Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Globe-trotting - Page 23

  • En Arles (2)

    Le lendemain matin, je m'attable devant un petit-déjeuner gargantuesque et retrouve la désormais célèbre confiture de citres. Tandis que je mords avec gourmandise dans les tartines, Bi-O-Bi-Ouaille me tend un paquet. Non pas un, mais deux beaux taureaux en chocolat !

    Nous filons au marché et flânons dans les effluves délicats d'olives, de savons et de fougasses à la fleur d'oranger. La ville, parée pour la feria, est en pleine effervescence. Je m'arrête devant chaque stand pour humer savons, lavande et produits locaux. La Camargue doit être, avec le Nord, une des dernières régions de France ou l'on mange du cheval. Je me suis promis de goûter à de la viande de taureau le soir même. Avant de rentrer à la maison, Boby nous emmène sur les bords du Rhône et nous raconte la tragédie du bombardement des Lions. De retour à la maison, après une visite du jardin de Boby, celui-ci m'invite à me pencher sur le généreux contenu d'une cocotte. "Je vous ai fait une gardianne de taureau", dit-il de sa belle voix de calisson. Je saute de joie tandis qu’il rosit de fierté. La viande est fondante à souhait et merveilleusement mise en valeur par un goûteux "Mas des Dames" si fruité que pour ma part, je l'aurais volontiers rebaptisé "Mât" des Dames.

    A 16h30, nous voici dans les magnifiques arènes d'Arles pour une corrida. Ma première. J'appréhende un peu, plutôt contre à priori mais j'aime me faire une opinion par moi-même. Nous sommes face au soleil et c'est bien agréable par le froid glacial qui règne. Je ne connais absolument rien à la culture de la corrida et écoute les commentaires passionnés des spectateurs tandis qu’Olivier et Boby, en aficionados, me décrivent les différentes étapes. Cette corrida m'a laissée à la fois déçue et soulagée. Déçue parce que j'imaginais une ambiance bien plus festive avec force « Olé ! », musique et foule déchaînée, et soulagée parce que je m'attendais à des mises à mort cruelles dans un bain de sang et qu'il n'y a rien eu de tout ça. Je n'ai trouvé la corrida ni belle ni horrible. 

    Nous avons ensuite erré parmi la foule joyeuse. La ville d’Arles est vraiment belle. Sur la place de la République, nous sommes entrés dans la chapelle Sainte-Anne qui accueillait une exposition des pastels de la série « Tauromachie » de Sergei Chepik. A la sortie, j’ai longuement admiré la façade restaurée de l’église Saint-Trophime puis nous avons rejoint la place du Forum où j’ai enfin vu le café de nuit rendu immortalisé par Van Gogh avant de m'attabler pour une paella. Dans les nombreuses bodegas, j’ai dansé avec O. sur des tubes kitchissimes des années disco. Tard dans la nuit, après quelques derniers pas de danse au son d’un concert live de Kassav’, nous surplombons l’immense site des ateliers SNCF jadis spécialisés dans la réparation des locomotives à vapeur avant de redescendre vers la maison de Bi-O-Bi-Ouaille.

     

  • En Arles (3)

    Dimanche matin. Les quelques secondes de montée des marches dans mon pyjama léger me fait sentir tout le piquant du froid glacial. Ce midi, repas landais de rôti de magrets de canard fourrés de belles tranches de foie gras et surmonté de figues et brocolis arrosés de miel. Après le café qui se prolonge délicieusement, nous allons en ville. Boby nous emmène dans le joli espace fleuri Van Gogh où fut interné l’artiste puis nous furetons longuement dans les rayons de la librairie Actes Sud. Il faudra vraiment que je revienne …  

    C’est un bonheur de visiter la ville avec un passionné d’histoire tel que Boby. Malgré le froid mordant, nous ne pouvons résister à sa joie visible de nous faire découvrir un détail dans la façade, une cour cachée recélant des trésors ou de partager des souvenirs de promenade avec Monique. Dans le quartier de l’Hauture, le préféré de Boby, nous admirons la major avant d’emprunter une superbe rue pavée, l’ancienne rue des Baptêmes, pour descendre jusqu’aux Arènes. De là, Boby nous entraîne jusqu’au théâtre antique d’Arles, datant d’avant JC, et nous admirons la représentation de l’édifice imposant et majestueux qu’il fut avant d’être endommagé.

    En attendant nos invités, nous retournons au chaud dans la maison accueillante. Notre luciole rayonne de bonheur. Tandis que O. s'entretient avec Gilles, je découvre, troublée, que mon histoire et celle de M. ont des similitudes. Par moments, je surprend le regard un peu distrait de Boby. Largué ou rêveur ? Heureux, je crois, tout simplement du bonheur de voir réunis ce groupe qui est d'abord là pour lui. Au dessert, son regard se voile d'une tristesse qui ne m'échappe pas. Je me penche, le serre, l'embrasse. Je sais. Nous vivons nos derniers instants ensemble. Bientôt, ce sera la dernière nuit ensemble. Le lendemain matin, lever aux aurores pour nous accompagner jusqu'en Avignon. Sur le quai, les conversations se veulent légères mais notre sensible luciole a déjà disparu, elle ne veut pas que nous voyions ses yeux briller. Dans le train, je dors beaucoup et je pense à lui que nous avons laissé. J'ai hâte de le revoir et d'entendre sa voix rugueuse rire comme celle d'un enfant. En septembre, tu as dit ?

