P’tain j’suis vraiment trop con des fois … Ça m’énerve d’être aussi consciencieuse alors que la reconnaissance est quasi-nulle, mais bon, on se refait pas, hein ? La raison du tourment qui assombrit ma joie d’être en vacances et de m’envoler dans quelques jours ? La soirée de fin d’année de ma boîte, que j’organise mais à laquelle je n’assisterai pas cette année, pour la première fois.
L’année dernière, ma boss n’ayant pas été remplacée, mon N+2, bien emmerdé, m’a refilé le bébé. On était 750. Il s’agissait de choisir une agence, la salle, le traiteur (faire un déjeuner test où on goûte à tout, ça j’adore !), les animations. Et puis, quand l’évènement se rapproche, établir la liste des participants, acheter le papier et faire imprimer les invitations, commander les boissons (y’a pas de petites économies dans la grande distrib’), distribuer les invitations et s’assurer, le jour J, que l’agence fait son boulot et que tout se passe bien. J'avais peur de ne pas assurer, d'oublier un truc, mais tout s'était bien passé. Du coup, cette année, bien qu’un responsable soit arrivé en février, mon N+2 me dit en mars « Il faut commencer à s’occuper de la soirée de fin d’année, « Fiso ».
Vous avouerez, y’a plus chiant que d’organiser une fête pour les salariés, donc je m’y suis collée avec joie. C’était avant mon évaluation annuelle, j’étais motivée. Cette tâche supplémentaire n’avait cependant pas été jugée comme assez « significative » par mon N+2 pour être notée sur mon évaluation annuelle. Alors quand les vacances prévues en novembre avec mon frère ont été décalées par son directeur aux 2 premières semaines de décembre, je me suis dit « Je me casse, après tout, y’a un nouveau chef, il se démerdera ».
En novembre, j’ai donc posé mes vacances (je prendrai l’avion du retour le jour de la soirée), attendu anxieusement que mon boss les accepte (me suis bien gardée de lui rappeler que ça tombait pile poil au moment de la soirée, après tout, il a un agenda). Tout va bien, me direz-vous ? Ben non. Parce que je bosse avec la chargée de communication interne sur ce dossier. On s’entend bien mais c’est une chieuse, le genre furie qui gueule d’abord et qui écoute ensuite. Tout le temps débordée, tout le temps grincheuse, à l’écouter il n’y a qu’elle qui bosse, les autres sont des branleurs ou des incapables.
Quand mes vacances ont été acceptées, je me suis dit « Oulala, quand je vais lui dire, elle va criser ! ». Je me suis même demandée si mon boss avait capté la période mais oui, apparemment. Il doit pas réaliser l'enjeu et surtout que ça va être à lui de gérer à ma place.
J’en ai parlé à un collègue qui m’a dit « Tu veux qu’on te sucre tes vacances ? Ferme la, Fiso, si tu lui dis que tu seras pas là, tu la connais, elle va faire un esclandre. Tu dis rien, tu te casses et quand elle appellera, on lui dira que tu es en vacances.»
Je précise quand même que je ne laisse mon boulot à faire à personne, ou si peu, à mon boss. Je me suis arrangée pour en faire le maximum avant mon départ. Il aura juste à acheminer les boissons jusqu’à la salle, à faire distribuer les invitations aux salariés et surtout, à veiller au grain le jour J..
Depuis 2 semaines, je m’auto convainc en me répétant tous les jours « C’est pas ta boss, t’as pas de comptes à lui rendre ». Elle ne sait pas encore que vendredi est mon dernier jour. Et plus les jours passent, plus ça me rend malade de me tirer sans rien dire. C’est pas mon genre de faire la sournoise. Je suis con, hein ?