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En mode vénèr' - Page 8

  • Pourquoi je boycotte les pistes cyclables des Maréchaux

    Ça fait maintenant un an que je pédale quotidiennement mes 12 km de boulevard des Maréchaux, entre la porte d'Orléans et le quai d'Ivry. L'arrivée du tramway a aussi annoncé l'apparition de pistes cyclables. Las ! Elles ont été dessinnées sur les trottoirs ! Mon enthousiasme et ma bonne volonté des débuts ont vite été découragés et aujourd'hui, sur mes 6 kilomètres de trajet, je boycotte les pistes cyclables et roule sur la chaussée. Je ne l'emprunte que sur environ 200 mètres, entre la porte de Choisy et celle d'Ivry, seul tronçon ou elle est parfaitement plate et offre une bonne visibilité.

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    Cet acte de (petite) rébellion me vaut des échanges musclés avec automobilistes et piétons. Le vélo dans Paris, c'est tout sauf de la détente...  

    Si vous êtes franciliens, vous risquez de me croiser un jour sur les Maréchaux. Pour éviter qu'on s'engueule, voici en photos les raisons pour lesquelles je boycotte les pistes cyclables des boulevards des Maréchaux :

    • Elle est dangereuse. Systématiquement encombrée de piétons, voitures et poubelles (j'ai vu une femme tomber un jour en faisant un écart pour contourner une voiture garée dessus). Au fait, vous saviez qu'un piéton qui circule sur une piste cyclable peut être verbalisé ? Je me marre doucement ...
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    • Elle est inconfortable. Des chicanes à angle droit, des bordures à chaque croisement de rue. Le pire, ce sont les bateaux, comme ci-dessous (3 sur 20 mètres). De vraies montagnes russes ! Déjà sur mon VTC pourvu de suspensions, c'est hyper inconfortable, j'imagine le dos des Vélib'istes ... Comme je suis plutôt bien pourvue et que je n'ai pas envie de me décrocher un sein (voire les 2), je roule sur la chaussée (plate, elle).
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    • Elle est discontinue. Le cycliste qui l'emprunte est donc rejeté régulièrement sur la chaussée. En tant qu'automobiliste (aussi), je ne trouve pas rassurant de voir les cyclistes régulièrement disparaître et réapparaître devant ma voiture.  Et oui, là, en dessous, je traverse les rails pour débouler sur le boulevard ...
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    • Sa signalisation est inadaptée et ne présente aucun intérêt. Exactement les mêmes feux que pour les véhicules motorisés. En dehors des carrefours, il ne devrait y avoir que des feux oranges ou verts pour les cyclistes (à un passage piéton en côte par exemple, ou pour tourner à droite). Sur la photo ci-dessous, je suis au vert en même temps que les voitures et j'ai failli me faire foutre en l'air un soir par un conducteur qui tournait à droite ... ok, j'ai un "cédez le passage" que je n'ai pas vu, caché par le panneau publicitaire et à fond les pédales, en pleine descente ... ce serait pas plus simple de nous mettre au rouge quand eux sont au vert, et inversement ?
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    • Code de la route : un vélo est un véhicule et n'a donc rien à faire sur un trottoir.

    Question : Si je fous un piéton en l'air sur une piste cyclable, qui est en tort ? 

    RappelLes pistes cyclables sont CONSEILLEES et pas obligatoires, n'en déplaise aux automobilistes redresseurs de torts, qui m'insultent ou me frôlent, et à la représentante de la PAP qui m'avait rappelée à l'ordre un jour. 

    Conclusion : Les pistes cyclables sont une perte de temps et un danger pour les cyclistes à cause de tous les obstacles énumérés ci-dessus. Elle aurait dû être tracée à l'écart des piétons et longer le traway. Croyez-moi, je n'éprouve aucun plaisir à avoir le nez collé aux pots d'échappement, ni à me faire frôler quand on me double. Si les pistes cyclables étaient confortables et sécurisées, je les prendrais avec plaisir ! Alors, vous compatissez à mon parcours du combattant quotidien ?

  • Des bidonvilles aux portes de Paris

    Aujourd’hui, c’est la journée mondiale de lutte contre la misère. Encore une occasion pour notre président de faire un beau discours, les yeux humides, alors que la pauvreté touche de plus en plus de français. Je n’ai pas écrit "précarité", c’est volontaire, j’en ai ma claque des termes édulcorés.

