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2yeux2oreilles - Page 129

  • Un resto (ça faisait longtemps !)

    Au hasard de mes missions, je découvre des villes et des quartiers. Et des restaurants, bien sûr, pour mon plus grand plaisir d’épicurienne.

    Cette semaine, je suis restée à Paris, du côté de Port-Royal. Hôpital en face, hôpital à gauche, et pour compléter le tableau, moi je suis chez les médecins. J’avais déconné avec les copains et copines « Je vais chez les docteurs, y’aura peut-être George (Clooney) ». Tu parles. Que des vieux. Sympas, certes, mais vieux.

    N’empêche que je prends mes déjeuners dans une brasserie dont j’ai envie de vous parler. Il s’agit de l’Harmony Café, qui fait l’angle du boulevard Port Royal et de la rue du faubourg Saint-Jacques.

    De l’extérieur, ça ressemble à une brasserie parisienne d’origine auvergnate lambda. L’ardoise vante avec fierté ses viandes de l’Aubrac, ses frites fraîches maison, sa charcuterie aveyronnaise et ses tartines de pain Poilâne. Quand on y entre, on est tout de suite accueilli avec chaleur par l’un des serveurs.

    Mon collègue s’est lové contre le radiateur et a choisi une formule entrée + plat (du jour) à 12€50. Il  a poussé des soupirs de bien-être en tartinant la terrine maison (m’en a même pas proposé, l’enfoiré !) jusqu’à ce qu’on m’apporte une entrecôte tendre comme du beurre accompagnée de son bol de frites maison à tomber par terre, dans une jolie vaisselle blanche en forme de gouttes. De saison, quoi ... (Pap’s, je suis contrite, elles étaient super bonnes, leurs frites et je t’ai fait une infidélité, sur ce coup-là)

    Côté service, rien à redire. Parfait du début à la fin. La promesse d'un "accueil cordial et convivial" est tenue. 

    Lorsque mon collègue s'est absenté pour aller s'intoxiquer en terrasse, j'ai plongé dans un des livres gracieusement mis à la disposition de la clientèle et je serais bien restée là, à lire "Les auvergnats de Paris" de Marc Tardieu (sur ma liste "à lire"). Au moment de payer, la patronne nous propose des cartes de fidélité, c'est bien la première fois que je vois ça dans un restaurant ! 15 repas achetés, 1 offert ! On peut aussi réserver la salle du restaurant pour des évènements le samedi après-midi, ou encore commander un aligot saucisse (pour 8 personnes minimum).

    De retour chez les toubibs, lorsqu'on nous demande où nous avons déjeuné, l'un d'eux s'étonne "Ah bon, c'est bien ? Nous y sommes allés plusieurs fois, il y a un moment, c'était vraiment pas terrible, on y est jamais retournés".

    Ce midi, nous y sommes retournés, nous, et là encore, un sans faute. Son émincé de volaille était moelleux, mon couscous très correct et les portions parfaites, ni trop ni trop peu. Lorsque nous avons complimenté la patronne, lui disant que les médecins n'avaient pas eu le même ressenti, elle a reconnu qu'à ses débuts, elle avait eu des problèmes de personnel. Comme quoi, dans ce métier, une mauvaise première fois est souvent la dernière ...  Du coup, elle nous a glissé "Je vais vous faire goûter quelque chose" et est revenue avec une bouteille de Perrier. "C'est mon papa qui la fait, c'est de la prune aveyronnaise", a-t-elle chuchoté.

    Inutile de vous dire que l'après-midi, on a pété le feu ...

    L'Harmony Café, du lundi au samedi, au 117 boulevard de Port-Royal (angle rue du fbg Saint-Jacques) 01.43.29.01.02

    Et puis, à quelques rues et un arrondissement de là, y'a aussi mon restaurant éthiopien préféré : Entoto !

  • Un pingouin, un provençal, une princesse et un Antoine qui s’appelait pas Antoine …

    Il était à peine 18 heures hier soir lorsque sur la place de l’Hôtel de Ville tout illuminé, j’ai retrouvé Aïn, « le premier blogueur que j’ai rencontré  pour de vrai ». Lorsque je découvris qu’il était de passage à Pari, je lui proposai, sans trop y croire car il est timide, de m’accompagner à Paris Carnet. Contre toute attente, il accepta sans hésiter. Il était caché sous un chapeau, lui aussi, le même que Marc Veyrat, d'ailleurs …

    Et voilà qu’après avoir discuté de ses – nombreux – projets dans le bus qui nous déposait là ou Ménilmontant et Belleville s’épousent, nous poussons la porte de l’Assassin.

