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  • Le Crabe Marteau chez les dingos

    CrabeMarteau.gifJ'ai lu la nouvelle il y a peu de temps. Le Crabe Marteau, ce restaurant sur le port de Brest où j'avais éclaté un crustacé à coups de maillet, en compagnie de Simon le blogueur, ouvrait une succursale à Paris, à 2 pas de Charles de Gaulle Etoile.

    (Cette plongée dans mes archives fut aussi l'occasion de relire les commentaires hilarants et complètement barrés de Nicolas et Tonnegrande ... mes abdos n'en peuvent plus, aujourd'hui ...)

    Le Crabe Marteau au 16 rue des Acacias, Paris 17ème (M° Argentine) : site web

  • Chouette c'est bientôt la Saint-Valentin !

    (je déconne! pour ceux qui ignoreraient ou auraient oublié ce que je pense de la Saint-Valentin, la mise à jour, c'est )

    Je suis invitée à une soirée filles. Enfin, ce n'est pas le terme qu'elles ont utilisé mais comme on n'est pas seulement entre filles ici, je ne peux pas le répéter.

    J'aime beaucoup dîner en tête à tête avec un homme, amant, ami ou même inconnu mais je ne m'amuse jamais autant qu'à une soirée filles. Qu'est ce qu'on rigole ! C'est aigre-doux, une pointe de cynisme, une pointe de tendresse, on s'est pomponnées rien que pour le plaisir d'être entre nous, on tartine du pâté à mémé, on boit des cachaça, on mange trois desserts chacune, on peut s'étaler en mini-jupe dans le canapé, comparer nos tours de poitrine et dire des conneries comme "Tu m'en files un peu ?" (avec un espace entre "en" et "files").

    Ce soir, je n'en connais qu'une sur les 4 présentes. Je découvre qu'elles appellent ma copine "Force rose". Elles ont vécu au Japon, d'où elles ont ramené leurs tenus de Bioman, au Pérou, en Irlande ou chez elles, tout simplement.

    Je ne la connaissais pas jusqu'à ce soir. Elle travaille dans une entreprise automobile. 40 femmes sur 500 hommes, en gros. Elle annonce : "Ah moi j'ai eu double dose de connards. J' vous raconte pas !"

    (Oh ben si, raconte !!!!!!)

    D'abord, J., basé à Lyon. Je l'appelle pour qu'il m'envoie ses bilans financiers. "Quand est-ce que tu viens à Lyon ?" demande-t-il. "Ben, tu sais bien que je ne vais pas sur les sites". "Tu as tort, ce week-end tu devrais venir, il y a la fête des lumières, il ne faut pas le rater".

    Quelques instants plus tard, elle reçoit un mail "Si tu changes d'avis, je t'héberge ce week-end". Elle file sur la SNCF, les billets sont chers mais tant pis. Et vlan, 120 € dans ta gueule. Elle rappelle : tut, tut, tut .... Bonjour, vous êtes bien sur la messagerie de J ... et bla bla bla ..

    "J, c'est L., j'ai pris mon billet, j'arriverai demain à Lyon à 12h30. J'attends ton appel."

    20h30, vendredi soir, elle est toujours plongée dans le travail. Son téléphone s'allume. Tiens, un sms ! "Changement de programme, je ne serai pas à Lyon ce week-end. Bon séjour". Ele n'est pas partie à Lyon et n'a plus eu de ses nouvelles. Elle n'a réussi à se faire rembourser que 40€ sur les 120 dépensés.

    A une soirée d''entreprise, on a organisé un atelier cuisine. Il y a ce type assez répugnant, vulgaire et grande gueule. Préposé à la découpe de légumes, il fait claquer ses gants en latex et lance à l'assemblée "Allez, c'est qui la prochaine que je lui dise si c'est un garçon ou une fille?". Tout le monde rigole, sauf les femmes, bien sûr.

    Il y a cette consultante américaine, une femme obèse, très sympa. Elle ne parle que quelques mots de français. Il s'installe à table et lui lance "Alors Maité, qu'est ce qu'on mange ?". On s'esclaffe, sauf les femmes dont la consultante américaine, qui n'a rien compris. Qu'est ce qu'il est drôle, ce Jean-Phi !

    Et il se retrouve en face d'elle, il balance des vannes et s'écoute parler et tous les mecs de la table se tiennent le ventre "Ho ho ho !".

    Son tour vient, il lui lance "De toute façon, vous, vous ne foutez rien au siège". Et tout le monde continue à glousser.

