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oh!91 - Page 2

  • Shannon pub

    Ils étaient beaux, mes deux acolytes, hier, en terrasse de la Comète. Ils arboraient la mine réjouie de ceux qui regardent la vie se dérouler sous leurs yeux. Nicolas, particulièrement jovial, s’est laissé tâter le genou . Tonnegrande, particulièrement fatigué par ses propres âneries, a émis un sourire de satisfaction quand je me suis penchée pour lui faire la bise. J’ai même dû lui faire le coup du « regardez-moi dans les yeux ». Il ferait mieux de prendre exemple sur les plus jeunes car Nicolas,lui, en parfait gentleman, a eu la courtoisie de se lever pour me baiser.

    Après avoir vidé le stock de bretzels, j’ai sauté sur mon vélo 30 secondes avant le début d’une averse mémorable. Et tandis que je pédalais bravement sous des trombes d’eau, j’ai reçu un SMS de mon ami Dyvyne, célèbre Kremlinois dont je demandais d’ailleurs des nouvelles à nos deux compères, qui m’écrivait « J’ai pris ton siège ». J’ai failli faire demi-tour mais une jeune femme ravissante m’attendait dans un pub du côté de Montparnasse.

    Quand j’entrais, je vis d’abord une charmante ballerine blanche et pointue dépasser d'un pilier, puis au bout de la ballerine, une jambe, une jupe en lin blanc et une somptueuse chevelure rousse - trop jeune pour toi, Tonnegrande .

    Mis à part le fait que dans un élan d’enthousiasme, j’ai renversé ma pinte de Guinness sur mon pantalon, la soirée fut si agréable qu’il était déjà 23h lorsque nous débarquâmes chez Toritcho pour quelques juteuses brochettes.

    En rentrant chez moi, ce ût moins drôle de faire mon sac et de me coucher pour quelques trop courtes heures de sommeil. Enfin, dans quelques minutes, mon téléphone sonnera et une voix bien connue demandera « Elle est prête, la Fiso ? ». Il parle souvent de moi à la 3ème personne, pour une raison que j’ignore.

    J’éteindrai mon PC, ferai quelques pas dans les flaques et les floc, monterai en voiture et en avant le Sud et le soleil (j'espère) !      

  • En Arles (1)

    Le week-end promettait d'être riche en émotions. Après une visite rapide de l’expo érotico-pornographique « L’Enfer de la Bibliothèque » - prolongée jusqu’au 30 mars-, je rejoignis mon ami O. à la gare de Lyon. Stress extrême jusqu’au moment du départ pour cause d’impossibilité de retirer nos billets aux bornes automatiques.

    Nous voilà donc condamnés à voyager debout dans le wagon bar avec la cohorte des resquilleurs. Heureusement un festin libanais que j’avais attrapé au vol nous réconforta grandement et nous permit d’engager la conversation avec nos compagnons d’infortune. Nous avons beaucoup ri et une demi-heure avant l’arrivée, entamé une course poursuite des plus cocasses avec les contrôleurs, qui nous a tenus en haleine jusqu’au moment où les portes se sont ouvertes sur le quai de la gare d’Avignon.

    Dans la foule, derrière notre solide gaillard landais que je n'appellerai plus désormais que Bi-O-Bi-Ouaille, tout rieur de nous retrouver après notre rencontre parisienne, deux yeux bleus magnifiques dans un écrin de cheveux noirs qui sautille de joie en nous apercevant. Ma luciole ! Embrassades, étreintes, éclats de voix et rires avant une mauresque bien méritée sur une place d'Avignon, celle là même que ma luciole évoque si souvent. Notre joie d’être ensemble résonne sur les pavés déserts de la place du Palais et nous regagnons Arles.

  • En Arles (2)

    Le lendemain matin, je m'attable devant un petit-déjeuner gargantuesque et retrouve la désormais célèbre confiture de citres. Tandis que je mords avec gourmandise dans les tartines, Bi-O-Bi-Ouaille me tend un paquet. Non pas un, mais deux beaux taureaux en chocolat !

    Nous filons au marché et flânons dans les effluves délicats d'olives, de savons et de fougasses à la fleur d'oranger. La ville, parée pour la feria, est en pleine effervescence. Je m'arrête devant chaque stand pour humer savons, lavande et produits locaux. La Camargue doit être, avec le Nord, une des dernières régions de France ou l'on mange du cheval. Je me suis promis de goûter à de la viande de taureau le soir même. Avant de rentrer à la maison, Boby nous emmène sur les bords du Rhône et nous raconte la tragédie du bombardement des Lions. De retour à la maison, après une visite du jardin de Boby, celui-ci m'invite à me pencher sur le généreux contenu d'une cocotte. "Je vous ai fait une gardianne de taureau", dit-il de sa belle voix de calisson. Je saute de joie tandis qu’il rosit de fierté. La viande est fondante à souhait et merveilleusement mise en valeur par un goûteux "Mas des Dames" si fruité que pour ma part, je l'aurais volontiers rebaptisé "Mât" des Dames.

