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  • Exploration gastronomique : je me lance !

    Ce midi, j’ai bien mieux mangé qu’hier : thai panaeng curry with chicken. Les piments, ça réchauffe quand on passe une journée complète dans une pièce à 15°C.

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    Le soir, j’avais prévu d’aller enfin me détendre dans la piscine mais arrivée à l’hôtel, je me suis mise à bloguer. C’est fou ce que cette activité, et internet par extension, est chronophage, quand même. Je me disais justement hier que je ferais peut-être mieux de vivre l’instant plutôt que de me fabriquer des souvenirs. Mais j’aime écrire, et j’aime encore plus la possibilité de me replonger dans mes bons souvenirs pour les revivre comme si j’y étais.

    J’ai papoté avec mon amie Jam hier, aussi. Je lui ai fait visiter, par Skype, mon appartement. Il était plus de 21h quand je suis sortie dîner. Le shopping, activité n°1 des visiteurs (et habitants ?) de Bangkok , on verra ça ce weekend. Pour l’instant, je n’ai pas envie, après une journée entre les 4 murs d'une salle de formation glaciale, de passer mes soirées dans des centres commerciaux.

    Dans mon quartier, il n’y a rien à visiter et la Sukhumvit Road n’est pas vraiment propice aux flâneries. Ca de bons côtés car du coup, pas de touristes ni les prix qui vont avec. Ce soir, il y a concert au Elvis restaurant : lui à la guitare, harmonica et choeurs, elle au chant. Après le coup du crabe sur lequel on aurait pu être au moins 2, je me suis plongée dans l’analyse minutieuse de la carte des salades et soupes. J’ai d’abord choisi une soupe au snakefish, mais sur les conseils de la serveuse, j’ai finalement opté pour une soupe de poisson au lait de coco et galanga.

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    Quelques instants plus tard, la serveuse apporte ma salade. Sur la carte, c’est traduit par : « Spicy and sour 3 deep fired salad, squid, pork’s skin », ce qui m’est assez incompréhensible. Pour commencer, je pense que la salade est fried et pas fired. Dans la bouche, c’est une merveille de fraîcheur. Un mélange de fondant (les calamars), croquant (les poivrons verts en forme de carambole), croustillant (les cacahuètes) et aigre-doux (la sauce), une expérience gustative et sensorielle unique. Les crevettes roses n'ont absolument rien à voir avec les choses décongelées que je mange an France; elles sont tièdes et moelleuses.

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    Après cette merveilleuse mise en bouche,  le patron en personne se dirige vers moi, tous sourires dehors mais très concentré sur ce qu’il porte : une sorte de caquelon à fondue avec la flamme en dessous. Il pose cet étrange objet sur la table. Des flammes lèchent le plat et à l’intérieur, ça bout.

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    Impressionnant, non ? Y'a de la coriandre, beaucoup, et des piments (les truc noirs et longs). Pas toucher, bobo la bouche ! Après quelques minutes  d’attente, ma curiosité est à son paroxysme. J’approche la marmite et tente une première plongée de louche. Les flammes redoublent et me dissuadent de continuer. Et si ce truc me pétait à la gueule ? Je regarde autour de moi : les chanteurs chantent toujours (faux), les dîneurs papotent, les serveuses aussi. Personne ne se précipite sur moi pour me mettre en garde. Je me sens un peu couillonne. Finalement, pas trop rassurée, je décide de transvaser la soupe dans le minuscule bol qu’on a posé sur ma table. Et j’attaque.

    A la première bouchée, je comprends que la serveuse s’est trompée : pas la moindre trace de lait de coco et je viens de manger un truc gélatineux qui pourrait bien être un abat de poisson. Une tête qui émerge du bouillon brûlant confirme mes doutes : elle a commandé mon premier choix. Et là, j’en connais (si, si, Boug’, je te vois) qui vont encore me traiter de dingue. Mon premier choix était traduit dans le menu par : « Soup with fish’s kidney snakehead fish and veggies ». Le genre de truc qui ne me dit rien qui vaille. Un peu comme les tripes ... dont je me suis régalée en Roumanie, dans une savoureuse soupe à la crème et au citron.

