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J'fais ma gourmande - Page 10

  • Le Crabe Marteau chez les dingos

    CrabeMarteau.gifJ'ai lu la nouvelle il y a peu de temps. Le Crabe Marteau, ce restaurant sur le port de Brest où j'avais éclaté un crustacé à coups de maillet, en compagnie de Simon le blogueur, ouvrait une succursale à Paris, à 2 pas de Charles de Gaulle Etoile.

    (Cette plongée dans mes archives fut aussi l'occasion de relire les commentaires hilarants et complètement barrés de Nicolas et Tonnegrande ... mes abdos n'en peuvent plus, aujourd'hui ...)

    Le Crabe Marteau au 16 rue des Acacias, Paris 17ème (M° Argentine) : site web

  • "An(goût)lême"

    Ce fut mon dernier petit matin glacial à la gare d'Angoulême. Le TER Poitiers-Angoulême ne me manquera pas mais Angoulême restera comme un feu de bois dans un coin de mon âme.

    "On mange bien à Angoulême" déclarait Dominique Besnehard. J’acquiesce pleinement. C’est aussi une petite ville pleine de charme dans laquelle on croise des personnes attachantes.

    Au Côté Gourmet où j'ai déjeuné souvent, place de la gare, je n'ai regretté qu'une chose : que les créatives mises en bouche restent de savoureux mystères, déposées devant nous sans un mot de présentation. Plus généralement, il m'a semblé que cette cuisine inventive n'était pas présentée avec toute la fierté qu’elle mériterait.

    Moi j'aurais annoncé, à la manière de Petitrenaud, un pavé de saumon juste saisi accompagné de son clafoutis de petits légumes fondants, ou encore un Paris-Angoulême croustillant de pistache sous une boule de glace Blue Lagon. En dehors de ce constat, rien à redire. Dans un cadre sobre offrant quelques tables, on dine à l’étage. Le menu déjeuner à 14€50 propose l’inspiration du jour en entrée-plat ou plat-dessert mais on peut aussi opter pour un menu de 3 plats pour 22€50 ou la carte. J'y ai dégusté une « pièce de veau comme un rôti, légumes d’automne mijotés » et « un crumble de potiron aux cèpes, pistou de noisettes ».

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    Au Nulle Part Ailleurs, l’irascibilité du patron gâte grandement le plaisir qu’on éprouve à se régaler de plats copieux et savoureux dans un décor ultra-chic (ah les incrustations de rondins de bois devant la cheminée, à l’étage …. J’espère que ce décor n’a pas été trop abîmé par l’incendie qui a eu lieu il y a 2 semaines). En dépit d'un service très amateur, je garde un souvenir ému de mon premier déjeuner angoumoisin à sa terrasse, sous les derniers rayons de soleil de l’automne, d’une généreuse parillada de poissons suivie d’un café gourmand offrant un superbe éventail de desserts.

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    Au Passe-Muraille, mon grand favori découvert par hasard, je pourrais m'assoupir de plaisir. J’ai narré une de ces soirées mémorables il y a quelques semaines.

    A deux pas du Passe-Muraille, rue de la Cloche Verte, on trouve l'Atlas Marocain, à la déco étrangement similaire à celle de l’hôtel du Palais. Là, on dîne d’une excellente cuisine marocaine sur fond de musique lounge. Le premier lundi de janvier où frigorifiée, je me suis réfugiée dans ce restaurant, un des seuls ouverts, Papa était aux fourneaux et Fiston dépannait en salle. Je le sais parce que c’est ainsi qu’il a justifié ainsi «  n’être pas très au point ». Au couple voisin qui s’étonnait qu’il demande comment ils trouvaient leur apéritif, il expliqua « C’est mon premier kir ». Moi j’ai trouvé ça trop mignon et il était charmant, s’enquérant régulièrement de ma satisfaction, il m’a même apporté de la semoule pour accompagner le tajine de poulet aux légumes que je suçotais à l’abri des regards des autres clients, face à la fenêtre.

    Cerise sur le gâteau, alors que je réglais mon repas, il ouvrit sous mes yeux une boîte dans laquelle je fus invitée à piocher; le genre d’attentions qui fait la différence.

