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Les malheurs de Sophie - Page 2

  • J'suis vraiment une branleuse

    Mon client cette semaine a les cheveux longs (et accessoirement un joli petit cul). Ça me fait penser que je ne suis jamais sortie avec un homme aux cheveux longs. Ça a failli mais ça a seulement failli. En d’autres termes, il s’en est fallu d’un cheveu.

    [Parenthèse : Celui-là d'ailleurs, que je nommais affectueusement la diva, je l’aurais capillotracté avec plaisir pour lui faire payer son insolence. Ça m’aurait sûrement fait plus d’effet que l’espèce de daube que je viens de finir, « Cent nuances de Grey » pour ne pas le nommer, best seller, je me demande bien pourquoi. Faut croire que la vie sexuelle de ses lectrices est bien morne pour qu’un dominateur mou du genou et une gamine de 22 ans qui s’en remet à Dieu toutes les deux pages les émoustillent. Pour ma part, c’est du niveau érotique des Harlequin que je piquais à mamie Coco pour titiller mes émois d’adolescente]

    Mon client aux cheveux longs utilise des expressions locales comme « aussi bien » à la place de « de toute façon ». Il se plaint de « son réseau d’brin » mais est « fin heureux » du résultat de la formation.

    Et j’ai fini ma prestation sur la dernière connerie de Fiso, qui devrait détendre les zygomatiques de Eniomel. Attention, c’est du lourd …

    Le dernier jour, la directrice est entrée dans le bureau pour nous saluer comme chaque matin. Elle a exprimé sa satisfaction des résultats obtenus. Et là, j’ai dit : « On a sorti un premier jet hier matin et ensuite on a pignolé … heu … fignolé les horaires ».

    La directrice n’a pas bougé un cheveu, ni mon client. Moi non plus, mais faut dire que j’en ai plus beaucoup sur le caillou.

    A posteriori, comme je ne comprenais pas comment j’avais pu remplacer fignolé par pignolé, j’ai laborieusement reconstitué mon cheminement intérieur et réalisé que j’avais fait un mix entre peaufiné et fignolé.

    En revanche, le mystère demeurait entier sur l’inertie de mes interlocuteurs face à mon magnifique dérapage verbal. Pignoler serait-il est une expression inconnue dans le coin ? Mon honneur serait-il sauf ?

    Le même soir, devant une pizza aux Maroilles et une bonne bière, je racontai ma mésaventure à mon oncle et ma tante. Qui ne bougèrent pas d'un poil jusqu’à ce que je leur explique ce que pignoler voulait dire. Mon honneur est sauf.

  • Oh vous savez, j'ai l'habitude ...

    Ce matin, 4h30, les yeux grands ouverts alors que mon réveil est censé sonner 1h plus tard. Tout bien réfléchi, ce n'est pas plus mal car un réveil à 5h30 pour un taxi à 5h40, ça me laissait 10 minutes pour sauter dans la douche et dans ma culotte (mais pas en même temps).
    Je soupçonne mon voisin de m'avoir encore réveillée de son pas éléphantesque.

    A l'aéroport, je bois un café chez Paul mais cette fois je n'y oublie pas mon ordinateur (ah oui, je ne vous ai pas raconté, ce matin-là je l'ai récupéré quelques instants avant que les fllics ne viennent le faire sauter) ... j'ai imaginé la tête de mon boss pétri d'humour :
    "Heu, monsieur le PDG-CEO-Chairman, vous allez rire, mon ordi s'est fait sauter à Orly"

    Donc, je bois mon café de 6h, je passe le rayon X, l'agent me fait la totale "Il faut enlever l'ordi bla bla bla". Je suis de bonne humeur (si, si, toujours, le matin !) et je réponds "Oh vous savez j'ai l'habitude, je fais ça presque toutes les semaines".
    La preuve, j'enlève mes chaussures, ma ceinture, mon soutif (ceci est un illusion optique) et je passe le portique qui ne bipe pas (youpi !). Le type derrière son écran me lance " C'est à vous la valise verte ?". Je ne réponds pas "Ben oui, abruti, c'est Boug' qui me l'a offerte pour ma quarantaine triomphante" mais je pense "Qu'est ce qu'il me veut encore, celui-là ?".