    « Vous êtes les premiers », dit Hadrien. Nous tombons les chapeaux et nous asseyons, Aïn n’a pas changé, ses tempes sont juste saupoudrées d’argent, et ça lui donne encore plus de charme. Peu de temps après, la silhouette de rugbyman de Boby apparaît dans l’encadrement de la porte. Le Sud en force, ce soir !

    Bientôt, les yeux bleus de Bénédicte s’installent à côté de moi. Puis Boug’ qui sort l’appareil photo à peine assise et me canarde, mine de rien. Faut faire gaffe à cette nana, moi je vous le dis, Boug’ elle tient son appareil photo comme d’autres tiennent leur clope, dans des positions improbables et donc supposément inoffensives, et avant que vous ayez le temps de dire ouf, vos amygdales, votre décolleté voire pire se retrouvent en gros plan, heureusement anonyme, sur un de ses judicieux montages.  

    C’est à cet instant, msieu-dames, qu’il m’arrive quelque chose de drôle. Je m’absente un instant (les dames biens disent « pour me repoudrer le nez », donc on va dire ça …) et en revenant vers notre table, j’avise un jeune homme - ma foi pas dégueulasse - attablé au comptoir. Je le regarde, marque un temps d’arrêt, il me fixe aussi, avec le même air interrogateur. J’avance vers lui « On se connaît, non ? T’es blogueur ? » Il bafouille, essayant en vain de se cacher derrière son journal  « Heu, pas vraiment, enfin, oui, mais bon, je suis incognito, en fait … » Je me lance, fouillant dans mes souvenirs « Tu t’appelles … Antoine ? » « Heu, non … » Et là, illumination ! Je ne l’ai pas rencontré sur les blogs. C’est l’homme avec lequel j’ai vécu pendant 6 ans !

    (nan, j’déconne !!!)

    En fait, ce garçon blond à la mèche un peu rebelle, je l’ai rencontré à une soirée du café de l’amour, il me semble d’ailleurs que c’était la fameuse soirée avec Françoise Simpère. Nous avions poursuivi la discussion au Ménilmontant, avec lui, donc, ma copine Chacha et d’autres joyeux drilles qui n’avaient pas envie de se coucher tôt. Je lui avais demandé son numéro de téléphone et ne l’avait jamais appelé (je fais ça régulièrement quand je manque d’inspiration, pour ma grille de loto du vendredi).

    Il sont deux comme ça à s’être planqués au bar pour observer ces groupes de blogueurs qu’ils ne connaissent pas. F. me dit qu’il a été invité par une blogueuse. Quand il me donne le nom de son blog, je souris. Il y a quelques mois, elle était entrée ici, hésitante, timide, sur mon invitation et je l’avais reconnue sans la connaître. Je les invite à se joindre à notre table. L’autre jeune homme, c’est Monsieur Pingouin. Et puis, Nichevo arrive, tout frigorifié sur sa moto. Un peu plus tard, la grande silhouette tout en longueur d’Oh !91 glisse jusqu’à nous. Embrassades, présentations, rires, comme d’habitude et puis une nouvelle, encore, décidément, c’est chouette ce soir, y’a plein de surprises, c’est PrincessOnLine ! Dans le brouhaha, on n’a pas eu le temps de vraiment faire connaissance mais on s’est promis une soirée en comité restreint. Tiens, Fauvette n’est pas là, ce soir.  Un peu plus tard, d’autres yeux bleus rieurs, avec lesquels j’ai passé une soirée fort sympathique dans le Marais, à la fin de l’hiver dernier. Il n’est pas blogueur et comme son père, il m’appelle « Fizo ». Manque plus que la petite sœur et j’aurai vu toute la fratrie en moins d’une semaine.

    Il est 22h30 quand je grimpe dans le bus 96 qui dévale la rue Jean-Pierre Timbaud. Bien au chaud sous mon chapeau, je voyage à peu de frais : « L’homme bleu », « Bakara Lounge », « La tontine d’or ». Le quartier regorge de restaurants sénégalais où on peut déguster poulets yassas ou mafés, celui-là par exemple, faudra que j’y emmène ma copine gourmande. Sur le trottoir, des grappes de gens, on se croirait un samedi soir. Je note avec un certain plaisir que le froid n’a pas dissuadé tout Paris de mettre le nez dehors.

