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2yeux2oreilles - Page 20

  • Chronique d'un fiasco annoncé - part I

    J'ai été assez peu active sur mon blog ces dernières semaines, à l'exception de la parenthèse enchantée à Bangkok. C'est parce que j'ai vécu une période assez stressante depuis 7 mois, qui vient de se clore par un heureux et néammoins surprenant épilogue. Et maintenant je peux tout vous raconter.

    Il y a 7 mois donc, en avril, j'ai changé d'employeur. J'ai déjà évoqué mon désaccord avec la politique de mon ancien PDG, j'avais envie de travailler en anglais, dans une boîte réellement internationale, sur un progiciel en mode SaaS, et accessoirement je souhaitais que mon salaire fasse un bond au moins égal à celui du coût de la vie.
    Mon nouvel employeur m'offrait tout ça, plus la perspective de prendre part à la mise en place d'une plateforme de e-learning. J'avais été très favorablement impressionnée par la rigueur de leur processus de recrutement, la place visiblement dédiée au suivi des clients, les procédures en place, et espérais, en tant que consultante formatrice, y parfaire mon andragogie (mot appris cette nuit, non non, pas sur l'oreiller, et que je ressors pour le mémoriser).

    Dès la première semaine, l'ambiance dans mon service est loin d'être aussi conviviale que les entretiens d'embauche ne l'avaient laissé croire. Ma boss s'occupe de moi la première journée puis me refourgue à un de mes collègues qui entreprend de me former sur le logiciel. Je constate qu'il n'a visiblement pas été formé à la formation.
    Le reste de la semaine, ma boss ne me gratifie que de saluts maussades. Quand à ma collègue féminine, elle ne me calcule pas jusqu'au vendredi où j'ai soudainement droit à 45 minutes d'exposé sur mes pompes et un thème astral. Les semaines suivantes sont notées "travail personnel" sur mon agenda. Quand je pose une question, on me répond très brièvement. J'ai le sentiment qu'en dehors du formateur hollandais, moins je sollicite mes collègues, mieux c'est.

    Au bout de 3 semaines, alléluiah ! Je suis, avec d'autres nouveaux arrivés, un parcours d'intégration de 2 jours orchestré par mon PDG et les principaux responsables de la société. C'est passionnant, j'ai l'impression de faire partie d'une grande aventure, je reprends espoir. Je me lie d'amitié avec une commerciale super sympa et une de mes collègues directes, une chef de projets roumaine qui roule délicieusement les R. Et puis je retrouve mon ordinateur et l'atmosphère plombée de mon plateau. Mes deux collègues formateurs ne s'adressent pas la parole. J'entends, sidérée, mon N+2 répondre à une cliente mécontente en dénigrant mon collègue - absent - puis se foutre de la cliente lorsque celui-ci revient au bureau. Pas bien. Je me dis que j'espère qu'on ne fera pas ça avec moi.

    Mi-mai, ma boss, qui dispense aussi des formations, me donne rendez-vous chez un client. Je débarque là sans connaitre le contexte ni savoir ce qu'on va y faire car elle n'a pas daigné me briefer au préalable. Je suis surprise par toutes les erreurs "pédagogiques" qu'elle commet : objectifs inexistants, programme de la formation non annoncé, pas de tour de table, pas de pauses. Je commence à deviner qu'elle ne pas m'aider à développer mes talents de formatrice.
    En parallèle, comme je m'ennuie toute seule devant mon PC, je propose de commencer à alimenter une foire aux questions destinée à être intégrée à l'aide en ligne, ce qui me permet de valider mes connaissances et de revoir certaines fonctionalités du logiciel.

    Mi-juin, enfin de l'action ! J'intègre mon premier vrai projet et participe à quelques ateliers préparatoires chez un client très sympa dans le 91. Mes affinités avec la chef de projets roumaine se sont confirmées et elle partage la même analyse que moi sur la drôle d'ambiance qui règne dans notre service. Dans mon agenda, les réunions mensuelles de mon équipe d'avril, mai et juin ont systématiquement été annulées. Les échanges avec ses collaborateurs ne semblent pas être la priorité de ma boss qui arrive chaque matin au bureau avec une mine déterrée et s'en tient strictement aux formules de politesse.

    Fin juin, mon collègue hollandais, le seul sympa, m'annonce en aparté qu'il vient de claquer sa dém sur un coup de colère. Ma boss, qui ignore que je suis au courant, propose un déjeuner et se préoccupe de mon ressenti, pour la première fois depuis mon arrivée. Je reste sur la réserve.

