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J'aime - Page 20

  • La bonne humeur d'Aïn

    Envie de partager avec vous le moment de bonne humeur que m'a procuré Aïn en publiant ça.

    It'll blow ya mind !

    (cette paire de fesses, quand même ...)

  • Opération langoustine

    d3cdd55d4fa16752afcb80c2f19975bc.jpgHier, l'équipe qui rassasie nos estomacs affamés chaque midi me glisse : "Demain à 8h30, RDV pour un casse-croûte". Ce matin, je déboule à l'heure dite et retrouve ma bande de joyeux drilles (pour ceux qui suivent, les mêmes qui m'avaient balancée toute habillée dans le spa en juin).

    Lorsque j'ouvrai la porte du salon privatif dans lequel se tenaient les agapes, j'eus un doute à la vue d'une bouteille de Ménétou-Salon, plantée bien fraîche dans son seau. Du vin blanc avec des croissants ?  A cet instant, D. apparut, hilare, la toque vissée sur la tête, poussant un chariot sur lequel trônait un monceau de langoustines, bulots et crevettes charnues, de toute beauté, escortés d'un gros bol de mayonnaise au curry.

    Inutile de vous dire qu'on leur a fait leur fête, aux bestioles ...

    C'est très bon, un petit déj' aux fruits de mer.

    Je bosse vraiment avec une bande de fous. Eux aussi.

  • La vie de Gandhi

    a5f6308d2548dc90ac03fc5da1d63ec1.jpgCe soir, si vous vous trouvez devant votre poste de télé, je vous encourage à regarder le très beau film "Gandhi" de Richard Attenborough. A l'occasion de l'anniversaire de l'indépendance de l'Inde, le 15 août (1947), le Nouvel Obs consacre un dossier spécial au Mahatma, dans lequel la parole a été donnée à sa famille et les témoins de sa vie.

    Adolescente, j'avais été bouleversée à la lecture de sa biographie, par la vie, la résistance de ce petit homme et son assassinat. A sa mort, Einstein dit de lui "que les générations futures auront du mal à croire qu'un tel homme de chair et de sang ait réellement existé".

    Le témoignage du petit-fils et des proches de Gandhi m'apprit plusieurs choses sur l'homme.

    Marié à 12 ans, il n'a jamais pardonné à son père de lui avoir imposé un mariage si jeune et n'a eu de cesse de dénoncer les unions enfantines.

    A 19 ans, il partit étudier à Londres, ce qui lui valut d'être exclu de sa caste. C'est là qu'il découvre le christianisme. Fasciné par la figure du Christ, qui n'a pas d'équivalent dans l'hindouisme, il lit la Bible et se rend beaucoup plus souvent dans une église que dans un temple hindou. Il cherche sa voie spirituelle. Plus tard, en Afrique du Sud, il lit Léon Tolstoi et est bouleversé par son "Royaume des Cieux est en vous". Il se posera longtemps la question de sa conversion au christianisme, mais s'y refusera pour deux raisons. La première, c'est qu'il refuse de croire que Jésus est le seul enfant de Dieu. La seconde, c'est parce qu'il faudrait alors se défaire de l'hindouisme, et donc d'une partie de lui-même.

    J'avais oublié qu'il avait vécu 20 ans en Afrique du Sud. Confronté au racisme anti-indiens, Gandhi se lance d'abord dans la défense des indiens au sein du système. Infirmier au sein de l'armée anglaise qui se bat contre les zoulous, témoin de viols et d'atrocités, c'est là que sur le champ de bataille, il a l'Illumination et découvre sa mission : "propager la vérité et la non-violence". Dans la foulée, il fait voeu de chasteté et de pauvreté, pour "être totalement libre".

    Le peu de goût de Gandhi pour le sexe est dû au fait qu'il associa très tôt le sexe à la mort. Alors que, jeune marié, il veillait son père gravement malade depuis plusieurs jours, Gandhi rejoignit sa jolie épouse, quelques heures, pour faire l'amour. Au sortir de ces ébats, il apprit que son père venait de mourir, seul. Plus tard, Gandhi écrira "les femmes sont la source de tous les maux".

    De la même façon, Gandhi renonce aux joies du palais. La nourriture devait être saine mais sans goût et strictement végétarienne. Il interdisait également le sel et les épices, qui "éveillaient les sens".

    Gandhi se soucie peu de sa famille. Rien ne compte vraiment en dehors de la libération de son pays par la non-violence. Son fils aîné souffrira particulièrement de la vie de pauvreté que Gandhi leur impose, du jour au lendemain. Il se mettra à boire et à jouer, et mourra dans la déchéance et la misère, cinqu mois après son père.

