La grève expliquée dans le beau billet d’un petit nouveau de la blogosphère : entre2eaux
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La grève, "comme il respire"
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Cacao
La morsure du froid m'a donné des envies de ... chocolat chaud. Mmmmm ! Un bon chocolat crémeux et parfumé ! J'ai fouillé dans mes placards et ai extirpé de ma boîte à épices un trésor rare et précieux : une tablette de cacao de Chuao, souvenir de mon séjour au Venezuela. Une tablette épaisse, enveloppée dans un papier aluminum, cachée dans un pochon en coton noué d'une cordelette. Je l'ai laissée fondre dans du lait entier, avec un bâton de canelle. Le breuvage a épaissi lentement, dégageant des arômes puissants. Une pincée de sel, un peu de Maizena (c'est la recette !) et la casserole se nappe d' une texture proche du chocolat "L' Africain" de chez Angélina, pour ceux qui ont eu la chance d'y goûter (j'y ai promis une après-midi à 1000 calories à Olivier et Igor) Dixit le "Choco-Club" :
Le Chuao, surnommé " la Romanée-Conti des chocolats " est le plus puissant des cacaos, il est intense. Comme un grand vin, la " persistance aromatique " de ce chocolat est d'une extraordinaire longueur.Et quand j'aurai fini ma tablette, je râperai le bâton lisse et parfumé de Tonnégrande ... oui, oui, le bâton de cacao qu'il m'a gentiment rapporté de Guyane !
A venir, pour une mise en bouche avant mon départ pour le Mexique (dans moins de 15 jours), le récit de mon séjour à Puerto Columbia, sur la côte caraibe, à quelques kilomètres de Chuao, justement !
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"La vie devant soi"
Mercredi soir, comme cadeau d’anniv, je passai la soirée au théâtre pour découvrir la pièce « La vie devant soi » adaptée du roman éponyme de Romain Gary.
L’ami auquel je devais ce merveilleux moment m’accompagnait et découvrait par la même occasion l’univers de M. Gary.
Dans le rôle de la vieille pute juive au grand coeur, Myriam Boyer que j’avais découverte dans « Je viens d’un pays de neige » et dans le rôle de Momo, Aymen Saîdi.
Les acteurs, tous, sont justes, le jeu de lumières est beau et poétique (Momo qui peint un voilier sur le rideau de la scène), la musique nostalgique. Myriam Boyer est une très grande actrice, une madame Rosa bouleversante. Elle a quelque chose de Simone Signoret.
« La vie devant soi » est un cri de révolte contre le racisme et la misère, financière et affective ; en cela, il fait écho au billet de Nicolas sur la solitude qu’on traîne même dans la mort. Il aborde aussi le thème de l’euthanasie, de l’identité, celle qu’on nous colle, celle(s) qu’on se choisit. J'ai ri aux formules incongrues de Gary, eu les larmes aux yeux devant la déchéance de madame Rosa.
Pour lire un résumé de cette œuvre essentielle, c’est ici.
Olivier, nous nous sommes mutuellement fait un cadeau ce soir-là. Je suis heureuse que les mots de Romain Gary t’aient touché.
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N'en jetez plus !
Je trouvai récemment que mes billets étaient un peu creux. Manque d’inspiration, pensé-je, car je n’ai jamais envisagé, comme d’autres, la fin de mon blog. J’aime écrire et les sujets sur lesquels rebondir ne manquent pas (non, Tonnégrande, je ne parle pas de toi !)
Or, là, depuis quelques jours, je ne sais plus où donner de la tête.
Entre Mère Mi et Olivier, qui m’offrent de magnifiques poèmes méritant bien plus qu’une brève apparition en commentaires, ma vie trépidante de jeune (si !) célibataire (et ouais !) parisienne (tête de bigoudène… je sais, c’est pas la formule habituelle), l’actualité foisonnante, les billets magnifiques des copains et les blogs des copains-copines que j’ai quelque peu négligés ces temps-ci, si je m’écoutais, je vous abreuverais de plusieurs billets par jour …
Qui a dit « Fiso, écoute toi ? »
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Oh! Que c'est beau !
