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Globe-trotting - Page 26

  • La Barbade

    En cet automne prématuré, je vous propose une escapade ensoleillée vers les Caraïbes, sur l’île de la Barbade où je passai 2 séjours inoubliables, en septembre 96 et mars 97.

    Voisine de la Martinique et de la Grenade, cette ancienne colonie anglaise est l’île la plus orientale de l’archipel des Antilles.

    Découverte par des navigateurs portugais en 1536, elle devrait son nom aux figuiers barbus qui y poussaient à l’époque. Cette île est réputée dans toute la Caraïbe pour sa vie nocturne, ses plages magnifiques, son climat stable et son infrastructure touristique.

    La plupart des complexes hôteliers s’échelonnent entre Speightstown, au Nord, et Oistins au Sud, à l’abri des forts vents de l’Atlantique qui balaient la côte Est. Les touristes viennent principalement d’Angleterre, Irlande, USA et Canada. Pas de français ou presque, les petites françaises y font sensation …

    On appelle les habitants de l’île, ainsi que leur créole,  le(s) Bajan (s).  

    Je passai mon premier séjour à la Barbade avec 4 irlandaises, parmi lesquelles mon amie Blaithin dont j’ai déjà parlé ici.

    Nous logions sur la côte Sud de l’île, là où se rencontrent mer des Caraïbes et océan Atlantique, au Sandy Beach hotel, à Christchurch. C’est la côte la plus animée le soir.

    Sans moyen de locomotion mais à 2 pas de St Lawrence Gap, pépinière de restaurant et boîtes, notre séjour se passa principalement entre ballades à cheval, plage, restaurants et boîtes. L’un des avantages d’aller dans un pays fréquenté par des anglais, c’est ce super concept d’happy hour ; les daïquiris m’évoquent immanquablement les délicieux cocktails à la mangue, fraise ou banane que j’ai sirotés à la Barbade, sur fond de ragga.

    Nous naviguions chaque soir entre le Ship Inn et le Harbour Lights, une boîte en plein air sur la plage où nous dansions jusqu’à l’aube, avant d’aller dormir au bord du lagon de Sandy Beach.

    Le plat national de la Barbade est le poisson volant, qui a même été choisi par l'office de toursime comme emblème, à accompagner de cou-cou, un plat de farine de maïs et gombos.

    Je garde un excellent souvenir d'une langouste grillée chez David, le jovial propriétaire d'un restaurant romantique à souhait surplombant la mer, avec en contrebas les lumières scintillantes du Gap. 

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    Je me souviens aussi avec émotion du sublime chanteur du groupe 2nd Avenue, en marcel blanc et bandana, qui nous affolait, Blaithin et moi, de sa voix chaude et de son regard de félin.

    Il y a une chose qu’il ne faut rater pour rien au monde à la Barbade, c’est le Oistins Fish Fry.

    Chaque vendredi et samedi soir, après que les derniers bateaux aient déchargé leurs prises, le village de pêcheurs d'Oistins est en fête.

    Aux abords du marché aux poissons, des mamans avenantes et rebondies font griller et frire sous vos yeux toutes sortes de poissons : barracuda, thon, requin, daurade, poisson volant, espadon que l'on vous sert avec du riz ou des patates douces, à faire glisser avec une gorgée de Banks bien fraîche. 

    Lors de ma première soirée au Oistins Fish Fry, 2 mamans hilares m'ont prise en sandwich pour me faire danser le calypso avec elles. Je ne me suis pas démonté et mes copines ont bien ri.

    La veille du départ, mes copines partant pour Sainte-Lucie, je décidai de prolonger le séjour et d’en profiter pour visiter le reste de l’île. Accompagnée de Chris, mon dévoué guide, je fis le tour de l’île -34 km de longueur sur 23 de large - et découvris la magnifique côte Est, sauvage et dangereuse.

    Les vagues furieuses de l’océan Atlantique viennent s’écraser sur les plages rocheuses désertées par les nageurs avertis mais envahies, le dimanche, par les bajans qui viennent y pique-niquer en famille. Le long de la côte s’égrènent maisons d’hôtes, restaurants et rhumeries où l’on peut acheter le fameux Mount Gay. La baie de Bathsheba, au pied d’une colline, est un spot bien connu des surfeurs.

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    En redescendant vers le Sud-Est, on rencontre la plage de sable rose et les dunes de Crane Beach et puis Bottom Bay, ses falaises, ses grottes, ses cocotiers et son sable blanc.  Le soir, nous retrouvions les amis de Chris au Boatyard, qui propose plus de 100 cocktails différents, avant d’aller danser.

