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Globe-trotting - Page 27

  • Tokyo jours 1 & 2

    Je vous ecris du Yahoo cafe qui se trouve a cote de l hotel, sur un clavier japonais, vous comprendrez donc l absence d accents. Aujourd hui il pleut sur Tokyo mais le temps a ete magnifique depuis notre arrivee, 23 degres en moyenne. Le vol aller s est bien passe et j ai reussi a dormir quelques heures. Depart de Paris a 23h25, aterrissage a Tokyo a 18h le lendemain. Le trajet en bus de l aeroport de Narita jusqu a l hotel Meridien Pacific dans le quartier de Minato-Ku dure 1 heure. Quelques membres de l equipage dorment deja, d autres discutent. Jusque la, rien de particulier a signaler si ce n est la conduite a gauche. A l arrivee, Claire est fatiguee et va dormir apres sa nuit de travail, moi bien entendu, je n ai qu une envie, prendre une bonne douche et faire un tour dans le quartier. Je decouvre les toilettes japonais avec douchette integree. L hotel se trouve non loin de la baie de Tokyo, en face de la station de metro Shinagawa. Je monte au 30eme etage ou se trouve le Sky Lounge, un bar panoramique d ou s echappe la voix d une chanteuse de jazz. Un remake de "Lost in translation", c est trop drole. Je recupere un plan a la reception et me fait indiquer ou se trouve l hotel, puis je change 100 euros, ce qui me donne 15800 yens. Je descend dans la rue, premier constat, les avenues sont larges et d une proprete irreprochable. Au coin un Mc Do et un centre commercial, je croise des couples de jeunes japonais se tenant par la main et des gens qui prennent le cafe en terrasse. Je passe devant un temple en pierre coince entre 2 restaurants, des lampions en papier illumines sont accroches a sa facade.

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    Dans la vitrine des restaurants sont exposes les plats, ca a l air appetissant meme si les bols de nouilles et les sushis sont en plastique. Je decide d aller manger une soupe de nouilles dans le resto recommande par N., la chef de cabine, mais je la vois installee au comptoir avec son mari, et comme je ne veux pas qu ils se sentent obliges de m inviter a les rejoindre, je vais faire un tour dans le centre commercial en attendant qu ils aient fini.

    J'entre dans le restaurant et m installe au comptoir. Le chef me tend un verre d eau glacee ainsi que le menu, heureusement qu il y a des photos car tout est ecrit en japonais. Derriere le comptoir, 2 hommes plongent leurs louches dans des marmites enormes, auxquelles sont accrochés des egouttoirs en metal contenant des legumes. Une femme cuit des gyozu (raviolis) dans un appareil ressemblant a un gaufrier. Le chef pose le bol de soupe devant moi, c' est presque une soupiere, le bouillon est un peu piquant, les legumes croquants et les nouilles de ble parfaitement cuites.

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    A ce moment la, un jeune japonais entre et s'assied a cote de moi. Son genou touche le mien, j essaie de me pousser un peu mais rien a faire, son genou me suit, je commence a me poser des questions car les Japonais sont reputes pour etre pudiques et extremement polis. Mes voisins mangent leurs nouilles avec de grands slurp, en aspirant de l air. Je me souviens que c est un moyen de refroidir les nouilles avant de les avaler, mais je ne peux pas les imiter, education oblige, donc je me brule et m eclabousse, ainsi que mon voisin, quand les nouilles peniblement saisies retombent en cascade dans le bol. J ai honte parce qu il me semble me souvenir que c est tres impoli ici d eclabousser ses voisins mais le mien n a pas l air offusque , il m observe discretement ainsi que le chef qui me fait des sourires entendus, du genre "he he, tu as une touche". Comme je lui repond, mon voisin me demande en anglais s il est mon petit ami. Nous engageons la conversation, il parle un anglais correct, ce qui est plutot rare pour un japonais, il me demande si je vis a Tokyo, j essaie de lui expliquer par signes que je suis avec un equipage Air France. Il me dit de l appeler Maya, mange tres rapidement, me salue et paie avant de sortir. C est alors que le chef m apprend, a ma grande surprise, qu il a payé pour moi aussi. Je demande au chef si je peux prendre des photos des grosses marmites à nouilles, il acquiese et me propose de le prendre en photo aussi.