    Ce qu'il me veut, c'est que j'ai oublié de sortir de ma valise verte les liquides pourtant soigneusement isolés dans un sac congélation. Je repasse le portique dans l'autre sens, extirpe les coupables liquides, maintenant bien agacée parce que je ralentis les autres passagers, au passage me fais confisquer le spray d'huile pour protéger mes cheveux de bébé au cas où j'irais à la piscine (l'intention est là, la volonté beaucoup moins), fait chier, ils m'ont encore eue ces cons, et je marmonne "Tout ça parce qu'un jour, un illuminé a essayé de mettre le feu à ses pompes".

    Je repasse le portique pour la seconde fois, remets chaussures et ceinture, récupère mon ordi abandonné tout seul en bout de tapis roulant (franchement, c'est le paradis des pickpockets, les filtres de sécurité des aéroports, ils n'ont qu'à tendre le bras), attrape la poignée de ma valise ... RESTEE OUVERTE PUTAIN !!!!!!!!! ... et tout son contenu se répand sur le sol, les grosses perles d'un de mes colliers préférées rebondissent joyeusement, le fil casse, un homme court après les perles qui roulent et me les tend, je rammasse jupe, pulls, porte-jarretelles et bas et collants.
    Vous rêvez ou quoi ? la seule fois où j'ai donné une formation dans une tenue affriolante, c'était comme par hasard le jour où le chauffage était en rade chez mon client et ma filleule et moi, on s'est pelé le cul (surtout moi, en fait, vu que je l'avais quasi à l'air).

    Bref, je ramasse toutes mes fringues éparpillées sur le sol dégueulasse de l'aéroport (alléluiah ma lingerie était rangée dans une poche à l'abri des regards !), j'ai envie d'étriper les agents de sécurité mais je reste digne et je remercie même la jeune femme qui compatit à mon malheur.

    Sur la passerelle, j'envoie un sms à mes 3 chefs de projet préférés, histoire de partager mon VDM du jour. J'en avais reçu un de lui la semaine dernière :
    "Coucou, pas de courant dans ma chambre d'hôtel ce matin : c la loose. Impossible de me raser et je fais tout à l'aveugle. Si je sors de ma chambre, je ne peux plus y entrer (serrure électrique) et même le tel est coupé. Je m'habille à tâtons, je te dis pas la gueule que je vais avoir. VDM."
    Et puis deux d'elle (elle est championne!) :
    "J'ai traversé toute la largeur du bus entraînée par ma valise à roulettes, bousculant une dame au passage, pour finir étalée sur la porte. VDM."
    Et 2 jours après : "Aujourd'hui, je descends du bus en y oubliant mon sac à main. VDM. Aujourd'hui, je cours après le bus pour y récupérer mon sac à main, la vie est belle !"

    A part ça, je suis dans un B&B près de Grasse, il fait un vent à décorner un cocu, j'ai fait le ménage dans mes "amis" Facebook. Et vous, tout baigne ?

  • Après le week end "fesses à l'air", la journée "peau du cul"

    Préambule : Je suis sûre que CUI aurait trouvé un bien meilleur jeu de mots à faire avec ce billet.

    Ca faisait un petit moment que j'avais envie de tester les voitures électriques d'Autolib. Une collègue m'ayant rassurée sur la simplicité de leur utilisation, il ne me restait plus qu'à attendre une occasion.

    En début de semaine, ressentant le besoin d'aller discuter avec JM, mon ami de presque toujours, je décidai de me lancer et scannai permis de conduire, carte d'identité et photo récente pour envoyer le tout par mail. Hélas, le message "Vos documents ont été validés, vous pouvez maintenant finaliser votre abonnement à une station Autolib'" arriva le lendemain matin.

    Mercredi soir, sortant du concert de mon frère, dotée de mon tee-shirt de groupie N°1, celui-ci me propose de les ramener, lui et ses potes, et de tester l'engin par la même occasion. Je n'ai malheureusement pas mon permis de conduire avec moi, sésame obligatoire pour finaliser ledit abonnement.

    Aujourd'hui, donc, je rejoins une station équipée d'une borne d'abonnement et découvre par la même occasion la ville d'Arcueil. Je trouve les stations Autolib' bien moins repérables que leurs jumelles Vélib' et c'est une épicière qui m'indique la station, sur le trottoir juste en face de moi. Les voitures grises, ce n'est pas non plus très accrocheur, visuellement. Enfin, pour une voiture écolo, ce n'est pas très joyeux, le gris !

