Une pièce de théâtre intitulée "Blogueuse" à la Manufacture des Abesses, nous ne pouvions pas rater ça ...
Ce fut un moment plein de détente même si nous nous attendions à tout autre chose. En effet, la blogueuse n'est pas le thème central de la pièce, parfois même on se demande la raison du choix de ce titre. "Geek" aurait été plus approprié, à la limite.
J'ai franchement ri aux éclats le dernier quart d'heure, après l'arrivée - trop tardive - sur scène du "mec de la blogueuse" (beau gosse le Adrien Durrmeyer, en plus).
Il le dit : "En 2000, l'enfer c'était d'être le mec d'une actrice, en 2010, l'enfer c'est d'être le mec d'une blogueuse. Déjà qu'elle racontait vos pannes d'érection à ses copines, maintenant elle donne à lire votre vie privée à des milliers d'internautes, sous le prétexte qu'elle utilise des pseudos et qu'on ne vous reconnaîtra pas".
Rires aussi en me reconnaissant dans le portrait de la blogueuse qui raconte en détail la composition de la salade qu'elle a mangé le midi (sauf que je mange rarement des salades).
Quelques pistes qui auraient mérité plus ample développement, comme la consultation frénétique des stats de fréquentation ou la perplexité devant l'arrivée de visiteurs sur son blog via l'expression "fellation à un prêtre".Moi c'était "nonnes délurées", j'ai aussi régulièrement "abricot fendu".
Dommage, il y aurait vraiment eu de quoi écrire sur les névroses des blogueurs. Boug' et moi, on pourrait en écrire des tartines. Cependant, on ne s'ennuie pas et les trois comédiennes, très différentes, sont pétillantes et talentueuses (et surtout j'ai louché pendant toute la pièce sur la superbe paire de chaussures corail de Céline Espérin).
Après le spectacle, comme j'avais passé la journée à glander plutôt que d'aller acheter de la salade pour le dîner du soir, j'ai proposé à Boug' un dîner dans un restaurant indien au concept novateur : le seul et unique restaurant proposant la spéléothérapie (thérapie au sel naturel).
En l'absence de mines de sel en région parisienne, on peut profiter, tout en se régalant, de la richesse en ions négatifs du sel qui permet de réduire les problèmes d'asthme, allergies, problèmes respiratoires ou dermatologiques. L'idéal serait donc d'aller dîner en bikini. Je vais d'ailleurs proposer à JC d'offrir une coupe de champagne (pour moi, le digestif maison fera l'affaire) aux jeunes femmes qui oseront. Voilà sans doute le meilleur moyen d'augmenter rapidement la fréquentation de son restaurant, qui le vaut bien.
Eat'n Cure (littéralement "Mange et soigne") se trouve dans une rue très calme de Montrouge, à deux pas de l'hôtel Ibis et à dix minutes à pied du métro Porte d'Orléans.
Il propose une terrasse mais le plus beau est à l'intérieur : les seules sources lumineuses du restaurant sont diffusées à travers des briques de sel d'un bel orangé, provenant de l'Himalaya. Cela donne une lumière douce et relaxante.
La carte n'est pas en reste, on y trouve, outre des plats à moins de 10€, un menu entrée-plat-dessert à 14€90 et le midi, un buffet à volonté pour 12€. Le patron, John Christopher, est venu prendre notre commande et m'a même cuisiné un agneau jalfrezi qui n'est pas sur la carte. C'est un des mes plats préférés et j'en trouve rarement sur les cartes des restaurants parisiens. Eat'n Cure livre à domicile et on peut même commander en ligne sur leur site.
Et vous savez quoi ? Il est super sympa, John Christopher. Comme nous posions des questions sur les briques de sel, à la fin du repas, il s'est installé à notre table avec son ordinateur, nous a offert un café et montré des sites internet sur la spéléothérapie et des vidéos sur Youtube.
Il y a pas mal d'endroits en Angleterre où l'on peut se détendre dans des pièces remplies de sel des murs au plafond. Au Pakistan, en plein coeur de l'Himalaya, on peut visiter la mine de Khewra, deuxième plus grande mine de sel du monde, où a été créée une clinique et dans laquelle on a construit une mosquée en briques de sel. On vient y passer une journée en famille, exactement comme dans la mine de sel de Ocnele Mari, en Roumanie, que nous avions visitée avec Dana.
J-C nous a appris que la Pologne était le premier producteur mondial de sel, suivi du Pakistan.En France, s'il existe encore des mines de sel, il semble qu'elles soient fermées au public. On en trouve aussi beaucoup en Allemagne et en Suisse.
Les derniers clients partis, nous sommes restés tous trois à discuter un long moment, en sirotant le digestif maison à base de litchi, rose et banane et quelques gouttes de liqueur Paan, à base de feuilles de bétel, herbes et épices (ça sent super bon!).
Et au moment de notre départ, John Christopher nous a offert, à chacune, un autre très beau cadeau. Je m'en lèche encore les doigts.
Eat"n Cure au 7 rue Danton à Montrouge [M° Porte d'Orléans]
(Tél : 01.46.56.23.40)