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    Decidement, cette soiree est riche en surprises et ne correspond pas du tout a l image que j avais des Japonais, qui passent pour des gens plutot fermés. Je sors dans la rue et prend un taxi en photo ainsi que le temple, maintenant désert. Mon japonais est là sur le trottoir, je le soupconne de m avoir attendue. Il me demande ce que je fais et comme je lui repond que je me balade, il fait quelques pas avec moi, le temps de m apprendre qu ils est prof de sport, vit a Totoro (je crois) et sejourne au Prince hotel. Il me recommande de ne pas me promener seule, pourtant le quartier a plutot l air sur. Je rentre a l hotel et me couche vers 23h pour me reveiller a 2h30, impossible de me rendormir, il est 19h30 en France. 

    Le lendemain, Claire et moi nous pointons au petit dejeuner a 6h20, nous y retrouvons d autres victimes du decalage horaire, V. une hotesse de 29 ans et N., un copi de 42 ans, ancien medecin en Angola, avec lesquels nous discutons politique, couple et voyages. Me retrouver dans le milieu aerien est un vrai plaisir. Vers 11h, nous prenons le metro, la Yamanote line jusqu a Harajuku, qui est un des quartiers branches de Tokyo. Je m enfonce au coeur d une foule impressionnante et croise des personnages tres styles.

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    Les garcons ont les cheveux en bataille, parfois teints en blond. Les filles semblent tout droit sorties de mangas : tres feminines, maquillees, boucles anglaises, en shorts, jupes tres courtes ou robes en mousseline sur des mi-bas et talons aiguille, portant ombrelle. 

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    Je dois reconnaitre que c est inattendu, a l' opposé de tous les conseils mode de "Elle" et consorts, et pourtant très réussi. J ose a peine imaginer comment on me regarderait si je me baladais comme ca dans Paris. Les boutiques de fripes se succedent, beaucoup de vetements et escarpins des annees 40 que la jeunesse japonaise melange avec plus ou moins de gout. Claire m entraine vers un magasins de postiches, j apprend ainsi que les belles boucles anglaises sont synthetiques. Dubitative, je laisse la vendeuse fixer les meches sur mon crane et me regarde dans la glace. Le resultat est incroyable et me donne des envies de cheveux longs, moi qui n ai jamais depasse les epaules. Je passerai le reste de l apres-midi a me balader avec ma nouvelles tignasse, au grand ravissement de Claire qui me dit que je suis canon.

    Nous passons plusieurs heures a deambuler dans les boutiques ou passe a fond du R and B ou de la pop. Les chaussures sont de toutes les couleurs possibles,j achete des paires de lunettes delirantes pour les Starloozes. Nous entrons dans une boutique de fripes absolument incroyable, G2q, ou la vendeuse accepte que j immortalise son joli minois et pousse de grands cris de surprise quand je lui dis que je porte un postiche. 

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    Pour le dejeuner, Claire m emmene dans un bar a sushis, le Sushi-Kaiten, juste en face du metro, ou autour d un comptoir rectangulaire defilent, sur un rail, des assiettes contenant des sushis, des makis et des salades. Le prix depend de la couleur de l assiette. Je commande des sashimis et goute des sushis jusqu alors inconnus : whelk et ark shell. Le poisson est fondant comme du beurre. Devant moi, un recipient en verre dans lequel se trouve du the vert instantane en poudre.

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    Apres le dejeuner, j achete un masque pour les cheveux Shiseido et nous allons nous promener dans le parc Yoyogi。 Il n est que 15h mais la fatigue se fait sentir, nous rentrons dormir un peu avant de retrouver l equipage pour un apero. Nous croisons un autre equipage fraichement debarque et vers 22h sortons pour aller manger un bol de soupe dans la "cantine Air France". Nous discutons longuement jusqu au moment ou N. nous dit que le patron commence a tiquer parce que nous restons a table alors que nous avons fini de manger depuis longtemps. Dans un pays avec une telle densite de population, c est tres impoli, il faut laisser la place aux autres des qu on a fini. Et il est inconcevable pour le patron de nous en faire la remarque.

