Deux semaines de suite à Dax. Je trouve les Landais vraiment sympathiques. La première semaine, j'ai dormi rue de la fontaine chaude. Le lundi soir, j'ai quitté mon hôtel pour me mettre en quête d'un restaurant où dîner. Sur la place, à quelques mètres de mon hôtel, un nuage de vapeur s'élevait d'une construction ressemblant à des thermes. Des lions crachaient une eau fumante. J'ai glissé mes doigts sous l'eau, elle était brûlante et la température extérieure m'a donné envie de m'y glisser. Quelques heures plus tard, de retour à l'hôtel, j'ai parfait ma culture générale sur internet et oublié mes regrets. A plus de 60 degrés, on m'aurait retrouvée cloquée.
J'ai erré longtemps dans les rues de Dax à la recherche d'un restaurant ouvert et me suis vengée de ma frustration sur une savoureuse garbure. Les dames de la table d'à côté, me voyant me lécher les doigts en suçotant mon manchon de canard, m'ont demandé si c'était bon, tout en me recommandant les pizzas. Bouffer des pizzas dans les Landes, non mais vous m'avez bien regardée ? ai-je failli rétorquer ...
Le lendemain soir, je m'adonne à ma séance de natation quotidienne dans une sorte de soucoupe volante posée au bord d'un lac à Saint Paul lès Dax. La piscine est accessible aux handicapés, il y a même des douches qui leur sont réservées et un distributeur de gel douche pour toutes les têtes en l'air. En revanche, pas de lignes d'eau dans le bassin, heureusement nous ne sommes que 3 à y évoluer. A Paris, on se foutrait sur la gueule pour moins que ça.
En sortant, je contemple les lumières sur le lac en me disant qu'il doit être bien agréable, aux beaux jours, de se mettre en jambes sur quelques foulées avant d'attaquer une journée de travail. De retour à l'hôtel, mon hôtelière me recommande la Table de Pascal, à quelques mètres de là, « fabuleux » dit-elle. Quelques minutes plus tard, je l'y retrouve attablée avec son amoureux, elle me glisse « Je vous ai fait garder une table ». Je m'installe, l'endroit qui ressemble à une brasserie parisienne est bien rempli pour un mardi soir de janvier. Les serveurs sont en tablier blanc et en l'absence de menus, posent une ardoise devant vous. Une carte fournie aux prix très parisiens, eux aussi, sur laquelle on trouve les produits locaux, en entrée des piquillos farcis à la morue, salade de chipirons frais, salade de foie gras frais de canard poêlé, cassolette de ris d'agneau en persillade ou encore une cassolette de moules à la plancha (mon choix). En plat, un cochon de lait grillé, tartare de canard poêlé, aiguillettes de canard farci au foie gras ou encornets farcis aux légumes sur un lit d'épinards frais (mon choix aussi, j'étais sage ce soir-là). C'est très bon mais avec des entrées entre 9 et 20 €, et des plats jusqu'à 28 €, quand même vraiment cher.
Cette semaine, je suis accompagnée d'une collègue récemment embauchée, que j'ai pour mission de former. Au retour je féliciterai ma boss, c'est une vraie rigolote et elle a une pêche d'enfer, les stagiaires sont pliés. Nous dormons dans un hôtel au bord du lac, repéré par Bibi la semaine dernière. Vendredi, quand je l'ai briefée sur notre déplacement ensemble, elle m'a dit "Oh, on m'a déjà dit que j'étais en de bonnes mains avec toi. Pour la formation et pour le reste, apparemment on va bien bouffer".
Ce soir, je lui ai donc proposé de dîner à la Casa Miguel, un restaurant à tapas recommandé par mon hôtelière de la semaine dernière. Le patron au physique de rugbyman a consenti à baisser le chauffage qu'il avait monté « pour nous encourager à nous déshabiller », de son propre aveu, et m'a servi une assiette de couteaux en persillade suivi d'un risotto de fruits de mer et d'une assiette de fromage de brebis à la confiture de cerise noire. Avec un petit verre de rouge, ça coulait tout seul. En sortant, ma collègue a dit "Ptain, ça fait longtemps que j'avais pas mangé autant, entre les piquillos à la morue et le parmentie de canard, je vais exploser !"
Casa Miguel au 3 rue du Mirailh / La Table de Pascal au 4 rue de la fontaine chaude (Dax)