(je déconne! pour ceux qui ignoreraient ou auraient oublié ce que je pense de la Saint-Valentin, la mise à jour, c'est là)
Je suis invitée à une soirée filles. Enfin, ce n'est pas le terme qu'elles ont utilisé mais comme on n'est pas seulement entre filles ici, je ne peux pas le répéter.
J'aime beaucoup dîner en tête à tête avec un homme, amant, ami ou même inconnu mais je ne m'amuse jamais autant qu'à une soirée filles. Qu'est ce qu'on rigole ! C'est aigre-doux, une pointe de cynisme, une pointe de tendresse, on s'est pomponnées rien que pour le plaisir d'être entre nous, on tartine du pâté à mémé, on boit des cachaça, on mange trois desserts chacune, on peut s'étaler en mini-jupe dans le canapé, comparer nos tours de poitrine et dire des conneries comme "Tu m'en files un peu ?" (avec un espace entre "en" et "files").
Ce soir, je n'en connais qu'une sur les 4 présentes. Je découvre qu'elles appellent ma copine "Force rose". Elles ont vécu au Japon, d'où elles ont ramené leurs tenus de Bioman, au Pérou, en Irlande ou chez elles, tout simplement.
Je ne la connaissais pas jusqu'à ce soir. Elle travaille dans une entreprise automobile. 40 femmes sur 500 hommes, en gros. Elle annonce : "Ah moi j'ai eu double dose de connards. J' vous raconte pas !"
(Oh ben si, raconte !!!!!!)
D'abord, J., basé à Lyon. Je l'appelle pour qu'il m'envoie ses bilans financiers. "Quand est-ce que tu viens à Lyon ?" demande-t-il. "Ben, tu sais bien que je ne vais pas sur les sites". "Tu as tort, ce week-end tu devrais venir, il y a la fête des lumières, il ne faut pas le rater".
Quelques instants plus tard, elle reçoit un mail "Si tu changes d'avis, je t'héberge ce week-end". Elle file sur la SNCF, les billets sont chers mais tant pis. Et vlan, 120 € dans ta gueule. Elle rappelle : tut, tut, tut .... Bonjour, vous êtes bien sur la messagerie de J ... et bla bla bla ..
"J, c'est L., j'ai pris mon billet, j'arriverai demain à Lyon à 12h30. J'attends ton appel."
20h30, vendredi soir, elle est toujours plongée dans le travail. Son téléphone s'allume. Tiens, un sms ! "Changement de programme, je ne serai pas à Lyon ce week-end. Bon séjour". Ele n'est pas partie à Lyon et n'a plus eu de ses nouvelles. Elle n'a réussi à se faire rembourser que 40€ sur les 120 dépensés.
A une soirée d''entreprise, on a organisé un atelier cuisine. Il y a ce type assez répugnant, vulgaire et grande gueule. Préposé à la découpe de légumes, il fait claquer ses gants en latex et lance à l'assemblée "Allez, c'est qui la prochaine que je lui dise si c'est un garçon ou une fille?". Tout le monde rigole, sauf les femmes, bien sûr.
Il y a cette consultante américaine, une femme obèse, très sympa. Elle ne parle que quelques mots de français. Il s'installe à table et lui lance "Alors Maité, qu'est ce qu'on mange ?". On s'esclaffe, sauf les femmes dont la consultante américaine, qui n'a rien compris. Qu'est ce qu'il est drôle, ce Jean-Phi !
Et il se retrouve en face d'elle, il balance des vannes et s'écoute parler et tous les mecs de la table se tiennent le ventre "Ho ho ho !".
Son tour vient, il lui lance "De toute façon, vous, vous ne foutez rien au siège". Et tout le monde continue à glousser.
Elle le fixe droit dans les yeux avec un petit sourire : "La preuve que si, on bosse, puisque le mois dernier, je t'ai renvoyé tes bilans de compta merdiques qui étaient truffés d'erreurs, comme d'habitude. D'ailleurs, depuis ce jour-là, ça va beaucoup mieux, dis donc, t'as enfin appris à utiliser Excel, on dirait. Mmmmm ?
(il sait qu'elle était là le jour où son boss a pris le téléphone pour lui passer un savon)
"Mais tu es qui, toi ?" dit-il en se penchant vers elle.
"Moi ? Ben, celle qui vient de te moucher".
Il y a aussi celle qui a failli se décommander car enrhumée. Elle arrive, fiévreuse et les yeux brillants. Elles évoquent une de ses anciennes amies, une bombe sexuelle sur pattes. Elle dit qu'elle a souvent eu des copines de ce genre, parce qu'elle est le genre de filles si quelconque qu'on peut sortir avec elle sans craindre qu'elle vous fasse de l'ombre. Elle est même plutôt un faire-valoir. Moi je ne la trouve pas si quelconque que ça. Il y a quelque chose d'enfantin dans son visage, sa peau a l'air toute douce.
Elle raconte des vacances avec cette ancienne amie, quand elles avaient 17 ans. Il y avait la bombe sur pattes, devant laquelle tous les hommes bavaient, elle, qui se serait baignée en tee-shirt long si elle l'avait pu, et puis une autre de leurs copines, très très gironde, qui menaçait de faire péter son bikini à chaque mouvement, mais tellement joviale et bien dans sa peau qu'elle en était très sensuelle. Un jour, elle avait parlé à sa copine la bombe d'un garçon voisin qu'elle avait repéré et qui lui plaisait. "Mais ma pauvre fille, lui a dit sa copine, tu rêves. Il n'en a rien à foutre de toi".
Un matin, n'en pouvant plus, elle avait appelé sa tante qui vivait à 100 kms de là et lui avait demandé de venir la chercher. Pendant qu'elle préparait son sac, le garçon de la tente voisine était arrivé et lui avait demandé pourquoi elle partait. Il avait dit qu'il ne voulait pas qu'elle parte aussi vite, qu'ils avaient à peine eu le temps de se connaître.
Sa copine la bombe était arrivée peu après et avait dit au garçon "Pourquoi tu lui dis ça ? C'est moi que tu sautes dans la douche tous les jours". Il s'était retourné vers elle: "Tu as raison. Toi tu es la fille qu'on saute dans les douches, elle c'est celle qu'on épouse". Elle est partie chez sa tante mais n'a jamais oublié cet homme.