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2yeux2oreilles - Page 23

  • Bilan de ma première semaine à Bangkok

    La Thailande est vraiment le pays des sourires.

    Il y a des cours de step tous les soirs sur le parking du Tesco Lotus. Ils me donneraient presque envie de m’y mettre, ces cons.

    Je sais dire « bonjour » et « merci » en thaïlandais.

    J'en suis déjà à 2 massages en 5 jours.

    Chaque repas chez Elvis me met le feu au fondement et m’oblige à courir me moucher au moins 2 fois. Je pensais être aguerrie en terme de piments mais le pili pili africain et la harissa, à côté des piments thaïs, c’est du pipi de chat.

    J’adore me réveiller le matin au son des chants et babillages des enfants de l’école d’en face. Promis, je vais vous balancer une vidéo, c’est trop mignon.

    Et enfin, ce soir, via Skype, Maurice a levé un mystère qui me hante depuis mon arrivée : la douchette qu’on trouve dans tous les toilettes sert-elle à se rincer les fesses ou fait-elle office de karcher à chiottes, ceux-ci étant dépourvus de la brosse habituellement dédiée à cet usage ? Je peux bien vous l’avouer, entre nous … mais vous ne le répétez pas hein ? Le soir j’ai testé, à la japonaise. L’eau chaude a conforté ma première idée.  Et Maurice a confirmé ce soir : la douchette sert bien à se rincer le fondement (parce qu’il est beaucoup plus raffiné que moi).

  • Enfin un repas avec des thailandais(es)

    Aujourd’hui c’est vendredi ! Première nuit complète depuis mon arrivée et dernier jour de ma première semaine de travail en Thailande ! Vous avez suivi ?

    Je ne sais pas je dois mes yeux bouffis au fait de me réveiller à 3h30 une nuit sur 2 ou au ventilateur qui me rafraîchit mais ma tronche fait peur …

    Sur le chemin du bureau, j’ai une grosse envie de sucré. Mais les vendeurs ambulants commencent à cuire brochettes et poisson à 7h du matin, et comme rien ne m’est familier, comment être sûre que je vais manger du sucré et pas du salé ? (hier soir, je me suis penchée sur un emballage de feuilles de bananier, de la taille d’une friandise, et quand j’ai demandé « sweet ? », elle a répondu « fish ! »). Ca calme. A la sortie du skytrain An Nout, je me lance ; une jeune femme, plutôt typée indienne, vend des petites bouchées enveloppées dans des feuilles de bananier. Je vais en ramener à mes stagiaires comme ça je saurai direct ce que c’est. Et en effet, W. m’explique.

    bangkok,prikhorm restaurant

    La bouchée en forme de rectangle, c’est khao tiommut (riz gluant à la banane) et la bouchée en forme de triangle, c’est kanom tian (un truc aux haricots, m’a dit W, et les recettes trouvées précisent « dried mung beans »). Je ne garantis pas l’orthographe … par contre, ce que je peux vous dire, c’est que c’est aux grains de poivre, et j’ai pas eu besoin de lire la recette pour le savoir ! Outch !

    A la pause, W. revient avec un petit pot en plastique contenant de drôles de choses beiges qui me rappellent ... Je regarde l'étiquette sur la boîte .... Oh my gode ! 

    bangkok,prikhorm restaurant

    Gnak gnak gnak ... Je vous ai eus (autant que je me suis fait avoir) .... Ce ne sont que d'inoffensifs bonbons très sucrés (et pas très bons). Mais la blague est marrante. Ceci dit, certains thais mangent des chenilles, parapit-il. Je raconte à W. qu'en fait j'ai déjà mangé des chenilles jumelles de ces leurres en sucre.

    Ce midi, mes 3 stagiaires m’emmènent déjeuner à l’extérieur. On monte dans la voiture de Pan, direction le restaurant Prikhorm. Cool, je vais pouvoir me laisser guider, ça va me reposer !  Je consulte le menu, elles me proposent plein de choses, je dis oui à tout, bien sûr. Et surtout, j’arrête de demander ce qu’est tel ou tel plat car j’ai l’impression qu’elles le commandent illico.