    Ce matin, je me suis reveille vers 7h et suis allee dejeuner immediatement alors que Claire dormait encore. Nous decollons en fin de journee, je dois envoyer une carte postale a mon petit cousin et acheter quelques bizarreries alimentaires ainsi que du the vert pour "Honey Bunny". Dans quelques heures, notre pays aura un nouveau dirigeant, j' apprendrai son nom dans l avion du retour. Sayônara les amis !

  • Dublin

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    La photo ci-dessus confirme les hypothèses émises par Mère Mi en mon absence. Ell se demandait ce que je faisais, et bien voici la réponse en images !

    Jeudi dernier, atterrissage à 23h15 à l'aéroport de Dublin. Dommage, la nuit m'empêche de profiter de l'approche des côtes irlandaises. A l'arrivée, une gigantesque file d'attente pour les taxis, nous arrivons très vite à Swords, dans la jolie zone pavillonnaire ou réside Ma Maguy. Elle habite près du centre commercial de Boroimhe, ça se prononce "Boriva". Le lendemain, je suis réveillée à l'aurore par la lumière du jour. Hé oui, bizarrement en Irlande, les volets sont rares. Je me lève  et déjeune en discutant avec Ma Maguy.

    J'ai rendez-vous à 12h30 avec une amie très chère que je n'ai pas vue depuis près de 7 ans. Une de ces irlandaises qui rendent hommage à la réputation de ce peuple, un coeur en or, une grande sensibilité, un sourire merveilleux et une immense ouverture d'esprit. Elle s'appelle Blaithin et ce prénom, qui signifie "Petite fleur", lui va à merveille. Je la connais depuis le tout premier jour de mon arrivée en Irlande, en 1996, puisqu'elle faisait partie de mon équipe chez AA. Blaithin est partie à Londres peu de temps avant que je ne rentre en France et j'avais hâte de rencontrer sa petite Roisin, née là-bas. Nous nous sommes retrouvées au Cock Tavern, un joli pub tout en bois dans la rue principale du village de Swords. En l'attendant, j'ai commandé ma première pinte de Guinness. La Guinness n'est jamais aussi bonne qu'en Irlande, c'est une bière qui voyage mal. Boire une pinte de Guinness revête un caractère sacré chez moi. Comme il y a un rituel pour la dégustation du vin, une pinte de Guinness se flaire, s'admire, se goûte. J'aime regarder le barman remplir la pinte à demi, sa robe brune fait des volutes, puis la laisser reposer et finir de la remplir, surmontée de sa belle mousse ivoire. Alors que je savourais le goût amer de ma belle brune, Blaithin est entrée dans le pub, tenant par la main une petite fille blonde. Elle n'avait pas changé, ma petite fleur irlandaise ...

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    Avant de quitter le pub, j'ai pris une photo de la plaque de porte des toilettes des dames. Ca vous rappelle quelque chose, les filles ?
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    Vers 14h, retour à la maison ou Michou nous retrouve. Ca fait des années que je le connais et c'est la première fois que je le rencontre. Il est arrivé en Irlande il y a 4 mois, un autre de ces immigrant du Sud venu chercher une vie meilleure en Europe. N'ayant pas encore le droit de travailler et parlant très peu anglais, il s'ennuie ferme. Nous passerons donc ces 4 jours avec lui. Il s'avère qu'il est charmant, courtois et d'un calme olympien.

    Nous prenons tous les 3 le bus 41, un de ces fameux bus à 2 étages, inconfortable et fort polluant. Comme toujours pendant les 6 années passées dans ce pays, je monte au 2ème étage et m'installe à l'avant du bus; sensations fortes garanties surtout dans les virages.

    Nous passons à Drumcondra, ce quartier ou j'ai vécu en coloc avec Claire dans une grande maison avec une porte géorgienne verte si typiquement irlandaise. Un pont emjambe la route, on peut y lire "Good to be back home". L'émotion me gagne car l'Irlande est mon pays de coeur. Et chaque retour sur cette île qui symbolise pour moi le temps du bonheur me remplit de nostalgie douleureuse.

