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2yeux2oreilles - Page 125

  • De la neige en janvier, c'est incroyable, non ?

    Ces jours-ci, j’ai l’impression, à écouter les gens (qui écoutent les médias), que la France est un pays tropical. Qu’il ait neigé en Provence, c’est exceptionnel, certes. Mais - 9 degrés à Paris, en janvier, quelques centimètres de neige et on n’hésite pas à parler d’un « froid polaire ». On prend des photos de Notre-Dame de Paris sous la neige, comme si c’était du jamais vu. Fabriquons du sensationnel !

    On a tellement perdu la notion des saisons que la normalité en devient anormale. « La France paralysée », « vague de froid exceptionnelle » … je rêve ! Et en été, dès qu’on frise les 30 degrés, on nous ressort la canicule. On marche vraiment sur la tête …

    Quand j’ai découvert la neige, j’étais ravie. J’ai imaginé la bouille réjouie des enfants de mes amis, les bonnes joues rosies des fils d’Esperanza. Pour couronner le tout, la plupart des parcs sont fermés, « pour raisons de sécurité », comme ça les pauvres gamins parisiens qui bouffent du béton à longueur d’année ne peuvent même pas aller s’amuser dans la poudreuse.

    Cette semaine, je me suis retenue de faire l’andouille sur les trottoirs verglacés. C’est pas marrant de devenir adulte, franchement.

    La neige, ce serait vraiment drôle s’il n’y avait pas des êtres humains qui dorment dans la rue et qui en meurent.

  • Tourment d'amour

    Conversation saisie dans le métro, entre deux amis, à chemin vers la quarantaine :

    « Tu sais quoi, notre problème, c’est qu’on a épousé des prudes et que maintenant on voudrait des cochonnes. Pourtant, c’est nous qui les avons choisies, nos femmes prudes ! »

     « Oui, c’est ça, quand on était jeunes, les femmes qui aimaient le cul nous faisaient peur. On s’amusait avec elle mais pour nous, ce n’était pas des filles sérieuses. On a épousé des femmes prudes et rassurantes, et maintenant on s'emmerde avec elles. C'est seulement à notre âge qu'on comprend que les femmes qui aiment le cul sont des femmes qui aiment la vie ! »

     

  • Blogs et intimité

    Les blogs ne sont rien d’autre que le reflet de la vraie vie. Avec ses dérapages, ses saloperies

    Les blogueurs ont fait le choix de s’exposer avec plus ou moins de transparence, sur la toile. Pas leurs proches.

    Les secrets échangés sont répétés avec la même rapidité, sauf que là, c’est écrit et lisible par n’importe qui. Si un blogueur parle de vous, en n’ayant pas la délicatesse d’éviter les détails qui pourraient vous identifier, n’importe qui tapant les mots-clés appropriés sur un moteur de recherche peut découvrir, malgré vous, des pans de votre vie.


    Dés l’ouverture de mon blog, je m’étais fixé une ligne de conduite. Pas question de donner les vrais prénoms de mes proches, ni leur lieu d’habitation, ni même des détails sur leurs activités professionnelles. Pourtant, mon blog est loin d’être sulfureux. Mais ce faisant, j’empêchais aussi que les proches de mes proches ne lisent mon blog. D’ailleurs, et c’est sans doute paradoxal, je n’aime pas que mes proches donnent l’adresse de mon blog, sans mon accord, à des gens que je connais, même de vue. Parce qu’alors je ne suis plus Fiso la blogueuse, mais un visage.

    Bref. Le but de ce billet était de pousser un coup de gueule. Ce sera le premier de l’année, et sans doute pas le dernier vu le nombre de choses que je lis et qui m’énerve, ces derniers temps.


    Le pire, ce sont les blogs dits « intimes » où l’auteur raconte ses histoires en mettant en scène d’autres personnes, donnant non seulement le vrai prénom de la personne, mais aussi des détails sur son histoire, sa vie, quand ce ne sont pas des détails très intimes. Et là, j’entre dans une rage folle parce que bien sûr, la personne qui se retrouve là, exposée, n’en sait rien. Parfois, quelqu’un proteste dans les commentaires et l’auteur corrige, à contrecœur, parce que ça dénature sa belle histoire, pour recommencer avec un autre, sur le billet suivant. Si vous voulez vous exposer, n'exposez pas les autres !

     

  • Communautés et blogs

    Brassens disait « A plus de 4, on est une bande de cons ».

    Je me méfie des groupes, des clans et des communautés. Déjà, adolescente, je détestais ce besoin très féminin de marcher par deux, notamment au lycée. L’amour sur le mode fusionnel ne me fait pas du tout rêver, la possessivité et l’exclusivité me font fuir. 


    Je ne partage pas l’avis de Nicolas. Les amis de mes amis ne sont pas mes amis, et les ennemis de mes amis ne sont pas mes ennemis non plus. Mes amis peuvent même se révéler être mes meilleurs ennemis.

    Par conséquent, je développe une résistance assez forte quand je sens qu’on veut m’accaparer.


    Il y a quelques mois, j’avais cette discussion avec une amie blogueuse. J’avais remarqué, avec amusement, que certains blogueurs pratiquent la réciprocité. C'est-à-dire, tu me mets dans tes liens, je te mets dans les miens, tu me visites, je te visite. Et au bout de quelques semaines, au détour d’une phrase ou d’un billet, un reproche à peine déguisé : « Ben oui, si tu avais lu mon dernier billet, tu le saurais ». Tu l’as peut-être lu, d’ailleurs, ce billet, mais tu ne l’as pas prouvé par un commentaire, aussi inintéressant soit-il.  