    Le lendemain, gros clash : j'apprends que j'étais attendue le matin même chez un prestataire de services, sans que personne n'ait daigné m'en informer. C'en est trop, je suis furieuse et me rends à l'évidence : "ça ne va pas le faire". Le soir même, je reprends ma recherche d'emploi, réactualise mon CV et postule à 5 offres. La période d'essai des cadres étant passé en 2008 à 4 mois renouvelables, il me reste au moins 3 mois pour trouver une entreprise qui me conviendra mieux.

    [A suivre ...]

  • Baden Baden, 30 ans après

    Mon pote Maurice m'a fait un joli cadeau : une virée à Baden Baden, en Allemagne, ville où j'ai passé mon année de 6ème, en pension. C'est là que se trouvait, à 200 kilomètres de ma petite garnison militaire de Munsingen, le premier collège français.

    Chaque dimanche soir, un bus de ramassage faisait le tour de ma cité-cadres et nous chargeait, bardé de sandwiches amoureusement préparés par nos mères (en tout cas, la mienne). Casque sur les oreilles (à l'époque, on appelait ça un baladeur), sac rempli de victuailles, je quittais le coeur lourd ma famille et ma petite soeur, encore bébé.
    Après plusieurs haltes à Tubingen, Pforzheim et d'autres garnisons où le bus se lestaient de gosses de militaires, nous arrivions à la nuit tombée sur le parking du lycée Charles de Gaulle. Nous y passions la semaine jusqu'au samedi suivant. J'y ai découvert la vie en communauté et avec des filles plus âgées que moi. J'ai passé de longues soirées à noircir les pages de mon journal intime, où je racontais les chamailleries avec mes camarades. Le soir, une fois les pionnes disparues, on faisait des choré dans les toilettes sur "Femmes" de Jean-Luc Lahaye. 

    Aujourd'hui donc, après un petit déjeuner de viennoiseries et un déjeuner de charcuteries alsaciennes (mention spéciale au filer mignon fumé à la coriandre), Maurice a garé sa ZX dans un parking de la ville. Après une grimpée jusqu'à la chapelle orthodoxe roumaine Stourdza, nous avons rejoint le centre en longeant la rivière. Il y a du monde dans les rues de Baden Baden, ville thermale comme son nom l'indique, et riche.
    Après la traversée de la trinkhalle, "l'endroit où l'on boit" a traduit mon compagnon, nous avons joué des coudes dans le marché de Noel, bien plus typique et bon maché que celui de Strasbourg, aux dires de Maurice l'Alasacien. Les gens y boivent du vin chaud et mangent saucisses et autres tartines roboratives. Aux devantures des chalets de bois sont suspendus les biscuits en pain d'épice de mon enfance. Dans une baraque, des enfants concentrés participent à un atelier de confection de biscuits.

    lycée charles de gaulle,baden baden

    En plein centre, j'ai découvert avec surprise - et une pointe de fierté tout à fait ridicule - qu'une des rues de Baden Baden portait mon prénom ! Trop fort !
    "Ah c'est ici les thermes de Caracalla !?" s'écrie Maurice. A proximité, il y a les ruines romaines, mais elles ne ressemblent en rien à celles que j'ai visitées, enfant.
    Dans les rues piétonnes, les salons de thé sont nombreux. Les cafés parisiens ont du charme aux yeux des touristes, mais je leur préfèrerais souvent de jolis salons de thé semblables à ceux qu'on trouve ici, en Irlande ou dans les pays de l'Est. Nous y buvons un chocolat chaud et partageons un gâteau aux cerises et noix.
    La nuit tombe lorsque nous partons à la recherche de mon lycée. Maurice et moi avons visiblement mal évalué l'orientation de la ville car nous parcourons 2 fois l'immense tunnel qui passe sous Baden Baden sans parvenir à repérer quoi que ce soit qui ressemble à des casernes françaises. Enfin, après plus d'une heure de recherches, nous reconnaissons de vilains alignements d'immeubles grisâtres.

    Sur un parking, dans la nuit, la Event Akademie ressemble fortement à nos dortoirs mais je ne suis pas sûre d'être devant les vestiges du lycée Charles de Gaulle. Je reconnais bien, en revanche, l'un des immeubles où habitait mon prof de français chéri, M. Martin, dont je bécotais chastement le fils, dans la cour de l'école.
    C'est aussi à Baden Baden que j'ai appris à faire le mur, et mes parents n'en ont jamais rien su.

    Peu après 18h30, nous quittons la ville et Maurice appuie sur le champignon car nous sommes très à la bourre. Sur ses consignes, j'ai envoyé un sms au couple d'amis qui doivent venir boire l'apéro chez lui dans 30 minutes : "Changement de programme : apéro chez vous et vous nous trouvez un resto".