    J'aime beaucoup le quartier de Drumcondra, c'est là que se trouve le jardin botanique national et la roseraie où je me suis promenée si souvent. C'est là aussi qu'alors hôtesse de l'air, dans mon joli uniforme vert, je prenais chaque jour le bus ou un taxi de la société Near Cabs pour me rendre à l'aéroport. Le bus tourne alors dans O'Connell street, passe devant la GPO (General Post Office) ou se réfugièrent en 1916, avant d'être massacrés, les insurgés qui venaient de procclamer la République d'Irlande. 

    J'entraîne Michou et Maude dans Moore street, à quelques pas de Parnell street ou j'ai vécu également. Moore street est une rue piétonne assez crasseuse ou se succèdent marchands de poissons, de fruits et légumes et de fleurs. J'y retrouve ma poissonnière, Rosie. Quand je la salue d'un "How ya doin' Love?", avec mon plus bel accent irlandais, son regard se fait interrogateur. Quand je lui demande si elle me reconnaît, elle me répond "Comment aurais-je pu oublier ? L'hôtesse de l'air !". Je pose avec elle pour la photo que je publierai prochainement. Même rituel chez mon boucher de FXB's, Franck, qui me reconnait tout de suite lui aussi, après 5 ans.  

    Nous traversons Temple Bar, ou j'ai travaillé comme serveuse dans le très bon restaurant, Elephant & Castle, réputé pour ses ailes de poulet épicées. Nous voici sur Dame street, nous passons devant le pub gay 'The George" puis nous entrons au Globe. Ce n'est pas mon bar préféré mais c'est là que nous avons rendez-vous. Mon restaurant indien, Jewel & the Crown, est malheureusement fermé pour travaux, quelle déception pour moi qui attendais avec impatience de m'attabler devant un bon lamb jalfrezi ! 

    Le lendemain, nous achetons bacon et oeufs pour nous préparer un petit déjeuner consistant avant de retrouver Salim à Bray, une jolie ville au bord de la mer dans le Sud. Nous prenons le métro, le Dart, qui porte bien mal son nom de "flèche" et passons à Tara street avant de longer la mer : Dalkey, Monkstown d'ou j'envoie un SMS à Hervé qui y a vécu, Dun Laoghaire puis Bray. Salim fume sa clope en nous attendant à l'extérieur de la gare. On va boire un café sur la plage de galets ou le soleil a attiré de nombreux promeneurs.

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    Je voulais grimper jusqu'à Greystones, qui se trouve juste derrière la montagne de Bray Head, pour savourer un bon crumble à la rhubarbe dans le jardin du salon de thé Poppie's, mais Salim m'informe que le propirétaire a changé. Il nous propose d'acheter un crumble au magasin Avoca et de le manger chez lui. Il a une mignonne petite maison, très cosy, avec plein d'éléphants dans son salon. Salim est un gourmand comme moi, après avoir englouti le crumble il a tenu à nous confectionner des brownies au chocolat.

    A 21h30, on retrouve Michou devant la GPO et je les emmène dans un de mes pubs préférés, le Porterhouse dans Parliament street. Dans ce pub sur 3 niveaux, pas de Guinness, ils brassent leurs propres bières et elles sont savoureuses. Ce soir là, il y a un groupe de musiciens, ils sont très doués, on chante et on danse, ambiance pub, quoi, encore plus agréable maintenant que la cigarette y est interdite.

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    Le lendemain matin, je sacrifie le brunch dominical pour manger le bon madesu que Ma Maguy nous a préparé. Vers 14h, mon vieux pote Bedel sonne à la porte. Il nous accompagne à Howth pour une ballade qui est un autre de mes rituels. Je ne peux passer un séjour à Dublin sans déguster un fish & chips sur la jetée de ce port du nord de Dublin.

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    Chez Beshoff, on mange un des meilleurs fish & chips, le cabillaud a une belle chair nacrée, parfaitement cuite, et pour ceux qui aiment ça, on peut arroser ses frites de vinaigre. Ca ne vous donne pas faim, ça ?

