Igor nous emmène sur la Place des Héros qui rend hommage aux personnages qui ont marqué l'histoire de la Hongrie. Au centre, le prince Arpad, chef des sept tribus magyars qui envahirent les Carpates en 895, et en arrière-plan, des colonnades  abritent les statues de personnages célèbres, dont Szent Istvan.

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    Nous entrons ensuite dans l'enceinte du fort Vajdahunyad qui fut construit pour l'exposition universelle et offre un bel échantillon de divers styles architecturaux. Manque le style sécessioniste, mais on y retrouve les styles gothiques, baroques et Renaissance.  A proximité, un lac gelé sert de patinoire en hiver. Nous nous promettons de nous offrir tous les deux un après-midi de déconnade sur des patins, de retour à Paris.
    Nous entrons aux baisn Széchenyi qui sont blindés de monde, on s'en doutait.

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    Pour nous réchauffer, on décide de manger un petit quelque chose, manque de pot la cafétéria nous sert du poulet et du riz froid, il n'y a plus de vin chaud, et je manque m'empoisonner en mangeant un dessert conseillé par Igor, à la chantilly et crème de marrons. Je fais remarquer à Igor que le goût est bizarre, il me dit "Oui, c'est parfumé au rhum", donc je continue, je fais goûter à Yo qui s'écrie "Comment tu peux bouffer un truc aussi dégueulasse?" et enfin, lorsqu'Igor plonge sa cuillère dans le sien, il manque vomir. La Chantilly est tournée, en fait. J'en ai mangé les trois quarts, manquerait plus que je me mette à vomir au milieu des bains mais la suite de la journée confirmera que j'ai un estomac à toute épreuve. Lorsqu' Igor veut s'essuyer la bouche avec une serviette, ses doigts passent à travers, il s'écrie "Merrrde ! Qu'est ce que c'est que ces serviettes de l'époque communiste ???" Nous partons dans une crise de fou-rire.

    Dans les bains, je retrouve les deux petits Italiens rencontrés la veille aux bains Gellért et leur fait faire le tour du propriétaire. Je retrouve aussi celui qu'Igor et moi avons surnommé "le requin". C'est dingue quand même, je l'ai vu tournoyer, seul, comme un fauve dans les mêmes bains il y a plusieurs jours, puis hier soir il chassait dans la boîte où nous étions, et le revoilà, cette fois-ci cramponnée à une nana. Ses efforts ont payé, visiblement. 

    Ça parle beaucoup français  - et italien - dans les bains. C'est incroyable le nombre de Français qu'on croise à Budapest, il paraît que la Hongrie est une des dernières destinations à la mode.

    Lorsque la nuit tombe, donnant une dimension tout à fait magique à ce lieu, je regarde les volutes de vapeur s'envoler dans le ciel bleu nuit et patauge avec Yo, en regrettant de devoir déjà partir.

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    Plus tard, j'abandonne les garçons. j'ai envie de profiter de ma dernière soirée dans la ville pour flâner seule. Le métro me dépose sur la place Vorosmarty, devant la pâtisserie Gerbeaud. Cette place a des allures de marché de Noel avec ses chalets en bois où on peut acheter à manger. Je me réchauffe avec un gobelet de vin chaud puis emprunte une rue animée mais rien d'intéressant, que des boutiques de fringues, je retourne sur la place, j'hésite à me taper un jarret grillé mais je n'ai pas très faim et me rabats sur un kürtös kalács, un cylindre de pâte cuit autour d'un moule en forme de rouleau à pâtisserie, et roulé dans du sucre à la cannelle. Ca réchauffe les doigts et c'est super bon.

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    Re-métro jusqu'à Oktogon, puis tramway, les rues sont désertes, c'est une atmosphère peu rassurante au premier abord que ces rues sombres et désertes, mais il y a peu de criminalité à Budapest, aux dires d'Igor. Je rejoins l'hôtel avec précaution car les pavés sont verglassés.

    C'était ma dernière soirée à Budapest. En 2009, je me souhaite d'y revenir, aux beaux jours cette fois. 

     

  • Au marché couvert de Budapest

    Pigs.JPGC'est le dernier jour de l'année.

    Les commerces ferment tôt, alors nous rejoignons vite le marché couvert pour y faire quelques emplettes.

