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J'fais ma gourmande - Page 9

  • Soleil sur la maison Lac

    Mercredi à Saragosse. Ce midi, j'ai changé de crèmerie et ai déjeuné au Café Gournet, à 2 pas du site de mon client. Génial ! Je me demande pourquoi l'andalou m'a envoyée ailleurs ! En revanche, les portions espagnoles sont ... comment dirais-je ... très généreuses ...?

    Visez un peu, ça c'est l'entrée, une assiette de fèves tendres. Et le dessert, ben, j'aurais dû m'abstenir en lisant gelatina. C'est l'abricot qui m'a trompée mais à l'arrivée, c'est exactement la jelly anglaise, ça tremblote de partout, beurk !

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    Ce soir, le temps est d’une douceur inattendue. Les rues sont envahies de maños venus goûter les rayons du soleil. Il est 19h30 quand j’atteins l’Ebre, Notre Dame de Pilar est éclaboussée de soleil et les avirons filent sur l’eau. En fait, pour courir, il faut traverser le pont del Pilar et rejoindre les berges du côté de l’arboleda Macanaz. Là, le vacarme de la a circulation fait place à la verdure et aux promeneurs et le goudron a des chemins sablonneux qui glissent sous les ponts. Cet endroit désert lundi soir quand je luttais contre le vent glacial est ce soir envahi de grappes humaines, enfants, vieillards, joggeurs, pêcheurs et chiens. Je croise, incrédule, une folle furieuse du jogging qui court en menant d’une main une poussette dans laquelle un enfant s’égaie, hilare. Lasse de ma playlist, j’ai cherché les radios locales et suis tombée sur M80, une radio fort sympathique qui distille de la musique des années 80. Freddy Mercury et son « I want to break free » me met le feu au cul et je cavale comme si j’avais bouffé un lion.

    A 20h30, j’emprunte le pont en sens inverse. Une douche et je file vers la plaza Espana. Mon guide a recommandé la marrusquería Azoque, restaurant de fruits de mer. J’hésite à entrer car l’endroit est étonnamment désert. Une serveuse sèche comme un coup de trique m’accueille (façon de parler) d’un « Para beber ? » Je peux me tromper mais je pense qu’elle n’est pas espagnole. « Pour boire et pour manger ». Elle me sert un verre de vin blanc. De longues minutes se passent sans que quiconque s’intéresse à mon estomac. Mon appétit s’étiole pour de bon quand j’aperçois les employés qui trimballent d’énormes sacs poubelle noirs à travers le restaurant. Cette fois, c’en est trop, je plante la serveuse aimable comme une porte de prison et me casse.

    Il est 21h30, heureusement j’ai d’autres adresses en poche. Calle de Los Martires, je pousse la porte de la casa Lac, « une institution à Saragosse, au service impeccable ».

    La casa Lac est une merveille ! Le serveur me propose de monter à l’étage. Là, je suis accueillie par un jeune homme en pantalon, chemise et tablier noir. « Vous connaissez notre maison ? Notre spécialité, ce sont les légumes»

    Bien sûr, comme chaque soir,  je n’ai pas pensé à prendre mon dictionnaire et choisit donc des plats sans savoir ce que je vais manger. Heureusement, je fais encore la distinction entre viandes et poissons. Il est tellement charmant qu’après une traduction en anglais de  una lubina, je me laisse tenter par des purritos qui s’avèrent être des asperges, délicieusement « cuites deux fois ». Avec ça, il me sert un verre de Gewurztraminer, vin cher à Boug’. C’est un cépage français mais les vignes se trouvent ici, en Aragon, précise-t-il. 

    Les deux serveurs me font des clins d’œil et me balancent des « Ca te plaît ? » à chaque fois qu’ils passent à proximité de ma table. Entre deux plats, je dévore le « Paris insolite » de Jean-Paul Clébert, un bijou de poésie urbaine, truculent et ponctué de mots d’argot que je ne connais pas. « Itinéraires qui serpentent à l’infini, interminables pour celui qui sait flâner et voir, a le culot d’entrer dans les cours, les cités, les voies privées, la tranquille attitude du gars partout chez lui et qui sifflote en passant devant les habitants habitués des trois-quatre rues en araignée qui forment leur village loin de la ville, mais ceux-ci curieux et soupçonneux envers cet étranger qui dérange les gosses et les pigeons, suspend les conversations ».