    La chaîne W9 nous montrait avant-hier, dans l’émission "Enquête d'action", la vie cachée du périphérique. Cela fait plusieurs années maintenant que les franciliens ont vu apparaître, tout le long du périphérique, des tentes et abris sommaires. La première fois que j’ai vue une de ces tentes, plantée à 1 mètre des bagnoles sur un terrain en pente au bas de la bretelle d’accès de la porte d’Orléans, j’ai cru à un cas isolé. Comment peut-on vivre et dormir là, dans le béton, le bruit et la pollution générés par le passage de plus d’1 million de véhicules / jour ?

    La multiplication de ces campements sommaires a eu raison de  mon incrédulité. Plutôt que de s’attaquer aux sources du problème, une chasse aux clochards s’est mise en place. Peu importe qu’ils se multiplient, on ne veut pas les voir, c’est tout. Font chier, les pauvres ! Ah non, Fiso, maintenant on ne dit plus « pauvre » mais « personne à revenus modestes », c’est moins violent …  

    Chassés par la police qui organisent de grandes opérations de nettoyage des rues de Paris (les campements sauvages en bord de Seine en plein Paris-Plage, ça fait désordre sur les photos des touristes). Chassés des bancs publics chers à Brassens qui ont été remplacés par des assises métalliques sur lesquelles il est impossible de s’allonger (ni d’ailleurs, pour les amoureux, de se bécoter serrés l’un contre l’autre). 

    Plus encore que de voir la misère, je suis dégoûtée de m’y habituer. Ecoeurée et honteuse, je suis, de passer à côté d'hommes qui dorment à même le trottoir, comme des chiens.

    «Les associations tentent de les convaincre d'accepter les solutions d'hébergements proposées ou de se déplacer dans des endroits où les riverains sont moins gênés», tempère Mylène Stambouli, adjointe en charge de l'exclusion à l'Hôtel de Ville.

    Certains se sont déplacés « dans des endroits où les riverains seront moins gênés ». Ils ont choisi de vivre au milieu des rats et des bagnoles plutôt que de côtoyer notre humanité déshumanisée et affronter nos regards gênés, voire dégoûtés.

    Au milieu du bruit et de la crasse, les clochards ne gênent plus personne. Ils peuvent faire tout le bruit qu’ils veulent, celui-ci est couvert par les coups de klaxons des automobilistes excédés. Leurs odeurs corporelles se mélangent harmonieusement à la pollution automobile. Déjà muets, bientôt sourds avec 80 décibels dans les oreilles en permanence, lentement asphyxiés au dioxyde de carbone, leur espérance de vie déjà courte (43 ans) s’amenuise encore plus.

    La mairie de Paris estime que 600 à 800 personnes vivent au bord du périphérique. Plus d'un million de véhicules y transitent chaque jour. En regardant ce reportage, horrifiée, je reconnais la tente de la porte d’Orléans. Ses habitants sont interrogés, ils s’appellent Gilles et Marie et s’aiment depuis 5 ans. Marie traverse régulièrement le périphérique pour déposer des fleurs sur la tombe de Coluche, enterré à Montrouge. « Il nous manque » dit-elle, émue.

    En deuxième partie, un reportage sur «Le village de l'espoir », implanté à Ivry sur Seine. Un vieux rêve de Jacques Deroo, fondateur de l’association «Salauds de pauvres» qui a connu la rue et la prison. 30 mobil home, une transition entre la rue et le vrai logement. Tout s'est débloqué durant l"hiver 2006-2007, suite à l'opération Don Quichotte. Pour sortit de la crise du canal Saint-Martin et se débarrasser de cette nouvelle cour des miracles en plein Paris, l’Etat met à disposition un terrain à Ivry sur Seine, destiné à accueillir 30 mobil home. Un projet porté depuis 18 ans par Jacques Deroo. Face à l’inertie des pouvoirs publics, les citoyens s’organisent. La relève de Coluche est assurée.

    Sacré bonhomme que ce Jacques Deroo : "Quand il y a eu les inondations de la Somme, on a relogé les sinistrés. Moi je travaille avec des sinistrés de la vie." Pas facile pour lui de se battre pour des êtres qui ont perdu toute dignité : "Ils sont encore SDF dans leur tête. Ils arrivent pas encore à se regarder." Il invite 300 personnes à un déjeuner, 50 habitants d'Ivry ont fait le déplacement. Jacques peut être fier de son bilan. En un mois et demi, 12 locataires ont retrouvé du travail.

    Gilles, l’homme qui vivait dans la tente de la porte d’Orléans, est sur le plateau de W9 avec Jacques Deroo. C’est un homme transformé qui expose son projet d'ouvrir une épicerie. Dans le Village de l’Espoir mené par la poigne de fer du tendre Jacques Deroo, la cohabitation avec les riverains s'est améliorée et l'alcool est un peu moins présent. Rappelons que lors de sa campagne électorale, M. Sarkozy promettait zéro SDF en 2007. Sur son site, Jacques Deroo lance un appel à volontaires pour que, faute de changement, le 15 décembre, « 1000 véhicules se rendent sur Paris, à raison d’un SDF dans chacun d’eux.»