    En dehors de Cuba, la Barbade fut mon seul séjour dans les Caraïbes et un de mes plus beaux souvenirs. Vous pouvez trouver des informations sur cette magnifique île, en anglais, ici.

  • Richelieu

    La semaine dernière, après mon retour de Tokyo, je suis allée faire un tour du côté de Richelieu, une mignonne petite ville située à une vingtaine de kilomètres de Chinon. C'est là que mon ami Hervé a racheté une maison, dans un état lamentable, et en a fait un nid déjà douillet et à fort potentiel. Le temps n'était pas des plus ensoleillés mais j'ai quand même savouré 2 barbecues et quelques pastis. Le jeudi, nous sommes allés nous balader dans les environs de Richelieu et avons visité le joli village médiéval de Faye-la-Vineuse ou l'on peut admirer la collégiale Saint Georges, église fortifiée construite en 1039, avec chemin de ronde et tour de guet. Monument historique classé, avec son choeur du 12ème siècle et sa crypte du 11ème siècle, c'est un chef-d'oeuvre de l'art roman. Le village est très typique également.

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    Nous sommes ensuite allés nous balader dans le superbe parc de Richelieu. Celui-ci abrita le château de Richelieu, construit vers 1630, symbole du prestige du cardinal et premier ministre de Louis XIII, et plus grand château de France jamais construit avant Versailles. Après son abandon pendant la Révolution, le château fut démoli en 1835. Subsiste le parc, agrémentés de canaux, d'embarcadères et d'écluses, qui compte des arbres rares comme des séquoias, cyprès chauves, arbres de Judée.
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    Après cette balade champêtre, nous nous sommes installés dans un bistrot à vins, face au parc, le Fossé Saint Ange. Une petite salle avec poutres apparentes, décoration bourgeoise, un jeune patron beau comme une carte postale ancienne avec son tablier bleu et son noeud pap', un bar rutilant en zinc, une jolie patronne rousse (et bretonne). Il est pas beau, le titi tourangeau, franchement ?

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    Au-dessus de nos têtes, nous nous amusons à lire un décret datant de plusieurs siècles qui proclame qu' "anglois, écossois et irlandois" doivent quitter la ville. A cet instant, un couple d'une cinquantaine d'années, elle lèvres siliconées, lui noeud papillon, entrent dans le restaurant. Il lit le Herald Tribune alors que Madame s'ennuie visiblement. Elle commence à lire la fameuse affiche et moi je lui dis, en anglais, qu'elle ne devrait pas la lire avant de manger. Elle me répond en français. Je m'excuse, disant que je l'ai crue anglaise car son compagnon lit le Herald Tribune. Ellle a une moue dédaigneuse dans sa direction et répond "Oh, ça ? Pfff, c'est son snobisme".

    En entrée, alors qu'Hervé déguste des asperges du pays en capuccino d'asperges et morilles, je savoure du foie gras aux épices de pain d'épice et chutney aux figues. Le pain est savoureux lui aussi, il vient du "Fournil du château" à Chinon. Nous mangeons ensuite, lui un gigot d'agneau de 7 heures au taboulé d'épeautre aux poivrons rouges et tempura de fleurs de courgette et moi, un risotto safrané aux joues de cochon parfumées à la gremolata. Tout est parfait, succulent et le service est irréprochable et convivial. On a l'impression d'être des habitués. Si vous passez par Richelieu un jour, arrêtez-vous y un instant, c'est un moment de détente hors du temps :

    Fossé Saint Ange

    2 rue du Chantier, Porte de Châtellerault à Richelieu; Tél : 02.47.95.38.82

    Après ce superbe dîner, nous sommes rentrés dans la nuit noire. Un arrêt en route pour saisir ceci :

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    Arrivés à la maison, nous avons entamé une partie de fléchettes ponctuée de fous-rires à chaque fois que je plantais mes fléchettes dans le mur en pierre. Il a fallu qu'Hervé s'ouvre le doigt en voulant faire du zèle. Le lendemain, nous sommes allés faire un tour au marché de Richelieu, sous les jolis halles en bois mais l'offre était peu abondante. Nous sommes donc allés jusqu'à Chinon, dans la belle boucherie de M. ONDET, au 5 rue Jean-Jacques Rousseau. J'y ai acheté des produits locaux, rillons, rillettes (Mère Mi je te vois venir ...) et andouillettes. Halte gourmande en face, au Fournil du Château, qui propose aussi de délicieux pains au chèvre et noix, saumon et ciboulette etc. Au déjeuner, nous avons mangé une énorme entrecôte et Hervé m'a fait un tupperware de poisson cru à la tahitienne que j'ai dégusté en rentrant à Paris. Si vous voulez la recette, il faudra le la lui demander :) 