    Après l’effervescence d’Oberkampf, le bus emprunte la rue de Turenne, déserte. J’aime voyager en bus, la nuit, le nez collé à la vitre. Paris est tellement belle, toute scintillante, mystérieuse, je découvre ici un bar chaleureux, là un monument méconnu ou encore une statue nichée à un angle de rues. Je m’interroge « Qu’est ce que c’est ? » et me parle à moi-même « Tiens, faudra que je revienne par ici ! ». J’ai par exemple appris, depuis hier, que la rue de Turenne s’appelait la rue Saint-Louis, retrouvé la sculpture aperçue furtivement et le style de l’église illuminée. Je suis incapable de distinguer un style architectural d’un autre, tout au plus puis-je reconnaître les églises romanes des gothiques (merci grand-père). A « Hôtel de ville », je changeai de bus - heureusement sans attente  - passai devant le maréchal Ney qui se dresse, prêt à charger, à l’endroit même où il fut exécuté.

    « 23h22, 4°C », annonce le panneau lumineux au-dessus du périphérique. Moins de 20 minutes plus tard, je dors comme un bébé.

  • Du bon reggae roots qui réchauffe, c'est Fundé !

    Depuis que les Starloozes se sont séparés (à mon plus grand regret, snif!) je n’ai plus de petits concerts festifs aux accents afro reggae à me mettre sous la dent pour réchauffer ma jungle urbaine. Alors, hier soir, je suis allée pour la deuxième fois danser sur le son de Fundé, un group français de reggae roots.

    Faut pas le répéter, mais l’un des zikos est le fils d’un ami. En plus, il porte le même prénom que le fils de mon prof de français que je smackais quand j’étais en 6ème, à l'époque où je kiffais les petits blonds aux yeux bleus.  

    C’était sur une jonque chinoise amarrée face à la Bibliothèque F. Mitterrand, l’ancienne Guinguette Pirate rebaptisée La Dame de Canton. Dehors il faisait 4 degrés mais à l’intérieur quelle chaleur ! Et je ne parle pas seulement du charmant jeune homme qui ne m’a pas lâchée de la soirée …

    Fundé, donc, ce sont des rastas avec des dreads jusqu’aux fesses ou presque, c’est du bon reggae roots, enfin pour ceux qui aiment le reggae, comme moi. Fundé fait partie d'une compilation qui rassemble plusieurs groupes de reggae français, "Reggae d'ici : la relève". Et puis, ce que j'aime dans les concerts reggae, c’est qu'il y a toujours une bonne ambiance, et désormais sans effluves de techi. Enfin, c’est pas ce qui me gênait le plus, j’ai toujours aimé cette odeur.

    Hier soir, en chaloupant sur les cuivres de Fundé, j’ai pensé à un petit jeunot fan de reggae. Oui, toi le petit provençal, ramène ton cul à Paname vite fait, que je te sorte un peu. Tu vas voir qu’il n’y a pas que des bouches en cul de poule ici ;) Elle va t’en remontrer, la vieille !

    En attendant, vous pouvez écouter Fundé ici et puis aussi. Et consulter la programmation de la Dame de Canton, moi j’ai repéré d’autres concerts de reggae, mais aussi du jazz manouche, de l’afro-beat et du trip-hop.

    Qui a dit qu’on allait se les geler, cet hiver ?

  • Bilan de compétences (1)

    J’avais promis de faire quelques billets sur le bilan de compétences que j’ai réalisé en 2005. Ca en intéressait visiblement plusieurs d’entre vous et j'ai reçu, la semaine dernière encore, un mail d'une - discrète - lectrice qui évoquait le sien. Si vous avez un nombre conséquent d’années d’expérience pro derrière vous, et que vous vous interrogez sur la suite de votre carrière, je ne saurais trop vous conseiller d’entreprendre cette démarche très constructive et valorisante. C'est une formidable occasion de mener une réflexion sur le chemin parcouru et sur les possibilités qui s'offrent encore à vous.

    Comme je l’ai déjà précisé, Myriam, ma consultante, avait une approche assez psycho du bilan de compétences et c’est cette approche qui m’a séduite lors de notre premier entretien. Au même titre que notre personnalité se construit sur les bases de l’enfance, nos rêves d’enfants, réalisés ou pas, sont rarement le fruit du hasard. Je me souviens par exemple d’une amie dont les grands-parents avaient été déportés. Leurs trois petits-enfants exerçaient tous un métier qui valorisaient le beau : elle était passionnée de couleurs et conseillaient les gens pour améliorer leur image, son frère était musicien et sa sœur peintre. Comme s’ils avaient voulu gommer la noirceur et la laideur de ces années-là. Je pense aussi à ma mère qui aurait voulu se consacrer aux enfants. A ceux qui après avoir assisté, impuissants, à la souffrance d’un proche embrassent la vocation de médecin. Peut-être avez-vous dans votre entourage des exemples d’évènements ayant conditionné, consciemment ou non, une vie.

    Myriam a d’abord voulu se faire une idée de ce qui me motivait et me démotivait, de mes valeurs et de ma sensibilité. J’ai donc dans ce but rempli une page intitulée « Motivations » et répondu à quelques interrogations. Vous jouez ?

