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2yeux2oreilles - Page 45

  • Après le week end "fesses à l'air", la journée "peau du cul"

    Préambule : Je suis sûre que CUI aurait trouvé un bien meilleur jeu de mots à faire avec ce billet.

    Ca faisait un petit moment que j'avais envie de tester les voitures électriques d'Autolib. Une collègue m'ayant rassurée sur la simplicité de leur utilisation, il ne me restait plus qu'à attendre une occasion.

    En début de semaine, ressentant le besoin d'aller discuter avec JM, mon ami de presque toujours, je décidai de me lancer et scannai permis de conduire, carte d'identité et photo récente pour envoyer le tout par mail. Hélas, le message "Vos documents ont été validés, vous pouvez maintenant finaliser votre abonnement à une station Autolib'" arriva le lendemain matin.

    Mercredi soir, sortant du concert de mon frère, dotée de mon tee-shirt de groupie N°1, celui-ci me propose de les ramener, lui et ses potes, et de tester l'engin par la même occasion. Je n'ai malheureusement pas mon permis de conduire avec moi, sésame obligatoire pour finaliser ledit abonnement.

    Aujourd'hui, donc, je rejoins une station équipée d'une borne d'abonnement et découvre par la même occasion la ville d'Arcueil. Je trouve les stations Autolib' bien moins repérables que leurs jumelles Vélib' et c'est une épicière qui m'indique la station, sur le trottoir juste en face de moi. Les voitures grises, ce n'est pas non plus très accrocheur, visuellement. Enfin, pour une voiture écolo, ce n'est pas très joyeux, le gris !

    Dans la bulle, une jeune femme apparaît sur un écran et me parle, comme sur Skype. A cause du bruit de la circulation, je dois tendre l'oreille pour entendre ce qu'elle dit (détail qui a son importance, comme vous le comprendrez par la suite).

    Fort sympathique, elle m'indique qu'on va bloquer une caution de 50€ sur mon compte et m'explique comment prendre possession d'un véhicule. Je me plante, bien sûr, et débranche le mauvais véhicule. En fait, c'est exactement comme avec le Vélib, tu passes un badge sur un lecteur, tu tapes ton code secret, on t'attribue une voiture, tu la dévérouilles en passant ledit badge sur un lecteur près du rétro, tu débranches sa prise d'alim et en voiture Simone !

    A bord, un témoin de charge de la batterie indique 96% de charge. Un écran propose de visionner une vidéo qui t'explique comment rouler en mode automatique. Il y a même une option aide qui te permet d'appeler un conseiller directement à partir du véhicule. La classe.

    Au démarrage c'est très étrange, tu as l'impression que la voiture n'a pas démarré, et pourtant si, elle se lance, mais sans bruit !  La boîte automatique ne me dérange pas, j'en ai déjà eu une. Mon GPS ne me sert à rien car la Bluecar en est équipée, ni mon CD de Michael Kiwanuka (elle est dépourvue de lecteur). J'ai toujours l'option radio Nova, mais le volume sonore, bridé, est inaudible en circulation.

    C'est parti ! Après avoir vérifié auprès de ma charmante conseillère que c'était autorisé et possible, je me lance sur l'autoroute A6 en direction d'Evry. Ma voiture métallisée, plus haute que les autres, ne passe pas inaperçue. Je suis assez contente de faire de la pub à ce concept écologique et économique. Sur l'autoroute, j'atteins les 110 comme avec n'importe quelle voiture, aucune différence notable, si ce n'est le bruit du moteur, très différent d'une voiture à carburant. Un peu l'impression qu'on met les turbines et que je vais décoller.

    Peu après, je me gare sur le parking du magasin de JM qui m'attendait pour se faire conduire à la poste à bord de mon nouveau joujou. Comme moi, il est emballé par la petite voiture.

    A l'arrêt, incapable de verrouiller la voiture, je fais appel à un conseiller qui me répond instantanément et me rassure : il va remonter l'anomalie mais de toutes façons, personne ne peut utiliser le véhicule sans badge.

    Vers 18h30, j'appelle Boug' qui devait me retrouver chez moi à 19h30 pour un dîner viet'.
    "Je suis dans le coin, t'es partante pour une expérience inédite ? "
    Elle hésite ma Boug':
    - Ça dépend quelle expérience.
    - Je passe te chercher et on va dîner dans le coin"

    Je gare ma caisse devant le portail avec une demie-heure de retard sur l'heure de l'apéro. Une heure plus tard, après avoir, à la faveur de quelques ralentisseurs, pu mesurer l'assise un peu "dure" de la Bluecar, nous voilà sur le parking d'un restaurant de poissons. Boug' mitraille mon visage au-dessus du slogan "Libre comme l'air", qui dans ma tête résonne comme une promesse. Si seulement !

    autolib'

    22h30, je la dépose chez elle et reprend l'autoroute après avoir réservé une place à la station qui se trouve littéralement au coin de ma rue.