    On commence par une entrée : crispy rice crackers with chopped shrimp and pork sauce. Un plat dont les origines seraient indiennes, et c'est vrai que la sauce ressemble fortement au dal indien. A gauche, des brocolis et champignons sautés. J’imite W. qui tartine le cracker de sauce. C’est croustillant et bon.

    bangkok,prikhorm restaurant

    Une sorte d’œufs brouillés aux épinards et gousses d’ail cru, avec la sauce … aux piments bien sûr. Les épinards seraient en fait des feuilles de melon (?) ผัดยอดมะระ ... Savoureux.

    bangkok,prikhorm restaurant

    Ca, c’était les entrées à partager. Je bois mon premier vrai jus de fruits thai : un jus de pastèque givré. Miam !

    Ensuite, on attaque les choses sérieuses : un de ces poissons que j’ai vu à plusieurs reprises sur les tables des restaurants, et dont les thaïlandais semblent raffoler. Un pla kapong (bar) à la japonaise, arrosé d'une sauce soja sucrée, m'apprennent mes stagiaires. 

    bangkok,prikhorm restaurant

    Une salade de mangue verte et pignons de pin (ยำมะม่วง ou Yam Mamuang puisque la mangue se dit mamuang, facile), qui arrache la gueule, comme d’hab. Un plat de neur pou pad sator (chair de crabe sautée aux piments frais et petai beans, des sortes de fèves, mais en plus craquantes et moins bonnes). J'apprends, mais trop tard, que les petai beans donneraient une haleine de chacal. Si on ajoute à ça les gousses d'ail croquées, je risque de me faire refuser l'entrée des temples demain ...

    bangkok,prikhorm restaurant

    Et enfin, la fameuse soupe de fruits de mer au coco et galanga, qui finit de me décoller la mâchoire. Mes préférés ? Sans conteste le poisson à la sauce sucrée, d’influence japonaise, et les œufs brouillés aux épinards, d’influence malaisienne (dixit W.)

    A la sortie, nous nous arrêtons devant un stand où l’on vend plein de sucreries et j’en profite pour poser mes questions. Les drôles de cubes jaune orangé que j’ai vu plusieurs fois, c’est de la patata douce. Les blancs d’œuf, des desserts au coco. W. me donne sa sélection personnelle de gâteaux à ramener à mes amis.

    Mais mon préféré, c'est san conteste les biscuits roulés au porc soyeux !

    bangkok,prikhorm restaurant

    Enfin, vu les poils qui jaillissent du biscuit, je dirais une seule chose : après le Port-Salut, voici le Porc Poilu ! Boug', toi qui aimes les choses bizarres à manger, ton cadeau est tout trouvé !

    De retour au bureau, je m’éclipse aux toilettes et lorsque je reviens dans la salle, voilà ce que je trouve sur mon bureau :

    bangkok,prikhorm restaurant

    Franchement, ne suis-je pas la plus gâtée des formatrices ? Et avec ça, un emballage de feuille de bananier contenant un « green bean sticky rice ». Deuxième salve de poivre dans ta gueule, Fiso. A la façon chinoise, précise Wanvisa.

    Alors, qu’est-ce que c’est donc que ces drôles d’œufs sur le plat ? Première surprise : la couche crémeuse au coco est un peu salée. Le premier, ce sont des perles de tapioca.  

    bangkok,prikhorm restaurant

    Sous celui au grain de mais, une délicieuse gelée au parfum de fleur d’oranger parsemée … de grains de maïs (??). Surprenant mais pas mauvais ! Et la gelée verte du dernier est parsemée de fruits confits, je suppose de l’angélique à en juger par l’indice posée sur la pâtisserie mais Wanvisa m’apprend que c’est un bout de feuille de Pandanus. Je ne ferais pas de folies de ces petites sucreries mais ma curiosité est satisfaite.

    Nous reprenons la formation. A l’occasion d’une action de paramétrage, je m’étonne qu’au lieu du nom de son subordonné, Wan utilise un autre identifiant. C’est ainsi que j’apprends que chaque Thai a un surnom. C’est l’occasion d’un nouvel échange. Elles m’expliquent que le surnom est donné par les parents et signifie quelque chose. Par exemple, W. n’avait pas de cheveux quand elle est née mais j’ai oublié son surnom en thaï … Mes autres stagiaires ont comme surnoms « Pan » et « Wan ». Je leur apprends le mien et leur révèle que celui de leur directeur français est Lolo. Après réflexion, j’espère qu’elles ne vont pas lui taper du « bonjour Lolo » lundi, je m’en voudrais d’avoir un licenciement sur la conscience … J’aurais peut-être dû préciser que c’était un tout petit peu familier.

