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2yeux2oreilles - Page 109

  • Un tour de manège et ... feu d'artifice!

    Où comment "les déprimes me réussissent plutôt bien", dixit Oh!91 (le titre, résumé festif de ma soirée d'hier, est aussi de lui)

    Hier, 16h30, le jour décline et mon irritation monte. Le soleil du matin a vite laissé place à la grisaille et un vent mauvais éparpille les feuilles mortes. Je n'ai rien fait ce week end, à part du sport, un magret de canard trop cuit et me siffler une bouteille de Beaujolais samedi soir avec un blogueur ami. J'aurais bien aimé voir un peu de monde, quand même.

    J'en suis là de mes pensées grises lorsque sur msn, un vague inconnu demande comment je vais. "Bof", répondis-je. "Bon, on va boire un café". Je suis tellement motivée que je brave une ligne de métro fermée et traverse tout Paris pour le retrouver dans un bar. Je bois un grog, deux. Il est drôle et nos considérations sur la génération bousillée que nous sommes nous fait rire. Il parvient presque même à me convaincre de me laisser draguer par des petits jeunots de 15 ans de moins que moi.

    A la sortie du bar, les 2 grogs sur mon estomac vide commençant à avoir des effets pervers. Il faut que je mange. J'appelle un ami, hilare "J'suis pompète, tu veux bien me faire des pâtes ? J'arrive!". Mes talons encore vaillants attaquent les marches métalliques d'une passerelle qui surplombe le canal. J'arrive chez mon ami à 23h05. Ptain, qu'est ce que c'est bon un plat de penne à la sauce ricotta tomates de chez Monoprix Gourmet ! A 23h15, découragée par le trajet à faire dans l'autre sens, je décide de finir la soirée en beauté et de m'offrir un petit tour de manège. J'appelle un moto-taxi. Ben oui, ça y est, chuis accro, Paris la nuit sur une moto, c'est trop beau.

    Mon chauffeur me propose des gants que j'enfile, prudente. Celui-là n'a pas de micro sur ses casques et je le charrie "Ah, vous avez fait exprès en fait, vous vous êtes dit : comme ça, elle me fera pas chier à papoter, hé ben, raté, ce soir, j'ai envie de parler, moi!" Il rigole et on discute tout le long de la route. De mon boulot, du sien qui est désormais rendu encore plus difficile par un tout récent décret leur interdisant de stationner aux aéroports et gares sans être munis d'une réservation. Nous longeons le parvis de Notre-Dame, remontons la rue Saint-Jacques. Moins de 20 minutes après avoir quitté mon ami et pour le prix d'un restaurant, sans répercussions sur mes poignées d'amour, je suis chez moi.

    A 0h08, un SMS : "Tu dors"?.

    Un dimanche de déprime et 4 hommes pour mettre un sourire sur mes lèvres, elle est pas belle la vie ?

  • Aux alentours de Montpellier

    Une semaine à Montpellier, je m'étais dégoté un hôtel confortable : le domaine de Massane, à Baillargues, avec golf, hôtel et spa. La journée de travail démarre sur les chapeaux de roue, et en fin de journée je repars, épuisée et pestant contre l'insupportable grande gueule qui m'a cassé les oreilles toute la journée. « Ras le bol des gonzesses hystériques, qu'est-ce qu'elles ont toutes en ce moment ??" C'est vrai quoi, en 2 semaines, je me suis tapé deux chieuses de première. Après quelques baffes à mon GPS qui persistait à m'envoyer dans le village Emmaüs (hystérique, moi, vous plaisantez ?), je traverse la voie ferrée et me gare sur le parking de l'hôtel où je croise quelques golfeurs qui poussent leur chariot. Le gazon vert tendre, le silence impeccable et la perspective de me retrouver au calme dans ma chambre concourent à me détendre immédiatement.  Je descends l'allée de graviers, la piscine désertée est d'un bleu hollywoodien, ma chambre cachée derrière un jardinet.

    Quel dommage qu'on m'envoie là en hiver ...

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    C'est marrant, chaque semaine, je ressens la même impatience à la perspective de découvrir ce qui sera mon chez moi pour quelques nuits. La chambre, située au rez de chaussé, est sombre mais douillette, les rideaux épais et je m'amuse du pochoir au-dessus de la tête de lit.  