    Le dernier jour, le Passe-Muraille étant fermé, ma stagiaire m’entraîna dans son restaurant italien préféré, rue de Genève. Angolo d’Italia est un beau restaurant, comme tous ceux dans lesquels j’ai dîné à Angoulême, où l'on ne trouve pas de pizzas. On nous a installées au sous-sol, dans une belle cave voutée. Le menu en V.O. avec traduction annonce que le patron est romain et propose, outre une carte de pâtes, poissons et viandes, des menus très intéressants à 22 et 30 € (mise en bouche + 3 plats). Ma convive avait commandé une assiette d’antipasti à 9€ débordant de jambons, brochettes de tomates et mozarella, crostini au saumon et gambas. Déplorant une rupture de stock m’empêchant de goûter le carpaccio d’espadon, je choisis une entrée de Saint-Jacques en sauce citronnée puis une assiette de spaghetti à l’encre de seiche, moules, crevettes, langoustines et calamars puis une tarte feuilletée pommes-amaretto. Le service fut très long mais l’Angolo d’Italia est une très bonne adresse.

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    Parmi les essais qui n’auront pas marqué mes papilles, je compte « Chez Paul », où le service est impersonnel et la cuisine inégale et « Le Terminus » face à la gare, trop guindé pour moi.

    Et puis, je pleure de m'être fiée à mes stagiaires qui m'assuraient qu'il n'y avait pas d'hôtels "biens" à Angoulême. Certes, cela m'a permis d'aller me balader du côté de Bassac, chez l'ami Serge, mais quand même, quel dommage de n’avoir passé qu’une nuit dans le décor théâtral de l'hôtel du Palais, favori des stars de cinéma qui fréquentent la ville. Quel magnifique endroit ! Un accueil sincèrement chaleureux, un service aux petits oignons (on m’a confié plusieurs clés pour que je choisisse la chambre que je préférais), des tapis épais et lourdes tentures et puis le coup de coeur pour la chambre Pourpre, élégant mariage de bois et pierre où je m’apprêtais à dormir comme un bébé.

    Hélas, je fus tenue éveillé fort tardivement par la conversation téléphonique de la chambre voisine et le matin, bien longtemps avant la sonnerie de réveil de MON téléphone, je fus tirée de mon sommeil par les vibrations de celui de la chambre voisine. Soit j’ai l’oreille qui s’affine avec les années, soit les murs de l’hôtel du Palais sont fins comme du papier. Quittant les lieux, je poussai la porte des autres chambres fort colorées qui font de cet hôtel un endroit enchanteur.

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  • Ode au Passe-Muraille, bistrot à Angoulême

    Hier soir, après ma journée de travail, je gare ma Clio aux abords de l’hôtel de ville d’Angoulême et me fais mousser les papilles devant les compositions gourmandes de la délicieuse pâtisserie « Plaisirs sucrés », recommandée par ma cliente.

    Il est presque 20 heures, je soulève le lourd rideau du Passe-Muraille, rue Saint André, à quelques pas de l’église du même nom. J’avais découvert cet endroit très particulier lors de mon dernier séjour. Attirée par l’ardoise dans la vitrine qui dénotait déjà un caractère bien trempé, avec des phrases comme « Restaurateur républicain, le client n’est pas roi mais il peut être servi comme un prince », « Ami client, si tu es pressé, le Quick n’est pas très loin », j’avais pris place sur une banquette et ouvert grand mes yeux et mes oreilles. Mon oeil curieux avait parcouru les murs jaunes tapissés d’affiches du magazine « Vu », les beaux livres offerts par le patron - faussement bourru - aux dîneurs esseulés et surtout, surtout, j’avais soupiré de plaisir à plusieurs reprises en écoutant sa merveilleuse collection de sons soul, jazz, funk et même levé un sourcil en reconnaissant un vieux morceau rap de ma jeunesse, Jazzy Jeff & the Fresh Prince , alias Will Smith. Sur l’ardoise, d’honnêtes plats cuisinés par madame, comme des joues de bœuf confites au citron et épices, un pavé de morue grillé à la portugaise ou encore un pavé du Limousin grillé au gorgonzola.