    Dans la bulle, une jeune femme apparaît sur un écran et me parle, comme sur Skype. A cause du bruit de la circulation, je dois tendre l'oreille pour entendre ce qu'elle dit (détail qui a son importance, comme vous le comprendrez par la suite).

    Fort sympathique, elle m'indique qu'on va bloquer une caution de 50€ sur mon compte et m'explique comment prendre possession d'un véhicule. Je me plante, bien sûr, et débranche le mauvais véhicule. En fait, c'est exactement comme avec le Vélib, tu passes un badge sur un lecteur, tu tapes ton code secret, on t'attribue une voiture, tu la dévérouilles en passant ledit badge sur un lecteur près du rétro, tu débranches sa prise d'alim et en voiture Simone !

    A bord, un témoin de charge de la batterie indique 96% de charge. Un écran propose de visionner une vidéo qui t'explique comment rouler en mode automatique. Il y a même une option aide qui te permet d'appeler un conseiller directement à partir du véhicule. La classe.

    Au démarrage c'est très étrange, tu as l'impression que la voiture n'a pas démarré, et pourtant si, elle se lance, mais sans bruit !  La boîte automatique ne me dérange pas, j'en ai déjà eu une. Mon GPS ne me sert à rien car la Bluecar en est équipée, ni mon CD de Michael Kiwanuka (elle est dépourvue de lecteur). J'ai toujours l'option radio Nova, mais le volume sonore, bridé, est inaudible en circulation.

    C'est parti ! Après avoir vérifié auprès de ma charmante conseillère que c'était autorisé et possible, je me lance sur l'autoroute A6 en direction d'Evry. Ma voiture métallisée, plus haute que les autres, ne passe pas inaperçue. Je suis assez contente de faire de la pub à ce concept écologique et économique. Sur l'autoroute, j'atteins les 110 comme avec n'importe quelle voiture, aucune différence notable, si ce n'est le bruit du moteur, très différent d'une voiture à carburant. Un peu l'impression qu'on met les turbines et que je vais décoller.

    Peu après, je me gare sur le parking du magasin de JM qui m'attendait pour se faire conduire à la poste à bord de mon nouveau joujou. Comme moi, il est emballé par la petite voiture.

    A l'arrêt, incapable de verrouiller la voiture, je fais appel à un conseiller qui me répond instantanément et me rassure : il va remonter l'anomalie mais de toutes façons, personne ne peut utiliser le véhicule sans badge.

    Vers 18h30, j'appelle Boug' qui devait me retrouver chez moi à 19h30 pour un dîner viet'.
    "Je suis dans le coin, t'es partante pour une expérience inédite ? "
    Elle hésite ma Boug':
    - Ça dépend quelle expérience.
    - Je passe te chercher et on va dîner dans le coin"

    Je gare ma caisse devant le portail avec une demie-heure de retard sur l'heure de l'apéro. Une heure plus tard, après avoir, à la faveur de quelques ralentisseurs, pu mesurer l'assise un peu "dure" de la Bluecar, nous voilà sur le parking d'un restaurant de poissons. Boug' mitraille mon visage au-dessus du slogan "Libre comme l'air", qui dans ma tête résonne comme une promesse. Si seulement !

    autolib'

    22h30, je la dépose chez elle et reprend l'autoroute après avoir réservé une place à la station qui se trouve littéralement au coin de ma rue.

    "Vous avez 90 minutes pour rejoindre cette station; l'emplacement n°2 vous est réservé" me confirme le jeune homme que j'appelle. 20/20 le service client Autolib' !

    Absolument séduite par cet essai, j'appelle mon frère pour lui en vanter les mérites. Arrivée à destination, le témoin de charge de la batterie indique encore 40% d'autonomie après 100 kms de route.

    Je gare la voiture sur la place n°2, la rebranche, la verrouille et me dirige vers chez moi. Mon téléphone bipe "Merci d'avoir choisi Autolib. Votre location a duré 468 minutes pour un montant de 121.27 EUR."