    Je dois dire que Maurice fait encore plus fort que moi. "Ils ont l'habitude", répond-il.

    Une heure plus tard, je rencontre le copain de CP de Maurice, et son épouse. Après un Picon bière (alsacien selon eux, chtimi selon moi), nous rejoignons L'osthof, une auberge à colombages fort chaleureuse dans un tout petit village.

    Là, nous commandons la fameuse tarte flambée ou flammekuche. T. l'ami de Maurice, profite de mon statut de grande voyageuse SNCF pour demander ce que je pense de son entreprise. Je lui raconte la gare Saint Lazare et les trains annulés pour cause de feuilles mortes sur les voies. Et je révise mon jugement car visiblement, c'est un vrai problème et pas une excuse bidon inventée par la SNCF.

    Je finis sur un kouglof glacé. "Le schnaps, c'est pour verser dessus, pas pour le boire à côté" dit Maurice. Ok chef.

    lycée charles de gaulle,baden baden

    C'est vraiment sympa à Momo d'avoir galéré dans la ville pour me permettre de retrouver mes souvenirs de gamine rebelle. La boucle est bouclée; après Munsingen avec Boug' il y a 3 ans, je suis revenue à Baden Baden, plus de 30 ans après. Et à l'occasion de la rédaction de ce billet, mes recherches m'ont appris que :

    1) Il existe une association des Anciens du lycée Charles de Gaulle de Baden Baden
    2) Ce lycée a compté dans ses rangs un illustre élève : Jean-Claude Brialy.

    3) Baden Baden a accueilli d'autres résidents célèbres comme Dostoievski et Marlène (Dietrich), et son casino fut fondé par un français.

    La prochaine fois, je vais me tremper dans les thermes de la ville !

    L'osthof, tartes flambées & spécialités,

    7 avenue du Général de Gaulle à Eckwersheim (Tél 03.88.69.55.94)
     

  • Le shopping en Thaïlande

    Sur les conseils d’Esperanza, j’avais mis dans ma valise une sélection de mes vêtements fétiches, pour les faire reproduire par les très réputés tailleurs thaïlandais. Ils sont pléthore sur Sukhumvit Road, mais inégaux en qualité.

    Rob m’a emmenée chez Max Tino, au 1er étage de Pantip Plaza. Il demandait une trentaine d’euros pour reproduire le pantalon Celio en coton de mon frère, c’est son prix en France, j’ai laissé tomber. Maurice l’Alsacien va chez Raja’s Fashion, un tailleur qui figure dans tous les guides, très réputé … mais pour hommes. On y patiente devant une bière offerte par la maison, en attendant de faire son choix parmi un bel échantillon de tissus, pour des chemises et costumes sur mesure. Mais pas de pantalons en coton. J'ai bu ma bière et j'ai tourné les talons.

    Le monsieur au turban, très serviable, me glisse la carte d'une adresse pour dames, Queen, où des rouleaux de magnifique soie thaïlandaise, dans toutes les couleurs que vous pourriez imaginer, sont exposés. Mais là aussi, le prix demandé pour reproduire  le pantalon en coton Celio de mon frère est trop cher : 60€ ! Je suppose que je n’ai pas vraiment la notion des prix des vêtements sur mesure.

    Finalement, je suis repartie bredouille avec tous mes vêtements. Je n’ai pas été plus chanceuse avec le prêt à porter car je n’ai pas du tout la morphologie asiatique. Du coup, impossible de fermer un seul des jolis chemisiers que j’ai essayés. Le sur-mesure aurait été parfait, mais je m’y suis prise trop tard.

    La seule chose que j’ai réussi à faire, et pas des moindres, c’est de faire réparer une robe qui fait partie du patrimoine familial et qui m’est plus particulièrement chère. Ma mère l’a achetée à Nouméa, ma ville natale, il y a plus ou moins 40 ans. J’en ai hérité il y a quelques années et elle me va parfaitement. La veille de mon départ, j’ai dégoté une machine à coudre dans la rue, devant une échoppe de Sukhimvit 95 : 60 Baht soit … 1€42 et j’ai porté ma jolie robe pour ma dernière soirée.

    Note à moi-même : la prochaine fois, je fais la tournée des tailleurs et commande mes vêtements dès l'arrivée à Bangkok et je les récupère juste avant le départ. J’ai trouvé d’autres adresses que je me note pour la prochaine fois :

    Dans "mon" quartier, Nun.

    Sur Sukhumvit, Needle King Tailor & St Marco

  • Bilan de ma deuxième semaine à Bangkok

    Je sais dire « prochain arrêt » en thai : satani tom pai ou quelque chose dans le genre (ça peut toujours servir)

    J’ai réitéré l'essai et mangé des choses achetées dans la rue  : mes intestins n’ont pas moufté. Je vais ramener mes capsules d'Immodium à Paris où elles retourneront sagement dans ma boîte à pharmacie.