    Au rez-de-chaussée, on trouve de la nourriture, principalement des étals de fruits et légumes, peu achalandés car on y trouve que des produits de saison, panais, pommes de terre, carottes, bananes, agrumes et paprikas, bien sûr. Des étals de viande exhibent des monceaux de saucisses, des quartiers de viande, des salamis mais aussi ... du foie gras. Des lobes frais, à 20 € le kilo environ, et des boîtes de foie gras. Saviez-vous que la Hongrie était le deuxième exportateur mondial de foie gras après la France ? Vous avez d'ailleurs peut-être , sans le savoir, déjà mangé du foie gras provenant de Hongrie et cuisiné dans notre Sud-Ouest.  Il y a aussi des étals de fruits secs et épices diverses, parmi elles le célèbre paprika, en collier, en poudre, en tube etc. et d'autres où l'on peut acheter de l'alcool, eau-de-vie, liqueurs de fruits et le célèbre vin Tokaji.

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    Au premier étage, ce sont des gargotes et des boutiques de souvenirs. Des poupées russes, des couteaux, les habituels gadgets à l'effigie de la Hongrie. Je croise un gamin qui mord dans une belle galette, ça a l'air appétissant, Igor me dit "Ah, ce sont des ... j'adorrrre !" alors je goûte, ce n'est pas sucré comme je le pensais, mais salé, il s'agit d'une galette de farine de pomme de terre frite nappée de sauce aigre et fromage. Pas terrible. Bon, j'ai voulu goûter, j'ai goûté ... Debout sur des coins de table, on se restaure en choisissant des poivrons charnus, du chou farci et d'autres choses qui ont l'air bien appétissantes. Le fast-food à la hongroise, c'est pas du Mc Do ! Jugez plutôt :

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    Il est temps de se réchauffer. Les bains Gellért sont les seuls ouverts aujourd'hui et il y a foule. Quand vous y entrez, il faut passer devant les cabines individuelles, aux portes oranges, et monter au premier étage, là où se trouvent les casiers. Il y a 2 bassins mixtes, un à 38 degrés et une piscine où on peut nager, et une partie non-mixte avec des saunas. Dans le bassin chaud, je rencontre deux Italiens de Milan. Ils sont là pour deux jours et je leur donne rendez-vous aux incontournables bains Széchenyi, le lendemain.

    Il est temps de déguster des pâtisseries au café New York. Un endroit somptueux. Nous commandons des chocolats chauds et pâtisseries, pour moi un cheese-cake aux fraises. Les pâtisseries hongroises sont réputées mais je ne suis pas friande de la crème. Sauf sur mon chocolat chaud à la canelle, qui est épais et parfumé, un délice !

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    Je comprends mieux pourquoi Igor s'énerve quand on lui sert un chocolat chaud en France ... Les liquides coupés à l'eau et offrant autant de cacao qu'un mauvais Nesquik qu'on nous sert en les appelant "chocolat chaud" ne méritent pas ce nom. Seuls le salon de thé Angelina, rue de Rivoli, et maintenant les Marroniers, dans le Marais, trouvent grâce à mes yeux. Il faudra vraiment que j'emmène Igor, et d'autres gourmand(e)s chez Angelina, à notre retour. Et puis, dans une boîte en fer-blanc, je conserve toujours précieusement le bâton de cacao ramené de Guyane par l'adorable et sémillant Tonnegrande ... 

    Le soir, vers 20h, nous entrons dans une auberge typique, les poutres en bois, les rideaux brodés et au mur, les photos des personnages célèbres qui y ont dîné, dont Mitterrand. Les musiciens tziganes prennent place.

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    A l'apéritif, un verre d'eau-de-vie. Ensuite, un filet de sandre sur une mousse d'épinards, fort savoureuse. Une soupe aux carottes et légumes, agrémentée d'un oeuf de caille. Puis un plat de viandes diverses et croquettes, servies avec du riz et de la purée. Un trou hongrois avec du sorbet au citron avant une crêpe à la crème. Une femme s'approche de nous et demande si nous sommes français. Elle s'appelle Sabine et vient de Stuttgart. Elle et son mari Dimitri, violoniste, jouent de la musique tzigane, du swing à la manière de Stéphane Grappelli. Ils viennent souvent au festival de Sammois-sur-Seine et nous parlons aussi de l'Allemagne. D'une table voisine, une voix s'élève. Parmi les convives se trouve une chanteuse d'opérette qui accompagne les musiciens sur "O sole mio".

    A minuit, les musiciens entonnent l'hymne hongrois. Embrassades puis nous filons en taxi jusqu'au Capella, une boîte au bord du Danube. Dehors, il fait -7 degrés mais je n'ai pas froid dans ma robe dos nu. Musique techno et fumée de cigarette, je ne m'éclate vraiment que quelques minutes sur House of Pain.