    Après les asperges, ma lubina, épaisse et cuite à point, à la chair nacrée, dans une vinaigrette à l’ail (dormir seule a des avantages). Si le serveur au teint mat continue à me faire des clins d’œil comme ça, je ne vais plus arriver à lire Jean-Paul…. Le jeune serveur arrive avec la carte des desserts. "Les desserts, c'est ce qu'on a de mieux dans la maison". Il essaie de me vendre una torrija avec boule de glace à la vanille. Aucune volonté, avec un sourire pareil, je pourrais bouffer une vache ! J'opte pour une tarta con queso. Je ne regrette pas cette faiblesse, elle est absolument divine. Comment vous dire ? Crémeuse mais crémeuse !! Coiffée d’un coulis de fruits rouges, c’est une tuerie ! Ca se voit, non ?

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    A la fin du repas, la même question, avec le même sourire irrésistible : « Ca t’a plu ? ». « Oui, je reviens demain ». « Je vais prendre ton nom et ton numéro pour te réserver une table car en fin de semaine, le restaurant est souvent plein ». Il écrit mon prénom avec un F, comme tout le monde ici. En sortant, je croise son collègue qui papote avec une femme dans la rue. « Ca t’a plu ? » « Oui, je reviens demain, j’ai donné mon nom et mon n° de téléphone » « Super, à demain alors ! »

    L'accueil et la gentillesse des restaurateurs espagnols est tout bonnement incroyable pour qui vient de Paris. C'était d'ailleurs la réflexion de mon client à Salamanque "Les cafés français ont la réputation d'être très désagréables. C'est incroyable de maltraiter quelqu'un qui vient chez toi et te donne de l'argent!"

    Je décide d’emprunter la calle Mayor, histoire de changer d’itinéraire. Bonne idée que j’ai, car j’y trouve une boutique de bagages, ça m’évitera de me taper un centre commercial demain soir, ce dont je n’ai aucune envie. Dans la calle Mayor, il y a plein de restaurants très populaires. Un bar « Mojito » qui plairait sans doute beaucoup à mes copines du week-end madrilène et puis, l’église de Santa Magdalena, la très jolie tour carrée magnifiquement illuminée que j’aperçois de la fenêtre de mon appartement.

     Je suis en mode « Tout le monde il est beau tout le monde il est gentil » ce soir. Saragosse est une très jolie rencontre.

  • Après Salamanque et Madrid : Zaragoza !

    J’ai fait une arrivée fracassante à Saragosse. Déjà, à la gare Chamartin, à Madrid, j’ai balancé ma valise sur le tapis à rayons X et le manche à plié. Quand je l’ai récupéré, il m’est resté dans les mains.

    J’arrive à Saragosse un peu avant 9h. Et là, je rigole moins car il y souffle un vent à décorner un cocu, comme dirait ma mère, et je dois porter ma valise d’une main et protéger mes fesses, juste couvertes d’une robe, de l’autre, tout ça avec une sacoche d’ordinateur sur l’épaule et mon sac à main. Et bien sûr, dans un moment d’inattention, je montre mes fesses aux quelques personnes qui attendent un taxi …

    Le mien est très sympathique. Je lui explique que j’ai cassé ma valise et que je dois la déposer à mon hôtel avant d’aller chez mon client car impossible de la trimballer dans cet état. Il m’emmène calle Coso, me faisant au passage une visite expresse de  la ville. « Lo que mata es el aire aquí ». Tu m’étonnes. Il fait super  froid, après les 30 et quelques degrés de mon week-end madrilène. Il m'a crue hollandaise et explique que le week-end a été très chaud et que le vent vient de la montagne El Moncayo.

