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Les malheurs de Sophie - Page 5

  • Me faire ça, à moi !

    Je bouffe souvent – mais pas toujours - dans de supers endroits. Il y a peu, j’étais en Touraine, région réputée pour sa gastronomie. Il neigeait. Je débarque le premier jour dans une salle de réunion non chauffée. Je frissonne, je passe la journée à éternuer, je peste « Et merde, je vais tomber malade avec leurs conneries ! ». Ça m’énerve d’autant plus que j’ai réussi à ne pas tomber malade de tout l’hiver, même en me baladant en maillot de bain par -7 degrés. L’heure du déjeuner approche, pause bienvenue car je me suis réveillée aux aurores. L’occasion de me réchauffer et de reprendre des forces. Habituellement, je déjeune à l’extérieur et propose à mes stagiaires de m’accompagner. Ce jour-là, je posai la question habituelle « Est-ce que vous venez déjeuner avec nous ou est-ce que vous rentrez chez vous ? ». « On déjeune avec vous, le directeur a tout prévu », me répondent-elles.

    « Le directeur a tout prévu », ça veut dire qu’on mange sur place. Bon, déjà, manger dans une salle de réunion me plaît moyen. J’ai besoin de voir un peu la lumière du jour, moi.  

    Aux alentours de midi, un gugusse passe la tête par la porte et dit « Les plateaux-repas sont au frigo ». Au frigo ?! (Je vous rappelle qu’il neigeait). Je redoute le pire. J’avais raison. Peu après, la responsable pose sur la table de la salle des plateaux-repas. A l’intérieur, 2 tranches de jambon, une salade piémontaise (enfin, un vague mélange de légumes imbibés de mayonnaise), un paquet de chips et un yaourt aux fruits. Ceux qui me connaissent peuvent imaginer la tronche que j’ai tirée. Je n’aime pas manger froid, et encore moins quand il neige. Une semaine qui commence avec un plateau industriel de pique-nique est une mauvaise semaine. Celle-là fut une semaine de merde.

    Le soir, on a mangé dans un restaurant dégueulasse et j’ai bossé sur le programme de la journée suivante jusqu’à 1 heure du matin. Le lendemain, au petit déj’, mon collègue, livide, m’apprend qu’il a passé la nuit la tête plongée dans la cuvette des chiottes et qu’il a failli frapper à ma porte en pleine nuit (ç’aurait pas été une mauvaise idée, entre nous). De mon côté, comme prévu après m’être gelé la veille dans leur salle de merde, j’ai le pif comme une pastèque et je passe la journée à parler du nez. Le midi, on nous a resservi les mêmes plateaux-repas (si, si, le jambon, la piémontaise, les chips, tout y était). Le soir, de rage, j’ai cassé les pattes arrières à un cochon de lait rôti au restaurant Porto Fino, près de Chambray les Tours avant de bosser encore jusqu’à minuit.

    Le mercredi soir, quand mon pote Hervé est venu me chercher à l’hôtel pour m’emmener bouffer à Tours, j’étais proche de la dépression nerveuse (j’exagère à peine). Sur la route, j’ai vidé mon sac, il riait, moi pas, et puis je me suis détendue. On a mangé dans un restaurant du vieux Tours, ensuite on s’est baladés autour de la place Plumereau avant de rentrer.  Ça m’a fait un bien fou de le voir. Du coup, une fois rentrée à Paris, j’ai fini la semaine en allant au resto tous les soirs.

  • Le jour où ça a failli ...

    C’était il y a 4 ans.

    A l’époque, je bossais au rez-de-chaussée, au bout d’un couloir triste éclairé aux néons. A côté de moi, de l’autre côté de la baie vitrée, ma boss qui ne perdait pas une miette de mes faits et gestes (l’inverse était surtout vrai puisqu’elle me tournait le dos) et dans le bureau voisin, JJ et L., les Mac Gyver du bâtiment, responsables de la sécurité et de la maintenance.

    Un matin où ma boss était absente et m’avait donné quelques dossiers à gérer pour elle, je m’installe face à son assistante pour bosser. Une fille qui est tombée en dépression peu de temps après et qu’on n’a jamais revue. Ma boss avait le chic pour faire tomber ses collaborateurs dans la dépression … 

    Donc, nous bossons. La veille, j’étais allée faire les soldes. J. me demande ce que j’ai acheté de beau, je lui réponds que je me suis lâchée sur la lingerie, un de mes péchés mignons (pas très original pour une femme, j’avoue).

    Elle demande de lui décrire mes achats, ce que je fais, et puisque j’en porte justement un sur moi et que nous sommes seules, je tourne la tête à droite, à gauche, pas de L. ni JJ à l’horizon, je me lève, soulève mon pull et lui montre mon dernier achat.