Je ne peux résister à l'envie de partager avec vous cette lettre magnifique, d'un homme que je considère comme un ami et que je suis fière de connaître :
Si j'avais été professeur, je n'aurais probablement pas lu la lettre de Guy Môquet à mes élèves ce matin, mais celle de Huynh Khong An :
« Sois courageuse, ma chérie. C’est sans aucun doute la dernière fois que je t’écris. Aujourd’hui, j’aurai vécu. Nous sommes enfermés provisoirement dans une baraque non habitée, une vingtaine de camarades, prêts à mourir avec courage et avec dignité. Tu n’auras pas honte de moi. Il te faudra beaucoup de courage pour vivre, plus qu’il n’en faut à moi pour mourir. Mais il te faut absolument vivre. Car il y a notre chéri, notre petit, que tu embrasseras bien fort quand tu le reverras. Il te faudra maintenant vivre de mon souvenir, de nos heureux souvenirs, des cinq années de bonheur que nous avons vécues ensemble. Adieu, ma chérie. »Tu ne connaissais pas Huynh Khong An, peu de gens le connaissent, et pourtant, il était avec Guy Môquet, ce 22 octobre 1941, à presque 29 ans, comme patriote vietnamien et membre du parti communiste français, l'un des 21 martyrs à être assassinés à Chateaubriand.
Né à Saigon, dans ce Vietnam que les colonialistes s’obstinaient alors à appeler Indochine, il était venu en France, à Lyon, pour y poursuivre des études. Qu’il réussit brillamment, au point de devenir professeur stagiaire de français. Non sans s’investir à fond dans la vie politique française. Secrétaire des étudiants communistes de la région lyonnaise, il milita beaucoup, en particulier aux côtés de sa compagne Germaine Barjon. En 1939, après l’interdiction du PCF, il participa à la vie clandestine de son Parti.
Nommé au lycée de Versailles, c’est là qu’il fut arrêté en mars ou juin 1941, puis envoyé à Châteaubriant. La suite, tu la connais maintenant.
Pourquoi aurais-je probablement lu cette lettre, d'un illustre inconnu, à la place de celle de Guy Môquet ? Sans doute par esprit de résistance, parce qu'on ne peut pas commémorer la résistance sans faire preuve d'esprit de résistance.
Parce que la présence d’un immigré, d’un colonisé, aux côtés des martyrs français, est aussi un clin d’œil de l’histoire. Et si elle prenait valeur de symbole ?
Il faut aussi se souvenir que la liste des personnes à fusiller ne fut pas établie par les autorités d'occupation, mais par le régime de Vichy, et plus particulièrement par un certain Pierre Pucheu, ministre de l'Intérieur de Pétain. Un homme qui avait été auparavant patron des forges françaises, et qui avait déclaré cinq ans auparavant, au moment des grèves de 1936 qui conduirent aux congés payés et aux accords de Matignon : "Si les salariés veulent gagner plus, ils n'ont qu'à travailler 50 heures par semaine." Ca laisse songeur...
Dans un article de l'Huma lu vendredi, il y avait ce commentaire de l'historien Alain Ruscio :
"Le régime de Vichy qui a livré les otages ou les nazis qui les ont fusillés ont très certainement considéré avec mépris cet étranger venu se mêler aux terroristes. Lui ont-ils demandé de prouver, par son ADN, le droit de mourir pour la France ?Il y a, à Paris, au Père-Lachaise, un monument érigé aux martyrs de Châteaubriant. Sous le nom de Huynh Khong An, une simple mention, d’ailleurs anachronique : Annamite.
Je ne suis pas partisan du boycott de la lecture de la lettre de Guy Môquet. Mais lisons également, comme en écho, comme en réponse à la xénophobie qui (re)pointe son mufle, celle de Huynh Khong An, un étranger et notre frère pourtant."
Oh!91