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Globe-trotting - Page 21

  • En la bodega Guerola

    Il est plus de 15h quand je franchis le seuil de la bodega Guerola. A l'exception d'un couple installé à une table près de la porte, les convives sont massés au fond du restaurant. Les ventilateurs rafraîchissent la lourde chaleur de cet après-midi andalou. Je grimpe sur un tabouret, comme nous l'avions fait quelques jours plut tôt, en compagnie de Pepito et sa copine. Derrière le comptoir, un type d'une bonne cinquantaine d'années m'observe, un sourire en coin derrière ses lunettes. Sous mes yeux, derrière des vitrines, poissons et coquillages exhibent leur fraîcheur. Pour un peu, on se croirait chez Toritcho ... pourtant, le décor est bien différent.

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    Au dépouillement immaculé de Toritcho, la bodega Guerola oppose un chaleureux fatras de poutres et ornements. A droite, derrière la porte d'entrée, une peinture représente un torero. Sur une table, des bouteilles de vin sont exposées. Sur la gauche, le long comptoir de bois foncé s'étire jusqu'au fond de la salle. Les murs sont couverts de cadres, photos et affiches.

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    Un serveur m'invite à m'assoir à une table ou je serai plus à l'aise pour manger. J'acquiese et le suis, avant de me raviser et de retourner m'installer au comptoir. C'est que je vais m'emmerder moi, toute seule à une table ! Je préfère de beaucoup être au coeur de l'action, observer, m'étonner, poser des questions et sans doute, intriguer assez le personnel pour qu'ils entreprennent de me parler. Voyager seule a cet énorme avantage qu'il facilite les rencontres. En couple, rare sont ceux qui osent troubler le tête à tête et et entre amis, on se suffit souvent à soi-même.

    Me voilà donc déménageant pain, assiette, serviette et verre en bredouillant au serveur, vaguement gênée, que vraiment, je préfère manger au comptoir. Il propose alors de me placer près de la caisse, pour que j'ai plus de place. Le plus âgé me charrie en me disant que je vais faire le tour du resto avant même d'avoir commencé à manger. Je commande des calamares fritos ainsi que des coquinas, ces fameuses tellines que je n'ai plus eu l'occasion de déguster depuis mon voyage en Avignon, il y a déjà 2 ans. En attendant mes plats, je demande au serveur à lunettes le nom de ces coquillages assoiffés qui promenaient, l'autre soir, des langues démesurées d'un beau rouge corail. Conchas finas, répond-il.

    Un autre serveur, arborant de belles moustaches poiver et sel, pose bientôt devant moi deux belles assiettes de petits calamars frits et de tellines arrosées d'huile d'olive, citron et persil.

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    Tandis que je suçote mes tellines d'un air gourmand, il me demande d'ou je suis et ma réponse le surprend, visiblement. Je demande si je peux prendre des photos du restaurant, il m'entraîne et désigne ici des affiches de ferias de toros, là des photographies en noir et blanc de l'ancien Torremolinos.

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    "46 ans que la bodega est ouvert, tu n'étais pas née". J'acquiese, même si le monsieur doit me croire beaucoup plus jeune que je ne le suis.

    "Je suis venue avec des amis, il y a 2 jours". "Oui, oui, je sais, je t'ai reconnue", dit-il. Je lui demande s'il est le patron, il dément et pointe du doigt le monsieur à lunettes. Lui s'appelle Pepe. Le patron se présente, il s'appelle Clemente. Je le complimente sur sa bodega et lui dis que j'ai un blog et que je vais faire un billet dessus. J'ai fini mon repas, succulent, et Pepe me débarrasse avant de poser bruyamment 3 verres sur le comptoir, de les remplir et de m'en tendre un avant de porter les deux autres à une table. Quand il revient, je demande si c'est de la sangria, il secoue la tête et me fait signe d'approcher et de grimper sur un des tabourets tandis qu'il soulève un couvercle contenant un liquide ambré ou je distingue des rondelles d'orange et de la canelle.

    Lorsque la bodega ferme ses portes, je retrouve la chaleur de la rue et les boutiques bas de gamme de la calle San Miguel. Je piquerais bien ma petite sieste quotidienne, tiens ...