    A 16h30, nous voici dans les magnifiques arènes d'Arles pour une corrida. Ma première. J'appréhende un peu, plutôt contre à priori mais j'aime me faire une opinion par moi-même. Nous sommes face au soleil et c'est bien agréable par le froid glacial qui règne. Je ne connais absolument rien à la culture de la corrida et écoute les commentaires passionnés des spectateurs tandis qu’Olivier et Boby, en aficionados, me décrivent les différentes étapes. Cette corrida m'a laissée à la fois déçue et soulagée. Déçue parce que j'imaginais une ambiance bien plus festive avec force « Olé ! », musique et foule déchaînée, et soulagée parce que je m'attendais à des mises à mort cruelles dans un bain de sang et qu'il n'y a rien eu de tout ça. Je n'ai trouvé la corrida ni belle ni horrible. 

    Nous avons ensuite erré parmi la foule joyeuse. La ville d’Arles est vraiment belle. Sur la place de la République, nous sommes entrés dans la chapelle Sainte-Anne qui accueillait une exposition des pastels de la série « Tauromachie » de Sergei Chepik. A la sortie, j’ai longuement admiré la façade restaurée de l’église Saint-Trophime puis nous avons rejoint la place du Forum où j’ai enfin vu le café de nuit rendu immortalisé par Van Gogh avant de m'attabler pour une paella. Dans les nombreuses bodegas, j’ai dansé avec O. sur des tubes kitchissimes des années disco. Tard dans la nuit, après quelques derniers pas de danse au son d’un concert live de Kassav’, nous surplombons l’immense site des ateliers SNCF jadis spécialisés dans la réparation des locomotives à vapeur avant de redescendre vers la maison de Bi-O-Bi-Ouaille.

     

  • Biennale d'art contemporain à Eragny sur Oise

    Vendredi dernier, mon ami Igor, dont les œuvres avaient été sélectionnées, m’a invitée au vernissage de cette exposition. Cet évènement se veut être le témoin des croisements culturels et métissages dans l’Art Actuel. Les œuvres très africaines de mon ami hongrois y avaient donc tout naturellement leur place.

    Une vingtaine d’artistes venus principalement d’Europe, avec en « tête d’affiche » le peintre-sculpteur français Rachid Khimoune, sont exposés à la 5èmeBiennale d’Art Contemporain : Ghani Alani(Irak), Dorota Baer (Pologne), Carla Benvenuto et Valéria Capitanio(Italie),Corinne Bretel, Pascal Catry, Jean-François Chenais, Nathacha, Laurent Vignais et Marie Wermuth(France), Alvar Calvet-Castells et Gabriel Hernandez(Espagne), Knagny Folly (Togo, France), Bruno Gérard (Belgique), Igor Laszlo(Hongrie), Noé Nguyen (Vietnam), Stoïmen Stoïlov (Bulgarie) Diana Stoïlova (Autriche)

    J’ai aimé la clarté de la salle et le regroupement des œuvres par artiste. D’emblée, mon œil fut attiré par les sculptures longilignes, en acier, de Laurent Vignais qui rappellent le style de Giacometti. Je restai songeuse devant un couple enlacé dans un baiser.

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    Je tombai ensuite devant un arbre étrange, œuvre du peintre-sculpteur Rachid Kimoune (et compagnon d’Eve Ruggieri). L’arbre s’appelle « Strange fruit » et porte de drôles de fruits, comme dans la chanson de Billie Holiday : les masques de visages humains se balançant au bout de chaînes.

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    Un peu plus avant, sur un monticule de sable, de drôles de tortues dont la carapace est remplacée par des casques des armées de tous pays :

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    J’avais vu un reportage sur cet artiste, Rachid Khimoune, qui s’amuse à composer un monde imaginaire et poétique en utilisant des objets de notre quotidien : plaques d’égout, prises électriques, ampoules etc. Son oeuvre la plus célèbre, « Les Enfants du Monde » est installée dans le parc de Bercy depuis 2001. Chacune des 21 sculptures a son jumeau dans le pays « d’origine », d’où Rachid Khimoune a prélevé la « peau des sols », nécessaire à leur construction. Ci-après, vous pouvez découvrir Enzo le Vénitien et Ayako la Japonaise. Mignons, non ?