    Elle le fixe droit dans les yeux avec un petit sourire : "La preuve que si, on bosse, puisque le mois dernier, je t'ai renvoyé tes bilans de compta merdiques qui étaient truffés d'erreurs, comme d'habitude. D'ailleurs, depuis ce jour-là, ça va beaucoup mieux, dis donc, t'as enfin appris à utiliser Excel, on dirait. Mmmmm ?

    (il sait qu'elle était là le jour où son boss a pris le téléphone pour lui passer un savon)

    "Mais tu es qui, toi ?" dit-il en se penchant vers elle.

    "Moi ? Ben, celle qui vient de te moucher".

    Il y a aussi celle qui a failli se décommander car enrhumée. Elle arrive, fiévreuse et les yeux brillants. Elles évoquent une de ses anciennes amies, une bombe sexuelle sur pattes. Elle dit qu'elle a souvent eu des copines de ce genre, parce qu'elle est le genre de filles si quelconque qu'on peut sortir avec elle sans craindre qu'elle vous fasse de l'ombre. Elle est même plutôt un faire-valoir. Moi je ne la trouve pas si quelconque que ça. Il y a quelque chose d'enfantin dans son visage, sa peau a l'air toute douce.

    Elle raconte des vacances avec cette ancienne amie, quand elles avaient 17 ans. Il y avait la bombe sur pattes, devant laquelle tous les hommes bavaient, elle, qui se serait baignée en tee-shirt long si elle l'avait pu, et puis une autre de leurs copines, très très gironde, qui menaçait de faire péter son bikini à chaque mouvement, mais tellement joviale et bien dans sa peau qu'elle en était très sensuelle. Un jour, elle avait parlé à sa copine la bombe d'un garçon voisin qu'elle avait repéré et qui lui plaisait. "Mais ma pauvre fille, lui a dit sa copine, tu rêves. Il n'en a rien à foutre de toi".

    Un matin, n'en pouvant plus, elle avait appelé sa tante qui vivait à 100 kms de là et lui avait demandé de venir la chercher. Pendant qu'elle préparait son sac, le garçon de la tente voisine était arrivé et lui avait demandé pourquoi elle partait. Il avait dit qu'il ne voulait pas qu'elle parte aussi vite, qu'ils avaient à peine eu le temps de se connaître.

    Sa copine la bombe était arrivée peu après et avait dit au garçon "Pourquoi tu lui dis ça ? C'est moi que tu sautes dans la douche tous les jours". Il s'était retourné vers elle: "Tu as raison. Toi tu es la fille qu'on saute dans les douches, elle c'est celle qu'on épouse". Elle est partie chez sa tante mais n'a jamais oublié cet homme.

  • Hilarant

    Blonde ultra sensuelle et sans aucune limite, féline et caliente comme la braise, d'une souplesse qui frise la démesure, à forte poitrine (bonnet D), simplement "sainple et pas priz de taite", prête à te faire la brouette japonaise, la toupie berrichonne ou le gagging mexicain ...

    Je déconne !!! Baiseur des bois, rhabille-toi (ou mets la toi sur l'oreille comme dirait ma grand-mère), ça serait trop simple tout simplement.

    Tu es sérieux et cherches la femme de ta vie pour faire 5 enfants et remplir ton Scénic ? euh non .... plouf plouf ...

    Tu t'emerdes au taf, tu as mis la photo d'Alain Delon sur ta photo de profil et tu aimes écrire à des blondes sur des sites roses moletonnés mais tu écris papa avec 3 P et tu redoutes bobonne à la zonzon ? euh non ... plouf plouf ...

    Bogoss du 93 c'es toi ! Tu es un véritable toyboy : tablette de choc en avant, tatoué, piercing aux tétons et tu as pris ton cul en photo dans la galce de ton living room ? rrrrrrrrrooooooooouuuuuuuiiiiiiiiiiiiiiiiii .... euh non ... plouf plouf ...

    Tu es un beau brun, grand ténébreux, drôle, LIBRE, avec une grosse ... répartie ? Ton QI dépasse celui de 10 hamsters ? Tu sais tenir une conversation palpitante, voir des expos et tout le toutim ?

    Si tu ne sais rien faire, écoute Katerine ça te fera du bien.

    PS 1 : Si je pouvais écrire aux femmes, je lui aurais envoyé un mail de félicitations, à celle-là !

    PS 2 : Bientôt mes dernières aventures palpitantes au sein de la SPH ...

  • Le quotidien des Parisiens sous l'Occupation : prolongations !

    Paris ss l'occupation.jpgBonne nouvelle pour ceux qui auraient raté l'exposition "Le quotidien des parisiens sous l'occupation" : elle reprend bientôt à Saint-Denis.