    D’abord, je trouve ça un peu con de communiquer sur les blogs avec des gens que je connais en vrai. Je préfère continuer la conversation en buvant un coup avec eux ou en leu passant un coup de fil. Quand je pars en vacances, je n’envoie pas de carte postale à ma mère ou mes amis qui lisent mon blog.


    Par ailleurs, il y a des blogueurs que j’aime bien et dont je n’aime pas le blog, et des blogueurs que je n’aime pas à priori et qui écrivent des choses très intéressantes. Et puis, comme on lit généralement des blogs qu’on aime bien, qui nous ressemblent, les commentaires qu'on pourait faire perdent de leur sincérité. Quand on aime bien quelqu’un, on a du mal à le désavouer publiquement. C'est que c'est susceptible, un blogueur !


    Je n’aime pas les contraintes, de manière générale. Et j’ai décidé que j’en avais assez dans la vie de tous les jours pour m’en coller dans ma vie personnelle.  

     

  • Le premier jour de l'année à Budapest

    J'émerge vers 11h, les yeux gonflés par une nuit courte et l'atmosphère enfumée de la boîte de la veille. Il neige vraiment cette fois, et un léger manteau blanc recouvre les abords de la piscine extérieure qui est fermée ce matin encore. Les jours fériés en Hongrie sont de vrais jours fériés. La veille, le 31, tous les commerces avaient fermé dès la mi-journée. J'avale l'habituel petit-déjeuner, mélange de brioche et salami fromage. Dans la salle fumeurs, notre nouveau voisin, polonais, est déjà à la bière. Il nous casse les oreilles en draguant bruyamment une jeune Croate.
    Aujourd'hui sera une journée pépère, jour férié oblige. Nous irons aux bains Széchenyi, les seuls ouverts, pour profiter une dernière fois du bonheur des bains fumants avant notre départ.
    Avant de rejoindre le bâtiment, Igor nous emmène sur la Place des Héros qui rend hommage aux personnages qui ont marqué l'histoire de la Hongrie. Au centre, le prince Arpad, chef des sept tribus magyars qui envahirent les Carpates en 895, et en arrière-plan, des colonnades  abritent les statues de personnages célèbres, dont Szent Istvan.

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    Nous entrons ensuite dans l'enceinte du fort Vajdahunyad qui fut construit pour l'exposition universelle et offre un bel échantillon de divers styles architecturaux. Manque le style sécessioniste, mais on y retrouve les styles gothiques, baroques et Renaissance.  A proximité, un lac gelé sert de patinoire en hiver. Nous nous promettons de nous offrir tous les deux un après-midi de déconnade sur des patins, de retour à Paris.
    Nous entrons aux baisn Széchenyi qui sont blindés de monde, on s'en doutait.

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    Pour nous réchauffer, on décide de manger un petit quelque chose, manque de pot la cafétéria nous sert du poulet et du riz froid, il n'y a plus de vin chaud, et je manque m'empoisonner en mangeant un dessert conseillé par Igor, à la chantilly et crème de marrons. Je fais remarquer à Igor que le goût est bizarre, il me dit "Oui, c'est parfumé au rhum", donc je continue, je fais goûter à Yo qui s'écrie "Comment tu peux bouffer un truc aussi dégueulasse?" et enfin, lorsqu'Igor plonge sa cuillère dans le sien, il manque vomir. La Chantilly est tournée, en fait. J'en ai mangé les trois quarts, manquerait plus que je me mette à vomir au milieu des bains mais la suite de la journée confirmera que j'ai un estomac à toute épreuve. Lorsqu' Igor veut s'essuyer la bouche avec une serviette, ses doigts passent à travers, il s'écrie "Merrrde ! Qu'est ce que c'est que ces serviettes de l'époque communiste ???" Nous partons dans une crise de fou-rire.

    Dans les bains, je retrouve les deux petits Italiens rencontrés la veille aux bains Gellért et leur fait faire le tour du propriétaire. Je retrouve aussi celui qu'Igor et moi avons surnommé "le requin". C'est dingue quand même, je l'ai vu tournoyer, seul, comme un fauve dans les mêmes bains il y a plusieurs jours, puis hier soir il chassait dans la boîte où nous étions, et le revoilà, cette fois-ci cramponnée à une nana. Ses efforts ont payé, visiblement. 

    Ça parle beaucoup français  - et italien - dans les bains. C'est incroyable le nombre de Français qu'on croise à Budapest, il paraît que la Hongrie est une des dernières destinations à la mode.

    Lorsque la nuit tombe, donnant une dimension tout à fait magique à ce lieu, je regarde les volutes de vapeur s'envoler dans le ciel bleu nuit et patauge avec Yo, en regrettant de devoir déjà partir.

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    Plus tard, j'abandonne les garçons. j'ai envie de profiter de ma dernière soirée dans la ville pour flâner seule. Le métro me dépose sur la place Vorosmarty, devant la pâtisserie Gerbeaud. Cette place a des allures de marché de Noel avec ses chalets en bois où on peut acheter à manger. Je me réchauffe avec un gobelet de vin chaud puis emprunte une rue animée mais rien d'intéressant, que des boutiques de fringues, je retourne sur la place, j'hésite à me taper un jarret grillé mais je n'ai pas très faim et me rabats sur un kürtös kalács, un cylindre de pâte cuit autour d'un moule en forme de rouleau à pâtisserie, et roulé dans du sucre à la cannelle. Ca réchauffe les doigts et c'est super bon.

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    Re-métro jusqu'à Oktogon, puis tramway, les rues sont désertes, c'est une atmosphère peu rassurante au premier abord que ces rues sombres et désertes, mais il y a peu de criminalité à Budapest, aux dires d'Igor. Je rejoins l'hôtel avec précaution car les pavés sont verglassés.

    C'était ma dernière soirée à Budapest. En 2009, je me souhaite d'y revenir, aux beaux jours cette fois.