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    J'en étais repartie détendue et enchantée, me répétant que le Passe-Muraille était le genre d’endroit où je pourrais passer des heures à rêvasser, à supposer que je parvienne à le faire en tapant du pied en mesure. En cheminant vers le taxi qui me ramenait à mon hôtel, j'avais pris des photos de quelques pans de mur angoumoisins et le chauffeur, fort sympathique, avait appuyé mon premier avis : le Passe-Muraille n’était pas le meilleur restaurant d’Angoulême, certes, mais son atmosphère très particulière lui valait de compter parmi ses habitués de nombreux gens du cinéma, comme Gérard Depardieu ou Jeanne Moreau.

    Hier soir, frigorifiée par une bise glaciale, j’étais très heureuse de m’immerger de nouveau dans l’atmosphère feutrée de cet endroit où je me sens comme à la maison. Le patron m’installe sur une banquette, j’ouvre « Gens de Dublin » mais je n’arrive pas à lire, bien sûr, car des fourmis me viennent dans les jambes sur « Bra » de Cymande et « Try me » de James Brown. Ce type devrait tenir un bar, pas un restaurant. Déjà que je compte Angoulême parmi les belles découvertes de 2010, un endroit pareil, c’est un coup à me faire déménager. Puis-je vous confier que  sur « Third world girl » de Marvin, je me laissai doucement glisser dans un état quasi-extatique, la tête renversée sur la banquette, les yeux fixant sans les voir vraiment les affiches en noir et blanc face à moi ?   

    Quelques instants après moi, un jeune homme s’engouffre dans la chaleur du Passe-Muraille s’installe à la table voisine de la mienne. Devant nous, le patron déploie son ardoise. Après avoir hésité entre fricassée d’encornets à la portugaise, risotto aux cèpes, foie gras et queues d’écrevisses et fricassée de rognons de veau à la plancha, je jette mon dévolu sur un civet de lapin à la basque avec un verre de vin rouge.

    Mon voisin attaque son entrée tandis que j’attends mon plat, repoussant le chef d’œuvre irlandais devant moi. J’ai envie de partager avec l'homme qui, visiblement habitué des lieux, dîne seul à côté de moi, mon plaisir de me retrouver dans l’atmosphère feutrée du Passe-Muraille. Peut-être m’en apprendra-t-il plus sur le maître des lieux qui titille ma curiosité, je dois bien l’avouer, ou me donnera-t-il d’autres endroits à découvrir dans les environs ?  «  Vous habitez ici ? » lui demandai-je lorsqu’il finit sa dernière feuille de salade.

    Non, il n’habite pas ici mais à Nantes et son métier, si je résume, c’est de tamponner des documents certifiant de la sécurité de pièces de bateaux. Il n’aime pas son métier et projette de transformer, dans les mois à venir, un moulin à vent en restaurant avec tartines et casse-croûtes bios. Et bien sûr, en papa responsable, il s’inquiète des risques qu’il va prendre. Quelques instants après qu’il m’ait raconté qu’il séjourne dans le même hôtel que Jean-Pierre Marielle, Julie Depardieu, Claude Rich et Jeanne Moreau, en tournage dans la ville, un courant d’air glacial livre le passage à une tête ridée et aux cheveux courts et gris, qui m’est connue. « C’est la réalisatrice », me souffle mon voisin. Je fouille ma mémoire. Ce visage dur et griffé par le temps, ces cheveux en bataille … ??? Dayan …. Dayan … Josée Dayan !

    Elle s’installe avec deux autres femmes à quelques mètres de nous. Et une dizaine de minutes plus tard, qui fait son entrée ? Et bien, monsieur Marielle lui-même, visiblement fatigué, qui nous décoche un clin d’œil et puis M. Rich. Installés autour de Josée Dayan, on n’entend pas ces vieux messieurs ; on ne peut pas en dire autant de leurs compagnes, bruyantes et peu distinguées. Tandis que je parle de mon métier à S. et que nous partageons nos expériences sur les routes, le patron se prend un coup de stress. Visiblement Mme Dayan est une sacrée casse-couilles, d’ailleurs elle trouve les rognons trop cuits et les renvoie. J’ai entendu dire que dans un autre établissement de la ville, elle avait renvoyé des pâtes dont l’eau de cuisson n’était pas assez salée. A la fin du repas, le groupe confisque deux bocaux de fraises tagadas et Carensac posés sur le comptoir, dont ils s’empiffrent comme des gosses. En quittant l’endroit, ces messieurs nous saluent. Je suis contente de constater que Jean-Pierre Marielle, qui compte, avec Rochefort, parmi mes acteurs préférés, est un monsieur tout à fait sympathique. Après leur départ, les langues se délient et on taille des costards : le pognon qu’elle a, c’est sûr, elle ne le dépense ni dans les fringues ni chez le coiffeur …