    Je vous épargne les photos (le snakefish se cache sous la coriandre,  dans la photo en feu, un peu plus haut) car ça ne vous donnerais pas plus d'infos mais j'ai fini mon poisson avec les doigts. La tête, je l'ai laissée (il a plus de chance que les crevettes qui croisent ma route). Une soupe aigre-douce savoureuse, où l'on pêche des rondelles de gingembre, des mimosas d'eau (pak grachet), des poireaux miniatures et des champignons semblables à des pleurotes, et qui parfument merveilleusement la chair du poisson. C'est super bon ! Et lors de mes recherches, j'ai trouvé son nom en thai sur ce site : แกงส้มปลาช่อน (Gaeng Som Pla Chon ). Merci Mark ! Au passage, son blog est superbe et plein de bonnes adresses à Bangkok! Je suis hors jeu en terme de photos de bouffe !

    La carte du Elvis étant pauvre en desserts, j'ai pris une assiette de fruits. Rien de très exotique en dehors du fruit du dragon : pommes, poires, raison.

    Et pour ceux qui se posent la question : non, je n'ai rien bu. C'est pas l'envie qui m'en manque, c'est juste que les bouteilles de bière en Thailande sont énormes. Pas loin d'un litre, à mon avis. Je le sais, je m'en suis sifflé une (avec peine) le premier soir.

  • Mon trajet jusqu'au bureau

    Ce matin, je n’ai pas écouté les conseils de W. et suis allée travailler en Skytrain. Une seule station et 800 mètres de marche, c’est de la rigolade par rapport à mes habituels 7 kms de vélo pour aller bosser.

    Sukhumvit Road aux heures de pointe, vue du pont qui mène à la station de skytrain, ça donne ça :

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    Je retrouve sans peine le chemin que j’ai fait la veille, dans l’autre sens. Je descends du bon côté de l’avenue et au Tesco, je prends à gauche. A un moment, j’ai un doute mais ce drôle de poids improvisé pour maintenir une banderole, aperçu la veille, me rassure. Je suis sur la bonne route :

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    Peu après, il y a, non pas le pont de la rivière Kwai, mais celui de la rivière Khang où au milieu d’une luxuriante végétation, poussent de bien jolies fleurs sauvages …

     

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    Et enfin, le bureau où je vais retrouver mes 3 adorables stagiaires …

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  • Mon premier massage th(aïe!)

    IMG_20131112_193222.jpgLorsque je débouche à la station Ekkamai, à 4 arrêts de la mienne, je me retrouve nez à nez avec 2 immenses centres commerciaux dont un qui ressemble à une soucoupe volante. Munie de l’itinéraire tracé par mes stagiaires, je descends du bon côté de la Sukhumvit Road. J’ai enfin compris comment fonctionnait la numérotation ici. En fait, c’est presque comme à Manhattan, pour ceux qui connaissent. Les rues (soi) portent des numéros. D’un côté, les rues paires, de l’autre les rues impaires. Quand je remonte Sukhumvit Road en direction du centre ville, j’ai à droite les Soi impaires (Soi 33, Soi 31, Soi 29 et ainsi de suite) et à gauche les Soi paires.

    Bon, j’ai pas trop compris pourquoi la rue que je prends, perpendiculaire à Sukhumvit, s’appelle Sukhumvit 63 Road, mais c’est celle-là que je dois prendre, à l’opposé du centre commercial Gateway.  K. a été très claire dans ces indications : après le centre commercial Big C et juste avant la Soi 10 se trouve le Health Land.

    J’entre, impressionnée par le luxe de l’endroit et consulte les tarifs. Le traditional thai massage de 2 heures y coûte 500 Bahts. Je convertis : moins de 12€. Purée ! Je vais me faire papouiller pendant 2 heures pour ce prix là ????? Un homme vient à ma rencontre, je m’inscris et m’installe sur un sofa. Quelques minutes plus tard, une femme vient me chercher, m’offre des tongs en tissu et m’entraîne dans une salle équipée de trois matelas au sol et une télé. Elle me tend une sorte de chemise blanche et un pantalon large en coton. Tiens, on va donc me masser habillée ? Je me change et m’installe sur le matelas, sur le dos. Elle commence par mes jambes et là, je rigole beaucoup moins. Elle appuie sur l’intérieur de ma jambe, le long du tibia. Et elle insiste, la garce. Je grimace. Purée, si je passe 2 heures comme ça, je vais ressortir couverte de bleus et pas détendue du tout ! On m’avait dit que le massage à la thailandaise était vigoureux mais je ne m’attendais pas à une telle douleur !