     

  • A Livingstone, dans le Guatemala noir

    medium_i21603p58_59_697_voyage3.0.jpgJ'y suis allée en 1992 au cours d'un périple de 12 jours à travers le Guatemala, mené dans les "chicken bus" qui dévalent des ravins escarpés et se font la course (mieux qu'un grand 8 à la foire du Trône et le meilleur moyen d'y finir, sur le trône ...)
    A l'exception du Nord du pays, où se trouve Tikkal, site maya de la plus haute importance mais trop excentré, j'ai visité la région magnifique du lac Atitlan et ses villages alentour, acheté de l'artisanat local au marché de Chichicastenango, admiré les belles demeures coloniales et colorées de la ville d'Antigua. A la fin du voyage, j'ai traversé la frontière jusqu'au Honduras pour visiter le site de Copan.
    J'ai navigué, suivie par de facétieux dauphins, jusqu'à l'île de Livingstone où j'ai dégusté, dans un boui-boui comme ceux auxquels j'aime soumettre mon estomac aseptisé, un ragoût de poisson et bananes plantains d'où émergeaient les pattes d'un crustacé ressemblant étrangement au crabe. Je viens d'apprendre le nom de ce plat, c'était un "tapado" !

  • Alors, Tokyo ??

    Qu'est ce que je retiens de cette courte immersion dans la société japonaise ?

    D'abord, l'image que j'avais d'un peuple fermé a été remise en cause par la gentillesse des rares personnes que j'ai rencontrées. Ensuite, mon peu d'intérêt pour les hommes de type asiatique a été sérieusement bousculé par les magnifiques mâles que j'ai croisés. Idem pour les filles, la jeune génération est vraiment belle (il y avait aussi cet homme au restaurant, face à moi, la cinquantaine, très séduisant), plus grande, plus élancée, très classe.

    La mode ne se fait décidément plus à Paris, de ce côté là non plus la France n'est plus une référence. Nous sommes trop conventionnels et ternes, couleurs sombres, conformisme, peur de se faire remarquer, culte de l'apparence. Les Japonaises osent, font des mélanges improbables, comme les Anglaises, et c'est souvent charmant parce que quand quelqu'un est bien dans sa peau, il est beau. 

    Qu'est ce qui m'a surpris ?

    Les range-parapluies avec cadenas intégrés qu'on trouve à l'extérieur des hôtels.

    La discipline des Japonais qui font la queue pour traverser la rue et le fait que malgré la foule, personne ne se bouscule. En fait, le contact physique est prohibé. Nous voir nous faire la bise les amuse beaucoup.

    Le parfum "Samourai" d'Alain Delon en vente dans chaque parfumerie et que je n'ai jamais vu ici.

    Qu'est ce que j'ai appris ?

    Qu'il ne faut jamais laisser de pourboire, c'est perçu comme une insulte.

    Que les Japonais évitent généralement le contact avec les Occidentaux, non par mépris mais parce qu'étant extrêmement polis et ne parlant pas anglais, ils seraient trop honteux de ne pouvoir répondre à une éventuelle question.

    Qu'il ne faut pas occuper l'espace inutilement par respect des autres. Dans un pays avec une telle densité de population, on fait souvent la queue et chacun est conscient de cela. Par exemple au restaurant, on ne peut pas rester à table aussi longuement qu'on le fait ici, c'est très impoli, car d'autres attendent pour s'assoir. Par ailleurs, le patron ne se permettra jamais d'en faire la remarque ou même de faire sentir aux clients qu'il est temps de partir. Nos bistrotiers parisiens devraient en prendre de la graine ...

    Est-ce que j'ai aimé ce voyage ?

    Oui et si le Japon ne faisait pas partie de mes top 10, j'ai vraiment envie d'y retourner. Pas à Tokyo, que j'ai trouvé peu dépaysant, mais dans le rest du pays, en particulier à Kyoto, qui aux dires d'un voyageur, est la plus belle ville qu'il aie vue au monde. En dehors du poisson cru, que je pourrais manger chaque jour, et du raffinement des mets, j'ai été émerveillée par le savoir-vivre de ce peuple et leur conscience de l'autre.