    Début janvier, après ma leçon d'espagnol et un petit déjeuner tardif avec un facteur au BIA de la rue des Ecoles, je suis entrée dans le couvent des Cordeliers, rue de l'Ecole de Médecine, où l'exposition était sur le point de s'achever.

    Je suppose qu'au delà de mon intérêt général pour l'histoire de Paris, ce sont les années passées à proximité de la porte d'Orléans, par laquelle les troups de la libération entrèrent dans Paris, qui explique ma curiosité plus particulière pour cette période de l'histoire.

    Le 14ème arrondissement, je l'ai souvent écrit, est un des quartiers de Paris que je chéris. J'emprunte souvent l'avenue du général Leclerc, qui s'étire de la porte d'Orléans à la place Denfert-Rochereau au centre de laquelle trône le lion de Belfort. La porte d'Orléans est une de ces passerelles parisiennes vers la banlieue, un noeud bruyant et perpétuellement en travaux, où se croisent métro, tramway, bus, voitures et 2-roues, dans un vacarme assez insupportable. Pourtant, souvent, levant les yeux sur le nom ornant la plaque d'une rue ou d'une statue illustre, je songe avec une pointe d'émotion que c'est par cet axe historique que les troupes de la Libération sont entrées dans Paris, en juin 44.

    Les nombreuses heures passées à arpenter les rues du 14ème arrondissement ont éveillé ma curiosité. J'ai voulu connaître l'histoire de ces noms inconnus, j'ai parfois imaginé l'exaltation des parisiens d'alors, les larmes de joie, les cris, les fleurs, les parisiennes coquettes et pimpantes, pour tenter d'oublier la morosité hargneuse des habitants de ma jungle urbaine.

    Outre le fait que la chaleur était suffocante ce jour-là dans le couvent des Cordeliers, j'ai trouvé la mise en scène particulièrement réussie. Il est étrange de découvrir un Paris bardé des signes de l'occupation allemande, les monuments nationaux réquisitionnés, les panneaux indicateurs doublés d'une traduction allemande. Pas cons, ils s'étaient réservés les beaux quartiers, délaissant la couronne est et sud de Paris, et avaient investi les hôtels Meurice, Ritz et le Lutétia où j'ai travaillé pendant quelques mois. Tout cela paraît si abstrait à nos générations.Pourtant, Paris résonna du bruit des bottes allemandes pendant 4 longues années.

    (pour voir l'image ci-dessous en plus grand, cliquez dessus)

    Expo.jpg

    Sur les nombreux clichés de Daniel Leduc, un gendarme parisien un peu rebelle, j'ai parfois eu du mal à reconnaître "mon" Paris. Pourtant, ses commentaires ironiques m'ont fait sourire : "Les Fritz se font photographier sous la tour Eiffel; c'est moins dangereux que sur la 3ème plateforme". Je suis restée perplexe face à d'autres photos de parisiennes, tout sourire dehors, posant au bras d'officiers teutons. J'y ai d'ailleurs appris que, comme beaucoup d'autres, Arletty avait été très amoureuse de l'un d'entre eux et que sa carrière en fut en partie brisée à la Libération. Aux attaques, elle aurait répondu : "Mon coeur est français mais mon cul est international !"

    Aux photos officielles et propagandistes, donnant l'image de parisiens débonnaires, s'oposent le noir et blanc de M. Leduc et d'autres, où on les voit affamés, faisant la queue à la soupe populaire, et puis quelques sursauts de révolte : une manifestation de ménagères rue Daguerre, des slogans dénonciateurs "Tracas, famine, patrouille". Pour nourrir une population soumise au rationnement, on plantait alors le poireau dans les jardins du Louvre.

    Ah j'aurais été bien malheureuse, à l'époque : 120g de viande avec os, annonce une affiche de rationnement ! Et Nicolas aurait (dé)rouillé :

    Photo0733.jpg

    D'autres clichés rappellent la collaboration de la France : extraits vidéos de meetings où on lève le bras avec enthousiasme, exposition puantes (le juif et la France). Des affiches invitent les familles de travailleurs français envoyés en Allemagne à des galas afin de "participer à leur joie et profiter eux aussi des organisations de la nouvelle Allemagne socialiste". Plus récemment, un excellent documentaire sur le même thème, à la télé, m'a permis d'en apprendre plus sur la collaboration d'artistes français célèbres.

    Il ne me reste plus qu'à vous inviter à courir à l'université de Saint-Denis entre le 24 janvier et le le 24 février (du lundi au vendredi et jusqu'à 18h seulement). Quand à moi, je ne tarderai pas à visiter le musée Jean Moulin, au-dessus de la gare Montparnasse.