    Calle Coso, au numéro indiqué, se trouve un immeuble délabré. Je vérifie l’adresse, c’est pourtant bien celle que j’ai. J’appelle l’assistante de mon client qui s’est chargée de toutes nos réservations. Mon taxi me plante là en me disant que mon hôtel se trouve dans une rue à gauche. Pensant qu’il se trompe, j’en hèle un autre. Je n’en mène pas large. Pourtant, oui, la réception est bien à quelques mètres de là. Une jeune femme souriante m’accueille et m’explique qu’ils possèdent plusieurs immeubles. Mon appartement, car cette semaine, j’ai un appartement entièrement équipé, se trouve dans la calle del Dr. Palomar. Décidément, je n’ai pas de chance avec les docteurs espagnols … Je pose ma valise et file chez mon client, qui est à 5 minutes à pied, sur une place en bordure d’un parc.  Les trottoirs sont une catastrophe, très étroits et recouverts de petites céramiques ultra glissantes, de vraies savonnettes. Quelle merde ! J’ai trouvé pire que Paris ! Tiens, il ya plein de pistes cyclables et de vélos ici ! Ca s’appelle des Bizi mais pour une balade dans la ville, c’est raté, il faut un abonnement …

    Le midi, mon client, un massif Andalou originaire de Jerez qui avale donc les S (il dit Backoffi et pas Backoffice) m’indique un restaurant tout proche. Malgré le vent et pour le soleil, je m’installe en terrasse. Le soir, vers 18h30, je regagne avec soulagement mon appartement et décide d’aller courir le long de l’Ebre. Première sortie dans le quartier, qui bien qu’à deux pas du centre, semble très populaire. Ce qui me frappe, après quelques pas dans la rue, c’est la population, beaucoup plus cosmopolite qu’à Salamanque. Je croise des Africains, les premiers depuis mon arrivée en Espagne.

    Demain, je remets la veste, finalement pas si superflue ! Je découvre l’Ebre, beaucoup plus large que le Tormes, qui me fait penser à la Loire. Et Notre Dame del Pilar, superbe dans le soleil couchant. On n’est pas nombreux à lutter contre les bourrasques. Mes mollets, ramollis par un week-end complet à crapahuter en tongs, me font terriblement mal. L’impression d’avoir 80 ans.

    Sur les conseils de la réceptionniste, je dîne dans le quartier, au restaurant Los Cabezudos, une taverne très chouette mais hors de prix. 20 € pour une assiette de crevettes mais on m’offre une coupe de champagne, alors …

     

    vis ma vie de formatrice

    Le mardimatin, je me tape un chocolate con churros au café du coin et quitte les locaux de mon client à 20h avec un mal de dos épouvantable. 

    Je prends la direction du centre, sans carte. Sur la plaza España, je demande à 3 Espagnoles fort élégantes où se trouve la calle Estébanes.

    « Prenez le passage, puis à droite, puis, puis … vous trouverez ». Je trouve. La calle Estébanes est une rue étroite bordée de bars et restaurants. Dans un jardin intérieur orné de loupiotes, des groupes boivent un verre autour de tonneaux. Moi je vais au n°6, à la casa de Doña Casta. Pourtant, une fois devant, j’hésite à entrer car l’endroit est rempli de groupes joyeux et je risque de faire tâche, seule. Tant pis. Je file au comptoir sur lequel sont empilés des tapas de bacalhau , jamón et aussi, de nouveau, les drôles de bestioles blanches et aussi des boulettes panées qui n’attendent que d’être plongées dans un bain d’huile : des croquetas de gallina con chocolate (purée ! faut que je goûte mais pas ce soir !), morcilla con piñones, jamon queso y nueces, setas y queso de cabra, arroz negro.

    Accoudée au comptoir, je choisis une tartine de poi vron farci au bacalhau, une autre de jambon farci de fromage de chèvre et enfin, je satisfais ma curiosité en mordant dans une tartine de « gulas » coiffée d’une tranche fine de saumon fumé.  Mes voisons de table, eux, n’y vont pas de main morte : une assiette d’œufs rotos recouverts de gulas. A la carte, il y a des œufs sous toutes leurs formes. Ragaillardie par ce petit festin, je louche sur de drôles de morceaux beiges, sortes d’andouillettes en plus fines. Vous voyez ce que je veux dire … Non ? Bande d’hypocrites !