    Il est plus de 18 heures lorsque je quitte le bureau. Sur le parking de Tesco, ça s’agite. Je fais un détour par le centre commercial pour acheter une carte SIM prépayée qui me permettra de communiquer avec les potes de Maurice l’alsacien sans que ça me coûte un bras. J’en prends encore plein les yeux. Il y a ces drôles d’ingrédients qu’ils mettent dans les boissons. Et elles …. Alors, on fait pas les malines, les filles, hein ?

    bangkok,prikhorm restaurant

    Et puis, cette vendeuse qui insiste pour que je goûte son bubble tea. Et comme elle a un merveilleux sourire, ben je craque, en plus c'est en promo : 

    bangkok,prikhorm restaurant

    Voilà. Maintenant je suis en weekend. Fini les conneries et les blagues à 2 balles et place à la culture ! Car pas question de faire l'andouille chez les moines ... 

  • Exploration gastronomique : je me lance !

    Ce midi, j’ai bien mieux mangé qu’hier : thai panaeng curry with chicken. Les piments, ça réchauffe quand on passe une journée complète dans une pièce à 15°C.

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    Le soir, j’avais prévu d’aller enfin me détendre dans la piscine mais arrivée à l’hôtel, je me suis mise à bloguer. C’est fou ce que cette activité, et internet par extension, est chronophage, quand même. Je me disais justement hier que je ferais peut-être mieux de vivre l’instant plutôt que de me fabriquer des souvenirs. Mais j’aime écrire, et j’aime encore plus la possibilité de me replonger dans mes bons souvenirs pour les revivre comme si j’y étais.

    J’ai papoté avec mon amie Jam hier, aussi. Je lui ai fait visiter, par Skype, mon appartement. Il était plus de 21h quand je suis sortie dîner. Le shopping, activité n°1 des visiteurs (et habitants ?) de Bangkok , on verra ça ce weekend. Pour l’instant, je n’ai pas envie, après une journée entre les 4 murs d'une salle de formation glaciale, de passer mes soirées dans des centres commerciaux.

    Dans mon quartier, il n’y a rien à visiter et la Sukhumvit Road n’est pas vraiment propice aux flâneries. Ca de bons côtés car du coup, pas de touristes ni les prix qui vont avec. Ce soir, il y a concert au Elvis restaurant : lui à la guitare, harmonica et choeurs, elle au chant. Après le coup du crabe sur lequel on aurait pu être au moins 2, je me suis plongée dans l’analyse minutieuse de la carte des salades et soupes. J’ai d’abord choisi une soupe au snakefish, mais sur les conseils de la serveuse, j’ai finalement opté pour une soupe de poisson au lait de coco et galanga.

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    Quelques instants plus tard, la serveuse apporte ma salade. Sur la carte, c’est traduit par : « Spicy and sour 3 deep fired salad, squid, pork’s skin », ce qui m’est assez incompréhensible. Pour commencer, je pense que la salade est fried et pas fired. Dans la bouche, c’est une merveille de fraîcheur. Un mélange de fondant (les calamars), croquant (les poivrons verts en forme de carambole), croustillant (les cacahuètes) et aigre-doux (la sauce), une expérience gustative et sensorielle unique. Les crevettes roses n'ont absolument rien à voir avec les choses décongelées que je mange an France; elles sont tièdes et moelleuses.

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    Après cette merveilleuse mise en bouche,  le patron en personne se dirige vers moi, tous sourires dehors mais très concentré sur ce qu’il porte : une sorte de caquelon à fondue avec la flamme en dessous. Il pose cet étrange objet sur la table. Des flammes lèchent le plat et à l’intérieur, ça bout.

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    Impressionnant, non ? Y'a de la coriandre, beaucoup, et des piments (les truc noirs et longs). Pas toucher, bobo la bouche ! Après quelques minutes  d’attente, ma curiosité est à son paroxysme. J’approche la marmite et tente une première plongée de louche. Les flammes redoublent et me dissuadent de continuer. Et si ce truc me pétait à la gueule ? Je regarde autour de moi : les chanteurs chantent toujours (faux), les dîneurs papotent, les serveuses aussi. Personne ne se précipite sur moi pour me mettre en garde. Je me sens un peu couillonne. Finalement, pas trop rassurée, je décide de transvaser la soupe dans le minuscule bol qu’on a posé sur ma table. Et j’attaque.