    Bodega Guerola

    Las Mercedes n° 2 - Torremolinos

    Telf. 952 38 10 57

  • Carca - Port la Nlle - Collioure

    Un train de nuit, une dame qui ronfle en-dessous de moi. Le bruit de la pluie qui bat les fenêtres et le doux ronronnement du train. Sur le qui-vive, je réussis tout de même à dormir ... 4 heures.

    Carcassonne ? Un hasard. 

    Un accueil particulièrement sympathique à l'hôtel "Le Terminus". Dans la rue, les filles sont brunes et mates. Les viennoiseries énormes. Les abricots du marché mouchetés de taches de rousseur. Au hasard de nos flâneries, nous entrons dans un ancien couvent ou sont exposés des peintures. Une femme blonde, un ruban dans les cheveux, nous raconte avec passion chacun de ses tableaux. Ici, une scène de corrida qui me rappelle mon week-end pascal en Arles, là des portraits de femmes dont Scarlett, et puis des intérieurs, des cafés parisiens, des paysages, l'atelier de Chantal Thomass. C'est varié, coloré, imparfait. J'aime. Jany est astygmate, du coup, certaines lignes sont bancales. Elle donne bénévolement des cours de peinture. Pour les portraits, il faut laisser la place d'un 3ème oeil, conseille-t-elle.

    Le lendemain, montée à "la cité". Devant un monument, il m'attend. M. ne me connaît pas encore mais moi, je reconnais la bouche, le sourire. Seule la tignasse est bien plus fournie que les cheveux ras de son frère. M. nous entraîne dans les lisses et nous conte la construction de la forteresse. Au loin, la Montagne Noire, ainsi nommée à cause de sa richesse en minerais. Une mine d'or l'a fortement polluée. J'aime visiter les villes avec des gens qui les aiment. Comme avec Boby, en Arles. Il propose de nous emmener le lendemain aux châteaux de Lastours, un des plus beaux site de châteaux cathares. Un passage dans une boutique de gâteaux, une glace à la figue et au calisson, quelques longueurs dans la piscine - froide - de l'hôtel.

    9h10, notre guide nous attend. Le long de la route, des pancartes. "Assez de cancers dans la vallée, non à Lassac". M. explique qu'un centre d'enfouissement des ordures va être installé dans cette vallée qui a déjà souffert de la pollution causée par la mine d'or. Le paysage est pourtant verdoyant et bucolique à souhait. En bas, une rivière, l'Orbiel. Avec les géraniums, ça me rappelle les villages de Forêt-Noire. La grimpette jusqu'aux châteaux est ardue. La vue de là-haut magnifique. Je m'amuse de la silhouette si familière de M. Même sveltesse et même démarche que son frère. Des figuiers sur le chemin et à flanc de montagne, des gradins pour les spectacles son & lumière de l'été.

    Vers 11h, nous prenons l'autoroute des deux mers. Sur la route qui mène à la plage, je reconnais un square. Le restaurant de ses parents a changé de nom, forcément. Sur le parking de la plage de Port la Nouvelle, elle m'attend, avec son petit garçon. Mêmes yeux incroyablement bleus, même sourire timide. Ma plus vieille copine, connue en Allemagne. Souvenir de dînettes à base de fourmis et de boue. De bastons aussi. D'après-midi entiers à jouer dans la neige. On déjeune de crustacés et de poissons grillés au restaurant "La Palmeraie". Un beau moment. Simple et vrai.

    Sur la route qui file vers les Pyrénées, j'avise au dernier moment la sortie vers Canet. Hésitation un quart de seconde à m'engouffrer entre les camions. Je rate la sortie. Tant pis. Esperanza qui s'est endormie ne s'en est pas rendue compte.

    Des boutiques d'anchois. J'adore ça ! Nous descendons vers le village de Collioure, sur les conseils de M. 

    Des couleurs chaudes comme j'aime. Un beau soleil. Des galeries de peinture. Je prend chaque rue en photo. Aborde une  dame aux cheveux blancs avec laquelle je papote quelques instants. Je ne peux pas m'empêcher de parler aux gens. Elle fait mine de s'étonner que je trouve le village magnifique et dit "Pourtant, je ne suis pas chauvine, je ne suis pas originaire de Collioure. Je suis bretonne. C'est mon mari qui était catalan". Elle vit dans une maison étroite, en face d'un oranger. Des bougainvillés, des figuiers, encore, de jolies balustrades ciselées, des vêtements qui sèchent aux fenêtres. Sur la plage, en terrasse, je renverse un peu mon Perrier-menthe. Envie les baigneurs, dommage que je n'aie pas mon maillot, j'aurais nagé. Ecoute d'une oreille distraite des bribes de conversation saisies ça et là. Somnole. C'est beau, paisible, je suis bien.

