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2yeux2oreilles - Page 253

  • Rencontre avec M.

    M. et son beau scooter rouge m'attendent place d'Italie. Il est laotien et je suis très curieuse de faire sa connaissance car je n'ai pas d'amis asiatiques (en dehors de mon ami Mister Chic). Lorsqu'il m'a contactée sur le site "Je suis seul et je veux pas le rester.fr", sa première question a été "Tu n'as pas coché asiatique sur ta recherche, ca te pose un problème ou c'est un oubli ?". J 'aurais pu prétexter un oubli mais je n'aime pas mentir, même derrière un écran. J'ai donc répondu qu'à priori, je n'étais pas attirée par les hommes asiatiques mais que ce n'était certainement pas une clause rédhibitoire. 

    Retour place d'Italie. Je coince mes bonnes joues dans le casque qu'il me tend et nous allons faire plus ample connaissance dans un resto asiatique qui propose une formule "buffet à volonté" (youpi ! ). Le resto est très sympa et le buffet bien garni. Je repère déjà mon dessert : perles de coco (à volonté, je vous le rappelle). M. a bon appétit, c'est cool et nous faisons plusieurs allers-retours au buffet au cours desquels je fais une razzia sur la salade de boeuf thai au gingembre. Entre deux verres de Saint Emilion, j'apprend qu'il a vécu en Hollande et en Allemagne, qu'il travaille dans les services comme moi et habite à Asnières (comme moi dans une autre vie). Nos points communs alimentent la conversation, ainsi que nos différentes expériences à l'étranger. On parle un peu travail, il me dit que mon secteur d'activité est très dur et rempli de requins, je confirme. Il m'apprend que je suis son dernier rencart sur le site "Je suis seul et je veux pas le rester.fr" car son abonnement d'un an "pour voir" se termine le lendemain. Il me raconte que ses parents travaillent tous deux dans une chocolaterie et quand je lui fait remarquer que ça doit être sympa Noël et Pâques chez eux, il me dit que lui et sa fratrie ont fait une indigestion de lapins et autres douceurs cacaotées pendant leur enfance. Je lui parle de mon ami Mister Chic et des petits plats vietnamiens et indiens que lui et ses parents m'ont fait découvrir. Au buffet, il me conseille des crêpes vietnamiennes que je goûte, sans conviction, rien ne vaut les mutapas de Maman Chic. Damned ! Le nom de ces délicieuses galettes indiennes vient juste de me revenir, impossible de le sortir hier soir.

    Quand la soirée se termine, il fait remarquer qu'il pleut et me demande comment je rentre. Il propose de me raccompagner et comme il est vraiment courtois (et qu'il pleut), je me laisse tenter. Son beau scooter rouge file le long du quai d'Ivry et nous surplombons l'immense cimetière de Gentilly. Je me dis que c'est vraiment moche de reposer là, entre périphérique et boulevard des maréchaux. Je respire un grand coup, je ferme un peu les yeux et je sens le vent et la pluie fine sur mon visage, j'ai toujours aimé la sensation de liberté que procurent les 2 roues. C'est trop court le périph' la nuit ....je crois que je vais m'acheter un scooter.

  • Du bonheur au 20 heures ?

    Je reviens sur une émission d'Arrêt sur Images (un de mes rares RDV télé) où le débat portait sur une tendance des médias - réelle ou supposée - à informer sur ce qui va mal plutôt que sur ce qui va bien. Je suis assez d'accord avec ce constat et cette sinistrose ambiante est une des raisons pour lesquelles j'évite d'écouter les infos au réveil et de regarder le journal télévisé. Je vous rassure, je m'informe autrement.

    Les journalistes doivent-ils donner plus de bonnes nouvelles ? Parlent-ils trop des plans sociaux et pas assez des entreprises qui embauchent ?

    J'avais été bluffée par l'intervention de David Abiker qui s'était amusé à comparer le contenu des JT de 13 heures et 20h et avait constaté que pour la même journée, les thèmes abordés étaient franchement plus réjouissants le midi que le soir.  Loin d'être dûes au hasard, ces disparités s'exliquaient par des constats purements biologiques. Je ne sais plus exactement quels étaient les termes employés mais en résumé, David nous apprenait que selon le moment de la journée, nous sommes plus sensibles et plus réceptifs à tel ou tel message. Ainsi, en milieu de journée, nous sommes en demande de douceur et d'apaisement (la digestion sans doute), et en fin de journée, nous avons besoin d'évacuer notre agressivité (après une journée de travail ?). Les médias se contenteraient donc de nous caresser dans le sens du poil. Désormais, même notre corps et nos hormones nous trahissent !

    Heureusement, après la télé, le Web s'est mis au positivisme. Vous pouvez désormais prendre votre dose quotidienne de bonne humeur en lisant :

    le journal des bonnes nouvelles de l'Internaute : http://www.linternaute.com/actualite/depeche/442/le_journal_des_bonnes_nouvelles.shtml

    les "good news" d'Agoravox : http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=4825

  • Rencontres, pourquoi ?

