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Pensée du jour - Page 3

  • Mission parfum

    Ça m'a prise comme une envie de pisser, comme dirait l'autre. Il y a quelques semaines, une envie de parfum, sans doute initiée par ma nouvelle coupe courte qui réclame, par ailleurs, de mettre l'accent sur ma féminité. Les parfums et moi, c'est comme les sites de rencontre : des périodes on mais surtout des périodes off. Depuis des mois, je n'en portais plus, ou épisodiquement, sans passion.

    Mon tout premier parfum, ça a été "Panthère" de Cartier. J'aimais son nom plus que son odeur. Puis un jour à Roissy, séduite par le sillage d'une très élégante brune, j'ai porté "L'air du temps" de Nina Ricci. Mais je n'étais pas une brune d'âge mûr.
    La vingtaine toute fraîche, je suis tombée totalement dingue du parfum d'un de mes collègues, charmant de surcroît, et j'ai commencé à porter des parfums d'homme. C'était "Le 3ème homme de Caron" et si j'ai trouvé sa lavande trop fraiche pour moi, je le reconnais instantanément sur un homme et alors ... je lui saute au cou. J'affectionne les parfums Caron et ai offert autrefois le très bel "Anarchiste", aux notes boisées et musquées, à mon petit frère.

    Anarchiste.jpg

    En Irlande, j'ai porté "Angel", assez longtemps d'ailleurs, et puis j'en ai eu marre de le sentir sur tout le monde.
    Ensuite j'ai eu une brève aventure avec l'Eau des Merveilles d'Hermès.
    Avec l'âge, je suis devenue plus fidèle et j'ai acheté plusieurs flacons d'Amour de Kenzo. Et je suis revenue à mes amours masculines avec la Cologne de Mugler dont j'aimais la fraîcheur acidulée.J'ai navigué de l'un à l'autre au fil des humeurs.

    Mon amie Esperanza avait suggéré le musc pour rappeler aux hommes qui verraient ma nuque courte que je suis une femme. J'ai ainsi testé "Musc" de Narciso Rodriguez mais n'ai pas été convaincue. J'ai donc profité de mes dernières vacances pour me donner une nouvelle mission : me trouver un parfum, et si possible LE parfum. Pour m'aider, j'ai fait plusieurs tests sur internet qui tous ont amené à la même famille : les orientaux ambrés, et une liste impressionnante de parfums correspondants. Munie de celle-ci, j'allais donc hanter les Marionnaud, Séphora et autres temples olfactifs pour parfumer chaque jour ma peau jusqu'à ce que j'aie un coup de coeur.

    A Barcelone, j'ai profité des temps morts dans le duty-free pour sentir Poison de Dior (et toute la symphonie des Poison) et Opium d'YSL : trop forts pour moi.

    A Saint-Lazare, j'ai essayé Ange ou Démon de Givenchy, au nom si séduisant qui m'allait déjà comme un gant : beaucoup trop sucré. Loverdose de Diesel: il porte bien son nom, en ce qui me concerne.

    Sur le départ pour mon weekend pascal, je me suis arrêtée dans une parfumerie où craignant une mauvaise surprise de Tocade de Rochas, j'ai laissé la vendeuse me parfumer de Coco Noir de Chanel. La garce m'a littéralement arrosée de parfum, me faisant voyager dans un halo beaucoup trop capiteux et surtout la honte d'empester mes voisins. Si j'avais pu voyager sur le toit du train, je l'aurais fait.
    Cette expérience m'a confirmé que vraiment, je n'accroche pas avec les parfums Chanel et Dior. En revanche, j'ai été séduite par le doux Tocade sur mon poignet gauche.   

    Mardi, j'ai déposé au creux de mon décolleté, sur les poignets et derrière mes oreilles le sublime Ambre Sultan de Serge Lutens, que j'avais déjà approché. Le genre de fragrance androgyne dont je rêve, chaude et totalement addictive. J'ai passé le reste de la journée à flairer mes poignets.

    Le lendemain, sans complexes, j'ai attaqué les parfums rares (et chers). Au Printemps Haussmann, je suis allée me perdre dans les corners exclusifs et la vendeuse m'a parfumée de L'Eau d'Ambre Extrême

    d'Artisan Parfumeur. Vanillé, c'est le plus doux et classique des 3.