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    On finit la journée au pub qui se trouve sous la station de Dart, au soleil. Le soir, je mange un bon poulet à la moambe, avec des bananes plantain, en discutant avec Grady, la fille de Ma Maguy. C'est une belle jeune fille de 16 ans maintenant. Le lendemain, c'est mon dernier jour en Irlande.
    Nous retrouvons Salim sur Mary street pour manger un kebab au Epicurian Food Hall.
    A 14h30, retrouvailles avec Michou qui nous acompagne dans une séance de shopping jusqu'à 16h45, heure à laquelle je retrouve Cliff devant le magasin HMV de Grafton street, LA rue commercante de Dublin, toujours noire de monde ou des chanteurs ambulants égaient les jours de pluie. C'est là qu'a débuté Paddy Casey, un de mes chanteurs préférés. 
    Grafton street s'étire de Trinity College à St Stephen's green. Trinity College, prestigieuse université irlandaise, a accueilli en son temps des étudiants aussi célèbres que Oscar Wilde, Bram Stoker (auteur de Dracula), Samuel Beckett, Jonathan Swift (auteur des Voyages de Gulliver). Aujourd'hui Trinity College accueille toujours des étudiants du monde entier et abrite aussi le livre de Kells. Adjacente au parc de St Stephen's green se trouve Baggot steeet ou, coincé entre 2 murs, on peut apercevoir un cimetière huguenot français, malheureusement fermé au public, souvenir de cette sombre période de l'histoire de France ou les protestants durent fuir les persécutions.  
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    Nous buvons un café à la terrasse du Metro Café, le temps de faire quelques photos de Cliff.
    Puis Bedel nous rejoint et m'emmène boire ma dernière pinte au Cocoon, un nouveau bar un peu trendy, off Grafton.medium_Turquie_057.JPG
    Ca faisait un an et demi que je n'étais pas revenue à Dublin. La ville a encore changé. Un hôtel s'est installé dans ma rue. Les berges de la Liffey ont été réamménagées en promenade. La population s'est enrichie d'une nouvelle vague d'immigrants, venus de l'Est. Il y a moins de Chinois et de Français, m'a-t-il semblé, et aussi moins de toxicos. Des couples mixtes sont apparus. Les rues de Dublin sont toujours aussi animées le samedi soir, les Irlandais toujours aussi peu frileux et les chauffeurs de bus conduisent toujours aussi mal. 
    La prochaine fois, j'irai directement dans le Connemara. Envie d'étendues sauvages, de lacs, de couchers de soleil sur la Sky road de Clifden et de me perdre dans le Connemara parce que je ne comprend rien aux panneaux en gaélique.
  • New York, New York

    Mon premier voyage à New York remonte à septembre 1991. A l’époque, American Airlines offrait à chaque nouvel employé un billet « Welcome aboard » dont je profitai pour aller découvrir cette ville mythique.  

     