     

  • Foutage de gueule

    Vous pensez quoi, vous, d’une boîte qui :

    - fait paraître une annonce sur un site de recrutement de cadres pour un poste de consultant –formateur bilingue anglais avec déplacements à l’étranger

    -  vous reçoit pour 2 entretiens au cours desquels vos prétentions de salaire leur conviennent

    -   vous reçoit pour un 3ème entretien où le directeur de la boîte vous apprend qu’il seront « un peu en dessous » de vos prétentions. Le lendemain, on vous appelle pour vous dire que votre profil les intéresse énormément mais qu'ils ont quand même quelques inquiétudes. Ils vous demandent donc de leur envoyer des preuves de ce que vous savez faire, ce que vous faîtes.

    (A ce stade, je n’étais déjà plus motivée mais j’ai voulu aller jusqu’au bout et voir ce qu’ils me réservaient. Le boulot, c’est comme l’amour, si ça démarre avec tiédeur, c’est pas bon signe.)

    -         Vous appelle 2 mois après le premier entretien pour vous annoncer qu’ils sont prêts à « vous donner votre chance » !!! mais à 2000 € bruts annuels de moins que ce que vous vouliez (mais il y a les primes sur objectifs, conséquentes et quasi-garanties) et pour un statut d’agent de maîtrise « parce que vous êtes formateur junior ».

    -         Vous envoie une proposition d’embauche où il s’avère que le fixe annuel brut est en fait inférieur de 6500 € à vos prétentions. Ben oui, ils ont inclus les primes trimestrielles sur objectifs dans le brut annuel … Juste pour vous faire rire, ils ont le culot de me proposer 25,5 K€ pour ma parfaite mobilité, mon anglais courant et mes 17 ans d’expérience …

    Moi je dis que c’est du foutage de gueule. Et que je ne vais sûrement pas bosser pour des guignols pareils. Un tel manque de sérieux et d'honnêteté me fait craindre le pire pour ma formation au poste et mon travail au quotidien. 

    Jean-Marc, lui, fulminait hier « qu’on porte atteinte à mon intelligence ». Mon coloc' constatait amèrement que le monde de l'entreprise et les salariés sont vraiment dans une impasse. Les patrons veulent le mouton à 5 pattes, mais pour le payer une misère. Comment peut-on demander à un salarié de s’investir quand on le prend ouvertement pour un con dès le départ ?

    J'ai pas le temps de jouer à leurs jeux à 2 balles. J'ai 36 ans bientôt. On ne me chiera plus dans les bottes. On ne me "donne pas ma chance", j'ai plus 20 piges. Aujourd'hui, j'exige dans tous mes rapports, privés ou professionnels, un respect et une confiance mutuels. Ce sera ça ou rien.

  • Papa Sarkozy

    "Le défi de l'Afrique, c'est de s’approprier les droits de l’Homme, la démocratie, la liberté, l’égalité, la justice comme l’héritage commun de toutes les civilisations et de tous les hommes". 

    *Ajout du 21 août (extraits):

    "L'Afrique a fait se ressouvenir à tous les peuples de la terre qu'ils avaient partagé la même enfance. L'Afrique en a réveillé les joies simples, les bonheurs éphémères et ce besoin, ce besoin auquel je crois moi-même tant, ce besoin de croire plutôt que de comprendre, ce besoin de ressentir plutôt que de raisonner, ce besoin d'être en harmonie plutôt que d'être en conquête.

    Joies simples, bonheurs éphémères, ça pue le mythe du bon sauvage à plein nez !

    Comprendre, raisonner, conquérir sont des facultés inaccessibles aux Africains, sans doute ? 

    "Ceux qui jugent la culture africaine arriérée, ceux qui tiennent les Africains pour de grands enfants, tous ceux-là ont oublié que la Grèce antique qui nous a tant appris sur l'usage de la raison avait aussi ses sorciers, ses devins, ses cultes à mystères, ses sociétés secrètes, ses bois sacrés et sa mythologie qui venait du fond des âges et dans laquelle nous puisons encore, aujourd'hui, un inestimable trésor de sagesse humaine."

    Pas besoin d'aller vous balader en Grèce, Nicolas, il existe une civilisation africaine qui a été la lumière du monde, à l'époque ou la Gaule était encore peuplée de barbares. Ce pays s'appelle l'Egypte. 

    Ne vous excusez pas de votre ignorance, vous êtes encore si nombreux à situer  l'Egypte au Moyen-Orient (je n'ose soupçonner un acte délibéré).