    Après les jambes, elle me tourne sur le côté et me donne un oreiller que je serre entre mes bras. En fait, j’ai pas dû comprendre, ça devait être pour le mordre car voilà qu’elle plante ses doigts dans le petit bourrelet entre fesses et hanche et qu’elle le fait rouler. « You’re ok ? » demande-t-elle, sans doute alertée par la grimace que je n’ai pas pu réprimer. « Heu, comment te dire que là tout de suite, j’ai envie de te mettre un pain dans la gueule ? »

    Ensuite, elle me fait faire des torsions dans tous les sens.  Elle a l'air de me prendre pour un élastique, heureusement que je suis souple. Elle me chope une jambe et appuie sur mon genou jusqu'à ce qu'il touche le matelas. Elle me replie les genoux sur la poitrine. Elle s'assied en face de moi et pousse sur ma cuisse. Elle pèse de tout son poids, j'ai l'impression qu'elle cherche à me péter le fémur. J'imagine ma pauvre Mère Mi, toute pleine de douleurs, entre ses mains. Enfin, elle me replie un bras derrière la tête et tire dessus. Alors là, ma vieille, pensé-je en moi-même, tu peux toujours y aller ... Si tu arrives à faire avec tes bras ce que je fais avec les miens, je te paie une Singha !

    Maintenant elle attrape mes bras et noue ses doigts aux miens pour tirer dessus. Si elle leur fait subir le traitement qu’elle vient d’infliger à mes membres inférieurs, j’ai bien peur qu’elle me repète les 2 poignets et qu’elle fasse sauter la broche que j’ai dans l’un d’entre eux. Mais non, heureusement, elle se contente de planter ses doigts (sadique !) dans mes biceps. Je vous la fais courte mais vous rappelle que ce massage dure 2 heures. Par conséquent, mon supplice a duré longtemps.

    Enfin, elle s’attaque à mon dos ce qui devrait être beaucoup moins douloureux. Et de fait, je m'endors à plusieurs reprises entre ses bras. Maintenant elle s’installe derrière moi et m’invite à m’assoir contre elle pour un massage de la tête. Le pied ! Je me dis qu’on approche la fin de la séance et qu’elle va finir en douceur. Mon cul, oui ! Elle m’attrape les bras, lance un « Relax, relax ! » en même temps qu’elle se balance en arrière et me couche sur elle. Crac ! fait mon dos. Tu crois que c’est fini ? Ben non, mon pote. Et vas-y que je te chope les 2 bras et que je te fasse vriller la Fiso sur la gauche : crac ! Et sur la droite : recrac ! Elle rit car après un cri de surprise, je soupire d’aise. Je ris aussi. La séance est finie, il est un peu plus de 22 heures. Je me relève et un peu groggy, me rhabille. Dans le miroir, j’ai une mine éblouissante. Quelle expérience !  A la sortie, je lui glisse un billet de 20 bahts et prend quelques instants pour boire le thé sucré qu’elle m’a préparé.

    Toutes ces émotions m’ont sérieusement creusé l’appétit. J'ai repéré un restaurant en plein air, au coinde la rue, en venant. Les restaurants en plein air de Bangkok ont souvent des airs de fête foraine, c’est très plaisant.  

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    Des lampions, des guirlandes rouges et ce soir, un groupe de musiciens qui chante du Oasis. Je m’installe à une table du Thai Banrie Bai Kra Prao Bork et commande une seiche grillée, un bol de riz et un smoothie à la noix de coco qui s'avère être un jus de coco. Il y a beaucoup plus d’Européens dans le coin que dans mon quartier. Ma seiche est ok mais aucune comparaison avec le festin de la veille chez Elvis. Et surtout, les prix sont bien plus élevés ici. Si je ne me trompe, le crabe est presque 3 fois plus cher ici (950 Bht.) qu'en face de mon hotel.

    A 23 heures, je reprends le métro jusqu’à mon hôtel et je m’endors à peine la tête posée sur l’oreiller. Merci Jarunee pour la bonne adresse de massage thai, c’était éprouvant mais bon !

  • Premère journée de travail à Bangkok

    [Préambule : Désolée les amis, je ne vous ai pas écrit hier mais c'est la faute de l'extraordinaire masseuse thailandaise qui m'a pétrie hier soir : je me suis écroulée en rentrant à l'hôtel. Je profite donc de ma pause déjeuner pour rattrraper mon retard car, vous vous en doutez, j'ai déjà beaucoup de choses à vous raconter ! C'est pas bien grave, il n'est que 7h03 en France ...]