    Un des préceptes de Gandhi a particulièrement résonné en moi, en ces temps ou les lois les plus injustes, la violence et le mépris de l'être humain ne rencontrent plus guère que passivité et soumission. C'est le concept de "désobéissance civile". Très inspiré par l'écrivain américain David Thoreau, inventeur de ce concept, Gandhi estime que les citoyens ont le droit et le devoir de désobéir aux lois immorales. Il estime aussi que ce qui serait acquis par la violence ne pourrait être maintenu que par la violence.

    J'appris aussi que Churchill vouait une haine féroce à Gandhi. Quand il l'enferme en 42 et que Gandhi entame une grève de la faim, il ne le libère que parce qu'un médecin lui assure que Gandhi est sur le point de mourir et qu'il vaudrait mieux qu'il s'éteigne en dehors de la prison, pour ne pas déclencher d'incidents. Libéré, le Mahatma survit et reprend la lutte. Churchill est furieux.

    Les prises de position de Gandhi envers Israel et les juifs ont fait l'objet d'une forte controverse. Pendant la seconde guerre mondiale, ils les exhortent à s'opposer aux crimes nazis par la non-violence et à "accepter la souffrance, voire le massacre". Dans le même article, il dénonce violemment le sionisme. Cela lui vaudra d'être accusé par le philosophe Martin Buber de chercher à tout prix à préserver "l'unité hindo-musulmane", ce que Gandhi démentira. Après la guerre, il continuera à s'opposer publiquement à la création de l'état d'Israel.

    Lorsque l'indépendance tant attendue est proclamée en 1947, Gandhi ne se réjouit pas. Désespéré par la création du Pakistan, les massacres qu'elle provoque et qu'il ne parvient pas à stopper malgré ses supplications, il déclare avoir changé et semble ne plus croire en la non-violence. Ses propositions dérangeantes, notamment ses déclarations en faveur d'une femme intouchable comme présidente de l'Inde, en ont fait un personnage gênant qui sera éliminé un an après l'indépendance de l'Inde. Reste la principale figure morale du 20ème siècle, qui inspira Martin Luther King, Lech Walesa et Nelson Mandela.

    A lire :

    "Autobiographie ou mes expérience de vérité" par Gandhi (PUF, 2003)

    "Résistance non-violente" par Gandhi (Buchet-Chastel, 2007)

    "Cette nuit la liberté", par Dominique Lapierre et Larry Collins (Pocket, 1975)

    (L'épopée de l'indépendance de l'Inde).

     

  • Indociles

    Merci à Filaplomb de m'avoir fait découvrir, via Fanette, ce blog, "Chronique de la contestation".

    Karl Laske, journaliste à Libération, regrette que les médias aient de plus en plus de difficulté à aller sur le terrain, rue et banlieues, car toujours soupçonnés de complicité, tantôt par les policiers tantôt par les contestataires. L'article sur lequel je tombe relate le passage à tabac d'une femme africaine, enceinte de surcroît, dont le seul délit est de vendre des safous à la sauvette dans le 18ème. Pour lire et voir ce que nos dirigeants veulent faire du pays des droits de l'homme, c'est là.

    Filaplomb pose une question que Mère Mi a déjà posé ici.

    "Nos grands-pères et nos aieux, que penseraient-il de notre lâcheté ? De notre absence de révolte ? De notre collaboration ?"

    Je sais ce que mon grand-père, qui avait pris à partie les flics un jour dans le métro parce qu'ils arrêtaient et contrôlaient uniquement certains faciès, en penserait.

    Nous sommes le peuple qui a marqué l'histoire et le monde en plantant des couilles au bout des fourches et en coupant la tête des intouchables.

    A l'époque des émeutes 2005, j'ai secrétement souhaité que tout le monde descende dans la rue. Parce que jeunes, vieux, actifs, retraités, français ou étrangers, personne aujourd'hui n'est satisfait de sa situation. La révolution n'a pas eu lieu, alors. Mais la marmite bout toujours.

  • Cinéma en plein air à la Villette

    Paris l'été, et bien que ce dernier se fasse encore capricieux, ce sont des glaces savourées en flânant, les orteils à l'air libre dans des tongs, les jupes froufroutantes, le soleil qui caresse la peau, les langues du monde entier qui se mélangent dans l'air, les rues enfin accessibles aux vélos et piétons, l'herbe tendre dans laquelle on s'allonge pour bouquiner, sous le pépiement des oiseaux.

    Paris l'été, ce sont des films en plein air et des concerts gratuits.

    Le festival du cinéma en plein air de la Villette a commencé il y a 3 jours, le programme, c'est ici.

    J'ai noté dans mon agenda, à voir, "Lady Chatterley", "Bamako", "L'homme sans passé", "Nobody knows", "Marie-Antoinette", et revoir, en essayant de ne pas pleurer, "Million Dollar Baby".

    Vous les avez vu ? Vous voulez les voir ?