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    Après m'être installée, je me dirige vers le restaurant la Lucques au décor contemporain, musique lounge, où je choisis une table près de la fenêtre, au-dessus d'une rangée de voitures de golf. Le restaurant, comme l'hôtel, est quasi-vide en ce lundi soir.

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    Le menu est fort prometteur. En entrée, je choisis un avocat rôti en croûte de roquefort sur mesclun aux noix. Etonnant et savoureux mariage d'un avocat juste tiède et crémeux habillé d'une pâte feuilletée, un vrai délice. La photo, un rien floue, n'est pas particulièrement appétissante mais dans la bouche !

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     J'ai ensuite dégusté un pavé de cabillaud en écailles de courgette, brandade et coulis de poivrons doux à l'orange, à la chair nacrée et cuite à point. Le chariot de desserts aurait pu, en revanche, rester facultatif.

    Après une excellente nuit, on m'a livré un petit-déjeuner salé, comme je l'avais demandé. Un sans faute. Ayant une journée libre, j'ai invité deux amis à profiter avec moi du spa de l'hôtel, que nous avions pour nous tous seuls. Pour 11€, accès illimité d'une journée au sauna, hammam, jacuzzi, piscine intérieure et salle de musculation (non merci).  J'en imagine déjà certains, rêvant d'une photo de Fiso au hammam. Suffisait de demander, mes ptits loups, je m'éxécute ! (photo tout en bas du billet, pour ne pas choquer les âmes prudes, mais vous revenez ici, après, hein?)

    Le soir, rejoints par un de mes collègues qui passait à proximité, nous avons de nouveau dîné sur place, eux ont suivi mes conseils et choisi mon entrée de la veille, moi un Tataki de crevette et nem aux pleurottes, gaspacho de concombre à la menthe - j'ai juste compris trop tard que la verrine rempli d'un truc rouge, c'était la sauce du nem aux pleurotes - suivi d'une Zarzuela de loup, marmelade d'orange au chorizo, polenta au coeur de langoustines puis en dessert une Noix de coco à la neige, bâton de meringue, sucette chocolat vanille, espuma carambar (ben oui, c'était fête).

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    Seul regret : dans un cadre aussi verdoyant, interdiction formelle de jogger et même de se promener sur le domaine. Rentrée du boulot à 17h, dans mes baskets à 17h05, la jeune femme de l'accueil confirme l'interdiction et m'indique un endroit où courir, une route où défilaient les 4x4, merci bien, surtout à la nuit tombante. Passablement énervée, j'ai donc investi un terrain de golf uniquement fréquenté par 2 chevaux, sur lequel j'ai couru une petite demi-heure. Massane, paradis des golfeurs mais pas des joggeurs.  

    Note à moi-même: la prochaine fois, pour éviter les incroyables bouchons de la N113 et sur les conseils de la coiffeuse de la galerie commerciale d'un Super U de la région, j'irai à l'hôtel le Méditerrannée à la Grande Motte, dont les chambres ont été décorées par des artistes locaux. Elle m'a aussi vantée avec beaucoup d'enthousiasme le restaurant de l'hôtel, le Prose.

    Chose promise, chose dûe, LA photo de Fiso au hamam :

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    Comment ça vous voyez rien ? Ben, la vapeur, c'est quand même le principe du hammam, j'y peux rien, moi !

  • Festival migrant'scène

    Samedi dernier, j'étais au concert des Yeux Noirs, au Divan du Monde, qui ouvrait le festival migrant'scène : imaginer, ressentir, comprendre les migrations. Quinze jours pour "faire route avec les demandeurs d'asile, les réfugiés, les déboutés et les migrants de France. Quinze jours pour comprendre leurs histoires, les raisons de leur exil et la façon dont ils sont accueillis par nos pays".

    J'aime bien cet endroit, le Divan du Monde, dans le quartier de Pigalle que je connais si mal. Les Yeux Noirs est un groupe jouant des musiques yiddish et tsigane, porté par deux frères, Eric et Olivier Slabiak. Nous avons assisté, médusés, à un duo-duel étonnant entre eux, dont les violons se faisaient l'écho. De l'émotion, bien sûr, mais de l'humour aussi.