    "Vous avez 90 minutes pour rejoindre cette station; l'emplacement n°2 vous est réservé" me confirme le jeune homme que j'appelle. 20/20 le service client Autolib' !

    Absolument séduite par cet essai, j'appelle mon frère pour lui en vanter les mérites. Arrivée à destination, le témoin de charge de la batterie indique encore 40% d'autonomie après 100 kms de route.

    Je gare la voiture sur la place n°2, la rebranche, la verrouille et me dirige vers chez moi. Mon téléphone bipe "Merci d'avoir choisi Autolib. Votre location a duré 468 minutes pour un montant de 121.27 EUR."

    Je relis le message. 121.27 EUR ??? Qu'est ce qu'ils me chantent, Autolib', j'ai pris l'otpion à 10€, moi !
    Je commence à composer le n° du service client et me ravise. C'est gratuit d'un fixe, je vais d'abord vérifier sur internet que je ne me suis pas planté et j'appellerai de chez moi. Sur internet, je retrouve l'offre abonnement 24h. J'appelle. La jeune femme m'apprend que les 10€ sont le tarif de l'abonnement, mais qu'à cela il faut ajouter un coût de location à la demie-heure, "que je retrouve à gauche, sur la page". Je proteste sur le manque de clarté du site, dis même que j'ai les boules. "On vous l'a indiqué lors de l'abonnement". Peut-être, mais ça devait être quand je n'entendais rien, justement. C'est le moment que choisit ma box pour s'éteindre et mettre fin à mes jérémiades. Et là, contrairement aux autres fois, personne ne me rappelle. Je raccroche, résignée, imaginant déjà la tête de Boug' et de JM quand je vais leur raconter ma dernière mésaventure. Entre nous, je trouve que je les accumule un peu en ce moment.

    Sur gmail, un ami est le premier témoin de mon nouvel épisode des malheurs de Sophie. Il me trouve pétillante et rigolote, tu m'étonnes. On ne s'enuie pas avec moi, j'en ai toujours une bonne à raconter. Je préfère en rire, de toute façon je l'ai dans le cul, Lulu, mais j'aurais préféré claquer 120€ de lingerie plutôt qu'en aller-retour vers Evry  !

    En écrivant ce billet, je me remémore en mode aigre-doux le séduisant slogan affiché sur la portière de la Bluecar : "Libre comme l'air" ... mais surtout fauchée comme les blés !

  • Thérapie (1)

    J'ai ouvert le placard et sorti les boîtes en carton que j'y ai oubliées il y a des années. J'ai lu des lettres qu'on m'a envoyées, il y a longtemps, quand communiquer ne pouvait se faire que dans la réflexion, seul face à soi-même et une page blanche. Des lettres de ma mère, de ma soeur, de ma confidente d'alors partie vivre en Afrique, de l'homme au profil d'aigle qui a disparu et qui me manque toujours, 15 ans après. Je l'ai cherché sur ces réseaux qui flattent notre narcissisme et nos angoisses, en vain. Il me parle de solitude et de son amour pour moi, lui le garçon qui désirait des hommes, et emploie des mots qui feraient sourire ceux qui n'ont rien compris. J'aimerais savoir à quels maux de moi son émouvante missive répondait alors.

    J'ai sorti de leur pochette Kodak bleue chacune des centaines de photos qui représentent mon passé. Les regarder me rendait triste, avant. En fait, c'est mon regard, là, sur le papier glacé, qui provoque de la tristesse en moi. Et ça, ça ne part pas. Pas encore. Je suis restée pensive devant ces images de moi, cheveux longs ou en brosse. Je ne me reconnais pas, c'est étrange. J'ai aussi contemplé les visages de gens et bambins sur lesquels je n'ai pas su mettre un prénom.

    J'ai mis de côté les photos qui représentent d'autres personnes, ma soeur, mon frère, ma copine Claire, nos souvenirs de vacances à la Barbade et à Los Angeles, où nous posions dos à dos dans le même bikini Tommy Hilfiger, rouge pour moi, bleu pour elle, mon ami Salim et sa drôle de coupe de cheveux de l'époque, Blaithin avant qu'elle ne devienne mère de famille, les enfants de Jean-Marc, sa photo de mariage, les miennes où posent déjà ceux qui m'entourent encore aujourd'hui, Bibiche, Amel, Jean-Marc, Salim encore, Armando exilé au Danemark et les amis de mon frère, mes petits-frères, Fred, Chrif. Pour les scanner et les leur envoyer.

    Et j'ai jeté les centaines de photos.