    Je passai cette semaine à Manhattan dans une chambre louée chez une dame très riche aux alentours de la 80ème rue Est. Le premier matin, je fus réveillée par les sirènes de véhicules d’urgence. Le nez dehors, j’eus l’impression d’être dans une série américaine. Tout me paraissait à la fois magique et familier. Les taxis jaunes roulant à toute allure dans les rues cabossées, les feux suspendus, les yuppies et business women en tailleur et baskets, les vendeurs de hot-dogs aux coins des rues, les phoneboxes, les longues limousines noires aux abords de la 5ème avenue, Central Park et ses joggers, Broadway, la 42ème rue … Le rythme trépidant de la ville m’exaltait. Je sortais le matin à 8h pour ne rentrer que le soir, fourbue après une journée passée à marcher. Les rares passants auxquels je demandais mon chemin étaient tous très serviables. Je me souviens de leur stupéfaction lorsque je leur demandais comment aller à pied à tel endroit « Mais c’est à 10 blocs ! » Je ne voulais pas perdre une miette de ce film dans lequel j’étais l’héroïne principale : Fiso à New York ! Chaque jour, je « petit-déjeunais » de bagels et pancakes tout en observant la faune new-yorkaise. Une de mes premières visites fut consacrée au Metropolitan museum où je connus ma première émotion devant une toile. C’était « Living interiors » de David Hockney ; l’affiche de ce tableau lumineux a trôné longtemps dans mon salon. Ma 2ème grande émotion fut la découverte du pont de Brooklyn. C’est devenu un rituel désormais, pas un voyage à Manhattan sans traverser le pont, pour le plaisir. J’aime la vue qu’on y a sur le vieux port de New York et sur toute la ville, surtout le soir tombant, lorsque la ville se pare de mille feux. Et puis, la ballade en ferry jusqu’à la statue de la Liberté. Je passai le reste de la semaine à flâner au gré des rues en chantonnant « Englishman in New York » de Sting. Fan de rap et funk, je passai beaucoup de temps à Tower Records sur Broadway et rentrai à Paris avec une trentaine de CD dont le premier de Mary J. Blige, alors inconnue en France. Qu’est ce que j’ai frimé auprès des copains avec ma collec’ de CD hip-hop ! Au cours de ce premier voyage, je contactai l’ami d’un ami parisien qui devait par la suite, devenir mon point de chute. Keddins, d’origine haïtienne, était ingénieur du son pour une boîte de prod’ indépendante. La 2ème fois, je passai donc mon séjour chez Keddins. Toujours invité à des soirées par ci par là, il me fit découvrir la nuit new-yorkaise que je trouvai par ailleurs assez décadente. Il m’entraîna ainsi au Limelignt, une église transformée en boîte, où je faisais figure de nonne à côté de filles délurées et à à peine couvertes de tops transparents. Un autre soir, il m’emmena dans une soirée ragga ; à l’époque j’écoutai beaucoup Shabba Ranks et ses ladies mais là, je passai la soirée les fesses collées au mur. Il faut dire que l’ambiance était bouillante, les « bro » très entrepreneurs et les « sistaz » pas farouches pour un sou. Elles chaloupaient, la main entre les jambes, et les couples qui « dansaient » me donnaient plutôt l’impression de mimer l’acte sexuel. Keddins me taquina en me disant que j’étais prude. Ca ne me fit pas décoller de mon mur. Il me fit découvrir d’autres endroits comme le Yaffa Café et les nombreux restaurants indiens d’East Village, la nourriture macrobiotique d’Angelica’s Kitchen, le Nell’s club et me présenta à quelques-uns de ses amis. L’année suivante, je partis avec un de mes meilleurs amis, Jeff. On s’est bien marré et on a fait plein de choses sympas. Survol de Manhattan en hélicoptère avant lequel mon Jeff, pas fier, est allé pisser 3 fois. Découverte de la cuisine éthiopienne au restaurant Abyssinia sur Grand Street. Panorama inoubliable du toit des regrettées Twin Towers. Soirée au Nell’s, une boîte hip-hop de Greenwich Village, sur la 14ème rue.  Jeff parlait alors un anglais moyen et tout à coup, je le vois en grande discussion avec un couple. Je me dis « Waow ! Il a fait des progrès fulgurants ». Une demi-heure plus tard, il revient vers moi en me disant « Hey, c’est cool, j’ai rencontré un couple de haïtiens vachement sympas, ils parlent français ».

     

    Un soir, on a pris des places pour un spectacle mémorable et indescriptible du « Blue Man Group » sur Astor Place. En voici une idée :

    « Les trois célèbres hommes bleus occupent depuis quelques années ce théâtre off Broadway au coeur d' East Village. Leur décapant spectacle, désormais un classique, fait salle comble à chaque représentation. Rock, mime, vidéo, peinture... un happening multiple et envoûtant qui vous ballade tambours battant entre rire et émotion ... et sans même avoir à comprendre l'anglais... Un must! “

    L’année suivante, je me payai le luxe d’un week-end shopping avec des collègues. Puis autre visite avec ma petite sœur. Budget limité oblige, on a dormi dans un hôtel un peu miteux.