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    Je restai un long moment dans l’espace consacré au plasticien espagnol Alvar Calvet-Castells. Ses pièces en noir et blanc, graphiques et apaisantes, m’ont intriguée tout autant qu’un livre dans lequel il pose une série de questions à des Marocains. Pour chaque question figure la réponse en arabe de son interlocuteur et sa traduction en espagnol. Rejointe par mon ami O., nous nous amusâmes à déchiffrer ensemble, lui en arabe et moi en espagnol, les réponses des personnes interrogées. Des réflexions empreintes de sagesse, parfois surprenantes. Par exemple, à la question « De quoi rêves-tu ? », il n’est jamais fait allusion à la richesse et l’argent.

    Par exemple :

    C’est quoi pour toi l’Espagne et l’Europe ?

    "L’eau salée nous sépare" mais aussi "des pays de droits humains ou, paradoxalement, où certains ont beaucoup et d’autres rien".

    Ou encore :

    De quoi as-tu peur ?

    "De rien" mais aussi "De l’intolérance et du terrorisme".

    C’est quoi pour toi le paradis ?

    "Rien" mais aussi "Un endroit où il n’y a plus de races parce que nous sommes tous les enfants de Dieu".

    Ensuite, je me suis extasiée avec Igor devant les tableaux remarquables du bulgare Stoïmen Stoïlov qui retranscrit les symboles des mythes et légendes des civilisations antiques. Ses œuvres d’une finesse remarquable ont l’aspect du parchemin. J’ai lu depuis qu’il avait été fort influencé par les aborigènes parmi lesquels il avait vécu.

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    Bien sûr, j’ai retrouvé avec plaisir les mosaïques d’Igor que j’ai la chance de pouvoir admirer à loisir chez lui. Je vous en mets une, pour le plaisir, ma préférée, "Séduction wodaabe" :

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    Le temps d’un discours, de quelques petits fours et du tintement joyeux d’une flûte de champagne et nous sommes allés dîner tous les 3 dans une brasserie … ch’timi !

    Pour l’expo, si vous passez dans le Val d'Oise, c’est jusqu’au 6 avril !

    Salle des Calandres (Théâtre de l’Usine) à Eragny-sur-Oise (95)

    Entrée libre

    Mardi, mercredi, jeudi, de 14 h à 19h

    Vendredi de 14h à 20h

    Samedi et dimanche de 10h à 12h et de 4h à 18h

    Renseignements au 01 34 48 35 55

     

  • Quand Wajdi et Oh!91 jouent à "Qui a la plus grosse"

    O : D’où tu m’as sorti tes temps de natation ?

    W : C’était une estimation. T’as fini par les atteindre ?

    O : Non, j’ai enchaîné grippes et tendinites.

    W : Mdr

    En lisant ce dialogue il y a quelques jours, j’ai piqué une crise de fou-rire devant mon écran. Je me revoyais, il y a quelques mois, dans le bassin d’une piscine avec mon ami Oh !91 qui après avoir jeté un œil sur le chrono, enchaînait les longueurs. Il tentait de relever le défi que lui avait lancé notre ami le boxeur.

    Pourtant, j’ai essayé de te dissuader, tu t’en souviens, Oh!91 ?

    A chaque fin de chronométrage, tu soufflais « Putain, comment il fait ce petit con ? »

    Je te regardais d’un œil mi agacé mi amusé en te disant « Laisse tomber, c’est du bidon ses temps, il fait ça pour te provoquer, j’suis sûre qu’il nage même pas … ».

    Mais non, tu ne voulais pas m’écouter. Ah, l’orgueil masculin !

    Hier soir, quand en te retrouvant dans le bassin, je t’ai rappelé ce dialogue entre vous et que tu as réalisé que tu t’étais battu contre des performances virtuelles, on est partis dans une crise de fou-rire comme jamais encore.

    « T’as failli te taper un lumbago avec ses conneries », je t’ai dit.

    Te voir plié en deux de rire, accroché au rebord, au point d’en avoir mal au crâne, crois-moi, Oh!91, ça m’a fait un bien fou. Autant qu’à toi. Dans le silence de la piscine, on a fait du bruit en cascade. Les nageurs imperturbables jetaient des coups d’œil intrigués aux deux barges qui se fendaient la poire comme des gamins. Il a duré longtemps, ce rire libérateur, presque désespéré, qui nous réconciliait avec la réalité. Et tu sais quoi ? Je me suis surprise à regretter qu’il soit pas là pour se marrer avec nous, avant que je lui fasse boire la tasse.

    Ah ! Au fait, Oh!91, tu me dois toujours une bouteille de champagne, mon salaud. Si t’as cru m’endormir, c’est raté …