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  • Coup de pompe

    chaussures.jpgOn est cons, c’est Nicolas qui le dit. Ce billet est donc désespérément inintéressant et ne fera rire que ceux qui s'intéressent à mes acrobaties à vélo.  

    Ca vous est sûrement arrivé de croiser une chaussure abandonnée sur le bord de la chaussée et de vous demander comment elle était arrivée là. A moi, ça m’est arrivé plusieurs fois de m’interroger sur ce mystère, jusqu’à mardi dernier.

    Après une dure journée de labeur, j’ai quitté la banlieue où je travaille pour gravir la pente qui mène jusqu’aux maréchaux. A cet endroit, qui est sans doute le plus dangereux de mon parcours, je quitte la voie de bus, à droite de la chaussée, pour m’engager sur un autopont. Je coupe donc la route, pour quelques secondes, aux véhicules qui descendent –très vite, absence de feux oblige - vers Paris.

    Chaque jour, à cet endroit, je dois donc opérer une accélération instantanée. C’est encore plus dangereux l’hiver, quand la nuit est tombée.  Ca fait maintenant 2 ans que je le fais quotidiennement mais n’empêche, je n’aime pas ce moment.

    Mardi dernier, donc, je jette un regard en arrière et vois un troupeau de bus, voitures et fourgonnettes foncer dans ma direction. Je mets un bon coup de pédale, comme d’habitude,  pour rejoindre l’autopont avant qu’ils n’arrivent à ma hauteur. Coup de pédale si vigoureux que j’en perds ma ballerine ! J’ai hésité quelques secondes, mais impossible de m’arrêter à cet endroit, ni même de faire demi-tour. J’ai donc attaqué la côte avec un pied nu et fini le trajet  avec les chaussures à talon que j’enfile chaque jour en arrivant au travail.

    Le lendemain, je suis passée à côté de ma ballerine éclatée sur la chaussée. Cuir malaxé, boucle en métal pliée, elle ne ressemblait plus à rien. La prochaine fois que vous passerez à côté d'une chaussure éventrée, c'est peut-être la mienne !

     

    [photo rue Boulard, Paris 14ème]

  • Perdu ?

    J'ai le nez sur mon écran. Ma quinqua m'interpelle : "Vous avez vu le beau blond derrière ?". Je tourne la tête à droite, pas de beau blond mais un black en costume dans la rue intérieure. "Ou ça?" "Non, il est pas blond ...mais il est pas mal" Je regarde mieux. Grand, élancé, très classe avec ses lunettes branchées sur le nez. L'espace d'une seconde, je crois voir un autre homme. Mais celui de mes souvenirs, s'il était au moins aussi beau, était plus massif. 

    J'appelle l'accueil :"C'est qui le beau black qui est dans la rue intérieure ?" Elle éclate de rire, en même temps que mes collègues. "Je ne sais pas ..." "Il vient vers toi?" "Non, il se dirige vers J." "OK, bon s'il est perdu, je peux l'accompagner dans les étages ..."

    Quelques instants plus tard, mon autre quinqua m'appelle et me charrie. Confirme que le garçon était pas mal. Elle est pas très friande d'exotisme, ma quinqua. Le beau garçon a un prénom slave et travaille pour une boîte d'informatique. Tant qu'on y est, elle me donne aussi son nom et sa date de naissance. Un sagittaire ... La journée commence bien.

  • L'enfant aux yeux de faon

    Lorsqu'elles m'ont rejointe, aux premières heures de la journée, nous avons nagé. Des trucs de gosses que je n'avais pas fait depuis longtemps, le poirirer, et puis jouer à chat sous l'eau, ou encore lancer un objet, plonger sous l'eau et être la première à le retrouver. J'ai hésité à m'élancer, faire un poirier au bord de l'eau et me laisser tomber dedans. Une vraie gamine ! J'ai surtout eu peur qu'elles m'mitent et qu'il y ait un accident. Les 3 frangines ont voulu que je leur apprenne à plonger. S. a même dû me réprimander gentiment et me demander d'éviter de faire la bombe. Ici, en Andalousie, l'eau est précieuse.

    Et puis, alors que je m'étais réfugiée à l'ombre avec un livre, Y., la plus jeune, a crié. Je l'ai consolée quelques instants, suis retourné lire mais au lieu de rejoindre ses soeurs dans l'eau, elle a couru se réfugier sous un palmier et a redoublé de pleurs.

    Je l'observe quelques instants, hésitant. Je ne les connais que depuis la veille au soir mais je ne peux pas laisser une petite fille pleurer seule sous un arbre. Je la rejoins, pose ma peau sur le béton et laisse échapper un cri "Ouille, mais c'est bouillant là-dessus ! Ca ne te brûle pas les fesses ?"

    Elle hoche la tête. Je la console, elle renifle, la tête baissée et les bras resserés autour de son corps si frêle.  Je soulève ses longs cheveux bouclés, effleure sa nuque endolorie. Elle tressaille et ne bouge plus, comme un chaton qui attend les caresses. Ses cheveux de jais brillent et sentent bon la vanille sous la chaleur du soleil. "J'ai mal", dit-elle. Alors, je me rapproche et hésitante, un peu gauche, la prend dans mes bras. Elle s'abandonne et nous restons de longues minutes comme ça, l'une contre l'autre, sa peau brune si fraîche contre ma peau blanche et chaude, son petit corps gracile et sec contre mes rondeurs, mes cheveux blond-roux posés sur sa tignasse de jais. C'est bon et douloureux à la fois. Et puis, dans un souffle, Y. lâche "Je suis triste que tu partes ce soir. On s'amusait bien."   