    S. dont je connais maintenant le prénom, commande deux autres verres de vin et nous discutons de plus belle tout en feuilletant le très bel album « Vu », emprunté au patron. Il est également artiste, c’est un sacré personnage, lui aussi, et je me sens aussi à l’aise que si nous nous connaissions depuis des années. Après avoir échangé adresses de sites internet et blog, il visse une casquette sur son crâne et je l’accompagne jusqu’à son hôtel qu’il me recommande chaleureusement.  J’ai hâte de revenir dîner au Passe-Muraille en janvier et cette fois, je dormirai à l’hôtel du Palais.

    Ce midi, ma cliente étant en RTT, j’ai profité d’un déjeuner en solitaire pour retourner garer ma Clio à proximité de la place des Halles. Le patron m’a reconnue, a posé devant moi un Canard Enchaîné. Cette fois, il était beaucoup plus détendu et nous avons discuté musique. Sur ses conseils, j’ai ajouté sur ma liste de cadeaux de Noel à moi-même l’album « Superfly » et le DVD « Movin’on up » de Curtis Mayfield.

    Vous savez quoi ? J’aime vraiment beaucoup Angoulême et j'enfilerais bien des charentaises au Passe-Muraille, moi.

    Le Passe-Muraille au 5 rue Saint-André à Angoulême (Tél 05.45.92.05.02) - Fermé le lundi

  • Chez Serge Ferron à Bassac

    Je n’avais pas eu de coup de cœur pour un restaurant depuis un moment. L'Essille, au coeur de la Charente, fut le dernier endroit où je me suis vraiment sentie bien. Et j'y arrivais chaque soir avec le même soulagement que si je rentrais à la maison.

    Déjà, plusieurs semaines avant mon déplacement à Angoulême ; j’avais été séduite par les mails échangés avec Serge Ferron, propriétaire de l’hôtel-restaurant l’Essille, à Bassac, un village qui abrite une jolie abbaye, à 25 kms d’Angoulême.

    Quand je pars en déplacement, je dors généralement à plusieurs kilomètres de l’endroit où je bosse. Conduire après le boulot me détend de ma journée. Et si je forme en ville, je dors en campagne, si possible rase. M’endormir dans un silence assourdissant et être éveillée par les oiseaux qui pépient, le chant du coq ou le tintement des cloches de l’église, comme ce matin, me ravit.  

    Outre le fait qu’il propose une soirée-étape à un prix imbattable (65€, jamais vu ça en 2 ans de voyages), accepte l’AMEX et propose le WIFI gratuit, conditions indispensables à toute réservation de ma part, M. Ferron avait joint à sa réponse deux fichiers : la carte de son restaurant, qui ferait baigner les dents du fond de n’importe qui, avec menu en charentais, et un programme de visites et viticulteurs à visiter (pour ça, malheureusement, je n’avais pas de temps libre)

    Lorsque je garai ma voiture dans la cour arborée, je ne regrettai pas mon choix. C’est le patron en personne qui m’accueillit et après que j’eus déposé mes bagages dans ma chambre au mobilier rustique, je descendis dans la salle. Un instant irritée que les VRP soient cantonnés dans une salle distincte, tournés d’un même élan vers la télé, je me détendis lorsque les charmantes jeunes femmes préposées au service s’occupèrent de mon bien-être. Après un velouté de potiron, j’attaquai une nage de saumon et calamars, saisis juste comme il faut, sur lit de poireaux pour échanger mon moelleux au chocolat contre une assiette de fruits frais (suis très fière de moi sur ce coup-là). L’éclairage n’étant pas optimal, vous n’aurez pas de photos cette fois. Mais croyez-moi, c’était savoureux.

    Le lendemain midi, ma jolie et athlétique cliente me tutoie et propose un déjeuner sur la place des Halles, au Nulle Part Ailleurs, un restaurant récent. Le soleil cogne fort et nous nous installons en terrasse. Le personnel est visiblement débordé et court dans tous les sens. Elle commande un mikado de saumon, si généreux qu’elle s’en écoeure et j’opte pour une parillada de poissons (noix de st jacques, seiche à la planxa, filets de rouget, dorade) à la plancha, absolument divine, sous ses asperges vertes et champignons sautés.