    Au comptoir de la maison Francis Kurkdjian, en petite joueuse j'ai laissé la vendeuse asperger une mouillette de papier de l'eau de parfum Absolue pour le soir, fragrance convoitée autant que crainte, dont j'avais lu qu'elle "sentait le cul". A défaut d'animalité, je lui ai surtout trouvé une forte odeur de sainteté avec l'encens, surprenant et mystérieux. Il faudra que je le laisse s'épanouir sur ma peau, pour vérifier s'il y est aussi présent. J'aime ce parfum mais je crains d'incomoder mon entourage.

    Habanita.jpgElle a aussi vaporisé la cologne d'Absolue, beaucoup plus doux et rond, qui me rappelle tout à fait les notes cuirées d'Habanita de Molinard, le parfum de Mamie Coco, dont je possède un flacon.

    Derrière un bloc noir se cachait une charmante blonde aux cheveux courts qui m'a fait une présentation passionnante des parfums Serge Lutens. Je me souviens de Gi profitant d'une visite parisienne pour aller se perdre dans sa maison, au jardin du Palais Royal. Enfin j'allais pouvoir flairer Muscs de Koublai Khan, parfum inspiré de ce tyran raffiné. "C'est un parfum animal, vous sentez la civette ?". Oh oui, je la sens !
    Elle m'aiguille aussi vers un autre parfum qui pourrait satisfaire mon désir d'ambre : Chergui, du nom de ce vent chaud marocain, une sublime liqueur d'un rouge grenat, plus sucré au prime abord. Je repars avec un échantillon pour le tester in vivo.

    Enfin, je pénètre dans le corner Hermès car il est un parfum qu'on ne trouve pas dans les parfumeries classiques : Ambre Narguilé, lui aussi sur la liste des parfums à tester. Elle en vaporise un lien de coton qu'elle noue autour de mon poignet. Fruité, la cannelle y est très présente et je le raye illico presto de mes rêves; pas question d'léoigner de moi ma Boug' qui déteste la cannelle. Elle me conseille aussi d'essayer le récent Ambre des Merveilles. Et puis, au fil des heures, le piquant de la cannelle d'Ambre Narguilé s'estompe et laisse la place à une odeur suave et douce. Ambre Narguilé est un parfum féminin mais aussi surprenant, dans un autre registre, que l'est Ambre Sultan. Il faudra que je l'essaie sur ma peau.

    Une amie doit me faire profiter d'une visite à la boutique Guerlain pour tester Instant Magic et Cuir Béluga, dont je crains la vanille, et aussi deux parfums masculins : Arsène Lupin Dandy et Arsène Lupin Voyou. Je n'ai pas l'odorat très perspicace, semble-t-il, mais je m'amuse bien de ces explorations sensorielles. Le site Olfathèque détaille avec simplicité et précision les familles olfactives et matières premières en notes de tête, coeur et fond de quantité de parfums, actuels et disparus. Et son moteur de recherche avancée permet de rechercher, par exemple, les parfums d'une marque donnée contenant une matière première donnée.

    Et vous, vous portez quoi ?

  • Parles à mon cul

    Cambrure.jpgPar le hasard des rebonds d'un commentaire à un autre, j'ai admiré cette photo postée sur la page Facebook d'une jeune femme que je ne connais pas.

    Curieuse de savoir si ce sublime verso était le sien, j'ai lu les commentaires. La demoiselle a quelques soucis de placement des virgules et du répondant. Elle s'appelle Sophie et elle n'a pas froid aux yeux mais ceux qui me connaissent le savent : je ne suis pas brune ;)