    Ce matin, je me lève bien avant mon réveil ; il est 6h30 lorsque j’ouvre la porte-fenêtre de ma terrasse pour ma séance de saut à la corde. Ma première nuit à Bangkok a été courte : je n’ai dormi que de minuit à 3h30. La faut au décalage horaire sans doute car mon lit est ultra confortable et ma chambre silencieuse.

    N’empêche, même la tête dans le cul, faire son Rocky Balboa avec une telle vue me console. En revanche, je suis en nage au bout de quelques minutes et finis en slip et soutien-gorge. De toute façon, je n’ai aucun vis-à-vis, donc pas de problème.

    A 8h15, je descends au petit déjeuner. Ptain, ça rigole pas dans le coin ! A côté des traditionnels pancakes et œufs au plat, il y a des marmites de soupe et plusieurs plats de porc au curry, bœuf à la japonaise, nouilles sautées. Et je constate que les gens mangent vraiment ça au petit déjeuner. A la télé, CNN diffuse en boucle les images des Philippines dévastées. Je me dis que ça doit rappeler de biens mauvais souvenirs aux Thailandais.

    A 8h45, comme convenu, je retrouve la « lady in black » dans le hall de l’hôtel. C’est comme ça qu’elle s’est décrite par mail, et en retour je lui ai envoyé une photo de moi. Je mets enfin un visage sur son prénom. Elle nous a commandé un taxi, pourtant leur bureau n’est qu’à une station de skytrain de là. « Il fait trop chaud pour moi » explique W.

    Me voilà accueillie avec un café et un verre d’eau. Je découvre enfin les visages derrière les noms de celles avec lesquelles j’ai fait plusieurs conference calls, ces derniers mois. Nous branchons les ordinateurs et démarrons la journée. Elles sont très sympathiques mais ça n’est pas vraiment une surprise : ne dit-on pas que la Thailande est le pays des sourires ?

    Vers 11 heures, W. me tend un menu pour que je fasse mon choix. J’ai décidé de manger rapidement dans la salle de formation car j’ai deviné qu’elles avaient beaucoup de travail et ne veux pas les monopoliser en les obligeant à m’accompagner à l’extérieur. Je commande, un peu au hasard, des nouilles au poulet. En fait, c’est un peu bizarre, il y a une sorte de soupe qui l’accompagne. Je m'apprête à la boire mais heureusement, W. précise que c’est la sauce. Le lendemain, je découvrirai sur le menu qu’il s’agit d’un « gravy » (beurk).

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    L’après-midi se poursuit dans la bonne humeur. On m'apporte même un café et un panier de bonbons. Mes stagiaires m'apprennent comment dire "Merci" en thai mais il me faudra encore 24 heures pour le mémoriser et commencer à l'utiliser. Elles ne se remettent pas du fait que je bois mon café noir et sans sucre. "Ici, on met beaucoup de lait et très peu de café" expliquent-elles. A la pause, la responsable du service, une femme sophistiquée, vient prendre de mes nouvelles et s’enquérir de mon programme en Thailande. Lorsque je lui dis que j’aimerais me faire masser, elle me donne une de ses bonnes adresses.

    Vers 17 heures, je libère mes stagiaires et reste dans les locaux encore une bonne heure et demie car j’ai remarqué une anomalie dans le paramétrage de mon logiciel. La nuit est déjà tombée quand je quitte enfin le frigidaire dans lequel j’ai passé cette journée (heureusement que j’ai prévu un foulard en soie pour protéger ma gorge fragile des ravages de la climatisation) et retrouve la moiteur de la rue.

    Sur le parking du Tesco tout proche, il y a une foule en train de sauter avec entrain, coachée par un prof de step juché sur un podium. Je m'arrête pour observer cette drôle de foule et une des participantes, visiblement contente de me distraire, met le turbo et remue les bras avec vigueur. Les trottoirs de Bangkok ressemble à ceux de Marrakech et Casa ; des dénivelés inattendus, des trous. Je retrouve sans peine la station de Skytrain.

    Au guichet, sur les conseils de W., je demande une « rapid card » (en fait, barrière de la langue oblige, il s’agit d’une Rabbit Card, avec le petit lapin qui va bien). En contrebas de la station de métro aérien, il y a un alignement de toiles de tentes blanches illuminées, on dirait le marché de Noel de La Défense. C'es tous les jours Noel, ici.