    Le monde qui m'entoure me passionne (d'où le nom de mon blog) et plus encore ces êtres que je croise, virtuellement ou physiquement, et avec lesquels j'échange un regard, un sourire, des mots, des idées. Comme eux, je suis unique et imparfaite, je trimballe mon bagage affectif, mes blessures, mes rêves. Les épreues de ces dernières années m'ont beaucoup appris sur moi-même et sur les autres. J'ai découvert mon côté sombre et je pense en avoir retiré un peu de sagesse et d'humilité. La conscience de mon imperfection m'engage sur la voie de la compassion et je veux croire, comme Rousseau, que l'homme est bon de nature. Ma propre souffrance m'a amenée à mentir, décevoir et blesser, mon auréole est tombée et il me semble que je pose aujourd'hui sur mes semblables un regard plus indulgent. 

    Les conseilleurs ne sont pas les payeurs et les plus beaux principes s'écroulent face au vécu. Réussir dans la vie n'est pas réussir sa vie; j'ai donc décidé d'obéir à mes valeurs, qui sont bien différentes de celles qu'on voudrait m'imposer. Trouver un employeur qui valorise l'humain et me permette de faire mon boulot de manager comme je le conçois, c'est à dire être un guide plutôt qu'un dirigeant, épanouir plutôt qu'utiliser. Aujourd'hui, pour réussir , il faut être ambitieux, sûr de soi, réactif. Pas de place pour la lenteur, le rêve, la douceur. Enfant j'ai moi-même souffert de ces amalgames hâtifs entre calme et "mollesse" ou douceur et "manque de caractère".

    Chacun est expert en son domaine. Selon l'endroit où on se trouve, on peut être roi ou mendiant. C'est pour cela que j'aime la vie, pour cet espoir qu'offre le changement, ces cycles au cours desquels se succèdent joies et peines, inlassablement et jusqu'au dernier souffle.

    Alors, pourquoi pas un site de rencontres ? Plutôt que l'amour, je souhaite partager les émotions et joies que procurent un concert, une pièce de théâtre ou quelques instants autour d'un café. Je me fais très peu d'illusions quand à la possibilité de trouver l'amour sur ces sites où des milliers de photos se succèdent, "fiches" réductrices où chacun se décrit comme un produit et tente d'appâter le chaland. Ma nature curieuse me permettant de savourer tout ce que la vie veut bien m'offrir, je trouve une certaine magie à ces rendez-vous avec des inconnus où un premier regard et quelques mots peuvent déboucher sur quelques instants de bonheur (avec ou sans lendemain).  

  • Rencontre avec G.

    Hier dans un bar de la porte de Versailles. Beaucoup moins intéressant que son annonce ne le laissait supposer. Après 5 minutes, me demande mon signe astro (il s'y intéresse) et me sort "Balance ascendant scorpion ... mmm, très sexe !" Mouais ..... Je me dis, ça y est, un lourdos ... Ensuite, des flatteries à 2 balles du style ... "t'as l'air d'avoir du caractère" (non, non, pas du tout, je suis une grosse bécasse). Finalement, il se lance "Je te plais ?" Moi : "Non vraiment pas mais bon ..." et là, il me fait son couplet sur le fait qu'il va se désabonner, ça sert à rien, y'a pas de méthode, il ne plaît pas aux filles. Il me demande pourquoi ça marche pas, je lui réponds qu'en ce qui me concerne, je le trouve un peu trop direct et que son entrée en matière sur mon éventuelle prédisposition astrale pour la bagatelle ne m'a pas trop plue. Je le sens blessé; je pense qu'il a de la haine en lui, de quoi, de qui, je ne sais pas. On finit notre bière et on se dit à la prochaine.

    Ce soir, RDV dans le 13ème avec un jeune laotien qui veut m'emmener manger des bo bun. Après ça, je vais me calmer, le premier RDV m'avait un peu trop enthousiasmée, je pense ...

  • J'adore le jeudi !

    Peut-être parce que c'est ce jour là que j'ai ouvert les yeux sur le monde ? Le jeudi, c'est déjà le week-end, plus qu'un jour à travailler !

    Ce matin, le soleil a innondé ma cuisine alors que je buvais mon café. Dans l'ascenseur, j'ai croisé un de mes gentils voisins avec sa fille qui partait à l'école, cartable sur le dos. Alors que je traversais ma ville, j'ai savouré le ciel bleu, le soleil et le froid qui me cinglait les joues. Tout le long de la route, je n'ai rencontré que des feux verts et fait rarissime, j'ai même réussi à attraper au vert celui du bas de la côte de Vanves (bon ... à l'orange mais j'étais lancée).   J'ai bien été un peu ralentie en arrivant à Corentin Celton mais au feu rouge, la voix d' un chanteur flamenco ou tzigane (jaillie d'une voiture ou d'une fenêtre, je ne sais pas) m'a réchauffé le coeur et les oreilles.

    Vraiment, j'aime le jeudi !