    Je relis le message. 121.27 EUR ??? Qu'est ce qu'ils me chantent, Autolib', j'ai pris l'otpion à 10€, moi !
    Je commence à composer le n° du service client et me ravise. C'est gratuit d'un fixe, je vais d'abord vérifier sur internet que je ne me suis pas planté et j'appellerai de chez moi. Sur internet, je retrouve l'offre abonnement 24h. J'appelle. La jeune femme m'apprend que les 10€ sont le tarif de l'abonnement, mais qu'à cela il faut ajouter un coût de location à la demie-heure, "que je retrouve à gauche, sur la page". Je proteste sur le manque de clarté du site, dis même que j'ai les boules. "On vous l'a indiqué lors de l'abonnement". Peut-être, mais ça devait être quand je n'entendais rien, justement. C'est le moment que choisit ma box pour s'éteindre et mettre fin à mes jérémiades. Et là, contrairement aux autres fois, personne ne me rappelle. Je raccroche, résignée, imaginant déjà la tête de Boug' et de JM quand je vais leur raconter ma dernière mésaventure. Entre nous, je trouve que je les accumule un peu en ce moment.

    Sur gmail, un ami est le premier témoin de mon nouvel épisode des malheurs de Sophie. Il me trouve pétillante et rigolote, tu m'étonnes. On ne s'enuie pas avec moi, j'en ai toujours une bonne à raconter. Je préfère en rire, de toute façon je l'ai dans le cul, Lulu, mais j'aurais préféré claquer 120€ de lingerie plutôt qu'en aller-retour vers Evry  !

    En écrivant ce billet, je me remémore en mode aigre-doux le séduisant slogan affiché sur la portière de la Bluecar : "Libre comme l'air" ... mais surtout fauchée comme les blés !

  • Week-end à thème : les fesses à l'air

    J'ai pourtant réalisé ce rêve, chanté par Dutronc, il y a quelques années !

    Ce week-end chez Gi a été très riche en émotions. Certaines que je tairai, par pudeur, d'autres que je me fais une joie de partager. Les malheurs de Fiso, ça faisait longtemps, non ? Ben vous allez être servis, les amis !

    Samedi, on rentre de courses, Gi et moi. J'ai dévalisé la Migros en fondue Moit-Moit. C'est que je connais quelques adeptes de fromage ...

    Lorsque l'ascenseur s'ouvre, au rez de chaussée, une femme élégante l'occupe, avec son chariot Ikéa. "Je vous le renvoie" dit-elle.
    - C'est ma voisine, commente Gi lorsque la porte se referme. Elle est charmante mais elle a 2 chiens absolument insupportables qui t'aboient dessus furieusement, ils sont très agressifs, je ne suis pas rassurée quand je les croise."
    Nous montons dans l'ascenseur tout en nous épanchant sur notre peu d'amour pour les chiens, sales et bêtes (ça c'est de moi).

    Sur son palier, la porte de l'appartement de la voisine est grande ouverte. Un chien apparaît, un colley miniaturisé genre Lassie. "Tiens, quand on parle du loup ..." je lâche.
    Il nous accompagne tranquillement jusqu'à la porte. Et puis, alors que Gi s'apprête à enclencher la clé dans la serrure, nous entendons une course effrénée et des aboiements furieux dans notre dos. Pas le temps de dire ouf, un des chiens me saute dessus. Leur maîtresse accourt, leur hurle dessus.

    C'est alors que passant la main sur mon cul, je sens ma peau. J'ai une jolie déchirure à angle droit, bien nette. Cet enfoiré a craqué mon futal ! Et à travers le tissu, le sang perle. Non seulement le sale cabot m'a niqué mon fut' mais en plus il m'a niaqué la fesse !

    La voisine se répand en excuses, promet de me rembourser le pantalon que je vais devoir acheter. Gi m'applique une compresse badigeonnée de désinfectant sur la fesse. J'ai échappé à l'ablation, mais de justesse. "Ça nous apprendra à avoir dit du mal d'eux" concluons-nous.

    Quelques heures plus tard, dans un hamam, ce constat se répète. Alors que Gi me raconte, en chuchotant, cette fois où une bonne femme les a engueulées, elle et M., et dénoncé à la direction, nous nous faisons pourrir par une mégère qui a le culot de nous sortir que "se shampouiner ça fait du bruit". Et de deux.

    Le lendemain soir, un homme vient me chercher chez Gi. Lorsque je monte dans la confortable BM, j'entend "Crac !". Je glousse et me cache le visage dans les mains "Oh p'tain ! J'y crois pas à ce qu'il m'arrive !!! C'est pas vrai, mais j'ai la poisse ce week-end !!!
    Il se marre "Quoi ? T'as craqué ton pantalon ?"
    Bingo. Et pas qu'un peu. J'ai littéralement le cul à l'air. Je m'extirpe de la voiture après avoir noué mon blouson autour de ma taille et me change fissa.