     
  • De Cuernavaca à Tepoztlan

    Réveillée très tôt, je pars me balader dans la jolie ville de Cuernavaca. Pour une fois, la circulation est supportable. Je blogue un peu d'un café internet puis retourne à l' hôtel en espérant que les garcons sont enfin réveillés. Nous petit-déjeunons rapidement puis reprenons la voiture pour Tepoztlan. Le haut de Cuernavaca est bien agréable,fleuri et ensoleillé. Nous traversons le village d' Ocotepec, dont les trottoirs sont envahis par des collégiens en uniformes - chemise, pull, jupe + chaussettes en laine par ce temps ! - bordés de boutiques dont les devantures sont ornées de piñatas. Après quelques kilomètres,le paysage est magnifique, nous sommes entourés de hautes montagnes rocheuses.

    Nous parlons des filles-mères au Mexique et Fred nous apprend qu'il y a pas mal de mères célibataires au Mexique d'une part à cause de l'émigration des hommes vers les USA, qui ne reviennent généralement pas, et aussi parce que l'avortement n'a été autorisé qu'il y a 4 mois seulement et uniquement pour la ville de Mexico. Au Mexique, quand tu es enceinte, tu te maries. 

    Nous arrivons à Tepoztlan vers 13h. On l'appelle la ville des magiciens. On lui confère des propriétés un peu mystiques et elle est prisée des écrivains et astrologues. Deux journalistes francais y vivent en permanence. Je suis littéralement tombée sous le charme de Tepoztlan, de ses rues larges pavées de pierres, de son zocalo charmant. Nous quittons la ville en passant devant l'église et un kiosque ou une fanfare s'époumonne pour entreprendre la grimpette de la montagne et rejoindre les ruines de Tepozteco. La montée est rude mais fort agréable dans la fraîcheur de la flore exhubérante. Des écureuils accompagnent le voyage. Nous arrivons là-haut en sueur mais Fred avait raison. Tepozteco se mérite et la vue de là-haut sur la vallée, les montagnes environnantes et la ville de Tepoztlan est incroyable. Je pourrais rester des heures là-haut.

    c08d4a0850a9c9f0262955f7ce91703d.jpg
    Peut-être est-ce l'influence mystique de la ville mais je me sens particulièrement bien, assise sur les ruines de la pyramide. L'air est vivifiant et l'endroit particulièrement apaisant.

    Lorsque nous redescendons, il est trop tard pour que je puisse faire un temazcal - un bain de vapeur mexicain aux plantes - mais cette grimpette nous a donné faim et nous nous attablons devant une parillada au restaurant Las Colorines. Après ce repas gastronomique, nous rentrons à Mexico retrouver Tania et Chapultepec.

    Mais .... ?? je ne vous ai pas encore présenté Chapultepec ??

     

  • De San Marcos à Cuernavaca

    Le matin, je suis allée me balader (et bloguer un peu j'avoue) dans les rues animées de San Marcos. Il doit pas y avoir beaucoup de touristes dans le coin vu comment on m'a regardée. Mon frère et Fred se sont fait un stress en ne me voyant pas revenir et sont partis me chercher dans les rues, persuadés que j'allais être la nouvelle Ingrid Bétencourt ...

    Nous décidons de profiter une dernière fois de l'océan et sur les conseils des locaux, nous arrêtons sur la plage de Barra Vieja. Une plage déserte et bien agréable car l'océan y est calme et les vagues moindres. L'endroit idéal pour les familles avec enfants, et vu le prix des plats (la patronne tente de nous vendre un poisson à 450 pesos, soit 30 euros, un prix exorbitant ici), sûrement un piège à touristes.

    31e8abaaa83822605281b1081d8d7b1a.jpg

    Je me douche rapidement en écoutant la musique distillée par le bar et nous repartons pour Cuernavaca, à 45 minutes de Mexico. C'est une ville assez prisée des Américains pour son climat doux. Nous prenons une chambre à l'hôtel America et sortons dîner. Nous mourons d'envie d'une bonne viande pour changer du poisson et avons jeté notre dévolu sur un restaurant argentin dans las Palmas mais la patronne ne sert plus que des hamburgers. les garçons se jettent dessus mais moi je boude, pas question de bouffer un hamburger, du coup, je mange un truc dégueu sur le zocalo. Nous cherchons ensuite un bar ou écluser quelques tequilas et nous installons dans un bar minuscule ou un chanteur live officie sur sa guitare. Fred nous commande une tequila bandeja, il s'agit de 3 verres, un de jus de citron, un de tequila et un de tomate qui forment les couleurs du drapeau mexicain, d'ou le nom. Il faut boire les verres dans l'ordre et je dois avouer que la première surprise passée, la tequila coule toute seule entre l'acidité du citron et la douceur de la tomate.