     

  • Tokyo jour 3

    medium_CRW_9594m.jpgRéveillée à 7h10, je descend seule prendre le petit déjeuner, vite rejointe par N. et V. Lorsque je remonte, Claire dort toujours, je vais faire quelques courses au Wing Takanawa. En sous-sol, ce centre commercial luxueux ressemble un peu au rayon parfums des grands magasins, il y a des corners ou sont vendus des wagashis (pâtisseries japonaises), des épices, du vin. Les wagashis sont peu caloriques, riches en fibres et très digestes. Tous les étals offrent aux yeux des bouchées pleines de poésie, ici des roses en sucre, là des bouchées mauves saupoudrées de matcha, des couleurs pastels. Le stand Mochi Cream est très raffiné, on y propose des Mochi cream à la patate douce, à la mangue, ça fait envie. Il y aussi un stand Angelina qui propose un Mont-Blanc au thé vert. Et d'autres stands qui vendent des viennoiseries, du saké, des glaces, des plateaux de poisson cru, des brochettes, des tempura (beignets de poisson et légumes). Il y a aussi une sorte de Monoprix, j'essaie de deviner ce que sont les produits car rien n'est écrit en anglais. Par précaution, je me contente de pâtisseries, de thé vert instantané, de nouilles et d'une bouteille de saké (16€). Le rayon poisson est d'une fraîcheur incroyable, il y a une dame qui les arrose en permanence. Je remonte poser mes courses, Claire dort toujours, j'hésite à aller manger seule, j'aurais bien aimé aller visiter le temple qui se trouve à 20 minutes à pied, mais il pleut beaucoup. J'opte pour un massage dans le centre commercial, je monte à l'espace beauté et relaxation et entre dans le le salon "Le Temps" pour un massage du corps de 30 minutes (22€). Je suis un peu gauche mais je communique par signes avec ma masseuse. J'entre dans une pièce ou se trouve d'autres femmes, à plat ventre, qui se font masser tout habillées. Je m'allonge, la masseuse pose un linge sur moi et commence à masser mes trapèzes. Elle appuie ses doigts sur des points douloureux et les fait rouler jusqu'à ce que la tension disparaisse. Elle ne fait pas de grands mouvements enveloppants mais s'attarde sur des points spécifiques : le long de la colonne, le crâne, la nuque, les lombaires, les jambes. Le massage est terminé, elle m'offre un verre d'eau. Il y a toujours beaucoup de monde dans le centre commercial, je vais faire un tour au bowling et regarde les familles japonaises et les enfants qui piaillent. Je descend dans l'espace de restauration et entre dans un restaurant de sushis. Ce seront les derniers du séjour. Je commande un Kairui Moriawase, c'est un assortiment de coquillages crus : akagai (coque), namahotate (noix de st jacques), shiromirugai, torigai admirablement présentés sur un lit de glace. Je savoure chaque bouchée, c'est frais et fondant.  Je goûte aussi un truc non identifié : le Nitokobushi sushi.

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     Je retourne à l'hôtel, Claire est réveillée, à 18h nous retrouvons l'équipage dans le hall d'accueil. il y a aussi des hôtesses japonaises qui me demandent mes impressions sur Tokyo. Nous prenons la navette jusqu'à l'aéroport, en passant au-dessus de la baie de Tokyo, avec ses bateaux flottants. Dans la salle d'embarquement, je remarque un groupe d'hommes avec des colliers de coquillages et femmes en robes fleuries, le teint couleur caramel. Ils ressemblent au peuple chez lequel j'ai fait mes premiers pas et parlent français. Je leur demande d'ou ils viennent. Mon intuition était bonne, ils arrivent de Nouméa mais sont originaires de Vanuatu. Je leur dis que je suis née à Nouméa et que je les ai reconnus grâce aux robes poupiné, ils m'encouragent à y retourner et à aller aussi à Vanuatu. Je crois que mon projet de tour du monde devient urgent. Dans l'avion, je n'ai pas sommeil, je commence à regarder "Pars vite et reviens tard" puis je zappe sur "La môme" ou Marion Cotillard joue le rôle d'Edith Piaf. Lorsque je me réveille, Claire m'apprend le nom de notre nouveau président. Nous atterissons à CDG à 4h du matin, je récupère mes bagages en discutant avec une hôtesse japonaise qui me dit qu'il faut absolument que j'aille à Kyoto. Je sens que je vais me laisser tenter...