    La dernière fois que je suis allée à Manhattan, c’était avec mon ex en 2000. Il n’a pas eu, comme moi, le coup de foudre pour NY. Il paraît que New York, on aime ou on déteste, pas de demi-mesure. On a fait le tour de la ville, Times Square, Washington Square, visite du passionnant et émouvant musée d’Ellis Island, dîner dans un restaurant du Pier avec vue imprenable sur Brooklyn Bridge, salsa endiablée au S.O.B’s sur Varick Street. On dormait chez Keddins, toujours lui, qui habitait en coloc dans Tribeca avec un vieux saxophoniste de jazz qui connut son heure de gloire. Chaque matin, on prenait, chez Bubby’s un petit-déjeuner pantagruélique qui nous calait jusqu’au soir.

    New York me manque et j’ai vraiment hâte d’y retourner.
  • Braderie de Lille

    Vendredi soir, je me déconnecte de ma semaine difficile en montant dans le train direction Lille pour la Braderie, que je n'ai jamais faite. Tonton Dan me récupère sur le quai de la gare et je dors chez eux à Lys-lez-Lannoy. A l'arrivée, on boit une petite mousse, un accueil comme je les aime, et comme je suis claquée, je vais me coucher à 23h00. Le lendemain, quelques tranches de cramique dans le ventre, on part en Belgique acheter des Léonidas (que des blancs pour la petite dernière, que des noirs pour moi) et on passe chez Auchan, à côté du collège Gambetta où j'ai passé 6 mois, il y a bien des années. Au rayon fromages, je prends un Vieux-Lille, un Maroilles pour faire une bonne tarte, des fromages hollandais pour Esteban et des charcuteries du coin comme le Postlevetch ??? et du pâté aux endives. Ensuite, je retrouve ma copine Sophie (moitié ch'timi comme moi) à la gare de Lille Flandres. C'est marrant de se retrouver ici alors qu'on vit toutes les 2 à Paris. On s'enfonce dans la foule autour du quartier du vieux Lille, le beau temps est de la partie (c'était pas gagné). Sur la grand-place, le beffroi ne joue pas "le p'tit Quinquin" mais y'a des gars déjà gris qui chante des chansons à boire. Première urgence : trouver une brasserie pour se faire des moules-frites, passage obligé de tout bradeux qui se respecte. Après avoir vidé une chopine, on déambule dans les rues. C'est vraiment sympa comme ambiance et il y a des affaires à tous les coins de rue. J'aime bien ces gens du Nord et cet accent que beaucoup trouvent laid, les friteries à tous les coins de rue, la belle architecture lilloise. Vers 17h, on en a plein les pattes et à la terrasse d'un café, je commence à papoter, comme d'habitude, avec mes voisins de table qui sont venus en bus de Metz. Je leur explique ce que sont les moules au Maroilles, on parle de leur région, ils me conseillent le marché de Noël de Metz qui est un des plus beaux. Bonne idée, ça tombe bien, j'ai un oncle ch'ti super sympa exilé à Metz, je vais me programmer une virée là-bas courant décembre. Comme ça, je pourrai peut-être visiter Nancy et la place Stanislas toute neuve. Je connais bien Strasbourg because enfance en Allemagne mais pas Metz et Nancy; à moi les petits cochons en pain d'épice !

    Samedi soir, je prends le TER pour aller rejoindre l'autre moitié de la famille dans les Flandres. Bob me sert mon whisky-coca comme d'hab, on mange et on va guincher au Manoir, la boîte du coin. Ce soir, je rentrerai à la capitale bien requinquée, j'en ai besoin avec la semaine qui m'attend : inauguration du bâtiment, séminaires, salons, conventions etc.

  • 2 ou 3 trucs sur les Turcs

    Toujours dans le chapitre Turquie, des remarques ou enseignements (en vrac) tirés de mon séjour :

    • Les appels à la prière, 5 en tout, ont lieu au lever et au coucher du soleil (ce sont les 2 prières les plus importantes) puis à 13h, 17h et 20h.

    Le muezzin en chair et en os a été remplacé par des enregistrements audio (grillé le petit bip de fin de bande)

    • Les questions que j'ai posées (et ce qu'on m'a répondu) :

    - pourquoi l'essence est-elle si chère ? (plus chère qu'en France)

    => parce qu'elle est taxée à 80 % 

    - quels rapports la Turquie entretien-elle avec ses voisins arabes (Irak, Syrie) ?