    458d8ef537bd882f0755c609e87a0929.jpg

    A notre droite, 2 Mexicains d'une quarantaine d'années chantent en fermant les yeux et se penchent régulièrement pour réclamer un titre au chanteur. Je tombe littéralement en amour avec une chanson inconnue jusque là : "Mi viejo". Les paroles me font frissonner. "Viejo, mi querido viejo ... Yo soy tu sangre, mi viejo, soy tu silencio, tu tiempo". Quelques jours plus tard, je connais le nom de son auteur : Piero, un chanteur argentin. Vicente Fernandez, un chanteur mexicain très célèbre, l'a interprétée aussi. La vidéo est . Fred lie ensuite conversation avec 3 charmantes jeunes filles à la table voisine. Elles sont très jolies et n'ont pas froid aux yeux, et après quelques verres et de nombreuses photos de mon frère dans leurs bras, je décide de rentrer à l'hôtel pour profiter de la journée du lendemain.

     

  • De playa Michigan à San Marcos - jour 7

    0fb03b9041af73b98f439366aa050dbf.jpgJ'étais donc là, allongée dans le sable, à me remettre de ma nuit dans un hamac quand un jeune homme de la tente des musiciens de Mexico passe à quelques mètres de moi et se dirige vers l'océan, pour s'y planter jambes écartées. Je réalise qu'il est en train de s'offrir un privilège bien masculin : pisser dans l'océan au lever du soleil.

    Voilà, c'était le petit spectacle auquel j'ai eu droit au réveil ...

    Je le suis du regard alors qu'il retourne au campement.

    C'est alors qu'émerge de la tente un de ses potes totalement nu, la bistouquette à l'air. Un petit volte-face et ce sont ses fesses qu'il me présente, visiblement très à l'aise. Je les envie de pouvoir se balader à poil(s). Les Mexicains sont assez conservateurs, pas la peine de penser même à dévoiler un bout de sein ... rien à voir avec le Venezuela ou les filles sont en string ...

    Voilà donc le spectacle réjouissant auquel j'ai eu droit au réveil ...

    Ensuite, je suis allée me baigner, l'un d'eux, plutôt mignon, m'a un peu parlé. Les garçons se sont levés et nous avons nagé longtemps et fait des galipettes dans les rouleaux, survolés par les pélicans qui rasaient la crête des vagues. Herrenderia nous a montré des photos de tortues, il y a un centre de protection sur la plage pour les protéger car les Mexicains sont friands de leurs oeufs et leur chair. Nous allons voir le centre mais il est vide car la saison de ponte s'étend de juillet à septembre. Nous ne trouverons que quelques coquilles d'oeufs. Vers 16h, notre batelier Vicente vient nous chercher comme convenu la veille. Herrenderia et son mari embarquent avec nous et j'en profite pour immortaliser leur joli sourire.

    On est un peu tristes de quitter cet endroit paradisiaque. Nous demandons à Vicente de nous faire découvrir le lagon. On a l'impression d'être dans "Ushuaia" en filant sur notre barque. Pas trace d'un humain. Mangroves, cocotiers, fleurs variées, canards, pélicans, oiseaux jaunes et bordeaux. L'endroit n'est même pas protégé. Pourvu que les touristes restent à l'écart ! Il est trop tôt pour espérer surprendre des crocodiles mais nous avons la chance d'en apercevoir un énorme qui s'enfonce dans l'eau à notre approche. Notre coquille est soudain bien frêle ... Je prends plein de photos, elles sont .

    Nous reprenons la voiture et rejoignons Acapulco. Comme nous n'avons pas très faim, Fred nous emmène dîner au restaurant "100 % Natural", une chaîne américaine équivalente du Paradis du Fruit, qui fait de belles salades et des jus de fruits délicieux. Sur le ponton qui s'avance dans l'océan, au dessus de la plage d'Acapulco, je sirote un jugo de tuna qui n'a rien à voir avec le poisson mais désigne la figue de Barbarie. J'apprend que ce fruit est produit par le nopal, ce fameux cactus que tout le monde consomme ici, que j'ai goûté sur mon tlacoyo et filmé ici.

    Nous prenons la route de la côte en direction de Oaxaca. Arrivés au village de San Marcos, Fred rélaise qu'il n'est pas très censé de rejoindre Oaxaca vu que nous n'avons plus que 4 jours de vacances et qu'il faut 10 heures de route pour y arriver puis 10 autres heures pour rentrer à Mexico. Nous décidons de passer la nuit à San Marcos et de repartir sur Mexico le lendemain. Après avoir posé nos bagages, nous sortons acheter de l'eau. Le village ne paraît pas très touristique, nous abordons des femmes attablées à un restaurant, qui s'avèrent être des travestis. Pendant que Fred se fait un trip à la "U-Turn" sur sa bagnole enfermée à double-tour dans le parking et s'imagine que nous avons atterri dans un village fantôme d'ou nous ne repartirons pas, je m'endors.