    Voilà, c'est fini, 2009 est là, et je crois que dorénavant, pour passer ce cap qui me pèse chaque année un peu plus, je fuierai systématiquement Paris.

  • Szentendre, les bains Rudas et le Poco Loco

    En fin de matinée, nous prenons le HÉV, RER local, pour Szentendre (Saint-André), une ville d’artistes nichée dans la boucle du Danube, à une vingtaine de Kilomètres de Budapest.

    Szentendre a accueilli des réfugiés serbes, dalmates et grecs qui lui ont donné une atmosphère méditerranéenne (bon, par – 7 degrés, l'atmosphère méditerranéenne était un peu moins palpable …). Les ruelles étroites et pavées, les maisons colorées, les teintes chaudes dont le fameux jaune Habsbourg, de nombreuses églises baroques en font une promenade bien agréable.

     

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    On y trouve aussi de nombreux musées, dont celui du Vin et celui du Marcipan (Massepain), ainsi qu’un musée de céramiques, magnifique, paraît-il, que je visiterai une prochaine fois. Nous souffrons du froid et Oh propose d’aller réserver notre table pour le déjeuner. Malheureusement, Aranysàrkàny, qui passe pour une des meilleures tables du pays,  est fermé entre mi-décembre et début janvier. Quelle déception !

    Je ne résiste pas à l’envie de pousser la porte du Marcipán Múzeum. La pâte d’amande est un de mes – nombreux - péchés mignons. Je me souviens encore avec émotion d’une journée d’hiver en Forêt-Noire où la petite Fiso, clouée au lit par un mauvais rhume, vit sa mère rentrer avec des fruits en massepain pour la consoler de n’avoir pu sortir dans la neige, fruits dont elle se gava au point de se rendre malade. Plus tard, arrivée à Paris, je retrouvai la douceur de mon enfance en mordant dans des figues et des cochons roses en pâte d’amande.  

    Je reviendrai un autre jour admirer les nombreuses oeuvres, dont une reproduction du parlement Hongrois, du Marcipàn Muzeum. 

    Dans la rue principale, un hongrois joufflu arborant de magnifiques moustaches nous fait goûter du jus de framboises. Oh nous emmène sur les bords du Danube. Nous convenons que la visite de Szentendre doit être bien plus agréable à la belle saison. Transis de froid, nous nous réfugions dans un restaurant serbe. Je commande un plat au hasard, surprise, surprise … une sorte de galette de viande hachée aux herbes, ça se mange bien.

    Plus tard, nous nous assoupissons dans le HÉV avant de nous réfugier dans la chaleur des bains, rituel désormais quoitidien. Aujourd’hui, je vais découvrir les bains turcs Rudas, au pied du pont blanc Elisabeth. Depuis 2005 seulement, ils sont ouverts aux femmes certains jours.

    Les bains Rudas ont été rénovés et sont très beaux. Il me semble que l’odeur de soufre y est moins forte qu’aux bains Kiraly. Je rêvasse sous la coupole, en admirant les colonnes et les voûtes de pierre. Murs et plafonds sont recouverts de céramiques et d’un enduit couleur brique de type Tadelakt. Je m’endors dans la salle de repos, ce qui me prive de remboursement à la sortie.

    Lorsque je quitte les bains, la nuit est tombée. Le pont Széchenyi arbore un sautoir de perles scintillantes, c’est féérique. Les bâtiments sont très bien mis en valeur à Budapest et la nuit, la ville est encore plus belle. A l’arrêt du bus 86, un panneau m’indique à quel endroit du parcours se trouvent les bus. Le réseau de transports en commun est efficace, on n’attend jamais plus de dix minutes. Dans le bus, un bandeau lumineux annonce les stations ainsi que les correspondances avec d’autres transports.

    Je descends devant la piscine et rejoins les garçons à l’hôtel. Nous décidons de dîner au Poco Loco qui, comme son nom de l’indique pas, est 100% hongrois. Je choisis un divin Borjúpaprikás, un ragoût de veau au paprika accompagné de galuskàval, les gnocchi hongrois. Ils n’ont rien à voir avec les gnocchi italiens caoutchouteux que j’ai déjà achetés en grandes surfaces et leur consistance ferme me rappelle plutôt les pâtes souabes de mon enfance, les spätzle.

    Igor rêve d’un dessert et Oh propose d’aller le prendre au café New York. Nous ne verrons malheureusement les luxueux décors et lustres de ce salon de thé, attenant au palace 5 étoiles du même nom, que le nez collé à la vitre car celui-ci est déjà fermé. De retour dans la chambre, nous nous consolons en mangeant les papillottes de chocolat au marcipan offerts par la maman d’Igor.