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Les malheurs de Sophie - Page 6

  • Peurs enfantines

    lapin blanc.jpg"Toi, Fiso, t'es le lapin blanc d'Alice au pays des merveilles. En r'tard, en r'tard, j'ai rendez-vous quelque part..."

    C'est ce qu'a répondu mon frère en se marrant, quand je me suis écrié l'autre jour, après avoir jeté un coup d'oeil à ma montre  "Woh, putain, chuis à la bourre!" 

    J'ai ri aussi, essayant de me souvenir de ce personnage. Je l'avais lu si souvent, ce conte ! Et soudain, je soupire et me souviens ... "Woh la la, me parle pas de ce bouquin, ça me faisait flipper quand j'étais petite!" Au souvenir du livre cartonné et coloré, j'ai soudain ressenti un malaise. Je me suis même demandé l'espace d'un instant, si le lapin blanc et sa montre n'y était pas pour quelque chose dans mes retards légendaires. "Alice au pays des merveillles", ça m'angoissait. C'était le pays de la folie et des cauchemars, pour moi. Je n'y comprenais rien et j'étais horrifiée par les personnage allumés que croisait Alice et les phénomènes étranges qui apparaissaient à chaque fois qu'elle mangeait quelque chose. Et aujourd'hui, je lis chez Mag un commentaire de Monsieur Poireau - dont c'est l'anniversaire aujourd'hui - qui semble partager mon avis. Je n'aimais pas ce conte mais j'y revenais à chaque fois.

    Un autre livre "pour enfants" m'a traumatisée. Plus tard, en Allemagne, sur les conseils de ma mère, j'ai dévoré avidement les livres de Sophie Rostopchine ou madame la comtesse de Ségur. Ca m'a fait drôle, d'ailleurs quand, des années plus tard, à la faveur d'un séjour chez une amie bretonne, je me suis retrouvée devant sa tombe, dans le cimetière de Pluneret. Les livres de la comtesse, je les trouvais plus cruels que drôles. Je n'y aimais pas la sévérité et la violence des adultes qui "battaient" les enfants. J'ai lu "Les malheurs de Sophie", bien sûr, dont je me sentais solidaire non parce que je faisais beaucoup de bêtises (j'étais une petite fille très sage) mais parce que j'étais maladroite et godiche, comme elle. J'aimais beaucoup ces livres. Jusqu'au jour ou je me suis plongée dans "Les vacances" et que j'ai lu un passage qui racontent que des voyageurs, passant la nuit dans une auberge, avaient découvert un cadavre sous leur lit. Pendant des mois ensuite (peut-être même des années tant ce souvenir est vivace dans ma mémoire), chaque soir avant d'éteindre la lampe de chevet en macramé rose qui trônait sur ma table de nuit, je respirais fort, le coeur battant, avant de regarder sous mon lit si un mort n'y était pas.

    Et vous, vous avez des souvenirs de lectures d'enfants qui vous ont fait peur ?

  • Qu'est ce que je fous là ?

    La musique assourdissante, la chaleur, le bord de l'eau. Tout le monde s'applique à faire semblant d'être heureux dans cette ville en carton pâte ou hôtels, fast-food et bars à bière s'alignent. Je ne suis jamais allée à Ibiza en haute saison, mais j'imagine que ça ressemble à ça. Les anglaises éméchées, à moitié à poil, se donnent en spectacle debout sur les tables, les serveurs font semblant de trouver ça drôle, plus elles boivent, plus ils ramassent. Moi je me demande ce que je fous là, et surtout avec toi. Je me traîne un cafard monstrueux et te jette des coups d'oeil haineux. Toi, pauvre con, les mains dans les poches, un sourire béat sur les lèvres, je te mettrais des baffes. Comment peut-on être aussi étranger à ce qui se passe autour de soi ? Je n'ai qu'une envie, me tirer, te planter là, avec ton air de fils à maman, tes guides touristiques à la con, ton sac à dos de gamin attardé, tes photos mitraillées sur lesquelles je refuse toujours de poser. Tu proposes de boire un verre et me désigne un pub irlandais. T'es vraiment trop con. Le seul endroit ou il ne fallait pas m'emmener ce soir. Je commande une Guinness bien sûr. Je ne décroche pas un mot, mes lèvres sont serrées, le breuvage noir a noyé le vert de mes yeux et toi, tu as toujours cet air placide d'abruti qui ne capte rien. A notre droite, 2 couples d'anglais. Une brune, la quarantaine, sûrement tombée d'un charter en provenance direct de "Manchesta", brûlée aux UV, vulgaire, bourrée.