    Résultat des courses : partie avec deux pantalons et une robe, je suis rentrée avec ... une robe.

  • The Shining, au pied des Pyrénées

    Ma filleule est arrivée très en avance à l'aéroport : 6 heures pour un vol à 7h20. Je me pointe, grand seigneur, à 6h35. En porte 3, je ne vois pas sa jolie frimousse. Je l'appelle :
    " Tu es où ?"
    - Ben, porte 2 !
    - Oui, ma chérie, mais nous on part de la porte 3 !

    Elle me rejoint. En cuissardes. Je la charrie :
    " Toi, tu as la tenue adéquate pour prendre l'avion "

    Aux rayons X, elle tire à 2 mains sur ses cuissardes pour les enlever (oumpfffff ! ) Sur une jambe, la voilà qui devient toute rouge.
    Je sors de mon sac la pochette transparente qui contient tous mes produits liquides. Elle a oublié d'en faire autant et a droit au palpage. Ca y est, la voilà qui bougonne. On va se marrer.

    Le soir, on rejoint notre hôtel. Habituellement, je choisis moi-même mes hôtels mais là, je n'en ai pas eu le temps et ai laissé ce soin à l'assistante du service.
    Notre hotel est une longue bâtisse sombre, en contrebas. Nous garons notre veau sur un parking non éclairé.
    " Purée, c'est le genre d'hôtel lugubre où un chien te saute dessus dès que tu passes la porte d'entrée" dit ma filleule.

     Je pousse la porte d'entrée, un ridicule roquet se jette dans mes jambes en aboyant furieusement La port est tellement étroite que je reste coincée dedans, chargée de mes trois sacs. Crise de fou-rire avec la filleule. La patronne vient à notre rencontre et rabroue le roquet, visiblement vexée.

    "La piscine est chaufée ?" je demande.
    - Oui, mais il n'y a pas de lumière.
    - Ah bon ? On nage dans le noir alors ?" demande ma filleule.
    - Oui, désolée, la lumière est HS.
    Ma filleule charrie à voix basse "Oups ! Pardon monsieur !"

    "On va se claquer dans le jacuzzi ?" propose ma filleule. Tu m'étonnes, j'en rêve, après une journée dans une salle glaciale.

    Quand je passe la chercher et qu'elle ouvre la porte de sa chambre, je suis pliée. Vla le spectacle ! La filleule en bas de pyjama et en cuissardes ! Et sexy en plus !

    Le jacuzzi se trouve au sous-sol où règne un silence de mort, dans une salle glauque. Ma filleule s'évertue à retirer ses cuissardes (oumpffff ! )
    " Tu imagines si un pervers entre ? demande ma filleule, plongée jusqu'au menton dans l'eau qui n'est pas chaude. C'est clair que d'ici que quelqu'un nous entende ....

    Après 30 minutes à attendre, en vain, que l'eau bouillonnante chauffe, on sort du jacuzzi et on se rhabille en 30 secondes chrono, vu qu'on est aussi gelées qu'en y entrant. Sauf ma filleule qui galère pour remettre ses cuissardes (oumpffffff !)

    J'ouvre la porte du hamam, d'où s'échappent des volutes de vapeur.
    " Et si on allait au hamam ?" je demande à ma filleule, qui a enfin réussi à enfiler ses cuissardes.
    (oumpffffff ! ah ouais, on va se claquer dans le hamam !)

    Une heure plus tard, nous pénétrons dans le "restaurant". A une table ronde, 5 paires d'yeux nous dévisagent. A une autre, un couple mange en silence. Ambiance the Shining. On s'attend à voir débouler Jack Nicholson avec son couteau de derrière la porte de la cuisine.

    " Vous proposez quoi en soirée-étape ?"
    - Sauté de porc, répond la serveuse qui a l'air aussi heureuse d'être là que les clients.
    - On peut voir la carte ?
    - Ah mais y'a pas de carte.
    - Ah, donc on a le choix entre sauté de porc et sauté de porc ?

    Finalement, on a réussi à négocier une escalope de dinde grillée. Accompagnée de l'équivalent de deux cuillerées de riz détrempé. Ma filleule mord dans un pain gris et caoutchouteux.

    Quand je monte me coucher, un bourdonnement gâche le silence des montagnes pyrénéennes. Tiens, ça faisait longtemps que je ne m'étais pas fait un hôtel de merde.