    Ces propos sont de Nicolas Sarkozy et sont extraits d'un discours, prononcé au nom de la France, le 26 juillet dernier à Dakar.

    Je relaie le coup de gueule courroucé de Malaika. Continue, la belle, à réveiller les consciences et à faire entendre ta voix ! Il faut ques les Africains l'ouvrent plus, pour fermer la bouche de ceux qui voudraient parler en leur nom.

    J'en profite pour relayer aussi la réponse faite par un professeur de l'Université de Dakar au discours prononcé par M. Sarkozy, en juillet dernier, à Dakar.

    Les Africains ne veulent pas de votre "amitié" méprisante. Et moi, j'ai honte pour vous de prononcer ces mots au nom des Français !

  • A con, con et demi

    Et bien voilà, entretien annuel sans surprises hier. 

    En septembre dernier, suite au départ de ma boss - qui n'a pas été remplacée -, on m'a confié un beau package de nouvelles responsabilités (2 collaborateurs et 3 prestataires supplémentaires à gérer). Cette promotion n'a été accompagnée d'aucune mise à jour de mon contrat ni augmentation, ni même du statut cadre, inhérent à mes responsabilités.

    Hier donc, le principal objectif de mon entretien était pour moi, en dehors d'un point sur mes objectifs passées et futurs, d 'obtenir cette régularisation qu'on me doit depuis 8 mois (4 ans en ce qui concerne le statut mais bon, passons...)

    Je savais déjà que j'aurai à batailler car mon boss direct, arrivé il y a 4 mois, m'avait laissé entendre qu'on l'avait gentiment renvoyé dans ses buts quand il avait évoqué mon cas auprès de Big Boss. 

    Comme je m'y attendais, j'ai donc essuyé un refus net, sous le prétexte de 2 dossiers que j'ai mal gérés, dossiers dont personne ne voulait et pour lesquels je n'avais, en fait, pas les compétences nécessaires.

    En dépit de ce constat, on m'informe qu'on souhaite me confier bientôt une autre tâche pour laquelle une de mes collègues est incompétente (j'ai déjà récupéré une partie de son boulot en avril).

    Pas d'augmentation, donc, pour la première fois depuis 4 ans, et un point prévu en octobre pour "voir où j'en suis".

    Un coup de bâton et une carotte, quoi, pour faire avancer la bourrique ...

    A court d'arguments quand j'ai mis en balance tous les points sur lesquels j'avais donné satisfaction avec les 2 dossiers que j'avais mal gérés, Big Boss n'a plus argumenté et s'est contenté de répéter :

    "Et bien, non, je vais être clair, je ne vous donne pas le statut cadre. Vous manquez de maturité."

    "C'est très clair, en effet" lui ai-je répondu.

    "Vous devez avoir raison, on m'a donné trop de choses à gérer d'un coup.

    En revanche, dans la mesure où vous estimez que je n'arrive pas à gérer mon travail actuellement, expliquez-moi comment vous pensez que je vais mieux m'en sortir en m'en rajoutant encore plus ?"

    "En mettant en place le plan d'actions dont nous venons de parler" me répond-il.

    " Et bien, écoutez, partont des faits :

    Jusqu'en septembre dernier, vous étiez satisfait et moi aussi : j'avais un poste relativement peinard, que je maîtrisais parfaitement, et un minimum d' augmentation assurée, chaque année. Aujourd'hui, vous me dîtes, en résumé, que vous me laissez toutes ces tâches mais pour le même prix parce que je ne vous donne pas entière satisfaction. 

    Je pense donc que le mieux à faire, pour vous comme pour moi, c'est de m'en tenir à ce que je sais faire de mieux, comme ça l'année prochaine, en supoosant que je sois enncore là, j'aurai la garantie de remplir mes objectifs et d'avoir une augmentation."

    (crispation en face)

    "Si c'est ce que vous voulez, on peut vous en retirer", dit-il.

    "Ben oui, je crois que c'est ce qu'on va faire.

    Parce qu'aujourd'hui, concrètement j'assume des responsabilités pour lesquelles je n'ai ni la rémunération ni le statut correspondant. Ca, c'est dans le code du travail, ça n'est pas discutable ni soumis à une appréciation sur la qualité du travail."

    JM a bien raison : "L'arme absolue des patrons, c'est l'attachement stupide qu'ont les salariés envers leur emploi et leur entreprise."

    Et j'ajouterai : "et leur soif de pouvoir".

    Il me prend pour une mule ? Il va tâter de mon coup de sabot.

    C'est bien dommage parce que j'aime mon travail, mes collègues et même mon nouveau chef.

    Mais l'heure n'est pas à l'affectif.