    => de mauvais rapports, les Turcs n'étant pas considérés par ces pays comme de vrais musulmans.

    - pourquoi y-a-t-il autant de Turcs en Allemagne ?

    => l'amitié germano-turque a commencé avec la première guerre mondiale car l'empire ottoman s'est rallié à l'Allemagne. Après la seconde guerre mondiale, les 2 pays signent un accord sur ke recrutement de main d'oeuvre. A l'initiative de la Turquie, cet accord devait permettre d'accompagner la forte croissance économique de l'Allemagne et de donner une qualification aux travailleurs Turcs et une aide financière à leurs familles restées en Turquie.

    - que pensent les Turcs des Français ?

    => Ils nous aiment beaucoup, apprécient notre respect de leur pays et de leur culture et notre intérêt pour l'histoire.

    • Les premiers Turcs étaient animistes et furent convertis à l'Islam lorsqu'ils perdirent la guerre contre les Arabes. Les seuls Turcs fidèles aux origines seraient les "Alévis" qui, après avoir été la cible de plusieurs attentats, sont toujours victimes de fortes discriminations (dixit Osman, homme charmant rencontré en Cappadoce)
    • Atatürk (père des Turcs) fit abolire le sultanat, puis le khalifat. Il fit aussi interdire la polygamie et donna le droit de vote aux femmes Turques en 1934, soit 10 ans avant les Françaises. Il rendit l'école obligatoire et fit remplacer l'alphabet arabe par l'alphabet latin. Il est toujours le héros du pays et on rencontre son portrait dans de nombreux endroits en Turquie (bel homme, par ailleurs).

    Sabiha Gökcen, fille adoptive d'Ataturk, fut la première femme pilote d'avion dans le monde. La Turquie fut aussi le premier pays au monde à nommer une femme au poste de Juge de la Cour suprême.

    • Le port du voile est interdit dans les administrations et les écoles publiques, ce qui fait l'objet de fréquentes manifestations de la part des religieux les plus ultras.

    Il y a 2 choses que j'ai vraiment appréciées en Turquie : le thé à la pomme (à goûter avant de resucrer sous peine de boire du sirop) et les chats qui se baladent partout. Mais pourquoi sont-ils aussi chétifs, ces pauvres matous ?

    Le football passionne les Turcs. La plupart des hommes nous ont abordé en nous parlant de la coupe du Monde, du coup de boule de Zizou ou de leur attachement à Ribéry (qui a joué à Galatasaray).

    Quand on a goûté aux kebaps là-bas, on ne peut plus manger les sandwichs fourrés de frites et de sauce dégueulasse qu'on nous sert en France. Il ne me reste plus qu'à arpenter le quartier turc parisien (10ème) pour dégoter un beyti kebap. Si vous voulez perdre quelques kilos (n'est-ce pas Arno), la nourriture, très saine, est idéale à condition de zapper les desserts au sirop et de ne pas s'imbiber de raki.  

    Les Turcs sont très curieux envers les touristes et adorent discuter, de préférence autour d'une tasse de thé. Les enfants et les vieilles m'adressaient des coups d'oeil malicieux. Je me souviens d'une adorable petite fille toute de rose vêtue et me rappelant Karima il y a quelques années, qui me tournait autour sur le ferry en me faisant des sourires et des signes de la main. En revanche, contacts quais inexistants avec les femmes. Tous les métiers au contact de la clientèle sont exercés par les hommes (restaurants, hôtels, cafés etc.)

    Les Turcs et l'immigration ? A part pour le tourisme, les Turcs ne semblent pas très accueillants envers les étrangers. Regards appuyés, limite gênants, femmes qui rient et se poussent du coude en voyant un Noir , je n'ai pas vu de communautés visiblement étrangères (comme les Indiens, Chinois ou Africains). Il paraît qu'il est très difficile d'obtenir la résidence en Turquie. Pour intégrer la communauté européenne, va falloir faire un petit effort !