    La serveuse confirme « Ca va te plaire ». Oh que oui, ça me plaît ! Je me délecte de ces morceaux grillés, arrosés de persillade. Trop bon !

    2 verres de vin rouge plus tard, je reprends la rue jusqu’à l’église  San Andres. Sur la place, je m’arrête quelques instants pour déchiffrer l’histoire du théâtre municipal, qui s’élève sur l’ancienne muraille romaine de la ville de Caesaraugusta (mais oui, bon sang ! bien sûr !) et, à l’époque médiévale, l’ancien quartier juif. Plus loin, je rejoins l’étrange structure de métal que j’avais aperçue plus tôt. Elle semble suspendue au-dessus d’un trou béant. Je m’approche et découvre des ruines, vraisemblablement celles d’arènes. Pourtant, aucun panneau n’indique de quel site il s’agit.

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    Il est plus de 23h, me voilà de nouveau dans la calle Coso et en quelques minutes, je rejoins mon appartement où je m’offre une nuit un peu agitée.

  • Un dimanche à Madrid autour du mercado San Miguel

    Petit-déj rapide puis traversée d’est en ouest de la plaza Mayor pour atteindre el mercado San Miguel, sur la très jolie place du même nom. La plaza Mayor, sur laquelle des échafaudages annoncent la préparation de la semaine sainte, est quand à elle bien moins belle que celle de Salamanque. Nous sommes toujours à pied et je suis toujours en tongs. Hé, après un si long hiver, on a envie de se mettre les orteils à l’air !

    Aux abords des halles du marché San Miguel, il y a foule. Les terrasses ensoleillées sont déjà prises d’assaut. La structure de verre et métal bruisse des murmures gourmands des familles attablées sur les bouts de comptoirs pour partager des tapas de fruits de mer, jambon et autres savoureux mets. Les pinchos sont tellement appétissants qu’on aurait envie de goûter à tout. Nous flânons, les yeux brillants comme des enfants dans un magasin de jouets. « Oh ! Des cornichons farcis, s’écrie C. Je n’en ai jamais vu ! »

    Nous hésitons car tous les stands semblent nous crier « Venez ici, les gourmandes ! » Au fond du marché, je repère un comptoir où tout le monde se presse et où s’amoncellent moules, huîtres – françaises- et quantité d’autres coquillages. Nous nous attablons devant des verres de blanc accompagnés d’une assiette de poulpe fondant, finement tranché et arrosé d’huile d’olive. Un délice.

     

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    Nous voici parties en direction des cavas baja y alta.  Des gens débordent des bars et restaurants, les rires fusent. Des jambons suspendus allèchent C. qui entre dans la boutique, et nous à sa suite. Ca sent bon la fumaison là-dedans. Plus loin un madrilène prend la pose pour une photo.

    Dans le bar Txakoli, nous atteignons difficilement le comptoir, pris d’assaut, et commandons des pinchos de morcilla enroulé dans des rondelles de pommes de terre, des tartines de bacalhau, des poivrons farcis de fruits de mer, des brochettes de chipirones.

    Moi je suis intriguée par une tartine couverte de trucs bizarres qui ressemblent à des lombrics d’un blanc laiteux. Je demande, curieuse, ce sont des angulas con ajos. Me voilà bien avancée.

     

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    Depuis, j’ai regardé, ce sont des civelles, des alevins d’anguille. J’ai même appris que l’anguille est désormais une espèce en voie de disparition. Des recettes ? C'est .

    La plupart des gens mangent debout ici et ça ne me gêne pas, alors qu’en France, pas question. Et vraiment, j’aime cette façon espagnole de partager les bouchées.

    Il est temps de reprendre le chemin du quartier de la Castellana car une de nous 3 repart à Paris. Je pique un petit somme avant de suivre C. chez un Espagnol qu’elle a rencontré, quelques jours plus tôt, sur un site de couchsurfing. Ce soir, on fête … la Chandeleur avec une Lituanienne et deux originaires des Canaries et c’est nous, las francesas,  qui faisons sauter les crêpes!