    Dans le métro thailandais, c'est comme en France : one ne met pas ses doigts sur la porte sinon "on risque de se faire pincer très fort" et on est prié de laisser sa place aux enfants, aux personnes âgée ou handicapées, aux femmes enceintes . Un autre voyageur de marque mérite ce traitement de faveur, vous savez qui ? Allez, je vous donner la réponse en image : 

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    J'ai lu dans mon guide qu'il ne fallait pas non plus s'assoir à côté d'eux car tout contact avec les femmes leur est interdit. C'est toujours bon à savoir. Je monte dans le skytrain où des mini-écrans diffusent des publicités en boucle et descends à la station suivante, Bang Chak. Je jette mon ordinateur dans ma chambre et file, munie de l’itinéraire dessiné par W., me confier aux mains d’une masseuse, dans l’espoir de dormir enfin comme un bébé cette nuit.

  • Bangkok, sur Sukhumvit Road

    bangkok,viva gardenHier, 13h50, mon weekend de 3 jours est sérieusement écourté car je m’envole pour un voyage professionnel à Bangkok. Toute première fois, toutoute première fois en Thailande.

    Dans l’avion, pourtant en lacune de sommeil, j’essaie de dormir mais je somnole tout au plus. Premier film : "Jasmine" de Woody Allen, qui était sur ma liste de « to do ». Les larmes me viennent aux yeux devant la déchéance de Cate Blanchett. Je jette un œil par le hublot contre lequel je suis collée : nous traversons une étendue noire seulement illuminée par une ville pieuvre. L’équipement sophistiqué d’Air France satisfait ma curiosité : nous sommes au-dessus de Bucarest et survolons ma Roumanie chérie. Le hasard n'en est pas un. J’envoie un baiser à Dana.

    Après Jasmine, toujours pas envie de dormir et j’enchaîne sur « Le Passé »,  d' Asghar Farhadi, où le ténébreux Ahmad (Ali Mossafa) me séduit totalement par sa douceur et sa bienveillance. La communication non violente n’a pas de secrets pour lui et je l’envie. Bérénice Bejo y est également très touchante et j'ai eu très envie de faire un énorme câlin au petit Fouad (Elyes Aguis), privé de maman. Je n'avais pourtant pas accroché avec le précédent film de M. Farhadi, "La séparation", plebiscité par tous, mais là, je suis touchée, vraiment (deuxième série d'yeux humides). Puis je me change les idées sur « La boucle », une gentille comédie avec Clovis Cornillac.

    Il est un peu plus de 7 heures lorsque nous atterrissons à Bangkok. Une pancarte affiche mon nom et je m’engouffre dans la « limousine » que ma cliente m’a réservée. Une heure plus tard, il me dépose aux confns du quartier d’affaires, sur Sukhumvit Road. Le Viva Garden, ouvert en 2011, est splendide.

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    Un portier m’accompagne et me fait découvrir ma chambre, que dis-je, mon appartement. Une cuisine entièrement équipée, un salon, chambre, salle de bains, et surtout une terrasse qui en fait tout le tour et offre, du 8ème étage, une belle vue sur Bankok. Comment je vais kiffer mes séances de saut à la corde, moi !

    A 9h45, soit 3h45 en France, sur laquelle mon horloge biologique est encore programmée, je me couche pour 3 heures de somme. Je ne veux pas trop dormir car demain matin, j’attaque ma première journée de formation et je dois me caler sur mon nouveau fuseau horaire.

    Il est pourtant 15h30 quand je m’extirpe du lit, déphasée. Je déballe ma valise et sors pour mon premier contact avec la Thailande. L'humidité ambiante nappe vite ma peau d'une moiteur tropicale. Il fait 30°C, la chaleur est supportable. Première mission : je n’ai pas mangé et surtout pas bu depuis 6h ce matin. Mon hôtel est situé au bord d’une grande artère où les bâtiments sont noircis de pollution. Il y a foule et les stands ambulants de nourriture se succèdent. Rien ne m’est familier si ce ne sont les fruits.

    Je bifurque à droite dans une rue super animée. On y vend de tout : des sachets de papayes, ananas et autre fruits joliment ciselés, des babioles made in China. Des hommes retournent consciencieusement des brochettes sur un grill. Des marmites fumantes mijotent des soupes aux ingrédients non identifiés. Une femme presse des jus de fruits. Je les connais tous, sauf un. Question à Maurice l’alsacien, habitué du pays et même de la région : c’est quoi un clitoris blend ? 