    Lui : Ca me dit quelque chose...
    Sophie : Pffff
    Lui : Visiblement, me suis gouré de porte. Je ne fais que passer et veux pas déranger.
    Sophie : t'as essayé celle d'à coté?
    Lui : Je dois avouer que j'ouvre pas mal de portes.
    Sophie : et tu ramones les cheminées aussi ? une spécialité non ?
    Lui : Certaines n'ont pas besoin, elles tirent parfaitement bien.
    Lui : Sophie, faut-il aller sur ce terrain et gâcher l'idée de cette superbe photo?...
    Sophie :mon commentaire rebondissait sur le tien ,à l'image de ce fessier ,la boucle est bouclée.
    Lui : Cette culotte mériterait de tomber à terre...
    Sophie : M'en fous c'est pas la mienne !!!
    Lui : Tu portes la culotte d'une autre?
    Sophie : non c'est pas moi ,comme quoi tu reconnais que dalle!!!
    Lui : En tout cas, c'est très ressemblant.
    Sophie : bah non....
    Lui : Ceci dit, ça commence à dater...
    Sophie : ceci dit, c'est pas plus mal!
    Lui : Charmant!
    Sophie : that's life ,dear.
    Lui : En tout cas, je vous adresse mon meilleur souvenir ému.
    Sophie : Meilleur? rires.
    Lui : Je dirais même, "mes meilleurs".
    Sophie : et modeste avec ça...
    Lui : Je disais que vous me laissez un bon souvenir. Il ne s'agit pas de moi, mais de vous, là.
    Sophie : Comme quoi selon la place ou on se trouve on n'a pas le même ressenti, mais bon .... je vous souhaite bonne continuation et une bonne nuit (c'est votre heure il me semble )
    Lui : En effet, suis un couche tôt, un bonnet de nuit. Bonne nuit, Sophie. Et bravo pour ce galbe fort ressemblant.

  • 2013

    2012 fut vraiment pour moi une année de merde. Des pépins de santé, tenaces mais heureusement éliminés, une dégradation de nos conditions de formation et de l'ambiance dans ma boîte, et des renoncements affectifs, difficiles mais nécessaires.

    Mais aussi, puisqu'il faut contre-balancer avec du positif, la mise à profit de ma solitude pour m'offrir du repos, de la réflexion. Laurent et Quine m'ont apporté quelques réponses, ont soulevé quelques questions aussi. Et mes ami(e)s ne m'ont pas lâchée.

    Et puis une année avec mon frère, revenu à Paris, et des amitiés nouvelles au travail, et des liens renforcés. La décision de quelqu'un que j'aime profondément de prendre enfin soin de lui. Et un baiser inoubliable sous la pluie. 

    Et pour 2013, qui a démarré avec un méga coup de blues, l'application d'une étude réalisée par mon amie Quine, ne plus souhaiter mais agir : balancer des CV, prendre des cours de chant et des cours d'allemand. J'ai repris le sport, abandonné depuis mai dernier : piscine et corde à sauter.

    En 2013, il faut que ça dépote !

  • Bribes d'entretiens avec Laurent

    Si j'avais des doutes sur la prise de conscience qu'ont provoqué deux entretiens avec Laurent, en début d'année, j'ai l'intuition, ce soir, que j'ai progressé un peu.

    Je viens de relire ces entretiens et je retrouve un passage qui m'avait marquée. Laurent nous proposait une autre lecture d'une expression bien connue :

    cellule familiale = prison

    (ça calme)

     

    Puis il continuait ainsi :

    En Occident, les relations avec les parents sont des relations d'exclusivité. Si tu fugues, les flics te cherchent et te ramènent dans ta famille. Pour un enfant, il n'existe aucune solution comportementale. Il est soumis et n'a pas d'autre choix que de se réfugier dans l'abstrait (en se créant un égo) ou de se détruire.

  • La communication non-violente : je m'accroche !

    Il y a quelques jours, j'ai été invitée à une soirée d'anniversaire dans un pub irlandais à Châtelet. La personne qui fêtait son anniversaire, que j'appellera ici "mon pote", a volontairement omis de me prévenir de la présence d'une femme (que j'appellerai la lionne) qui me déteste historiquement, bien que je ne l'aie jamais rencontrée.

    Heureusement, dans le groupe, il y a le petit frère que j'aime beaucoup et un de ses amis, un type assez bluffant qui a déclenché chez la lionne au moins autant d'hostilité que moi. Comme elle n'a pas osé s'attaquer frontalement à moi, il a morflé pour nous deux.     