    Au péage de Carcassonne, nous appelons M. qui nous emmène dîner chez lui. Je rencontre 2 jeunes filles que je connaissais déjà, par leur oncle. Elle s'amusent que je sache tant de choses d'elles. Sous le sourire timide, les joues rosissent, flattées.

    La pluie commence à tomber. Il faut croire que le soleil repart avec nous. A 23h30, le train pour Paris est là. Je dors pratiquement tout le long du trajet. Mord dans un croissant au beurre tout frais sur le chemin vers la maison. 

  • Les gorges d'Aradena - jour 5

    [Pour vous (nous) faire rêver un peu par ce temps maussade, je continue le récit de mes vacances, le mois dernier, en Crète]

    Ce matin-là, nous sommes une dizaine à partir pour une journée de randonnée dans les gorges d'Aradéna, au sud du pays.

    Moins touristiques que Samaria, mais tout aussi spectaculaires (et plus sauvages), on y croise bien moins de monde. les gorges de Samaria voient défiler jusqu'à 1500 visiteurs par jour.

    Constance me réveille vers 7h30. On a tous un peu la tête dans le c.. après la soirée de la veille, à Chania. Dans le bus, le guide, un beau crétois, se présente et voyant nos mines froissées, nous laisse finir notre nuit. J'ai bien dormi malgré les virages ...

    Arrivés à l'entrée du village d'Aradena, nous nous dégourdissons un peu les jambes, avant d'attaquer la descente, en buvant un mauvais (Nes)café dans une cahute au bord de la route.

    Notre randonnée part du village abandonné d'Aradéna ou l'on peut voir, au milieu des oliviers et du thym qui embaume la montagne, les ruines de maisons traditionnelles crétoises dans lesquelles errent de jolies biquettes. Julien et moi nous paumons en suivant un groupe d'Allemands au lieu du notre. Ça commence bien ...

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    Nous descendons ensuite le lit de la rivière. Nous sommes quasiment seuls, hormis le group d'Allemands croisés plus haut. Je discute randonnées et île de la Réunion avec un couple auquel je n'avais pas parlé jusque là, et qui deviendrons mes "chouchous", Anne-So et Arnaud. Un couple mignon comme tout, lui blond, les cheveux blonds bouclés attachés en queue de cheval, elle un visage enfantin et un sourire craquant. Quand je lui dis qu'ils sont un jeune couple mignon, elle me répond que ça fait 14 ans qu'ils sont ensemble ! Ils ont l'air tellement amoureux que je n'aurais jamais cru avoir affaire à un "vieux" couple. Comme quoi, on peut se connaître depuis des années et avoir toujours des étoiles dans les yeux en regardant l'autre.

    La descente des gorges est raide pour les genoux, les couleurs ocres des falaises ferrugineuses très belles. Vous nous voyez, là, tout petits dans cette immensité rocheuse ?

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    On trouve beaucoup de lauriers roses, car c'est la saison de leur floraison.  Notre guide, armé de bâtons de marche, nous raconte - en anglais - la naissance des gorges, et de la Crète. L'île fut longtemps sous l'eau et reliée à l'Afrique. En témoignent les squelettes de lion et même d'éléphants retrouvés dans des grottes. Il nous met en garde contre les chutes de pierres, très fréquentes. Et pas seulement. En effet, sur le chemin, nous croisons les cadavres séchés de nombreuses biquettes qui ont fait le saut de l'ange.