    Tout à coup, à la techno succède "Dirty ol'town". Une boule au creux du plexus et les larmes qui montent lentement. Ben comme ça au moins, tu me foutras la paix. Je chiale dans ma Guinness et le sel de mes larmes rajoute à son amertume. "Ca a pas l'air d'aller" tu dis. Sans blague ? Putain, quel esprit d'observation ! Je te réponds même pas. Je ne suis plus là, dans ce bar minable. Je suis dans une bulle qui me transporte dans le Connemara, dans un pub surplombant les lacs, ou je passe l'après-midi à jouer aux fléchettes.

    L'anglaise siliconée entreprend de danser et essaie de sautiller. Pitoyable, elle manque de se casser la gueule. Ca la fait rire, elle me regarde, je lui souris, elle est pas méchante cette femme, c'est mon chagrin qui m'étouffe ce soir et me rend haineuse. J'ai envie de lui dire "Vous avez pas la moitié de la classe des irlandaises, laisse-tomber, aller cuver".

    Je ne me suis jamais sentie, de ma vie, aussi peu à ma place. Je te regarde et je dis "Bon, écoute, je vais pas jouer la mascarade plus longtemps, je passe à l'hôtel, je prends mes affaires et je continue seule."

    Tu bafouilles, et nos belles vacances en amoureux ? Ah ben oui, toi qui voulais ramener des photos à tes potes ...Je suis pas amoureuse, voilà, je te l'avais bien dit que je voulais pas prendre des photos de nous deux. Tu vois pas que depuis le début, je suis dans mon coin, c'est pas moi ça, demande aux autres. Y'a pas de nous deux, c'était une erreur, ça aurait jamais dû durer aussi longtemps. J'ai cru qu'être avec toi c'était mieux qu'être seule, mais je me suis jamais sentie aussi seule que depuis que je marche à côté de toi.

    free music
  • Mon cheval est mort

    Ben voilà ... Ce soir je suis en deuil. On m'a piqué mon vélo, la prunelle de mes yeux, mon plus fidèle compagnon depuis 4 ans !!!

    J'y croyais pas quand je suis sortie de la piscine, à 19h45 ... Et puis, j'ai ramassé mon casque sur le trottoir avec mon antivol coupé enroulé dedans. La misère, vous auriez vu ma tête ! Comment j'allais rentrer chez moi, un jour de grève des transports ?

    J'ai appelé O. qui n'y croyais pas. J'ai rejoint les maréchaux et ai commencé à faire du stop, comme une pov' malheureuse, toute dépitée avec mon casque à la main (et mes munsters coulants dans le sac, je vous le rapelle, cf. billet précédent).

    Un jeune m'a prise en stop tout de suite et m'a déposée porte d'Italie. J'ai même pas attendu 3 minutes pour qu'un autre m'emmène jusqu'au stade Pierre de Coubertin. Et puis, là, une femme m'a récupérée pour me déposer au coin de ma rue. Dans mon malheur, j'ai eu de la chance. Arrivée à la maison, je me suis fait plaindre par mon coloc' et ses 2 potes, dont Mac qui m'a proposé direct de me prêter le vélo de sa meuf. J'ai rappelé O. pour le rassurer comme quoi j'étais à bon port, appelé ma quinqua pour qu'elle passe me chercher demain matin et appelé Nico pour lui dire que la soirée Beaujolais était compromise pour moi. Il m'a passé Jacky, le gros Loïc, M. Jean qui m'ont tous présenté leurs condoléances. Heureusement que les copains sont là !

