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J'fais ma gourmande - Page 13

  • Voulez-vous goûter avec moi, ce soir ? (1)

    IMG_009653.jpg Tout d'abord, un grand merci à CUI, mon champion toutes catégories des titres qui déchirent, qui a mis à profit son bain dominical pour me dégoter ce titre croustillant. Voilà, c'est dit, et j'espère qu'il nous fera parfois l'honneur de sa visite.

    Ça fait plusieurs mois que j'ai envie de lancer un rdv régulier autour d'une bonne bouffe. Une soirée ouverte à tous, blogueurs ou pas, plutôt axée sur la découverte de tables du monde entier, à Paris et proche banlieue (accessible en transports, quoi).

    Pas de date fixe, pas d'obligation, pas de moue si vous en ratez une, pas de garantie non plus qu'on mange bien (mais sans vouloir m'avancer, on devrait passer une bonne soirée). L'occasion aussi de découvrir vos adresses préférées. Pour ma part, j'ai déjà en tête des restaurants corses, turcs, éthiopiens, japonais et italiens.

    Comme je ne suis généralement de retour à Paris qu'en fin de semaine, et que les brunches m'obligent à sortir de chez moi avant midi un dimanche - une mission en ce qui me concerne - j'ai choisi le jeudi. C'est mon jour préféré. Depuis l'Irlande, mes week ends commencent le jeudi; avoir la tête dans le cul le vendredi, je trouve ça plutôt agréable.

    Comme vous savez, j'ai déjà quelques adresses parisiennes sous le coude. Pour la première, j'ai choisi un restaurant qui sera une découverte, en ce qui me concerne. Le R de Flora,restaurant bar musical dans le 20ème près de Nation,  qui propose des mets aux saveurs portugaises, brésiliennes et capverdiennes. La carte est consultable ici et le restaurant propose aussi 2 menus : l'un à 17€90 (entrée-plat ou plat-dessert) et l'autre à 28€90 (apéro + 3 plats).

    Ce sera donc ce jeudi, à partir de 19h30. Au moins, on est sûr que je serai à l'heure puisque je viendrai directement de la Défense. Je sais, le délai est court mais bon, on ne se refait pas, hein ! Et puis, il y en aura d'autres et je prévoierai plus de marge :)

    Afin de réserver, merci de confirmer votre venue mardi soir au plus tard, en commentaire ou par mail (voir plus haut sous ma photo).

    A jeudi !

    Edit :

    Alors, au soir du 16 novembre (que je passe entourée d'un chat et d'une jolie burne brune), nous avons sur la liste :

    Nicolas & Tonnegrande (à jeun)

    Petite Française

    Deftones (t'as pas répondu mais je sais)

    Boug'

    * crédit photo : Igor

  • Ca me rappelle une série

    2066_Dreamrides.jpgBien sûr, c’est sa silhouette virile et ses yeux verts qui m’ont attiré l’œil. Il est moto-taxi et me propose un tour en moto, j’accepte, bien sûr (hé, j’suis une fille, quand même !)

    On convient de se retrouver le soir même. Je sors de l’immeuble, il est là, en face, accoudé sur sa moto. Un très bel homme sur une superbe Honda Goldwing 1800. Avec une casquette et beaucoup d’imagination, il ressemblerait à Marlon Brando.

    Il me coiffe d’un casque et range mon sac, m’aide à enjamber sa monture de métal avant de remonter la jupe de sa moto sur la mienne. Je lui propose un concert de jazz manouche à Bastille. « On ne pourra pas parler » souligne-t-il judicieusement. Chacun des casques est équipé de micros, ce qui nous permet de discuter tout le long de la route. Enfin, moi, franchement, je pourrais ne pas parler tellement je savoure la balade à travers Paris, la nuit.

    « Tu as déjà trouvé la position relax » dit-il en m’observant dans le rétro, les coudes posés sur les accoudoirs en cuir. Tu m’étonnes, toi, je pourrais piquer un somme tellement je suis bien sur le siège arrière. Un vrai fauteuil. « Profites-en, c’est pas toujours gratuit et pas pour tout le monde », me dit-il. Curieuse, je pose des questions sur le quotidien de son boulot.

    Rue de Rennes, dans une voiture à notre droite, un jeune homme lève le pouce. « Merci monsieur » dit mon conducteur. Saint-Germain, Saint-Michel, la place de la Bastille, comme d’habitude je suis éblouie par la beauté de Paris comme si je la découvrais.