    Plus loin, un homme effiloche des oreilles de cochon cuites. Il y a beaucoup de salons de coiffure.

    Je devine vite que pour traverser Sukhumvit Road, il faut monter sur la passerelle qui l’enjambe et dessert le BTS, le métro aérien. De là-haut, je repère des femmes penchées sur des marmites en fer blanc. J’arrive, les filles !

    Sur place, je n’arrive pas à identifier ce qu’elles mijotent. Je me rabats sur leur voisin et gobe deux petites brochettes de ce qui me semble être des cœurs de canard. Faites pas cette tête, c’est plein de fer et ma dernière tentative de don du sang à l’EFS a échoué pour cause de carence en fer.

    J’achète aussi 2 bouteilles d’eau et un sachet d’ananas. Ça ne vaut pas le Victoria de la Réunion mais c’est rafraichissant. Je prépare mes affaires pour le lendemain, consulte un peu mon guide. A la réception, je demande au portier si l’un des restaurants de mon guide serait à proximité. Pour l’instant, je n’ai rien compris du système de numérotation des rues à Bangkok. Le portier me tend le  prospectus d’un restaurant sino-thai avec danses traditionnelles, où un taxi peut m’emmener. Je fais la moue : il va pas me refaire le coup du hamam à Marrakech, hein ? Il se ravise et entoure un point sur mon plan : le restaurant s’appelle LVIS, c’est un restaurant en plein air (enfin, façon de parler).  Parfait. Je quitte l’hôtel, rattrapée par le portier qui me serre la main et lance « My name is Path, and you ? », ce qui me vaut un hilare « Comment ça va ? »

    Je traverse Sukumvit, repère un salon de massage. Après quelques rues, la banane du rocker m’indique que je suis arrivée. Des lampions éclairent le LVIS restaurant où des thais sont déjà attablés. Je m’installe et commande une salade de papaye verte, un crabe et l’habituelle bière pour fêter mon arrivée en terre inconnue. Une jeune femme souriante pose une bière d’1 litre devant moi. Oh merde ! Comment je vais boire tout ça, moi ?

    Quelques minutes plus tard, ma salade de papaye (50 Bht. soit 1€20) arrive, agrémentée de pignons de pin grillés et de tomates. Son ptit nom en thai c'est Som Tum (merci Maurice) et en version originale c'est ส้มตำ. C’est bon, c’est frais et … ça arrache la gueule !

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    Enfin, le crabe, "Stir fried crab meat with curry powder" (350 Bht. soit 8€30). Ah oui, quand même ….

    Après enquête, son nom thai serait Pu Pad Pong Garee. En version originale et juste pour le plaisir des yeux, c'est ปูผัดผงกะหรี่ . La chair du crabe est mélangée à des oeufs battus, oignons, ail, sauce de poisson, sucre, curry de Madras, poivre blanc, coriandre, célery thai et oignons verts. Maurice, corriges-moi si j'ai faux.

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    Je commence à manger et c’est … comment dire … merveilleux. Ca pique aussi, bien sûr. Mais j’échangerais 10 entrecôtes chez Félicie contre ce plat. Très vite, mon corps exprime sa satisfaction ; j’ai la langue en feu et le nez qui coule.  Je me refugie aux toilettes pour me moucher. Peu après, je suis en nage, les cheveux collés aux tempes. Après un 2ème passage aux toilettes pour vérifier qu’effectivement, je ne ressemble plus à rien, je repars à l’hôtel, repue et même gavée. Mais qu’est ce que c’était bon !

    A l’hôtel , Path veut savoir comment s’est passé ma soirée. Quand je dis que j’ai pris une papaya salad, il répète,incrédule : « A papaya salad ? Very spicy ! »

    Je monte dans l’ascenseur en me marrant : « Ah oui, tu m’étonnes que c’est very spicy, je l’ai senti mon frère, et pas qu’un peu ».

    Après un tour du propriétaire, la piscine, que je goûterai demain après ma première journée de labeur, et la salle de fitness, je monte écrire ce billet. Et maintenant, il est 22h43, ma cliente vient me chercher demain à 8h45, je vous laisse et vous donne rendez-vous pour la suite.

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