  • Aaaah ! Elle mange toujours !

    Bon, vous m’excuserez les ptits loups, j’ai été super débordée de boulot ces dernières semaines et le soir, je me reposais au lieu de bloguer pendant des heures. Donc, je triche et j’antidate ces billets écrits en temps réel mais pas publiés. Je donne ces précisions pour ceux qui savent que je suis en Espagne depuis hier et se grattent déjà la tête en disant « Mais j’comprends plus rien, elle est où là ??? »

     

    Après le plat pays, me voici au cœur des Alpes, au pied du massif de Belledonne.

    De mes 2 jours à Liège, je n'ai vu que la sublime gare TGV des Guillemins et la place du Marché. Notre hôtel "écologique", à 2 pas de la gare, était tout à fait agréable et le personnel de l'accueil très enjoué.

     

    Nous étions 6 ce soir là à table, la chose est assez rare pour être soulignée. Deux de nos collègues masculins se trouvaient en mission chez un client liégeois et nous avons invité Jacques, un de nos plus sympathiques stagiaires, à se joindre à nous pour le dîner. Mes collègues m'avaient confié la mission de réserver un restaurant et ayant mis à contribution un de mes stagiaires, j'avais choisi As Houes, un restaurant typiquement liégeois offrant une belle carte de plat rustiques. Après une bonne bière dans une brasserie, nous sommes donc tous montés dans un taxi qui distillait de la très bonne musique. J'ai commencé à chanter, l'ambiance était clairement à la déconne.

    J’ai beaucoup, beaucoup trop mangé à As Houes. Un os à moelle en entrée et un jambonneau grillé avec une délicieuse purée de chou vert. Tout le monde s’est régalé. Le lendemain soir, à cause des bouchons - infernaux aux abords des grandes villes belges - j’ai raté le train et suis arrivée chez moi à 22h30. Avec un réveil programmé le lendemain à 5h30, vous noterez que « Vis ma vie de formatrice », c’est pas toujours fun.

     

     

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    Aujourd'hui, je suis seule. Ce matin, j'ai profité de 3 heures de trajet dans un train calme pour réparer un retard de sommeil déjà conséquent. Dans ma classe A, j'ai roulé sous un beau soleil vers les pentes minérales des massifs alpins, pris la direction d'Albertville au lieu de celle de Grenoble et me suis ainsi acquittée 2 fois du péage.

    Mes clientes ont demandé où je logeais, j'ai répondu évasivement "A Challes les Eaux, mais je ne sais plus le nom de l'hôtel". Mon cul. Vers 18h, j'ai rejoint le château des comtes de Challes, une très belle demeure. Ma chambre se trouvait dans une aile attenante, j’ai emprunté les allées de graviers et ai poussé la porte d’une chambre cocon, tendue de rose franc, aux tissus épais et fleuris avec goût. Plus tard, j’ai rejoint la salle à manger où je me suis assise non loin du feu de cheminée, sous les poutres et le regard sévère de deux chevaliers. Le menu de la soirée étape était parfait : une cassolette d’écrevisses coiffée d’un chapeau de pâte feuilletée, tellement bonne que je m’y suis brûlée la langue. Ensuite, un croustillant de veau aux proportions parfaites, accompagné d’une cocotte en plastique de polenta fondante et d’un fagot de haricots verts. Et pour finir, un entremets de fruits rouges avec une boule de sorbet à la pomme dont j’aurais pu, en revanche, me passer. Je m’étais munie de magazines féminins à la con, histoire de m’occuper entre deux services.

     

     

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    Le lendemain matin, au saut du lit, j’ai voulu aller courir mais n’ai jamais trouvé « le chemin qui fait le tour du château ». J’ai bien emprunté un moment un autre chemin à flanc de montagne mais un peu tiédie par ces histoires de joggeuses trucidées, j’ai fait demi-tour assez rapidement. Et puis, j’avais oublié un détail : en montagne, ça monte ! Tout le temps, je veux dire … Purée ! Mes cuisses ne sont pas habituées à des grimpées pareilles ! Une petite côte de temps en temps, je veux bien pour se décrasser les quadriceps mais là !