    Le festival se tient dans une vingtaine de villes françaises, du 14 au 29 nov, et vous invite à des conférences-débats, des concerts, des expos et un grand bal tsigane, dimanche 29 novembre. Ce soir, je faisais des longueurs dans une piscine proche et j'ai raté Harold, "artiste dédié aux sons reggae métissés de folk", au Lou Pascalou, un bar de Ménilmontant où j'ai bu autrefois quelques verres avec un blogueur dont c'est le quartier de prédilection.

    Ce week-end, c'est au Centre International de Massy que ça se passe et dès vendredi prochain, au cinéma La Clef, l'expo "Réfugiés du climat". Le lendemain, samedi 28 nov à 19h30 (entrée libre), une projection d'entretiens de requérants dont les demandes d'asile politique ont été déboutées, suivie d'un débat. La dernière chance : "Voici le coeur du film, ces audiences trop minutées, pour exposer des vies entières".

    Pour plus d'informations, consultez le site du festival.

  • Voulez-vous goûter avec moi, ce soir ? (1)

    IMG_009653.jpg Tout d'abord, un grand merci à CUI, mon champion toutes catégories des titres qui déchirent, qui a mis à profit son bain dominical pour me dégoter ce titre croustillant. Voilà, c'est dit, et j'espère qu'il nous fera parfois l'honneur de sa visite.

    Ça fait plusieurs mois que j'ai envie de lancer un rdv régulier autour d'une bonne bouffe. Une soirée ouverte à tous, blogueurs ou pas, plutôt axée sur la découverte de tables du monde entier, à Paris et proche banlieue (accessible en transports, quoi).

    Pas de date fixe, pas d'obligation, pas de moue si vous en ratez une, pas de garantie non plus qu'on mange bien (mais sans vouloir m'avancer, on devrait passer une bonne soirée). L'occasion aussi de découvrir vos adresses préférées. Pour ma part, j'ai déjà en tête des restaurants corses, turcs, éthiopiens, japonais et italiens.

    Comme je ne suis généralement de retour à Paris qu'en fin de semaine, et que les brunches m'obligent à sortir de chez moi avant midi un dimanche - une mission en ce qui me concerne - j'ai choisi le jeudi. C'est mon jour préféré. Depuis l'Irlande, mes week ends commencent le jeudi; avoir la tête dans le cul le vendredi, je trouve ça plutôt agréable.

    Comme vous savez, j'ai déjà quelques adresses parisiennes sous le coude. Pour la première, j'ai choisi un restaurant qui sera une découverte, en ce qui me concerne. Le R de Flora,restaurant bar musical dans le 20ème près de Nation,  qui propose des mets aux saveurs portugaises, brésiliennes et capverdiennes. La carte est consultable ici et le restaurant propose aussi 2 menus : l'un à 17€90 (entrée-plat ou plat-dessert) et l'autre à 28€90 (apéro + 3 plats).

    Ce sera donc ce jeudi, à partir de 19h30. Au moins, on est sûr que je serai à l'heure puisque je viendrai directement de la Défense. Je sais, le délai est court mais bon, on ne se refait pas, hein ! Et puis, il y en aura d'autres et je prévoierai plus de marge :)

    Afin de réserver, merci de confirmer votre venue mardi soir au plus tard, en commentaire ou par mail (voir plus haut sous ma photo).

    A jeudi !

    Edit :

    Alors, au soir du 16 novembre (que je passe entourée d'un chat et d'une jolie burne brune), nous avons sur la liste :

    Nicolas & Tonnegrande (à jeun)

    Petite Française

    Deftones (t'as pas répondu mais je sais)

    Boug'

    * crédit photo : Igor

  • 1 an déjà !

    Un an aujourd'hui que j'ai commencé le boulot dont je rêvais. Le résultat d'un bilan de compétences dont je ne dirai jamais assez à quel point il a été un formidable déclencheur, suivi de 3 années de recherches. Ca fait un an qu'invariablement, à la question « Et le boulot, ça va ? » je réponds « Je suis ravie ! ». Comme en amour, il suffisait juste de trouver le bon ...