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    Nous débouchons sur la plage de Marmara ou il n'y a qu'une taverne et des maisonnettes blanches, louées aux touristes.  Pas mécontents de voir du bleu après ces 5 heures de marche dans une gorge encaissée. Au total, nous avons descendu 750 mètres. La plage de Marmara n'est accessible que par bateau ou à pied. Ça doit être bien sympa de venir se ressourcer quelques jours dans ce bout du monde. Affamés, nous nous attablons sur la terrasse en bois de la taverne. J'ai une vue de rêve sur la plage et les eaux turquoises de la mer de Libye, laquelle n'est qu'à 200 kms de nous. Un bout de paradis, on se croirait dans les Caraïbes. Vous voulez des preuves ? Vous êtes sûrs de vouloir vous infliger un tel supplice en ce moment, avec la météo pluvieuse qui sévit sur la France ? Ok, suffisait de demander ...

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    Z'avez vu ? De la balle, non ? Je suis même assortie à la couleur de l'eau ... Maintenant, vous me détestez, je sais ...

    Après un repas fort plaisant, rafraîchi par la brise, nous suivons un sentier côtier pendant environ une heure jusqu'au village de Loutro ou je me désaltère d'une Mythos (j'en rêvais!) tandis que Delphine m'apprend à jouer au tavli (backgammon local, très prisé des Crétois).

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    Notre ferry arrive, nous montons à bord, rejoignons notre car. Sur le trajet du retour, de nouveau, pas un bruit. Tout le monde dort. 

    Si vous souhaitez faire la randonnée, elle est décrite en sens inverse (ce qui est bien moins difficile) ici.

  • En Crète avec l'UCPA - jour 4

    Réveil tardif. J'ai raté le p'tit déj dans la salle de l'hôtel, et le rendez-vous à 9h30 pour la sortie en kayak. Un autre garçon du groupe aussi, nous nous retrouvons à la terrasse de "Chez Françoise" pour un rapide café grec et yaourt au miel. Nous décidons de prendre un kayak et d'aller nous balader un peu dans la baie. Benji nous a parlé d'une grotte cachée à flanc de falaise. Nous pagayons le long des rochers, il fait un soleil magnifique. Un long moment, nous nous laissons dériver et quand nous rouvrons les yeux, le courant nous a ramené près de la plage. Nous attendons les autres au beach office.

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    Pas de place pour notre groupe de 30 chez Françoise, Dzé pédale jusqu'à l' Erorotokritos qui dresse une table pour notre groupe dans l'arrière-salle, avec vue sur la mer, toujours aussi turquoise. Je ne me mêle pas à mon "crew" pour une fois, et m'attable avec Paola, Mickaelle et les moniteurs. Fred commande un plat de grillades d'agneau et fait le con. Je mitraille la tablée.

    Cet après midi, sortie en trimaran avec Fred, Laurent, Stéphane, Aurélie et Patricia. Je me suis dit que ce serait l'occasion de pioncer un peu et récupérer de ma courte nuit, bercée par les vagues. Tu parles !

    Je n'ai jamais fait de trimaran. Vous avez de la chance, nous dit Fred, car le groupe de ce matin n'avait pas de vent. Il nous fait barrer et tenir le spi, à tour de rôle. Aurélie et Patricia, en bonnes bretonnes, assurent bien mieux que nous. C'est impressionnant de voir toutes ces voiles se dérouler et claquer au vent. Je filme Laurent et Stéphane en prise avec les voiles et fais piquer une crise de fou-rire à Laurent pour une histoire de mousqueton. Une sortie sympa, dommage en revanche, qu'on n'aie pas fait de pause baignade.

    Le soir, je rejoins Karim, Stéphane, et Laurent dans leur chambre pour un apéro aux olives, avant de prendre le bus pour aller dîner et passer la soirée à Chania, l'ancienne capitale. Aurélie et Patricia sont déjà là et ont sorti les olives. Le décolleté affriolant des deux cousines, leurs coiffures soignées, leur maquillage sophistiqué me laissent croire qu'elles ne sot pas insensibles aux charmes de mes copains... Je me fais la réflexion, soudain, que je voyage décidément trop léger. J'ai oublié ma panoplie de fille.

