Je tue les soirées en solitaire de manière plutôt agréable sur le site de la SPH....
La plupart du temps, je ris beaucoup, parfois même j'éclate de rire. Avec ce petit gars (grand, d'ailleurs) montmartrois, avec lequel j'ai bu un verre au bout de 3 mois d'échanges réguliers. Il m'a prévenue « Ne monte jamais en voiture avec moi ». Et si un jour on boit du champagne ensemble, je le surveillerai. Avec lui, je me pisse dessus de rire !
Il y a aussi « le Bruno », mis en vente aux enchères par une amie très chère, qui va et vient au rythme de ses rencontres et m'envoie des mails drôles et tendres. Et d'autres copains échoués là, que je vois « clignoter » de temps en temps.
Hier soir, pourtant, l'ambiance ne semblait pas à la déconne.
Un premier mail d'un homme qui tente d'établir un contact depuis longtemps (et que j'ignore, honte à moi), auquel je réponds et qui me confie, tout de go, être nostalgique à l'approche de la Saint-Valentin. Je suppose que l'année dernière à la même époque, il l'a passée dans les yeux d'une jeune femme aimante mais, pudeur ou coquetterie, il n'en dira pas plus et retournera à ses rêveries.
Un peu plus tard, j'entame la discussion avec un autre au pseudo pêchu auquel il ne fera pas honneur, ce soir. Nous échangeons des vues sur le site et les gens qu'on y croise. Il me charrie et me demande si j'ai la médaille de Jeanne d'Arc. « Désolée, j'ai envie de rire, ma vie sentimentale et professionnelle me dépriment » dit-il. Il est en train de divorcer et « en a marre de baiser avec n'importe qui ». En dehors de ça, il court les marathons et j'en profite pour changer de sujet et solliciter ses conseils.
Et puis, pour finir, ce « marchand d'art » un peu rouquin qui me contacte et répond, quand je lui demande ce qu'il a fait de sa soirée (il sort beaucoup, visiblement) répond qu'il est sous la couette et n'a pas trop la pêche. « Une remontée d'émotions suite à ma rupture amoureuse et la Saint-Valentin qui approche, ça fait pas mal de négatif... » Il raconte qu'après 3 mois, silence radio, plus rien, pas de réponse à ses mails et appels. Je trépigne presque de colère derrière mon ordi, ce genre de truc me fout en rogne, ceux qui me connaissent bien le savent. Comme me l'écrivait un autre il y a peu « je préfère un non clair à un oui pour de mauvaises raisons ». Et bien moi, je préfère un bon « vas te faire foutre » à un silence méprisant.
Ce matin les petits lapins allaient mieux. Ce doit être la nuit qui les rend sombres.
Le garçon fan des années 80 me relance pour une deuxième rencontre. Il écrit "J'ai acheté un blouson en cuir pour faire le bad boy pour rien, heureusement qu'il était soldé, prochaine étape le tatouage sur le bras droit". Je lui conseille plutôt le piercing sur le zguègue, ce qui le fait rire mais ayant peur qu'il prenne au sérieux ma déconne, je le rattrape au vol avant qu'il ne commette l'irréparable. Il veut absolument savoir s'il n'y a pas la moindre chance qu'on couche ensemble. "Tu as le don de casser le moral" écrit-il à ma réponse sans appel. Ben merde, moi qui me fais un honneur de ne pas faire miroiter de faux espoirs aux hommes, v'là qu'il y en a qui demandent des minauderies ... !
Est-ce que je suis la seule à n'en avoir rien à taper de cette fête commerciale ? Je me suis toujours sentie désolée pour ces hommes qui se baladaient avec leur rose rouge à la main et ces couples aux yeux larmoyants attablés comme pour de la figuration, le jour du 14 février. De manière générale, je déteste les fêtes obligatoires.
L'année dernière, et malgré mes recommandations, j'ai eu droit à une rose rouge. A quinze jours près, j'y échappai.
Pitié ! Le resto, les fleurs, n'importe quel jour, mais pas celui-là !