    Ce soir, de ma chambre d'hôtel à Montpellier, j'ai envie de faire le bilan de cette année. De vous raconter pourquoi j'aime mon boulot, ce qui, après des années d'errances utiles, est une chance que je savoure à sa juste valeur.

    Je ne m'ennuie jamais : chaque semaine, je pars aux 4 coins de la France et je forme sur des outils différents. Si le programme de mes formations reste sensiblement le même, mes stagiaires sont, eux, uniques. La plupart du temps, je m'y attache, parfois ils me gonflent sérieux. Comme ce type - marié - qui a tenté tant bien que mal d'obtenir mon numéro de portable et croit sérieusement qu'on va aller dîner ensemble à ma prochaine visite.  

    Je me sens valorisée et utile : nous avons la chance d'être toujours bien accueillis par nos stagiaires. En effet, nos formations sont souvent attendues car elles facilitent le quotidien de mes stagiaires et les valorisent. J'aime l'outil sur lequel je forme, eux sont demandeurs et je suis vraiment fière de moi quand je les quitte en les sentant parfaitement autonomes.

    Je conduis régulièrement : j'ai toujours aimé conduire et en province, je redécouvre ce plaisir qui n'en est plus un à Paris. Partout où j'arrive, une voiture de loc m'attend et le soir, après le boulot, je fais CE QUE JE VEUX. Conduire me détend de ma journée enfermée devant un écran, alors je balance un de mes CD fétiches (Wax Tailor ou Trouble Man de Marvin) à fond la caisse et je file manger des fruits de mer sur le port de Roscoff, m'allonger au soleil sur la plage de Sète, ou encore j'en profite pour rendre visite à mes amis à Tours, Nantes, Montpellier ou Port la Nouvelle.  

    Je suis autonome : ahhhhhhhhh ! quel pied, putain, de bosser seule ! Je n'ai plus à composer avec des petits chefaillons puants qui tiennent ta carrière entre leurs mains, ni à supporter les sautes d'humeur des collègues. D'ailleurs, si ma boss a des défauts, on ne peut pas lui reprocher un manque d'implication ni de reconnaissance. Maternante, elle a d'abord pris mon indépendance revendiquée pour de la distance et puis elle m'a a comprise, je crois. Aujourd'hui que j'ai gagné sa confiance, j'organise mes formations comme je le souhaite, je n'ai pas de comptes à rendre à part la satisfaction de mes clients et si ceux-ci sont difficiles, je n'ai qu'à prendre sur moi pendant quelques jours et ensuite, hasta la vista !

    Je visite du pays  et je m'oxygène enfin en faisant du sport : j'ai sérieusement amélioré ma connaissance de la géographie française, en particulier celle de la Bretagne que je connaissais si mal. Saint-Malo et Brest, pour moi c'était dans le même coin, avant. Et puis, ça n'a pas pu vous échapper, je me tape de ces putains de gueuletons aux frais de la princesse ! Du coup, pour compenser, j'en profite pour jogger en plein air ou boire la tasse dans les piscines de France et ça c'est très appréciable aussi.

    J'aime de nouveau Paris : bon, je l'ai toujours aimée, cette magnifique et insupportable jungle urbaine mais davantage encore, maintenant que je n'y suis plus que 3 jours par semaine. En revanche, mes plaisirs ont changé : finis les week-ends à droite et à gauche et les restos à gogo. Je  n'arrivais pas à me poser plus de 5 minutes, je peux désormais passer un week-end complet sans mettre le nez dehors  - sauf  pour mon sacro-saint jogging du dimanche matin - et j'ai retrouvé le plaisir de faire des petits plats. Faut dire que chez moi maintenant, on trouve des produits, sous forme solide ou liquide, de presque toutes les régions de France. Alors quand les copains me lancent un « on se fait un resto ? », je réponds souvent « oh non, ras-le-bol, vous venez à la maison, j'ai un super tripoux ! »

    Seule légère ombre au tableau (ben oui, on est pas dans un mélodrame américain où tout est rose, quand même !) : c'est sympa la pancarte avec mon nom dessus mais merde, quoi .... j'aimerais bien être attendue par autre chose qu'un taxi quand je sors, à la nuit tombée, d'une gare ou d'un aéroport, ma valise à la main, avant de rentrer chez moi, seule.