Où comment "les déprimes me réussissent plutôt bien", dixit Oh!91 (le titre, résumé festif de ma soirée d'hier, est aussi de lui)
Hier, 16h30, le jour décline et mon irritation monte. Le soleil du matin a vite laissé place à la grisaille et un vent mauvais éparpille les feuilles mortes. Je n'ai rien fait ce week end, à part du sport, un magret de canard trop cuit et me siffler une bouteille de Beaujolais samedi soir avec un blogueur ami. J'aurais bien aimé voir un peu de monde, quand même.
J'en suis là de mes pensées grises lorsque sur msn, un vague inconnu demande comment je vais. "Bof", répondis-je. "Bon, on va boire un café". Je suis tellement motivée que je brave une ligne de métro fermée et traverse tout Paris pour le retrouver dans un bar. Je bois un grog, deux. Il est drôle et nos considérations sur la génération bousillée que nous sommes nous fait rire. Il parvient presque même à me convaincre de me laisser draguer par des petits jeunots de 15 ans de moins que moi.
A la sortie du bar, les 2 grogs sur mon estomac vide commençant à avoir des effets pervers. Il faut que je mange. J'appelle un ami, hilare "J'suis pompète, tu veux bien me faire des pâtes ? J'arrive!". Mes talons encore vaillants attaquent les marches métalliques d'une passerelle qui surplombe le canal. J'arrive chez mon ami à 23h05. Ptain, qu'est ce que c'est bon un plat de penne à la sauce ricotta tomates de chez Monoprix Gourmet ! A 23h15, découragée par le trajet à faire dans l'autre sens, je décide de finir la soirée en beauté et de m'offrir un petit tour de manège. J'appelle un moto-taxi. Ben oui, ça y est, chuis accro, Paris la nuit sur une moto, c'est trop beau.
Mon chauffeur me propose des gants que j'enfile, prudente. Celui-là n'a pas de micro sur ses casques et je le charrie "Ah, vous avez fait exprès en fait, vous vous êtes dit : comme ça, elle me fera pas chier à papoter, hé ben, raté, ce soir, j'ai envie de parler, moi!" Il rigole et on discute tout le long de la route. De mon boulot, du sien qui est désormais rendu encore plus difficile par un tout récent décret leur interdisant de stationner aux aéroports et gares sans être munis d'une réservation. Nous longeons le parvis de Notre-Dame, remontons la rue Saint-Jacques. Moins de 20 minutes après avoir quitté mon ami et pour le prix d'un restaurant, sans répercussions sur mes poignées d'amour, je suis chez moi.
A 0h08, un SMS : "Tu dors"?.
Un dimanche de déprime et 4 hommes pour mettre un sourire sur mes lèvres, elle est pas belle la vie ?