    Je ne suis pas très à l'aise devant ma pinte de Guinesse, c'est un fait, car la lionne, assise en face de moi, en fait des tonnes. A six autour d'une table, difficile de faire abstraction de sa présence d'autant plus qu'elle parle trop et trop fort, et rit trop et trop fort. J'observe mon pote en me disant que décidément, on a les amours qu'on mérite.
    Comme elle a visiblement de la hargne à évacuer, elle s'attaque à mon voisin de droite (le type bluffant), un Congolais qui se fait traiter en moins de cinq minutes de faux africain vendu aux "babtous" (suivez mon regard).  Il se marre et la laisse libre de lui coller les étiquettes qu'elle veut. J'admire son stoïcisme. Le pote qui fête son anniversaire proteste et s'offusque qu'on utilise le terme "babtou" devant moi. Je le tranquillise : ça me passe au-dessus.

    Je me fais royalement chier, le mot est faible, et puisque la courtoisie n'est plus de mise, je décide d'ignorer la lionne, bien que je n'ai qu'une envie : lui demander de fermer sa grande gueule. Elle continue de me provoquer par des allusions à peine masquées. En apparence impassible, je garde l'oeil rivé sur l'écran, face à moi, qui retransmet un match de foot.

    Mon apparent détachement agace, il faut croire. La meilleure amie de la lionne, sous prétexte de vouloir entrer en contact avec moi, me pose une question tout à fait inopportune et voulue déstabilisante. Elle rebondit contre le mur que je suis devenue et se fait mal. Après l'angélisme, elle revient à la charge et tente la culpabilisation pour obtenir une autre réponse que celle que je lui ai donnée. Elle m'accuse de lui avoir prêté de mauvaises intentions et d'avoir fermé la porte au dialogue.
    "Si j'avais été fermée, je t'aurais dit d'aller te faire foutre.
    - Non, tu ne m'aurais pas dit ça parce que tu ne me connais pas.
    - Ah si je t'assure. Ne pas te connaître n'est pas le genre de choses qui m'arrête, bien au contraire. Si tu veux dialoguer, poses-moi n'importe quelle autre question, j'y répondrai. Ou pas."

    En fin de soirée et malgré ma faim, je décide de ne pas les suivre au restaurant. Les meilleures plaisanteries sont aussi les plus courtes, surtout lorsqu'elles ne font rire personne. La meilleure amie de la lionne, déjà mise à mal par mes réponses, se prend, en privé, une leçon de morale par mon pote et finit en larmes.

    Ils me déposent chez moi et je remercie le pote du frère d'avoir été mon allié mental, ce qui le fait rire. J'ai tenu le coup mais une fois la porte fermée, éprouvée par la méchanceté gratuite et les tensions que j'ai vécues, les larmes ne sont pas loin.

    Le lendemain matin, je me réveille tôt, toujours contrariée, me rejouant la soirée en boucle. Seul mon frère, passé prendre un café, me permettra de mettre des mots sur mes sentiments. La colère envers le pote qui m'a mise dans cette situation inconfortable se mélange à une colère contre moi-même. La bouille de mon petit plumeau atomique, que je garde pour la journée, et un déjeuner avec un ami cher achèveront de me changer les idées.

    Depuis, j'ai réfléchi à cette désagréable expérience. Cette soirée catastrophique ne m'a rien apporté, sinon l'occasion d'éprouver ma capacité à ne pas réagir, ce qui représente un gros effort pour moi. Seule l'amie a essuyé quelques plâtres mais elle l'avait bien cherché.

    Pourtant, si j'ai opté pour le silence afin d'éviter la confrontation qui aurait été violente, je n'ai pas pratiqué la communication non-violente : tout dans mon attitude était message de fermeture. Dans ce bras de fer avec la lionne, qui m'a fait rester un temps qui me semblait suffisant pour que l'honneur soit sauf, j'ai oublié de me poser la question qui devrait rythmer mes choix désormais et m'éviter bien des souffrances : est-ce que j'ai envie de vivre ça ?    

    Il faudra que je réfléchisse sérieusement, un de ces jours, à la raison qui me pousse à m'infliger de telles épreuves alors que ma liberté me permet de me lever, de saluer l'assemblée et de rentrer chez moi.