    1)      Ce que je rêvais, enfant, de faire plus tard et pourquoi :

    2) Ce que je regrette de ne pas avoir fait :

     

  • Ne pas laisser l'autre pénétrer son périmètre de sécurité

    Ce matin, petit déj’ autour de mon nouveau PDG pour fêter les 20 ans de ma nouvelle boîte.

    Dans l’après-midi, c’était la paperasse habituelle du vendredi, seul jour où nous sommes au bureau. C’est un moment sympa où on se retrouve tous et on se raconte notre semaine. J’ai retrouvé la jeune femme avec laquelle j’étais la première semaine (celle des restos à thème "je prépare ma deuxième couche pour l'hiver").

    Jules, le mec qui a été embauché le même jour que moi s’est installé à ma gauche. L’assistante de ma boss s’est assise entre lui et moi. Je vous replace le contexte.

    Cette fille, que j’appellerai Daniela, est une copine à lui mais ça, personne ne le sait. A ce titre, elle répète à mon collègue tout ce que ma boss peut dire de lui et dans la mesure où il s’est loupé plusieurs fois, c’est plutôt négatif. Pas très pro comme attitude, je trouve, du coup Jules s’est braqué et veut déjà quitter la boîte. La semaine dernière, il me glisse que l’assistante lui aurait dit, dès mon deuxième jour, qu’elle ne pouvait pas me saquer. J’aurais bien répondu « Ca m’en touche une sans faire bouger l’autre » mais j’ai juste répliqué : « Si ça lui fait du bien, ça me fait pas de mal ». C’est marrant parce que c'est la même qui me fait un compliment à chaque fois que je viens au bureau. Mercredi, c’était « Ca te va bien aussi le vert ». Inutile de préciser que je ne lui ai pas dit merci.

    Je déteste qu'à peine débarquée dans une boîte, on me fasse un topo sur les uns et les autres. Déjà, au troisième jour, un des formateurs me prédit que je ne vais pas m’entendre avec « Sabine, la grande gueule de la boîte ». Je l’ai rencontrée aujourd’hui, la Sabine en question, non seulement elle est très jolie mais en plus elle a l’air pro et constructive, elle. Mais quand même, malgré que j’essaie de rester neutre, j’ai pris mes distances avec Daniela l’assistante. Trop gentille pour être honnête. Les compliments en cascade, venant d’une inconnue, je m’en méfie comme de la peste.   

    Jules, quand à lui, m’a l’air d’être un sacré fouteur de merde, et un tantinet chouineur, c’est le moins qu’on puisse dire. Il a passé toute la semaine dernière à m’envoyer des sms de commère « J’ai encore appris des choses ». Y’en a qu’on vraiment rien à foutre de leurs soirées, moi je dis.

    Cet après-midi, il désigne un type et me chuchote « Ce mec est allé balancer à Noémie (ma boss) qu’il me trouvait distant ». Il tenait ça bien sûr de sa copine l’assistante. A croire qu’elle a envie qu’il se casse, sa copine. Je lui réponds « Ben, pourquoi tu parles de balance, on lui demande son avis, il le donne, c’est normal ». Il n’avait pas l’air d’accord.  « Je marche trop à l’affect », me dit-il. « Ben mon pote, t’es mal barré, faut oublier l’affect au boulot, tu mélanges tout, là. On est nouveaux, c’est normal qu’un manager demande à ses collab’ ce qu’ils pensent des nouveaux, j’en ferais autant ».

    J’étais en train d’essayer de me démerder avec ma paperasse et je demande à l’assistante à quel endroit, sur le réseau, je peux trouver la procédure à suivre. Elle me dit d’une voix doucereuse « Dans tel et tel dossier, mais pose tes questions, je suis là pour ça ». Je pense « Tu rêves, ma vieille, je ne suis pas prêt de te solliciter » et je réponds « Non, c’est bon, je vais trouver ».

    « Ouh, toi tu es timide ! » dit-elle. Je me marre intérieurement mais je lui lance un regard un peu noir, disons. « Moi timide ?? Ah non, pas du tout ». « Ben si, t’oses pas me demander, c’est ça ? » « Non, pas du tout, c’est juste que s’il y a une procédure écrite quelque part, je la lis d’abord, et c’est seulement si je ne comprends pas que je pose des questions ». Elle a insisté « Je vais le faire avec toi, si tu veux ». Là j’ai été plus sèche « Non, c’est bon, je le fais seule, comme ça j’apprends ».

    Faut pas qu’elle me colle de trop près, celle-là, parce que je vais pas tarder lui mettre un coup de sabot …