    A la première bouchée, je comprends que la serveuse s’est trompée : pas la moindre trace de lait de coco et je viens de manger un truc gélatineux qui pourrait bien être un abat de poisson. Une tête qui émerge du bouillon brûlant confirme mes doutes : elle a commandé mon premier choix. Et là, j’en connais (si, si, Boug’, je te vois) qui vont encore me traiter de dingue. Mon premier choix était traduit dans le menu par : « Soup with fish’s kidney snakehead fish and veggies ». Le genre de truc qui ne me dit rien qui vaille. Un peu comme les tripes ... dont je me suis régalée en Roumanie, dans une savoureuse soupe à la crème et au citron.

    Je vous épargne les photos (le snakefish se cache sous la coriandre,  dans la photo en feu, un peu plus haut) car ça ne vous donnerais pas plus d'infos mais j'ai fini mon poisson avec les doigts. La tête, je l'ai laissée (il a plus de chance que les crevettes qui croisent ma route). Une soupe aigre-douce savoureuse, où l'on pêche des rondelles de gingembre, des mimosas d'eau (pak grachet), des poireaux miniatures et des champignons semblables à des pleurotes, et qui parfument merveilleusement la chair du poisson. C'est super bon ! Et lors de mes recherches, j'ai trouvé son nom en thai sur ce site : แกงส้มปลาช่อน (Gaeng Som Pla Chon ). Merci Mark ! Au passage, son blog est superbe et plein de bonnes adresses à Bangkok! Je suis hors jeu en terme de photos de bouffe !

    La carte du Elvis étant pauvre en desserts, j'ai pris une assiette de fruits. Rien de très exotique en dehors du fruit du dragon : pommes, poires, raison.

    Et pour ceux qui se posent la question : non, je n'ai rien bu. C'est pas l'envie qui m'en manque, c'est juste que les bouteilles de bière en Thailande sont énormes. Pas loin d'un litre, à mon avis. Je le sais, je m'en suis sifflé une (avec peine) le premier soir.

  • Mon trajet jusqu'au bureau

    Ce matin, je n’ai pas écouté les conseils de W. et suis allée travailler en Skytrain. Une seule station et 800 mètres de marche, c’est de la rigolade par rapport à mes habituels 7 kms de vélo pour aller bosser.

    Sukhumvit Road aux heures de pointe, vue du pont qui mène à la station de skytrain, ça donne ça :

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    Je retrouve sans peine le chemin que j’ai fait la veille, dans l’autre sens. Je descends du bon côté de l’avenue et au Tesco, je prends à gauche. A un moment, j’ai un doute mais ce drôle de poids improvisé pour maintenir une banderole, aperçu la veille, me rassure. Je suis sur la bonne route :

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    Peu après, il y a, non pas le pont de la rivière Kwai, mais celui de la rivière Khang où au milieu d’une luxuriante végétation, poussent de bien jolies fleurs sauvages …

     

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    Et enfin, le bureau où je vais retrouver mes 3 adorables stagiaires …

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  • Mon premier massage th(aïe!)

    IMG_20131112_193222.jpgLorsque je débouche à la station Ekkamai, à 4 arrêts de la mienne, je me retrouve nez à nez avec 2 immenses centres commerciaux dont un qui ressemble à une soucoupe volante. Munie de l’itinéraire tracé par mes stagiaires, je descends du bon côté de la Sukhumvit Road. J’ai enfin compris comment fonctionnait la numérotation ici. En fait, c’est presque comme à Manhattan, pour ceux qui connaissent. Les rues (soi) portent des numéros. D’un côté, les rues paires, de l’autre les rues impaires. Quand je remonte Sukhumvit Road en direction du centre ville, j’ai à droite les Soi impaires (Soi 33, Soi 31, Soi 29 et ainsi de suite) et à gauche les Soi paires.

    Bon, j’ai pas trop compris pourquoi la rue que je prends, perpendiculaire à Sukhumvit, s’appelle Sukhumvit 63 Road, mais c’est celle-là que je dois prendre, à l’opposé du centre commercial Gateway.  K. a été très claire dans ces indications : après le centre commercial Big C et juste avant la Soi 10 se trouve le Health Land.

    J’entre, impressionnée par le luxe de l’endroit et consulte les tarifs. Le traditional thai massage de 2 heures y coûte 500 Bahts. Je convertis : moins de 12€. Purée ! Je vais me faire papouiller pendant 2 heures pour ce prix là ????? Un homme vient à ma rencontre, je m’inscris et m’installe sur un sofa. Quelques minutes plus tard, une femme vient me chercher, m’offre des tongs en tissu et m’entraîne dans une salle équipée de trois matelas au sol et une télé. Elle me tend une sorte de chemise blanche et un pantalon large en coton. Tiens, on va donc me masser habillée ? Je me change et m’installe sur le matelas, sur le dos. Elle commence par mes jambes et là, je rigole beaucoup moins. Elle appuie sur l’intérieur de ma jambe, le long du tibia. Et elle insiste, la garce. Je grimace. Purée, si je passe 2 heures comme ça, je vais ressortir couverte de bleus et pas détendue du tout ! On m’avait dit que le massage à la thailandaise était vigoureux mais je ne m’attendais pas à une telle douleur !