    J’ai croisé 2 énormes cafards hier, mais pas de rats (ouf !). Depuis que Rob m’a dit que j’en avais raté un énorme qui passait sous nos yeux sur Silom, l’autre jour, j’avoue que je suis beaucoup moins détendue quand je passe, en tongs et mini jupe, près d’une poubelle ou dans des endroits sombres.  Faut dire qu’avec toute la bouffe qui se vend dans la rue, et le peu de chats - faméliques - que j’ai vus, cafards et rats ont de beaux jours devant eux.

    Après quelques jours de réserve, je pratique, en plus des formules de politesse qui vont bien, le wai (le salut thaïlandais : mains jointes sous le menton).

    J’ai fait un sans-faute aujourd’hui : BTS avec correspondance jusqu’au Central Pier et bateau jusqu’au Palais Royal pour 80 Bt. aller-retour, et sans me paumer. Trop fière !

    Je me suis habituée au climat ; ce qui veut dire que j’ai trop chaud, que je me rue dans la fraîcheur du skytrain et allume la clim’ dès que j’arrive chez moi. Le retour à Paris va être douloureux.

    J'ai fait une découverte : la pop thailandaise. J'adore !

    J’ai tous mes cadeaux ! J’en connais qui vont être contents  … Il me reste juste à me trouver quelques fringues (quand même). Et la prochaine fois, je me fais faire une robe en soie.

     

  • Des huîtres au Kuang Seafoods restaurant

    Ce soir, je vais goûter un plat étrange, vanté sur le site d’un blogueur anglo-saxon : l’omelette aux huîtres, en V.O. : Hoi Tod. Ce jeune homme recommandait 2 restaurants de fruits de mer, Kuang Seafood et T&K Seafood dans Chinatown, je prends donc le BTS jusqu’à Victory Monument, en quête du premier. 

    En contrebas de la station de skytrain, la terrasse très animée d’un restaurant de fruits de mer, qui me donne bien envie d’arrêter là ma recherche.  Pourtant je continue, et un monsieur qui fait la circulation confirme que je suis dans la bonne direction.

    Plus loin sur la gauche, impossible de rater le Kuang Seafoods Restaurant, dont le nom se détache en lettres lumineuses sur l’immeuble au-dessus de lui. Deux bons points : des aquariums abritent les jolies petites bêtes qui finissent dans l’assiette des dîneurs et la salle est principalement remplie de locaux.

    La déco est très sommaire, je me plonge dans le menu à la recherche de la fameuse omelette. Il y a un choix incroyable de plats dans la carte de Kuang Seafoods, on se croirait chez Pedra Alta ; de plus, chaque plat est aussi illustré d’une photo, ce qui est très pratique et appétissant. J’ai été assez intriguée par le braised sea cucumber (le truc mou et noir de l’île de la Réunion, ça se mange ???), le abalone steak (ormeau) et j’ai salivé devant les crabes et langoustes cuisinées de diverses façons. Y’a vraiment des moments où je regrette de m’attabler seule …

    Je commande donc  la fameuse omelette, traduite par oyster in hot pan (250 Bt.,), des noix de saint Jacques à l’ail (BBQ scallop with garlic 350 Bt.) et un fried morning glory (80 Bt.)

    L’aspect de l’omelette est pour le moins ... déroutant. De nombreuses et toutes petites huîtres la décorent. Je plonge ma fourchette : les huîtres sont délicieuses mais l’espèce de bave d’escargot qui recouvre l’omelette me reste sur l’estomac. Pourtant j’adore les huîtres et les omelettes baveuses, mais là … Non, vraiment, je ne me suis pas régalée.

    Kuang.jpg

    Les noix de Saint-Jacques sont joliment présentées et délicieuses. En plus, il y en a 9 alors que la photo en montre 6, on est pas volé sur la marchandise. Le fried morning glory, je connais, valeur sûre. Je me siffle une Singha en regardant un film d’horreur tellement mal joué que c’en est drôle. Et je finis sur un riz sucré à la mangue. En sortant, je jette un œil aux drôles de crabes qui évoluent dans leur aquarium, comme coiffés d’un casque militaire. Une bonne adresse, sans conteste, où j'aurai plaisir à revenir faire le tour de la carte mais l’omelette aux huîtres, très peu pour moi !

    Kuang Sea Foods
    107/13 Soi Rangnam, Samsen Nai, Phaya Thai, Bangkok (BTS stop : Victory Monument)