    Nous entrons dans un pseudo bar cubain où tout le personnel est ridiculement grimé pour Halloween. C’est marrant cette façon qu’ont les gens de jouer la comédie de la fête en tirant la gueule. Pendant qu’il négocie une table en terrasse, j’en profite pour le détailler, l’air de rien. Il porte un tee-shirt à manches longues qui moule ses bras juste comme il faut et un jean. Franchement canon, le motard. Quand il sourit, une jolie fossette creuse sa joue gauche. Après plus d’une heure, je lui demande si ça lui pose un problème qu’on retrouve un ami à moi dans un bar d’Oberkampf. Un petit blondinet aux yeux bleus pour lequel j’ai beaucoup d’affection. Il accepte. « Quand tu en as marre, tu me dis, on se casse ».

    Au Mécano Bar, mon blondinet est là, sur une banquette, avec 2 de ses amis. « Ca va cocotte ? » (il m’appelle cocotte). On s’installe et on commande des bières. Le barman a des cornes noires collées sur le front. Décidément, le métier de M. n’intrigue pas que moi et ils lui posent des questions auxquelles il répond bien volontiers. En fin de soirée, vers minuit, le trio décide de partir dans un autre bar. Nous restons seuls. Il me parle de sa vie sur la Côte, de ses amis, de son voyage en Irlande. Pendant qu’il part aux toilettes, un homme accoudé au bar m’interpelle. Tiens, justement un Irlandais de Kildare en vacances à Paris pour 10 jours, ça fait plaisir ! Lorsque mon compagnon revient, nous sommes dans une conversation animée à laquelle il participe.

    Vers 1 heure du matin, M. demande « On y va ? ». Rue Oberkampf, nous enfourchons sa moto et il fait une marche arrière. 2 africains s’arrêtent et sifflent, admiratifs « Elle est belle ». J’ajoute « Et elle est très confortable ».

    Devant mon enthousiasme, M. m’offre un petit cadeau. Il prend les quais, longe la BNF, slalome souplement entre les voitures avant de s’engager sur le périphérique qui est bouché suite à une panne. Là encore, les automobilistes à l’arrêt laissent errer des regards admiratifs sur sa moto. Je comprends qu’il l’aime, son engin ; moi-même je suis fière d’être sa passagère. Sur le périphérique, il accélère pour nous dégager des bouchons et m’offre un délicieux coup d’adrénaline. Je ne sais pas à combien il roule mais pas à 80, ça c’est sûr vu comment nous filons entre les voitures. J’ai envie de le prendre par la taille et de me serrer contre lui, tout à coup.  

    Et ce matin, en roulant sur le périphérique, j’ai eu un sourire complice lorsqu’un moto-taxi m’a doublée et fait un signe de la main, en guise de remerciement.  

  • Fallait pas me narguer !

    Il y a 2 semaines :
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    Il y a 5 jours :
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    Aujourd'hui :
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  • La Cuisine du Marché à Figeac

    Figeac. Après ma journée et avant de rejoindre mon hôtel, sur les bords du Célé, je me détend chez le coiffeur. Une charmante jeune femme aux cheveux rouges (spéciale dédicace à Zorg) me shampouine en confiant sa nostalgie du port méditerranéen où elle est née. « Ici, pour nous, c’est le pôleu Nord ! ». Elle trouve les Lotois froids et le canard ne la console pas ; à chacune de leurs visites, ses sœurs ont pour mission de lui ramener une glacière remplie de poissons. Ses enfants sont ravis, eux, et font beaucoup plus d’activités qu’à Marseille.

    Il est 19h15 quand je quitte mon hôtel et traverse le Célé. Je me dirige vers le centre-ville, longeant l’église Saint-Sauveur où des odeurs chaudes – et inexpliquées –  d'écurie emplissent la rue. Débouchant place Champollion où se trouve le musée du même nom (le célèbre égyptologue naquit ici), je grimpe jusqu’à l’église Notre-Dame-du-Puy d’où je contemple, assise sur un banc, les toits rouges et les façades beiges des maisons médiévales, couvertes de lierre, de Figeac.

    La ville est quasi-déserte, la plupart des restaurants fermés. Après un détour par la place des Ecritures où je ne croise rien d'autre que 3 chats craintifs, je m’apprête à rejoindre l’autre rive et à m’attabler à la Table de Marinette quand j’avise une ardoise posée sur le sol, à quelques pas de l’église Saint-Sauveur. Je m’avance, le restaurant est bondé, j’y entre et la patronne improvise une table. Je sens des regards désolés se fixer sur moi qui dîne seule au milieu des groupes. Je souris intérieurement en repensant à cette question qu’on me pose souvent « Mais tu ne t’ennuies pas toute seule, le soir, au restaurant, à l’hôtel ?» Pourtant, ce soir, ces regards me gênent et je me plonge dans la carte 2007 des « 1000 tables et auberges de France ». J’aime parcourir les cartes, de France ou du monde, retrouver les endroits où j’ai vécu plus ou moins longtemps, et rêver d’ailleurs.  