  • Les 5 grandes dynamiques relationnelles

    "Dis-moi ce que tu retiens, je ne te dirai pas ce que tu es, mais comment tu souffres"

    L'éponge
    Celui qui absorbe tout dans un amalgame confusionnel, depuis les malheurs, catastrophes, épidémies, souffrances individuelles et collectives jusqu'aux bonheurs petits et grands !
    Mais, comme quand l'eau potable est mélangée avec de l'eau de vidange ... rien n'est bon à la sortie du tuyau ! A la longue, le monde des éponges devient grisâtre ou a irrémédiablement mauvais goût.

    Le filtre
    Celui qui retient surtout le mauvais, en laissant passer le bon sans rien en garder, sans même le voir !
    Vivre avec un "filtre" est très décourageant, épuisant. Vous avez le sentiment d'être vraiment nulle dans tous les domaines. Quoique vous proposiez... le filtre ne semble garder que le négatif. Fuyez !

    L'entonnoir
    Simple et direct comme un entonnoir, celui-là ne garde rien. Il laisse tout passer, le bon et le mauvais. Il traverse la vie en état de manque permanent ou totalement anesthésié. Ce n'est pas vous, bien sûr... c'est l'autre.

    Le tamis
    Celui-ci sait garder le bon et laisser passer le mauvais. Il trouve son compte à capter les rires, les douceurs, le positif, les possibles de l'existence. Il ne s'encombre pas de déchets, laisse la pollution à l'extérieur de la relation. C'est bon de vivre avec un tamis !
    S'il y ajoute de l'humour, de la fantaisie, de la capacité à dédramatiser... c'est encore meilleur !

    L'alambic
    Celui-là sait métamorphoser, transmuter une situation, un échange, une expression ou un simple mot et en extraire l'essentiel, pour en retenir le bon, le lumineux ou l'essence. Il suscite de mystérieuses résonances, il ouvre à des émerveillements et à des étonnements, dont la trace nous prolonge bien au-delà de nous-même.

    Savez-vous avec qui vous travaillez ? Savez-vous avec qui vous vivez ? Savez-vous avec qui vous vous engagez ? Savez-vous aussi ce que vous proposez à l'autre ?   

    [Extrait de "Pour ne plus vivre sur la planète Taire", de Jacques Salomé]

  • Street art à Vitry-sur-Seine

    Après un déjeuner au Café d'Enfer, qui expose de jolies femmes dénudées, j'ai enfourché mon vélo pour honorer une invitation à goûter à Vitry sur Seine, chez ma rouquine préférée. A peine partie pour mes 8 kms de route, un énergumène de 80 kilos s'est invité sur mon porte-bagages, pour se faire déposer au parc Montsouris (mes cuisses s'en souviennent encore).

    Après le goûter, Roger (le surnom que je donnerai à ma copine) m'a proposé une balade dans son quartier. "Je vais te montrer quelque chose qui devrait te plaire" a-t-elle dit.
    En chemin, elle en dit un peu plus : un copain à elle décore le mobilier urbain. Le copain, c'est Christian Guémy alias C215, pochoiriste désormais célèbre dans le monde du street art.
    Il réalise ses oeuvres d'après des photos qu'il reproduit sur des compteurs électriques, des boîtes aux lettres, des portails ...
    La ville de Vitry sur Seine est parsemée de ses portraits saisissants de réalisme ...
    des habitants du quartier,

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    des laissés-pour-compte,

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    des familles des détenus de Guantanamo (au passage, ça fait 10 maintenant que des hommes y sont arbitrairement enfermés)

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    des matous (celui de ma copine, tiens! )

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    C215, artiste sensible à la notion d'enfermement, a aussi laissé sa trace dans de nombreuses villes comme Berlin, Londres, Rome et collaboré avec d'autres artistes ...

    la Canadienne Indigo (coup de coeur pour cette fresque)

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    Alice

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    Et moi j'ai beaucoup aimé cette promenade urbaine.
    Et au moins autant le trajet du retour où avant le Port à l'Anglais, j'ai bifurqué à gauche et longé la Seine pour rejoindre les boulevards des maréchaux, refaisant le trajet qui me fut quotidien, pendant 2 ans et demi, mais cette fois sans pester (les anciens se souviennent).

    Merci Roger ! :)

  • La basse dans ta face

    Le week-end dernier, un jeune homme fait irruption dans la maison du bonheur, au milieu de notre brunch entre filles. Le frère de M., que je n'avais jusqu'ici vu qu'en photo.

    Très à l'aise, il s'installe sur un pouf et se lance dans des considérations pseudo-philosophiques sur les relations hommes-femmes. Ses propos m'interrogent, me font rire, parfois jaune, grincer des dents.
    Et il lance cette phrase :
    Les femmes se demandent où sont passés les hommes biens, elles oublient juste qu'elles les ont rangés dans la catégorie "Amis".