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    Café gourmand : gratin de fruits frais, crêpe suzette,  crème brûlée, petit rôti au chocolat tandis qu’elle déguste des nems banane-chocolat.

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     «Angoulême est une ville où on mange bien, se délecte Dominique Besnehard, délégué général du festival et gourmand. Je plussoie !

    Le lendemain soir, chez M.Ferron, je choisis une assiette d’huîtres de chez Papin, grasses et charnues. « On n’est jamais déçu avec les huîtres de chez Papin, ostréiculteur à Marennes-Oléron » confirme la serveuse. Ensuite, on dépose devant moi un filet d’omble chevalier garni de purées de légumes oubliés (panais, céleri et … ?)

    En dessert, je me laisse rafraîchir la bouche par une brochette d’ananas caramélisé, nichée sous sa corolle de nougatine et accompagné d’un sorbet de fromage blanc, fraises et physalis.

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  • Aux Ronchons avec "Roro"

    Ronchons.JPGCette adresse m’avait été conseillée par mon chef de projet. « Le restaurant porte mal son nom car le service y est très agréable » avait-il dit.

    Ce soir-là, profitant d’une visite dans le 5ème arrondissement, j’avais invité Roland, un ami de ma petite sœur, à me retrouver pour un verre voire plus si affinités*. En l’attendant, je déchiffrai les cartes alléchantes des restaurants de la rue Saint-Jacques. Hé oui je ne suis pas tout à fait une fille comme les autres, elles font les boutiques et moi je salive devant les cartes de restaurants.  J’avais le souvenir d’un garçon plutôt silencieux et réservé, et je retrouvai un homme enjoué et volubile. « Je ne t’avais pas reconnue », dit-il. Ah bon ? J’évite de me demander comment je dois le prendre.

    Après une pinte de Guinness à l’angle de la rue Malebranche, où le serveur derrière le comptoir avait un accent dépaysant – mais pas de jeu de fléchettes – je l’entraîne jusqu’à la Seine. Je ne viens jamais dans ce quartier et tout en marchant, je me laissai charmer par la lumière qui tombait ce soir-là sur le Panthéon. De belles journées de septembre remplissaient encore les terrasses.

    Sur le quai de la Tournelle, à deux pas de la Tour d’Argent, je propose un dîner aux Ronchons. La carte l’inspire, nous entrons. (Entre nous, il n'avait pas tellement le choix même si j'ai l'art de laisser croire le contraire). Le patron a quelque chose d’un instituteur de province à l’ancienne, dans sa tenue sobre et bourgeoise. Il nous installe près de l’entrée et des fenêtres, sur lesquelles la pluie tambourine maintenant.  

    « C’est pour qui, la dose de cholestérol ? » demande-t-il. « Pour moi ! ». O. n’avait pas menti, l’os à moelle rôti au four, fleur de sel et pain grillé est une tuerie que je déguste à la petite cuillère. Roland fait une cure d’iode face à une marinade de sardines fraîches à l'huile d'olive et poivrons doux au curry.

    Os à moelle de Fiso aux ronchons.JPG

     En plat principal, j’avais choisi un filet de poisson rôti au piment d’Espelette et Roro, je ne sais plus, à croire qu'il a bouffé tellement vite qu'on a pas eu le temps de prendre son plat en photo ?

    Dos de cabillaud aux ronchons.JPG

     Ce festin date de quelques semaines déjà et ma mémoire me fait défaut, pourtant je me souviens des boutades du patron, également de très bon conseil en ce qui concerne les visn, et d’un moment très agréable aux Ronchons.

    « Mais vous n’êtes pas ronchon du tout ! Je suis très déçue ! » lui lançai-je. C’est pas moi, c'est mon frère » répondit-il avec un sourire goguenard.

    Les Ronchons au 25, quai de la Tournelle, Paris 5ème (01 46 34 50 99)

    * plus si affinités = resto !

    (Roro t'as assuré de prendre ton appareil photo pour relayer mon téléphone portable qui n'avait plus de batterie)