    Cette fois c’est la carte du restaurant que je parcours et celle-ci m’inspire des pensées érotiques. Impatiente qu’on vienne prendre ma commande, je me livre à mon occupation favorite : regarder,  écouter et sentir.

    Face à moi, deux hommes aux cheveux argentés. Le plus âgé des 2, une écharpe noire autour du cou, jette régulièrement un regard dans ma direction. Je les devine anglais.

    A ma droite, 2 couples d’allemands très allemands : pull bordeaux, godillots de marche, les chaussettes qui vont avec et pour l’un des hommes, cheveux longs dans la nuque sur calvitie évidente. Un jeune couple d’amoureux près de la cheminée, une famille près de la fenêtre, un berger allemand sous la table.

    La porte du restaurant s’ouvre sur un groupe d’hollandais. Je le sais parce qu’ils parlent fort et un des types, grand évidemment, se plante devant moi et me fixe en attendant qu’on leur trouve une table. Sont chiants les touristes, ce soir, c’est quoi leur problème, y’a pas de femmes seules en Hollande ?

    La patronne m’amène une mise en bouche (ahhh la jolie expression, je m’en pâme d’avance, suis vachement émotive ce soir) puis l’entrée, belle comme une paire de jambes féminine : un obélisque croustillant de confit de canard, linguinis de légumes à l'huile de sésame et vinaigrette pimentée au soja. C’est pas un putain de programme érotique, ça ?

    Premier soupir d'extase de votre incorrigible gourmande . Ça croustille, ça fond, la salade verte frise de plaisir sous la dent et les feuilles d’endive en pleurent d’émotion. Moi aussi.  Deuxième soupir : je regrette amèrement l'oubli, ce matin, de mon téléphone portable à Paris, ce qui m’empêche d’immortaliser la merveille que j’ai sous les yeux. Le regard embué de gratitude, j’observe les deux cuisiniers, l’un crâne rasé, jeune, l’autre arborant de majestueuses moustaches et coiffé d’une vrai toque de chef, qui virevoltent sous mes yeux. La cuisine est ouverte, les produits cuits devant nous.

    L’entrée n’était qu’un préliminaire. La patronne, tout sourire dehors, dépose devant moi LE plat : un suprême de canette fermière rôtie du pays de Rouergue au jus de myrtilles, sur une galette croustillante d’orge aux fruits secs. Quoi vous dire d’autre que ce que j’ai dit à la patronne quand elle vint récupérer l’assiette vide « C’est une expérience inoubliable. C’était tellement bon qu’à la première bouchée, j’ai eu un frisson ». Elle a ri : « C’’est une canette qui vient d’une ferme voisine … Et vous avez aimé l’orge pelé ? »

    Mes voisins allemands contemplent d’un air dubitatif le dessert feuilleté qu’on a posé devant eux. « Ah ça vous change de la Forêt Noire, hein, mes cocos» pensé-je en moi-même. « Régalez-vous » dit la patronne en posant un aérien pastis aux fruits de saison flambé au Calvados, praline de noix et caramel au sel de Guérande.

    Une heure et demie après mon arrivée, je me déleste d’une vingtaine d’euros et quitte à regret « La cuisine du marché », ancienne cave à vins restaurée et superbement tenue par Santiago, chef espagnol à moustaches, et sa charmante épouse.

    Dans la rue, je chemine derrière mes 2 anglais. Celui qui s’appuie sur une canne se tourne vers moi « Bonchoir madame, je vu reconnais ». Il tente le français et nous nous accordons sur l’anglais. Il confirme mon impression, qu’il a trouvé triste de me voir dîner seule et a hésité à m’inviter à leur table. Mes 2 anglais n’en sont pas, en fait ils sont hollandais et nous traversons ensemble le Célé en bavardant quelques minutes, juste le temps pour moi d’apprendre qu'un écrivain hollandais porte le même nom que moi (pas vraiment étonnant) et que la ville de Den Haag (la Haye en français) a le statut de village. De retour à l’hôtel, je vérifie cette étonnante information, .  

    Après Loriol et Aigues-Mortes, Figeac aura été ma troisième plus belle expérience gustative. Si vos pas vous mènent dans les rues de cette jolie ville, ayez une pensée émue pour moi ! Une soirée ici, une seule, et déjà je ne vis plus que pour le jour où je reviendrai m’attabler dans ce fabuleux restaurant. Merci, monsieur Santiago !

    La cuisine du marché au 15 rue Clermont à Figeac (46). Tél : 05.65.50.18.55.

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