    J'ai connu une petite fille comme Y. Elle portait de jolies robes, avait un regard malicieux et me caressait les cheveux, timidement. A cette époque là, j'adorais les bébés. Ou plutôt j'adorais en tenir un contre moi. Il ya beaucoup de bébés et d'enfants dans les fêtes africaines. On m'en mettait toujours un dans les bras. Il me dévisageait avec curiosité, plongeait ses deux billes noires dans mes yeux verts, triturais mes colliers, agrippais mes cheveux, longs à l'époque. Moi je pinçais doucement ses bonnes joues et caressais ses cheveux crêpus. Dans l'avion aussi, quand je bossais à l'arrière, dans le dos des passagers, j'adorais capter le regard clair d'un bébé irlandais bien joufflu et rose et lui faire des grimaces. Parfois le petit commençait à bondir de joie et les parents, surpris, par les gazoullis de leur enfant, finissait par se retourner et à me prendre en flagrant délit de gagatitude. 

    Je n'ai plus serré d'enfant dans mes bras depuis si longtemps. Même les enfants de mes amis, je joue avec eux, je leur lis des histoires, mais les câlins, je les évite désormais. Il y a deux jours, l'assistante de mon boss, enceinte de quelques semaines, m'a demandé d'un air enjoué : "Alors, tu nous en fais un quand ?" J'ai eu envie de rétorquer : "Qu'est ce que c'est que cette question à la con ?" Et j'ai répondu la même chose, en plus diplomate.  

    Ce matin-là, la joue posée contre les cheveux de Y., je me suis demandée si un jour je serrerai dans mes bras un enfant qui sera le mien, pour quelques années. Un enfant qui ne me ressemblera pas, qui n'aura ni mes taches de rousseur, ni mes yeux verts, ni ma peau blanche. Un enfant qui ne sera pas de mon sang. Une mosaique de tous les hommes que j'ai aimés.  

    Cet enfant m'attend quelque part, je le sais. Il n'aura pas de père mais plein de tontons. Mais aurai-je le courage, seule ? 

    Yambi.jpg
  • Auto-satisfaction n° 1

    Il y a très exactement 2 semaines, et pratiquement à cette heure-ci, Orlyval  déversait son flot de voyageurs –dont moi- dans l’aérogare Ouest de l’aéroport d’Orly. Soit dit en passant, j’ai pas reconnu ce bon vieil aéroport où j’ai commencé ma carrière  dans l’aérien … clair, aéré, des boutiques à gogo(s),

    Les compagnies El Al et American Airlines ont disparu, la Brioche Dorée aussi. Très en avance (ça vous en bouche un coin, hein ?), j’ai siroté un smoothie à la mangue au comptoir tout neuf de Zumo en me repassant la liste des liquides présents dans mon bagage à main (ben oui, je ne voyage pratiquement jamais avec des bagages enregistrés - vieille habitude gardée de mes années GP). Je vous le rapelle : désormais, pas plus de 100 ml à la fois, sauf produits achetés en duty-free …

    Shampoing, ok, gel douche, ok, dentifrice, ok, crème sol …. Ma crème solaire toute neuve achetée la veille !! J’ouvre le sac, vérifie : 200 ml. Et merde !

    La crème solaire me monte au nez. Je vais encore devoir laisser mon bidon même pas ouvert à la sécurité. Qu’est ce que ça me gonfle ces conneries !! Dans cette affaire, les seuls à se frotter les mains, ce sont les boutiques sous-douane ! Fini la bouteille de pinard d’un petit producteur à faire découvrir aux copains exilés ! 3 tonnes de produits confisqués  - et détruits - chaque jour pour le seul aéroport de Francfort ! Si ça c’est écologique !

    Je suis bien placée pour savoir que ce sont des conneries. Dans une autre vie, j’ai précisément été agent de sécurité à Roissy et Orly. Un de mes proches - très proche - était démineur. Ces mesures sont avant tout dissuasives.

    Transiter par les US est d’ailleurs devenu insupportable, et pas seulement à cause des odeurs de pieds aux filtres de sécurité. A Dallas où j’étais en transit, j’ai eu la surprise de devoir récupérer mes bagages enregistrés et procéder à un nouvel enregistrement (et rater mon vol !!!!)

    En plus, là-bas, ils confisquent même les produits liquides achetés dans les duty-free européens …

    Ce jour-là, donc, je fulmine. Ah non, ça ne va pas se passer comme ça ! Je réfléchis vite fait à un moyen pour que mon flacon passe inaperçu. Et je trouve. Qui ne tente rien n’a rien, hein ? Au moment du passage aux X-ray, je scrute le visage du jeune homme qui a les yeux rivés sur l’écran. Coup de bol, au moment où le tapis roulant avale mon sac, il se retourne quelques secondes et tape dans la main d’un de ses collègues. Vu, pas vu ???

    Une femme s’avance vers moi : « Madame, s’il vous plaît, votre sac ». Je boude déjà mais elle désigne mon sac à main, pas celui qui contient le bidon interdit !

    Soudain très coopérative, j’ouvre mon sac, en sort mon brumisateur et rétorque d’un air triomphant : 75 ml !

    « Ok, merci Madame et bon voyage ».

    Je la remercie aussi, récupère mes sacs, me retourne et me retiens de crier :

    « Vous vous êtes fait niquer- heu ! »

    PS : Le meilleur c’est que j’ai aussi ramené mon bidon de crème d’Espagne !

     

     

  • Zik à Paris Plage : top départ !

    Ca y est, la période des concerts à Paris Plage démarre !

    Le programme complet est :

    Je ne connais pas beaucoup des artistes programmés alors vos conseils sont les bienvenus. Pour ma part, je vous recommande David Walters et vous préviens que je ne suis pas dispo le 16 août because je ne raterai pour rien au monde (non, même pas toi) Spleen et Kéziah Jones !