    Nous nous remettons au travail, un moment se passe.

    Ce n’est qu’une heure plus tard que levant la tête pour réfléchir, mon regard avise une caméra dans le couloir, pointée droit sur moi. J’avale ma salive.

    « Heu …J., y’a une caméra en face de moi, tu sais si elle fonctionne ? »

    Elle se retourne, éclate de rire : « Oh, putain, t’es dans la merde ! »

    J’appelle L. et lui demande, le plus innocemment possible, si la caméra qui se trouve dans le couloir de notre service fonctionne.

    « Ben ouais, pourquoi ? »

    « Non, non, comme ça »

    « Toi, ma vieille, t’as encore fait une connerie … Ma parole, ce soir à 17 heures, je me visionne le film »

    Je lui raconte ma mésaventure, il est hilare. Moi aussi.

    Le soir, à 17h, L. et moi nous plantons devant l’écran de sécurité. Il visionne la bande. Et peste. « T’as de la chance ma vieille »

    En effet, sur le film, on me voit me lever, le film se coupe quelques secondes (LES quelques secondes) et je me rassieds.

    Depuis, cette anecdote me suit.

    Et pour une raison qui m'échappe, lorsque notre siège social a déménagé, L. a équipé le bâtiment de caméras qui filment en continu.

  • Un dîner avec Karim (2)

    Karim m’explique qu’il est venu à la réception de l’hôtel, demandé qu’on appelle notre chambre mais qu’il n’y avait personne répondant à nos prénoms. Il a insisté, demandé au réceptionniste de chercher dans quelle chambre se trouvaient les deux françaises arrivés le soir même mais l’autre a commencé à devenir méfiant et peu coopératif. Après avoir attendu une heure dans le hall, Karim a commencé à soupçonner que nous lui ayons volontairement donné un faux numéro de chambre, peut-être même un faux hôtel et il est reparti chez lui.

    Il me redemande alors le n° de la chambre et c’est là que je réalise que le numéro noté sur le téléphone n’est pas le même que celui inscrit sur la porte. Bien sûr, quand il s’est excusé de nous avoir fait attendre, je me suis écrié dans cet élan de spontanéité qui me caractérise : »Oh, t’inquiètes pas, on dormait ! »  

     

    Je ne sais plus si nous nous sommes finalement vu ce soir-là ou si la rencontre a été remise au lendemain. Toujours est-il que nous avons passé une bonne partie de notre séjour avec Karim et un de ses amis, charmant, d’origine suisse.

     « Oh les nulles, tu te rends compte, y’a un super beau mec qui poiraute une heure en bas pendant qu’on pionce ! » Ce soir-là, Esperanza et moi avons beaucoup ri de notre mésaventure. En ce qui me concerne, ce n’était pas la dernière …

    (à suivre ...)

    brune endormie.jpg
  • Saut en hauteur

    Marceau sein.jpgJ’avais laissé mon vélo dans le parking de la société hier soir. Pas le courage, après 2 nuits quasi-blanches, de pédaler contre le vent qui agitait violemment les arbres sur le parvis.

    Ce matin, donc, je descend du tramway et je vois mon bus me démarrer sous le nez. J’agite les bras désespérément pour qu’il m’attende – ce qu’il fait - et pique un sprint (en talons et jupe mais ça, je suis habituée).

    Et là, en pleine course, mon sein droit s’élance lui aussi, fait une échappée remarquable et passe par-dessus la dentelle.

    Je suis montée dans le bus, comme si de rien n’était, et ai remercié le chauffeur de m’avoir attendue. Ce n’est qu’une fois assise que j’ai remis le fourbe à sa place.

    [ne jamais courir ou te pencher quand tu portes un balconnet, Fiso, tu devrais le savoir pourtant…]

  • 1 chatte ça va, 3 chattes ...

    chat griffe.jpgDepuis 15 jours, je garde les 2 chattes de ma copine Claire. J'adore les chats, y'en a pratiquement toujours eu chez mes parents. Aujourd'hui ils coulent une retraite verdoyante chez 3 chats fort sympathiques. Ben oui, tout le monde sait que quand on a un chat chez soi, on vit chez lui et pas l'inverse. Bref. Il y a peu, je disais à mon copain Lancelot qui lui est allergique aux chats, que je n'aimais pas les chiens. C'est vrai. Je trouve ça dégueulasse. C'est peut-être dû au fait que les chiens que j'ai croisés dans ma famille étaient traités comme des êtres humains, ce qui non seulement me choque terriblement, mais en plus me dégoûte quand ledit chien entreprend de me rouler une pelle. ou de farfouiller sous mes jupes. Pour revenir aux matous, s'il y a bien un truc que je trouve cruel, c'est d'avoir un chat en appartement. Ce beau félin indépendant est un chasseur qui est heureux quand il gambade dans les herbes folles à la poursuite d'un mulot. Je n'ai donc jamais eu de chat chez moi. Mais j'ai proposé à Claire, qui a souvent les fesses en l'air (comme dans la chanson de Dutronc) de les lui garder si un jour elle devait s'absenter. Lilou et Lula sont 2 soeurs câlines et drôles. Rien à voir avec le chat dépressif du mec de ma soeur. Mais.