    Je pars toujours en vacances avec le strict minimum, que ce soit au niveau vestimentaire ou en terme d'accessoires. En fait, c'est surtout parce qu'attendre mes bagages, pendant des plombes, après l'atterrissage me gonfle et qu'ayant bossé en compagnie aérienne, j'ai entendu trop d'histoires de vacances gâchées pour cause de bagages perdus. Alors, je m'arrange pour que tout tienne dans un bagage à main. A moi la lessive en tube ! Et si je n'oublie jamais ma trousse d'urgence (Biafine, anti-moustiques, désinfectant, pansements et paracétamol), en revanche, je zappe le superflu (accessoires, ceintures, bijoux, trop faciles à perdre). Et pour le maquillage, c'est crayon noir, mascara et brillant à lèvres. Même pas de parfum, incompatible avec le soleil. Mon frère avait halluciné de me voir débarquer pour 3 semaines au Vénèz avec un bagage à main. Quand je vous disais que je suis la femme idéale ...

  • Elafonici - jour 6


    [A quelques jours de m'envoler pour l'Andalousie, je finis ma série sur le voyage en Crète, il y a 2 mois)

    Aujourd'hui, journée libre pour tout le monde. Nous, on a loué deux bagnoles, direction Elatouflaba Elafonici (prononcer Elafounici) dans le sud-ouest. D’autres sont partis à Granvoussa et on convient de tous se retrouver pour le déjeuner dans une taverne que nous ont recommandé les monos, à Sfinari. Je prend le volant et embarque mon crew avec moi, Stéphane, Laurent et Karim. Dans l’autre voiture, Aurélie, Patricia, Anne et Constance. Les premiers kilomètres, j’ai le pied un peu lourd, faut dire que je suis pas vraiment habituée à la conduite en montagne. On s’engage sur la seule nationale du pays. La conduite est similaire à l’Irlande, c'est-à-dire que la bande d’arrêt d’urgence sert à se rabattre pour laisser les voitures nous doubler. Laurent tente en vain de capter une radio intéressante et s’endort. Pause café grec dans une taverne, quelques pauses photos pour que Stéphane mitraille et nous arrivons à Elafonici sur les coups de midi. Nous garons les voitures, traversons une lagune et posons les serviettes dans les dunes. Pas un coin d'ombre, ça va cogner sévère. Karim file dans l'eau direct. Moi je reste un peu au soleil puis vais nager longtemps dans l'eau limpide. A quelques mètres, Laurent qui a oublié qu'il avait un tuba plonge et boit la tasse, ce qui fait que je la bois aussi, de rire. L'eau est turquoise et totalement transparente. Quand je ressors, une heure plus tard, je m'endors sur le ventre. Au réveil, coup de soleil cuisant sur les mollets et derrière les genoux...

    Vers 15h30, nous remontons en voiture et faisons une rapide halte au monastère, sans grand intérêt, d'autant plus qu'il est fermé. Il est 16h quand nous atteignons la taverne du bout de la jetée de Sfinari, chaudement recommandée par nos monos. Des visages connus sont déjà là, attablés.

    L'endroit a un parfum de Caraïbes. Une brise légère, des tables en bois entre ombre et soleil.

    Le patron, un beau et jeune garçon aux cheveux noirs et au sourire doux, nous propose un menu alléchant "spécial UCPA" aux environs de 14 euros par personne. De beaux bols de salades grecques, des tapenades vertes et noires succulentes que nous tartinons sur du pain grillé, arrosé d'huile d'olive et frotté à l'ail.

    Des poissons frais grillés (nous reconnaissons des rougets), une superbe seiche dodue et croustillante, farcie de tomates et fromage, qu'il pose avec une fierté mal dissimulée devant nous.

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    Le lieu est paradisiaque et paisible. Je m'endors sur la plage. Vers 19h, les filles veulent lever le camp mais il fait encore soleil et Laurent et moi convaincons Karim, Stéphane et Julien de profiter du soleil jusqu'au bout. Stéphane m'apprend que tous les produits que nous avons dégustés sont la production personnelle du patron, du miel au fromage, en passant par les légumes et le poisson pêché chaque jour. Et en effet, alors que nous discutons, je le vois accoster avec une guirlande de poissons au bout de son harpon. Nous prenons des photos et dans la langueur de cette après-midi au rythme idéal, discutons à bâtons rompus de l'absurdité de nos vies et de nos rêves d'ailleurs.

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    Au retour, Stéphane conduit, nous ratons la sortie et perdons un peu de temps. Le temps de remettre de l'essence (qui est moins chère que le gasoil, bizarrement), il est 22 heures quand nous pénétrons dans le village d'Almirida et garons la voiture devant l'agence.