  • Maintenant il faut dormir

    Voilà. Ce soir, elle l’a dit. C’est fini. Tu as reçu un sms, alors que tu passais une soirée agréable à rire dans un restaurant. Ton téléphone était en mode silencieux alors c’est bien plus tard, au moment de partir, que tu as lu sa question : « Est-ce que je peux t’appeler dans un quart d’heure ? » Tu as hésité. Peut-être qu’elle dormait. Toi-même tu étais épuisée, ton âme était, depuis des jours, teintée de gris malgré la gaieté apparente, et tu as pensé : « Je ne veux pas savoir. Je veux dormir ce soir ». Mais tu as pensé à elle, à sa solitude, à son désarroi. Tu t’es souvenue de tes nuits sans sommeil, de tes yeux gonflés, de ta lassitude de trop pleurer. Alors tu l’as appelée. Et sa voix était grave. Tu as compris que plus rien ne serait comme avant. Elle racontait et tu ressentais ses émotions parce que tu les avais vécues avant elle. Tu parlais à une femme et tu disais "Je te comprends, Maman". Tu te souvenais de ta détermination, de ce toi dans la glace que tu fixais et ne reconnaissais pas, et pourtant c’était bien toi et tu ne t’étais jamais sentie aussi vivante. Et tu pensais à lui aussi, à sa souffrance, à sa sagesse. Et tu étais soulagée de cette sagesse parce que tu avais craint le pire.

    Et là, maintenant, tu as claqué la porte de ton appartement. Tu t’es retrouvé seule, comme d’habitude, depuis si longtemps. Tu as souri en pensant « Allez ma vieille, il faut y passer ». Tu as réalisé qu’une part de ta vie était en train de mourir, ce soir. Et tu t’es souvenue. Tu as été adulte bien avant l’heure. On a toujours loué ta maturité. Tu t’es revue, enfant, lorsque tu as commencé à comprendre. Ton intuition et ta sensibilité exacerbée t'ont fait grandir vite, absorbant toutes les émotions et les humeurs comme un buvard. Puis adolescente,  quand il te rejetait et que tu t’évertuais à t’attacher à de jeunes hommes qui lui ressemblaient, réservés et insondables  comme lui. Et enfin, jeune femme, quand tu as commencé à subir des ruptures. Tu étais alors persuadée que tu aurais le même destin qu’elle. Tu disais préférer être victime plutôt que bourreau. Tu essayais, comme elle, de faire de ton mieux pour que ça marche. Mais tu n’y croyais déjà pas. Longtemps, tu as été celle qu’on quittait. Tu les avais sous les yeux. Ils pensaient constituer un modèle et tu t’étais déjà juré de ne pas vivre leur vie. Le moins qu’on puisse dire, c’est que tu as réussi.

    Cela fait des années que tu t’y attends. En fait, pour toi, ils n’ont jamais été un. Maintenant il va falloir affronter tout cela. Etre présente pour l’un et pour l’autre, parce que tu les aimes tous les deux. On ne peut pas te demander d’être neutre, c’est impossible. Tu connais leur histoire et leur intimité, malgré toi. Tu as passé chaque année de ta vie à les observer. Tu as longtemps nourri une colère sourde contre eux et puis un jour, elle s’est déversée, en torrents de larmes et alors tu as décidé de leur pardonner, pour te sauver, te donner une chance d’être heureuse. Tu as entamé un travail sur toi-même pour tenter de les comprendre, de leur pardonner d’avoir fait de leur mieux. Tu as vu en eux cette effroyable humanité et tu les as enfin aimés. Ils ont fait de toi ce que tu es et tu aimes ce que tu es. Vraiment. Ils t’ont aidée à grandir, t’ont rendue sensible et humaine et ont construit ton indulgence. Tu as décidé de ne pas subir ta vie. Alors, le jour où tu as été bourreau, tu as écouté en toi l’enfant qui pleurait et tu t’es pardonnée. Et depuis, tu décides.

    L’année commence vraiment mal. Depuis des mois, tu en plaisantes, histire de dédramatiser. Tu en as pleuré des rivières à cause d'eux, et traversé un océan pour te construire loin d'eux. Tu as réussi et tu as appris à aimer ces hommes dont tu te défiais auparavant.   

    Tu seras là pour eux. Eux tous. Tu es forte, tu l’as déjà prouvé à plusieurs reprises. Etre un vainqueur relève principalement du mental. Mais surtout essaies de te préserver.Car tu n’es pas aussi forte que tu le crois.