    Après les jambes, elle me tourne sur le côté et me donne un oreiller que je serre entre mes bras. En fait, j’ai pas dû comprendre, ça devait être pour le mordre car voilà qu’elle plante ses doigts dans le petit bourrelet entre fesses et hanche et qu’elle le fait rouler. « You’re ok ? » demande-t-elle, sans doute alertée par la grimace que je n’ai pas pu réprimer. « Heu, comment te dire que là tout de suite, j’ai envie de te mettre un pain dans la gueule ? »

    Ensuite, elle me fait faire des torsions dans tous les sens.  Elle a l'air de me prendre pour un élastique, heureusement que je suis souple. Elle me chope une jambe et appuie sur mon genou jusqu'à ce qu'il touche le matelas. Elle me replie les genoux sur la poitrine. Elle s'assied en face de moi et pousse sur ma cuisse. Elle pèse de tout son poids, j'ai l'impression qu'elle cherche à me péter le fémur. J'imagine ma pauvre Mère Mi, toute pleine de douleurs, entre ses mains. Enfin, elle me replie un bras derrière la tête et tire dessus. Alors là, ma vieille, pensé-je en moi-même, tu peux toujours y aller ... Si tu arrives à faire avec tes bras ce que je fais avec les miens, je te paie une Singha !

    Maintenant elle attrape mes bras et noue ses doigts aux miens pour tirer dessus. Si elle leur fait subir le traitement qu’elle vient d’infliger à mes membres inférieurs, j’ai bien peur qu’elle me repète les 2 poignets et qu’elle fasse sauter la broche que j’ai dans l’un d’entre eux. Mais non, heureusement, elle se contente de planter ses doigts (sadique !) dans mes biceps. Je vous la fais courte mais vous rappelle que ce massage dure 2 heures. Par conséquent, mon supplice a duré longtemps.

    Enfin, elle s’attaque à mon dos ce qui devrait être beaucoup moins douloureux. Et de fait, je m'endors à plusieurs reprises entre ses bras. Maintenant elle s’installe derrière moi et m’invite à m’assoir contre elle pour un massage de la tête. Le pied ! Je me dis qu’on approche la fin de la séance et qu’elle va finir en douceur. Mon cul, oui ! Elle m’attrape les bras, lance un « Relax, relax ! » en même temps qu’elle se balance en arrière et me couche sur elle. Crac ! fait mon dos. Tu crois que c’est fini ? Ben non, mon pote. Et vas-y que je te chope les 2 bras et que je te fasse vriller la Fiso sur la gauche : crac ! Et sur la droite : recrac ! Elle rit car après un cri de surprise, je soupire d’aise. Je ris aussi. La séance est finie, il est un peu plus de 22 heures. Je me relève et un peu groggy, me rhabille. Dans le miroir, j’ai une mine éblouissante. Quelle expérience !  A la sortie, je lui glisse un billet de 20 bahts et prend quelques instants pour boire le thé sucré qu’elle m’a préparé.

    Toutes ces émotions m’ont sérieusement creusé l’appétit. J'ai repéré un restaurant en plein air, au coinde la rue, en venant. Les restaurants en plein air de Bangkok ont souvent des airs de fête foraine, c’est très plaisant.  

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    Des lampions, des guirlandes rouges et ce soir, un groupe de musiciens qui chante du Oasis. Je m’installe à une table du Thai Banrie Bai Kra Prao Bork et commande une seiche grillée, un bol de riz et un smoothie à la noix de coco qui s'avère être un jus de coco. Il y a beaucoup plus d’Européens dans le coin que dans mon quartier. Ma seiche est ok mais aucune comparaison avec le festin de la veille chez Elvis. Et surtout, les prix sont bien plus élevés ici. Si je ne me trompe, le crabe est presque 3 fois plus cher ici (950 Bht.) qu'en face de mon hotel.

    A 23 heures, je reprends le métro jusqu’à mon hôtel et je m’endors à peine la tête posée sur l’oreiller. Merci Jarunee pour la bonne adresse de massage thai, c’était éprouvant mais bon !