  • Ca ira mieux demain

    Grosse boule dans la gorge dimanche dernier à la sortie du magnifique et très émouvant "Ensemble c'est tout". Regret de ne pas avoir une grand-mère à câliner, dont j'aurais caressé les cheveux fins et embrassé avec délicatesse les joues satinées. Sensation de n'être pas au bon endroit, de ne pas vivre ce qui a un sens. Larmes qui coulent en silence sous les mots tendres d'Ima.

    Au travail, enfermée dans mon bureau. Colère résignée contre mon collaborateur qui s'évertue à se mettre tout le monde à dos. Tant pis pour lui. Découragement devant la mine sombre de mon nouveau boss qui perd déjà son enthousiasme. Il commence à comprendre que le bien-être des salariés ne fait pas partie des préoccupations de la boîte.

    Sur mon vélo, lundi, une camionnette tente de me renverser. Pour rire. Y'en a qui prennent du plaisir comme ils peuvent. Vendredi, la mort me frôle. Il n'a même pas freiné. En état de choc. Envie de frapper. Qu'aurais-je laissé derrière moi si la voiture m'avait fauchée ?   

    Fiso qui rit, Fiso qui pleure. Trop euphorique pour être honnête. Qui pleure de rire entre deux commentaires salaces quand Honey Bunny lui parle de son informaticien sexy. Qui saute à en perdre le souffle sur "Clap your hands say yeah" avec Lilybou. Qui a les yeux mouillés en lisant Rony, coeur noble et meurtri, qui invite à entrer dans sa grotte.

    "Say goodbye to the world you thought you lived in".

    Conseil à suivre. Bientôt.

     

  • Parait que ça porte chance

    Je vous avais épargné les galères rigolotes qui me sont arrivées récemment mais la dernière aujourd'hui me donne envie de vous faire rire des malheurs de Fiso. La série a commencé samedi dernier lorsqu'une heure avant de partir pour Avignon, j'enfile le pantalon noir que j'ai acheté récemment et que j'adore. Sentant un drôle de courant d'air à un endroit assez incongru de ma généreuse plastique, je me retourne et constate avec horreur que j'ai le fessier à l'air. Hé oui, un malheureux passage en machine a eu raison de la couture de mon futal. Pas le choix, je mets une robe et la première chose que je fais en arrivant à Avignon est de me ruer dans un magasin Leclerc pour acheter du fil et une aiguille. Ceux qui connaissent mes talents de couturière comprendront sans peine pourquoi j'ai passé le reste du week-end avec des pulls longs. Depuis, mon cordonnier a récupéré le boulot.

    Ma deuxième galère, c'était mercredi soir lorsque je me rendis chez la cousine d'Hervé, au demeurant charmante (normal, c'est une Sophie) pour y retrouver mon ami Hervé et son fiston que je n'ai pas vu depuis ... 3 ans ! Après une bonne tartiflette, je lie amitié avec le lapin nain, Caramel, qui est tout doux. Je le prend dans mes bras, le cale au chaud entre mes monts et merveilles et l'emmène au salon pour un câlin poussé devant le feu de cheminée. Tout à coup, je ressens une chaleur bienfaisante. Non, ce n'était pas le feu de cheminée mais Caramel qui s'était liquéfié à mon contact. Ca donnait à peu près ça ...

    medium_Caramel.jpg

    Ce midi, alors que je vais chercher un poulet rôti chez mon boucher hallal, j'entend un gros splash. Incrédule, je constate avec horreur qu'un de ces .... de pigeons parisiens au cul radioactif m'a lâché une immonde fiente vert fluo sur l'épaule. Il me semble que c'est Mère Mi qui parlait de ça il y a peu, merci Mère Mi, tu m'as porté la poisse. Par chance, mon épicier a du sopalin pour que j'essuie tout ça. Il est vraiment gentil mon épicier, il me dit avec un grand sourire que le pigeon m'a trouvé trop belle. Un ancien qui est dans la boutique m'assure que la chance est avec moi. Comme dit Estebandido, mon coloc, j'aurais pu lui répondre "je vais te chier dessus, on verra si t'as de la chance". Bon quart d'heure de rigolade avec Estebandido qui s'est fait éclabousser au passage. Je vous le dis, amis de province, les pigeons parisiens, c'est du moisi 10 ans d'âge !