    Jour 1 : Claire dépose 2 tas de poils miaulant à l'affreux chez moi. Les adieux déchirants durent 15 minutes. Je me retiens de rire devant les "mes moumounettes, mes bichounettes" et autres fifilles à sa maman. Faut dire quand je suis chez mes parents, je ne fais pas plus intellectuel dans l'échange humano-félin. Je me vois rebaptisée d'un ragoûtant "Tata Sophie" et les deux frangines sont priées d'être gentilles avec moi. Ca promet. Une fois seules, je leur installe la litière, les bols d'eau et de croquettes dans la cuisine. Elles passent la journée dans le placard de l'entrée et sortent pile poil au moment ou le match de foot commence. On le regarde donc en famille, les demoiselles refusant poliment un magnum amandes. Le soir venu, je laisse la porte de ma chambre ouverte, histoire qu'elles se sentent moins seules. Lorsque l'aube pointe, je suis tirée de mon sommeil par une cavalcade effrénée. Ca court et ça bondit de tous les côtés là-dedans, salon, chambre, cuisine. Excédée, je bondis moi aussi et les vire de ma chambre illico. Désormais, on ne dormira plus ensemble.

    Jour 2 : Non, vraiment, je n'arriverai pas à savourer mes tartines confiturées aux figues blanches en ayant sous le nez la litiière odorante des boules de poils. Allez hop, sur le balcon, la litière ! Je cherche longtemps Lula. Aurait-elle sauté par la fenêtre, à la recherche de sa maîtresse,, ignorant que celle-ci se trouvait dans les airs ? Non, la garce a réussi à se faufiler sous la housse de ma penderie et à se hisser sur une pile de fringues. Je brandis, dépitée, la jupe couverte de poils que je comptais mettre ce jour-là. Je considère d'un air rêveusement sadique des bandes de cires froides oubliées au fond d'un tiroir... et leur interdis l'accès à ma chambre pour la suite du séjour.

    chat sans poils.jpg

    Jour 3 : Je surprend la petite sur MA chaise longue en cuir noire a laquelle je tiens COMME A LA PRUNELLE DE MES YEUX BORDEL ! Je suffoque et saisie d'une vision cauchemardesque, soulève le plaid dont je l'ai recouverte. AAAAARGGGGHHHH ! Le côté de la chaise longue est griffé ! Que dis-je ? Lacéré, oui ! Ca y est, ma journée est gâchée, ma vie foutue, notre amour humano-félin mort à jamais. Pas ma chaise longue !! Je'essaie de relativiser en me disant que d'abord ce n'est que du matériel (ouais, mais bon) et que ce n'est pas visible car sur le côté de la chaise longue (oui, mais la prochaine fois??) J'appelle Claire qui est quelque part entre la Corse et la Martinique et la voix brisée, lui annonce qu'à la prochaine griffure, je devrai arracher les pattes rendre les chattes à son ex. Elle est morfondue. "Quand tu les chopes, tu les grondes ou tu leur mets une tape, elle ne le feront plus". Encore faudrait-il que je sois souvent chez moi ..."Bah, ce sont des chats, hein ..." lui dis-je. Et je pense "P'tain, encore 15 jours ! Plus jamais !"

    Jour 11 (aujourd'hui) : Ce matin, au lever, je constate avec inquiétude que mon coloc' a eu la mauvaise idée de virer sa guitare que j'avais mise en rempart anti-chats sur la chaise longue en cuir. Bilan : dossier lacéré. Je mets une tape sur le cul poilu de Lula quand elle s'avise d'y retourner. Oh!91 arrive pour boire le thé, il est allergique lui aussi, alors je passe un coup d'aspirateur vite fait et nettoie la terre des plantes en pot répandue sur le parquet (Lilou adore tasser la terre de mes plantes en pot, de ses petits coussinets délicats, qu'elle essuie ensuite sur la couette de mon colc'). Lula, quand à elle, a du se convertir à l'islam vu qu'elle fait ses ablutions après chaque passage à la litière et se nettoie les pattes dans le bol d'eau (mais ne les essuie pas, bien sûr, ce serait trop beau). 

    Inutile de vous le redire, les chats chez moi, c'est FI-NI. En plus, mes potes sont allergiques.