    J’ai donc rebroussé chemin, considérant les coureurs s’élançant, la cuisse alerte, d’un œil envieux. A la réception, un homme m’apostrophe : « Sportive ? C’est bien ça ! Dans la famille, on est tous sportifs ! » Je devine qu’il s’agit du châtelain et n’ose pas lui dire que je suis en nage parce que je viens de me taper une côte pendant 10 petites minutes. Il continue « Mon fils a été champion de ski, moi c’était le parachute ». Après une bonne douche, je descends prendre un petit déj sous la véranda. 

    Le lendemain soir, j'ai remis ça : faux-filet avec poignée de cèpes en cocotte et un dessert aux fruits frais avec l’habituelle boule de sorbet à la pomme. Une très bonne adresse que ce château.

     

    Le midi, mes deux stagiaires viennent déjeuner avec moi au resto chinois sur le parking. Un bon chinois, pour une fois. Elles me racontent comment elles rigolent quand elles voient débarquer les parisiens venus s’éclater sur les pistes.

    « Ah ça, on ne peut pas les louper ! Ils viennent faire les courses dans leurs combinaisons de ski, avec les forfaits des années précédentes accrochés à la combinaison et arpentent le magasin dans leurs chaussures, ça fait très extra-terrestres. Le vendredi soir, on ne nettoie pas la trancheuse, ils nous dévalisent en raclette ! Qu’est ce qu’on rigole ! Les bronzés font du ski, ce n'est pas que des clichés ! On le vit chaque hiver ! »

    Au moins, moi je ne les ferai pas rire, je ne suis pas montée sur des skis depuis 25 ans. Elles sont vraiment sympas. Au resto chinois, y’a un type qui se pointe et leur claque la bise. Il vend des sommiers et des matelas à côté et se plaint que sa patronne rapplique dès qu’une cliente entre dans le magasin, ce qui visiblement leur fait penser qu’ils sont un couple. Lorsqu’il s’éloigne, mes clientes me glissent « C’est notre Jean-Paul Dusse à nous. Il est toujours sur le point de conclure ».

    Le lendemain, Jean-Paul me fait la bise à moi aussi. Le soir, je largue ma bagnole à l’agence de loc 10 minutes avant le départ de mon train et réussis à être chez moi peu après 20h30. Une semaine super chargée mais fort sympathique.

  • Les épices, ça réchauffe

    Pour manger créole, j'avais jusqu'ici cette adresse. J'y ai ma paire de pantoufles (empruntée à Fifille) et dimanche dernier, le désormais célèbre Bibiche m'a servi, après le ti'punch qui va bien, un assortiment africano-créole de plats trop mmmm ! un poulet mafé et des crevettes coco.

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    Désormais, j'ai aussi cette adresse où deux clientes devenues copines m'ont emmenée mercredi soir. Depuis le temps qu'elle m'en parlait ! 

    Une cuisine familiale, des viandes boucanées et des prix modestes. Mak Boucané est un restaurant antillais en toute simplicité, bien caché aux abords de la Seine, à 2 pas du quai de Bercy, où l'on vous offre le punch de bienvenue.

    J'y ai dégusté, à défaut d'une fricassée de lambi et sur les conseils de la ravissante gazelle martiniquaise, un court-bouillon de poissons (même meilleur que celui de sa mère, a-t-elle dit!).

    Un aperçu de la carte : 6€ les 10 accras, colombos autour de 10€, fricassée de chatrou (16€) ou lambi (20€), courts-bouillons de morue, poisson et Oaussou (17€). Tout cela s'accompagne d'ignams (4€), riz haricots rouges, lentilles lardons ou pois d'angole lardons (4,50€). Et pour finir sur une note sucrée, sorbet coco maison, Mont-Blanc et tourment d'amour.

     

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    Mak Boucané au 1 place Bobillot à Charenton le Pont (01.43.76.81.11) M° Liberté