J'ai été assez peu active sur mon blog ces dernières semaines, à l'exception de la parenthèse enchantée à Bangkok. C'est parce que j'ai vécu une période assez stressante depuis 7 mois, qui vient de se clore par un heureux et néammoins surprenant épilogue. Et maintenant je peux tout vous raconter.
Il y a 7 mois donc, en avril, j'ai changé d'employeur. J'ai déjà évoqué mon désaccord avec la politique de mon ancien PDG, j'avais envie de travailler en anglais, dans une boîte réellement internationale, sur un progiciel en mode SaaS, et accessoirement je souhaitais que mon salaire fasse un bond au moins égal à celui du coût de la vie.
Mon nouvel employeur m'offrait tout ça, plus la perspective de prendre part à la mise en place d'une plateforme de e-learning. J'avais été très favorablement impressionnée par la rigueur de leur processus de recrutement, la place visiblement dédiée au suivi des clients, les procédures en place, et espérais, en tant que consultante formatrice, y parfaire mon andragogie (mot appris cette nuit, non non, pas sur l'oreiller, et que je ressors pour le mémoriser).
Dès la première semaine, l'ambiance dans mon service est loin d'être aussi conviviale que les entretiens d'embauche ne l'avaient laissé croire. Ma boss s'occupe de moi la première journée puis me refourgue à un de mes collègues qui entreprend de me former sur le logiciel. Je constate qu'il n'a visiblement pas été formé à la formation.
Le reste de la semaine, ma boss ne me gratifie que de saluts maussades. Quand à ma collègue féminine, elle ne me calcule pas jusqu'au vendredi où j'ai soudainement droit à 45 minutes d'exposé sur mes pompes et un thème astral. Les semaines suivantes sont notées "travail personnel" sur mon agenda. Quand je pose une question, on me répond très brièvement. J'ai le sentiment qu'en dehors du formateur hollandais, moins je sollicite mes collègues, mieux c'est.
Au bout de 3 semaines, alléluiah ! Je suis, avec d'autres nouveaux arrivés, un parcours d'intégration de 2 jours orchestré par mon PDG et les principaux responsables de la société. C'est passionnant, j'ai l'impression de faire partie d'une grande aventure, je reprends espoir. Je me lie d'amitié avec une commerciale super sympa et une de mes collègues directes, une chef de projets roumaine qui roule délicieusement les R. Et puis je retrouve mon ordinateur et l'atmosphère plombée de mon plateau. Mes deux collègues formateurs ne s'adressent pas la parole. J'entends, sidérée, mon N+2 répondre à une cliente mécontente en dénigrant mon collègue - absent - puis se foutre de la cliente lorsque celui-ci revient au bureau. Pas bien. Je me dis que j'espère qu'on ne fera pas ça avec moi.
Mi-mai, ma boss, qui dispense aussi des formations, me donne rendez-vous chez un client. Je débarque là sans connaitre le contexte ni savoir ce qu'on va y faire car elle n'a pas daigné me briefer au préalable. Je suis surprise par toutes les erreurs "pédagogiques" qu'elle commet : objectifs inexistants, programme de la formation non annoncé, pas de tour de table, pas de pauses. Je commence à deviner qu'elle ne pas m'aider à développer mes talents de formatrice.
En parallèle, comme je m'ennuie toute seule devant mon PC, je propose de commencer à alimenter une foire aux questions destinée à être intégrée à l'aide en ligne, ce qui me permet de valider mes connaissances et de revoir certaines fonctionalités du logiciel.
Mi-juin, enfin de l'action ! J'intègre mon premier vrai projet et participe à quelques ateliers préparatoires chez un client très sympa dans le 91. Mes affinités avec la chef de projets roumaine se sont confirmées et elle partage la même analyse que moi sur la drôle d'ambiance qui règne dans notre service. Dans mon agenda, les réunions mensuelles de mon équipe d'avril, mai et juin ont systématiquement été annulées. Les échanges avec ses collaborateurs ne semblent pas être la priorité de ma boss qui arrive chaque matin au bureau avec une mine déterrée et s'en tient strictement aux formules de politesse.
Fin juin, mon collègue hollandais, le seul sympa, m'annonce en aparté qu'il vient de claquer sa dém sur un coup de colère. Ma boss, qui ignore que je suis au courant, propose un déjeuner et se préoccupe de mon ressenti, pour la première fois depuis mon arrivée. Je reste sur la réserve.
Le lendemain, gros clash : j'apprends que j'étais attendue le matin même chez un prestataire de services, sans que personne n'ait daigné m'en informer. C'en est trop, je suis furieuse et me rends à l'évidence : "ça ne va pas le faire". Le soir même, je reprends ma recherche d'emploi, réactualise mon CV et postule à 5 offres. La période d'essai des cadres étant passé en 2008 à 4 mois renouvelables, il me reste au moins 3 mois pour trouver une entreprise qui me conviendra mieux.
[A suivre ...]